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24/03/2013

Je vous parle d'un temps...

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("Perroquet" de Djoma)

 

Dans ce billet du mois de juin dernier, je promettais la suite de l'histoire de mes débuts au journal le Soleil en 1969.

Tout intimidée, je me suis présentée à la rédaction du Soleil, rue Labrecque à Chicoutimi, pour ma première journée de travail. Pas question d'écrire tout de suite dans le journal: j'accompagnais les "vrais" journalistes à divers événements, conseils municipaux (il y en avait plusieurs, c'était avant la fusion à Saguenay), conférences de presse, faits divers. Ensuite je rédigeais (à la dactylo) un texte qui n'était pas publié, mais corrigé par le chef des nouvelles (Raynald Tremblay), qui m'expliquait ensuite le sens de ces corrections.

Un jour on m'a confié la critique d'un concert donné, si je me souviens bien, par l'Orchestre symphonique de Chicoutimi (ancêtre de notre orchestre actuel). Je l'ai rédigée le plus honnêtement possible: je m'y sentais plutôt à l'aise, même pour quelques remarques négatives, car la musique classique, c'était un peu mon domaine.

Après publication de mon article, je fus officiellement assignée aux arts (où j'ai remplacé Gilles Paradis, j'ai raconté ça ici).

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C'était en septembre 1969. Au mois de mars suivant, je me suis mariée et le patron a appliqué la convention collective dans ce cas: une semaine de congé payé à plein salaire: (98$!).

Quelques mois plus tard, je démissionnais pour aller étudier à Aix-en-Provence pendant deux ans. Quelque temps après mon retour au Québec, Le Soleil fermait sa section régionale et un groupe d'employés décidait de s'unir pour fonder un nouveau quotidien. Parmi eux, Bertrand Tremblay, un de mes anciens patrons qui m'a téléphoné pour me demander si j'étais intéressée à faire partie de l'équipe. Et comment!

Le 1er octobre 1973 paraissait la première édition de ce nouveau journal grand format: Le Quotidien. Je travaillais à la section Arts et Société avec Christiane Laforge, et nous étions bien fières des deux pages de cette première parution, pour lesquelles nous avions assumé la rédaction et le montage.

05/06/2012

Fouilles dans les souvenirs

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Dans le secteur de Place Royale à Québec, au lieudit parc de la Cetière, en face de la Fresque des Québécois, il y a un petit site de fouilles archéologiques (ma photo ci-dessus) où on peut voir les fondations du premier édifice du quotidien Le Soleil, et celles de l'hôtel Mountain Hill.

En voici le plan:québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière

Et le texte explicatif (cliquez pour mieux le lire), dont je vous cite le début,québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière qui n'est sans doute pas très lisible à l'écran:


"Le lundi 28 décembre 1896, Le Soleil est publié pour la première fois. Le nouveau journal prend la relève de L'Électeur et occupe les mêmes locaux, au 111, côte de la Montagne."

 

 

 

Un souvenir. C'est au Soleil que j'ai commencé ma carrière de journaliste. Les bureaux de la section Saguenay-Lac-Saint-Jean étaient situés sur la rue Labrecque à Chicoutimi. Quand j'y ai fait ma demande d'emploi, on m'a fait d'abord passer un petit test écrit, où il s'agissait de réécrire une nouvelle sur un fait divers fictif, un incendie si je me souviens bien.

Puis ce fut le grand jeu: deux jours à Québec, toutes dépenses payées, pour passer une batterie d'épreuves dans l'édifice du Soleil, situé alors rue Saint-Vallier. (Il a déménagé depuis sur le boulevard Charest). Deux autres candidats étaient là en même temps que moi.

Tests de français, de grammaire, d'orthographe, de rédaction, entrevue avec les patrons pour exposer nos motivations, et même un test de Rorschach (les taches d'encre). Ils voulaient vraiment savoir qui nous étions.

Une semaine plus tard, je recevais ma lettre d'embauche pour travailler à la section régionale du Soleil. Un autre candidat avait aussi été retenu.

(Je vous raconte la suite dans une prochaine note).

07/11/2010

Un écrivain disparu

Paul Villeneuve est décédé à Dolbeau, à l'âge de 66 ans. L'avis de décès publié dans Le Quotidien et sur Internet (par exemple ici), m'a fait paulVilleneuve.jpgcomprendre qu'il s'agit bien de l'écrivain, originaire de Jonquière, que j'ai connu.

Il a publié quelques romans dans les années 60 et 70, et son plus célèbre est certainement Johnny Bungalow, en 1974. Je me souviens que j'avais été très impressionnée par cette oeuvre,  sorte de roman d'apprentissage où il était question de devenir un homme et d'avoir un pays. Je trouvais même cela génial, je croyais y voir le début d'une grande oeuvre littéraire.

C'est un peu vague dans mon souvenir, mais je possède encore l'exemplaire que j'avais acheté moi-même pour 10.95$, comme en témoigne l'étiquette de la librairie Garneau encore collée à l'endos. On peut la voir sur la photo de droite.IMG_1289.jpgIMG_1294.JPG

J'en avais publié dans Le Quotidien un compte rendu fort élogieux. Quelques années plus tard, j'ai fait une interview avec lui. Ravie de rencontrer l'auteur d'un tel livre, j'ai en revanche appris de sa bouche qu'il avait renoncé à écrire des romans. Ensuite, j'ai vaguement su qu'il vivait en reclus dans la région.

Et plus de 30 ans plus tard, j'apprends son décès, dans un CHSLD du Lac-Saint-Jean, alors qu'il était à peine plus vieux que moi. Pourquoi était-il là, quelle a été la fin de sa vie? J'en n'en sais rien.

 

IMG_1298.JPGEn retrouvant le livre dans ma bibliothèque, j'ai été frappée de voir comment un éditeur pouvait massacrer l'oeuvre d'un auteur à l'époque: petits caractères, texte dense, peu aéré, encrage irrégulier: rien, dans la présentation visuelle, pour attirer un lecteur éventuel. Mais j'avais de bons yeux alors et cette mauvaise qualité de l'édition ne m'a pas dérangée, ni surtout empêchée de lire le livre...

IMG_1303.JPG

 

Des recherches sur le web mènent, curieusement, à un certain nombre de citations dues à Paul Villeneuve, tirées pour la plupart de Johnny Bungalow, comme celles-ci:

«Impossible de palper le temps, mais il s'insinue là entre les fibres les plus ténues de l'être, s'y loge en intrus et s'y creuse un nid fatal.»
«Notre corps, l'environnement le plus près de nous mais si difficile à posséder, à explorer et à aimer...»
«Les souvenirs, c'est la seule chose au monde qu'on peut partager sans arrêt et qui ne s'épuise jamais...»
«Le temps, c'est quand on va d'un Noël à l'autre.»

«Chez les hommes, même l'amour passe par l'argent.»
(Dans  J'ai mon voyage)

 

Sans oublier ce beau passage cité dans l'avis de décès:

«Je sais ces voyages comme passage du temps, Pour le canot ailé de l'amour»

 

Bon voyage, Monsieur Villeneuve!