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04/10/2009

Musique et poésie

Ce qui m'a vraiment décidée samedi soir à me rendre au concert de l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean intitulé Poèmes et symphonies, ce sont deux pièces au programme: Les Préludes, de Liszt, mais surtout L'Apprenti sorcier, de Paul Dukas. Enfant, j'ai découvert cette pièce au cinéma, en voyant Fantasia, de Walt Disney. Le scénario met en scène Mickey dans le rôle de l'apprenti sorcier, et suit presque à la lettre le texte de la ballade (texte en français ici) de Goethe dont Dukas s'est inspiré pour sa musique.

C'était la dernière oeuvre au programme samedi. Le comédien Albert Millaire a d'abord lu ce texte de Goethe, et ensuite waltdisney.jpgl'Orchestre  a joué la pièce. Quel souvenir merveilleux! D'autant plus que Fantasia a contribué pour beaucoup au développement de mon goût pour la musique classique. Et quel plaisir, maintenant, de pouvoir l'écouter sur Youtube:

Fantasia, Orchestre symphonique, Albert Millaire

Quand j'étais jeune, il n'y avait ni vidéo, ni DVD, ni ordinateur, ni Youtube.  C'était la préhistoire et j'imagine que la racine étymologique de mon prénom (Denise) est dinosaure.

Pour revenir au concert de l'orchestre, dirigé par Jacques Clément et augmenté à plus de 50 musiciens, c'était un programme riche, abondant, varié, sur le thème de l'écriture et de la musique, et par conséquent très axé sur la langue, les auteurs, les compositeurs français et québécois. Albert Millaire a lu aussi Lamartine , Théophile Gautier, Nelligan, de superbes poèmes

albertMillaire.jpgjulieBoulianne.jpg

de Paul-Marie Lapointe et surtout de la regrettée Hélène Pedneault (Un ange en exil, vous en trouverez le texte à la fin de cette note). La mezzo-soprano Julie Boulianne a chanté quatre mélodies des Nuits d'été de Berlioz et fut particulièrement applaudie pour le Vaisseau d'or (voir le texte ci-dessous) de Nelligan, mis en musique par André Gagnon.

La salle François-Brassard était presque pleine et il faisait très chaud: les ventilateurs sont tellement bruyants qu'il faut les éteindre pendant le concert!

 

Le vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif:
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputé.

Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ?
Qu'est devenu mon coeur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l'abîme du Rêve!