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22/12/2013

À la messe...

...la Messe en si mineur de Bach, chantée par quatre solistes, un choeur et l'Orchestre symphonique de Montréal, sous la direction de Kent Nagano. Faut dire que c'était le Festival Bach. (J'écris ceci en écoutant à la télé Le bossu symphonique, concert-spectacle de l'OSM avec le conteur Fred Pellerin et maestro Nagano).

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J'ai bien aimé cette autre visite à la Maison symphonique le 6 décembre dernier (sauf pour la sortie du concert, voir un peu plus loin). Excellent siège: loge latérale au parterre, tout près de la scène. Cher, mais ça valait le déplacement. Trois des quatre solistes étaient excellents: les deux sopranos et le ténor. Je n'ai pas du tout aimé le baryton-basse Markus Welba.

Force et puissance des choeurs, riches sonorités de toutes les sections de l'orchestre: c'était vraiment une belle messe. J'ai apprécié entre autres le duo du Kyrie eléison avec la soprano Sibylla Rubens et la mezzo Ann Hallenberg.

Et surtout le lumineux Benedictus,  exceptionnelle plage de grâce et de paix créée par le ténor Julian Prégardien et le flûtiste Timothy Hutchins.

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Le chien mélomane

Il y avait un chien dans la salle, avec son maître aveugle assis dans le premier siège du premier rang. L'animal s'est tenu dans l'allée, près de la scène: couché la plupart du temps, il s'est redressé quelques fois, mais n'a pas émis un son, même si une de mes photos laisse voir un mouvement de sa mâchoire inférieure (peut-être qu'il chantait tout bas!). C'était magnifique de l'observer, si sage, si bien élevé, si dévoué à son maître. Et de penser aux efforts que ce mélomane aveugle a dû déployer pour se rendre à ce concert. 

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Les oreilles cassées

À la sortie, tous recueillis grâce à cette divine musique qui résonnait encore à nos oreilles, nous avons dû endurer une cacophonie épouvantable: du gros rock (ou disco? je n'y connais rien!) émanant d'une soirée privée qui se tenait dans une discothèque dont l'entrée est située juste en face de celle de la Maison symphonique. De la pure merde venue gâcher notre paix.

(La veille quand je suis allée chercher mon billet aux bureaux de l'OSM situés à l'autre bout de la Place des Arts, il y avait une musique assassine du même genre provenant d'énormes haut-parleurs que l'on semblait tester: l'employée devait tenir fermée la porte de son local afin de ne pas entendre cela).

Rémi Geniet

Pendant mon séjour, j'ai réussi à m'évader un autre soir pour un autre concert du Festival Bach, donné à la salle Bourgie par le pianiste français Rémi Geniet, qui n'a pas joué seulement Bach (une partita) mais aussi Beethoven (une sonate).

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Et surtout Schumann, les magnifiques Kreisleriana, huit courtes pièces aux couleurs vives et variées qu'il a littéralement fait vivre et vibrer. Tout jeune, il était dans sa bulle, se contentant de saluer bien bas et d'esquisser un petit sourire pendant les applaudissements, mais voilà, c'était vraiment excellent.

14/02/2011

La dictature des Grammies

kentNagano.jpgLa remise des Grammy Awards est une fête américaine et anglophone, sans grand intérêt pour nous, Québécois... à moins que des Québécois gagnent des récompenses, ce qui se produit régulièrement d'ailleurs.

Les médias aujourd'hui n'en ont que pour Arcade Fire, un groupe montréalais qui a trahi ses origines pour faire de la vulgaire pop américaine (en anglais bien sûr), et qui a remporté le Grammy de l'album de l'année.

Aucun média, même la très montréalaise Presse, n'a mentionné qu'un autre Montréalais (d'adoption, comme la plupart des membres d'Arcade Fire), Kent Nagano, directeur musical de l'Orchestre symphonique de Montréal, a lui aussi remporté un Grammy dimanche, et que ce n'était même pas son premier. C'était pour le meilleur enregistrement d'un opéra, L'amour de loin, de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho (livret en français de l'écrivain libanais Amin Maalouf), pour lequel il a agi comme directeur musical et chef de l'Orchestre symphonique Deutsches de Berlin. Je ne suis pas sûre que j'aimerais beaucoup cette oeuvre, mais c'est au moins quelque chose de singulier, d'original, de créatif, qui mérite très certainement d'être souligné: rien à voir avec les ornières de la musique rock formatée et mortellement ennuyante.

C'est le pianiste Alain Lefèvre qui, au cours d'une entrevue qu'il donnait (sur un tout autre sujet) sur les ondes de CBJ, a mentionné la chose à l'animateur Jean-Pierre Girard. Ce dernier n'en revenait pas... et moi non plus, car aucun des journaux montréalais que j'ai lus n'en a parlé (Le Devoir, avec ses heures de tombée pas possibles, n'a même pas parlé des Grammies lundi, c'est peut-être remis à mardi!), ni la radio, ni la télé. Au moins, la nouvelle était sur le blogue d'Espace-Musique, ici. (On n'a pas jugé bon de demander au maestro sa réaction, mais j'imagine qui'il aurait affiché, au sujet de cette récompense, la sérénité et la retenue qui conviennent!)

Tout ce qui est anglophone, américain, et en général assez affreux, intéresse les médias de Montréal. Le moindre chanteur inconnu, le moindre groupe qui sort un premier disque ou donne un spectacle en anglais dans une salle miniature tapisse leurs ondes et leurs pages.

Tandis que parmi les artistes francophones, seuls les plus populaires  (ceux qui vendent beaucoup de disques!), semblent dignes de mention.

Colonisés, dites-vous?

(Une autre montée de lait sur le même thème, ici)