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18/11/2012

Qu'il est difficile d'aimer...

langue, français, anglais, Eugenie Bouchard, Rufus Wainwright

Un dimanche d'octobre dernier, au cours de deux sorties différentes, j'ai entendu des anglophones s'exprimer en français. La joueuse de tennis Eugenie Bouchard (photo ci-dessus, prise par moi), qui venait de s'incliner devant l'Américaine Madison Keys en finale du tournoi Challenger de Saguenay, disputé au Club de tennis intérieur à Arvida. Accolé à son nom de famille très québécois et très français, un prénom, Eugenie, auquel elle ne met pas l'accent aigu qu'il lui faudrait pour être français.

Difficile donc de comprendre pourquoi elle parle le français avec un accent anglais évident. La journaliste du Quotidien Johanne St-Pierre (une ancienne collègue que j'ai retrouvée avec plaisir), qui couvrait le tournoi, m'a fourni les explications idoines. Née à Westmount, Eugenie Bouchard a toujours vécu dans un milieu anglophone. Jusqu'à il y a trois ans, elle refusait de parler publiquement le français, car elle connaissait à peine la langue. Depuis, elle a suivi des cours, et maintenant elle arrive à s'exprimer convenablement en entrevue, ce qui n'est pas du tout évident.

Le soir même, j'assistais au spectacle de Rufus Wainwright au Théâtre du Palais municipal à La Baie. Lui aussi fait des efforts louables pour parler le français. Il a même inséré, dans son programme de chansons en anglais, la très belle ballade Quand vous mourrez de nos amours, de Gilles Vigneault, qu'il a chantée clairement et intelligemment.

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Il a eu des problèmes avec le français quand est venu le temps de présenter ses musiciens. Fallait-il dire: "au piano,  à la piano", ou encore "à le piano", "à les guitares", "à le basse": tout ça était manifestement très difficile pour lui, on sentait même une légère frustration quand il se trompait et que quelqu'un de son équipe le corrigeait. Excellent spectacle, en passant, dynamique, éclaté, superbes chansons. Un peu rude pour mes vieilles oreilles, mais ça déménageait: je ne connais pas beaucoup l'oeuvre de Rufus, mais j'aime le style de ce garçon, et une amie m'avait gentiment offert un billet de même que le transport pour le spectacle!

J'ai saisi ce jour-là à quel point le français peut être difficile à maîtriser pour un anglophone. Le seul domaine de l'article, défini, indéfini, contracté ou non, élidé ou non, masculin ou  féminin, est compliqué. Par exemple, il faut dire: "à la place", mais "aux places" (féminin),   "au piano" (et non à le piano) et "aux pianos" (masculin). Alors imaginez les autres pièges du français: temps des verbes, conjonctions, genre des noms et des adjectifs, sans parler des homonymes et des nuances à faire dans le sens des mots!

Que de choses à maîtriser! Certains francophones n'y arrivent pas tout à fait d'ailleurs. L'anglais est moins complexe, moins difficile à apprendre -moins élégant et moins subtil diront certains.  Donc, les anglos qui font des efforts pour parler français ont un certain mérite.

Chapeau donc sur ce plan (et bien sûr à  leur talent dans leur domaine respectif), à l'excentrique Rufus et à la belle Eugenie.

24/10/2010

Gentils Français

breguetSab2.JPGL'une des choses qui m'a le plus -agréablement- étonnée lors de mon voyage à Paris début octobre, c'est la gentillesse des Français. Partout, dans les restaurants, les musées et autres endroits visités, l'accueil a été extraordinaire: prévenance, sourires, aide au besoin. Les Parisiens, qui avaient très mauvaise réputation à ce chapitre, ont changé du tout au tout...

Cela a commencé dès le premier matin, quand nous nous sommes rendus à la station de métro (Bréguet-Sabin) située à quelques pas de notre hôtel, avec un peu d'appréhension: comment procéder pour acheter un billet "paris-visite" valable pour cinq jours? J'ai fait la demande à l'employé, m'attendant à être reçue un peu fraîchement.

Mais non: tout souriant, l'homme (grand, environ 35 ans, beau en plus!) a quitté sa guérite pour venir nous guider pas à pas dans notre transaction au guichet automatisé. Faire un choix dans un menu, insérer la somme d'argent, récupérer les petits tickets. Il est ensuite retourné à son poste avec nos billets pour y inscrire la date et les insérer chacun dans un petit étui de carton, tout en nous offrant une carte du métro de Paris. Tout cela avec la plus grande gentillesse.

Ouaouh!!!! Nous étions si étonnés que nous avons failli nous tromper de direction!!!

breguetSab4.JPG

Et tout a continué ainsi. Au Palais de Chaillot (étonnant musée dont je reparlerai), la visite était gratuite ce jour-là, mais on nous a quand même remis, en nous souhaitant la bienvenue avec le sourire, un billet d'entrée.

Dans les restaurants, l'accueil fut neutre parfois, mais le plus souvent cordial, même en période d'affluence.

Sur la rue, les simples citoyens répondaient avec empressement à nos demandes de renseignement.

Une exception: les préposées aux toilettes publiques. Mais c'est normal: la proverbiale mauvaise humeur des dames-pipi qui se prennent pour des généraux de l'armée fait partie du folklore parisien!

Conclusion: le maudit Français est une espèce en voie de disparition!