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25/05/2013

La Reine et moi

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J'ai (ré-)écouté récemment sur TV5 un document de la série Secrets d'histoire consacré à la reine Élisabeth II d'Angleterre, qui a eu 87 ans le 21 avril dernier.

Cela m'a rappelé ma première et seule rencontre avec Sa Majesté. Oui, oui, moi, simple roturière, non seulement j'ai vu la reine en personne, mais c'est elle qui est venue vers moi, et non l'inverse. Elle s'est en effet arrêtée à Arvida, le 22 juin 1959, brève étape d'un long périple qu'elle effectuait au Canada avec son mari le duc d'Édimbourg.

J'avais 12 ans, elle en avait 33... Nous nous sommes croisées sur les terrains du Manoir du Saguenay. Il faisait beau soleil, une foule triée sur le volet était venue accueillir et applaudir le couple royal. J'étais là en ma qualité de membre des Guides de sa Majesté (Girl Guides, Guides anglaises). Une amie m'avait convaincue de joindre cette organisation un an plus tôt.

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Tout s'y passait en anglais, la religion officielle du groupe était le protestantisme, nos réunions avaient d'ailleurs lieu à l'église protestante d'Arvida. Nous lisions la biographie de Baden Powell et prêtions serment à la Reine en posant la main sur l'Union Jack (le drapeau canadien n'existait pas encore)... Et si je parle relativement bien anglais aujourd'hui, c'est en bonne partie grâce à cette expérience.

Ce jour-là au Manoir du Saguenay donc, il y a eu quelques discours officiels. Après s'être brièvement adressée à la foule, la Reine a remis une récompense à trois Guides émérites de mon groupe, un peu plus âgées que moi. Elles étaient guides depuis plusieurs années et avaient accédé au rang de "Ranger". Dans leurs rêves les plus fous, elles n'avaient sans doute jamais imaginé que Sa Majesté elle-même épinglerait à leur uniforme la médaille attestant ce statut prestigieux.

À Arvida, Élisabeth II a également visité les installations d'Alcan. L'éditorialiste Bertrand Tremblay (mon ancien patron!) a raconté cette visite dans Le Quotidien en 2011, rappelant notamment cette savoureuse anecdote:

"Comme le PowerPoint avec ses projections audiovisuelles n’existait pas encore, Alcan avait fait confectionner une cuve miniature pour bien illustrer le procédé d’électrolyse. Sans doute intimidés par la présence du couple royal, les ingénieurs et techniciens responsables de la démonstration avaient raté le coulage de cinq gros lingots. Tout se termina par quelques boutades enrobées d’éclats de rire."

Avec un brin d'humour, il soumettait aussi l'hypothèse suivante:

"J’ai la conviction, en plongeant dans mes souvenirs, qu’après avoir été conductrice d’ambulance et mécanicienne durant la guerre1939-45, la reine, encore toute jeune à l’époque, voulait profiter de son premier long séjour en Amérique du Nord pour en savoir davantage sur l’aluminerie qui avait contribué à vaincre la terrifiante machine de Hitler."

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Quand j'étais jeune, le troisième lundi de mai était un jour férié: c'était la Fête de la reine Victoria, que le Canada est le seul pays à célébrer encore aujourd'hui.

Au Québec, ce jour a été déclaré Fête de Dollard (des Ormeaux). Aujourd'hui et depuis plusieurs années, c'est la Journée nationale des Patriotes, en hommage aux héros des Rébellions de 1837-1838.

Veuillez donc m'excuser d'avoir, en ce jour, pondu un billet sur la Reine d'Angleterre!