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18/08/2012

Les vertiges de Madame

Voici une autre femme qui parle, celle-là d'un unique sujet.

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Au cours du voyage en Grèce, nous participons à une excursion en autobus au Cap Sounion, à partir d'Athènes. Nous rencontrons un groupe différent de ceux que nous avons vus jusque-là. Des Québécois et des Français. Au premier arrêt, mon mari et moi nous approchons de quelques personnes parmi lesquelles nous avons cru reconnaître des enseignants, avec qui nous pourrions peut-être converser. Parmi eux, une femme, dont nous ne saurons jamais le nom.

Mais nous allons vite savoir en revanche qu'elle souffre du vertige des transports. C'est la première chose (et la seule!) qu'elle nous dit. Donc il faut qu'elle soit placée dans la première rangée quand elle voyage en autocar, sinon elle a mal au coeur et elle peut vomir. Et cela ne doit pas durer plus d'une demi-heure. Elle nous raconte toutes les occasions où des gens l'ont empêchée de s'asseoir à l'avant. Et tous les vertiges dont elle a souffert lors d'autres voyages. On se demande vraiment pourquoi elle s'obstine à voyager.
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Tout à coup, les vertiges de cette femme deviennent le sujet de l'heure, le centre d'attraction de toute l'excursion. Le magnifique temple de Poséidon, que nous allons visiter? Aucun intérêt, comparé aux vertiges de Madame! (Qui pourtant ne l'affectent pas quand elle se tient sur cette vertigineuse falaise battue par les vents...)

Avec ces autres voyageurs, nous pourrions parler de mille choses intéressantes. Quelques-uns d'entre nous s'y essaient d'ailleurs. Mais à tout moment, Madame ramène ses vertiges sur le tapis. Et son mari semble l'encourager à en parler, et nous encourager à l'écouter. Peut-être veut-il, plus ou moins consciemment, nous donner une petite idée du supplice que c'est de vivre avec une telle personne...

Je ne la connais pas et je me fous de ses vertiges. Mais comme sa voix forte et sa stature imposante lui permettent d'attirer l'attention et de monopoliser la conversation, je dois faire semblant de m'y intéresser, bien malgré moi.
Et ça finit par déteindre sur mes pensées...

Nous retrouvons en effet notre dame aux vertiges le lendemain, dans le car qui nous conduit à l'aéroport. J'évite de lui parler, mais je me prends à vérifier si elle a réussi à s'asseoir à l'avant. Et, comme le trajet est plus long que prévu pour diverses raisons, à me demander si elle va tenir le coup!