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21/10/2011

Il Matto et Mistral Gagnant: méchant contraste

Lors d'un séjour dans le vieux Québec l'été dernier, visite de deux nouveaux restaurants, en plus de notre bistrot-confort, le Café du Monde, merveilleusement situé au bord du fleuve, que nous avons retrouvé avec plaisir (et avec un ami): j'y ai notamment dégusté une rosette de truite absolument sublime.

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(un arc-en-ciel vu par les baies vitrées du Café du Monde)


Premier essai: Il Matto 71 (Le Fou!), rue St-Pierre (deuxième adresse d'un bistrot branché ouvert rue Myrand depuis quelques années), où on sert de la cuisine dite italienne. Nous acceptons une place au bar: nous aimons bien, ça permet d'observer l'équipe en plein travail. Seul inconvénient, la plaque de cuisson est derrière nous, alors on se fait chauffer le dos quand les flammes jaillissent sous une grillade. Mais ce n'est pas grave.
Je réalise alors le nombre incroyable de gestes que chaque employé doit accomplir. Ce n'est pas le cas dans tous les établissements, mais ici au Il Matto, un serveur doit notamment savoir préparer un cocktail, conseiller un vin, couper un morceau de gâteau, mouliner le poivre sur l'assiette; il doit connaître l'emplacement des glaçons, des verres, des jus, des épices, des ustensiles, des bacs à vaisselle. Le contact entre les nombreux employés semble excellent, ils jasent et font des blagues tout en exécutant leur étourdissant ballet.
La seule chose qu'ils ne font pas, c'est la cuisine: le chef s'en charge.

il matto,mistral gagnant,restaurants,québec(décoration moderne et de bon goût au Il Matto)

En entrée, une salade mixte fortement conseillée par le garçon. Elle est énorme. Un vrai repas. Pourquoi ne nous a-t-il pas avertis qu'il vaudrait mieux en partager une? Ce que font nos voisins, un couple plutôt jeune qui entre immédiatement en grande conversation avec le personnel. Nous, les vieux, on nous sert gentiment, mais sans plus.
Nous prenons des pâtes. Moi, des linguini aux fruits de mer. Une assiette géante. Plutôt bonne, avec pinces de homard, moules en coquilles, grosses crevettes cuites à la perfection. Mais je ne me sens pas à l'aise, quelque chose m'empêche d'apprécier vraiment. Je ne suis pas un travailleur de la construction qui a trimé dur toute la journée: juste une madame qui n'a presque plus faim après sa grosse salade. Le quart de ce plat m'aurait suffi. Je trouve que c'est un manque de délicatesse que de garrocher pareille montagne au client avec incitation à s'empiffrer.

Mon compagnon a choisi des penne aux saucisses, je goûte, et je n'aime pas du tout le goût de la viande. Il se trouve confronté au même problème montagnesque que moi: il doit en laisser, et pourtant c'est un homme.
Pas de dessert, nous sommes bourrés. Et ça coûte cher.
Pourquoi ne pas offrir des demi-portions, ou des plats à partager? On l'a fait pour nos jeunes voisins, qui ont partagé l'assiette d'antipasti (après leur salade). Comme plat principal, la dame a choisi des pappardelles aux champignons, servis en moins grande quantité que nos plats, et qu'elle juge délicieux...
Bref, c'est un beau restaurant, où les erreurs de service sont nombreuses. Bien décoré, bien branché, tellement branché qu'il est fait, comme dirait quelqu'un que je connais, pour les snobs de Québec.

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(au Mistral gagnant, nous avons mangé à cette table près du pilier)


Complètement différent: Mistral Gagnant, rue St-Paul. Tout petit endroit à la décoration typée, fleurant bon la Provence. Accueil chaleureux, mais sans excès. Une petite entreprise de type familial. La carte est invitante. En entrée, je choisis... une salade! Je ne me dompte pas! Celle-ci est d'une taille correcte pour une entrée, excellente. Mon compagnon a opté pour une soupe de poisson, qui goûte bon.

Mon plat: des ravioli farcis au canard, sauce ciboulette crémeuse: goût subtil, mélange de saveurs parfaitement dosé: un délice. L'assiette est généreuse, mais pas gigantesque: je dévore le tout. Et les ris de veau commandés par Jack sont tout aussi savoureux.
Il nous reste un peu de place pour une crème caramel, délicieuse. C'est assez cher, là aussi (c'est Québec et c'est l'été), mais j'en sors heureuse et satisfaite.