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29/06/2013

Dans l'arrière-cour des Violons

Il y a deux semaines, avec mon conjoint et un couple d'amis, j'ai eu la chance d'assister à un événement exceptionnel: le pianiste Marc-André Hamelin et Les Violons du Roy jouant les trois derniers concertos de Beethoven à la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget.

marc-andré hamelin,violons du roy,domaine forget,st-irénée

Il fallait réserver tôt car les billets pour ce concert, donné le dimanche après-midi (les mêmes musiciens avaient présenté les concertos nos 1 et 2 la veille), se sont vite envolés et je n'ai pu obtenir que des sièges disposés derrière la scène, face au public, comme en offrent quelques salles de concert.

Finalement, ces places se sont révélées les meilleures de toutes. Nous avions le privilège de voir la scène en plongée, et de tout voir. Le chef Bernard Labadie nous faisait face, donc nous pouvions observer ses moindres gestes et expressions, comprendre sa façon de communiquer subtilement avec le soliste et avec chaque section de son orchestre.

Je pouvais regarder tour à tour chaque musicien, observer le jeu de ses mains et de ses doigts, le voir tourner ses pages, nettoyer ou vérifier son instrument quand il ne jouait pas. J'ai remarqué le manège du timbaliste qui, à tout moment, posait l'oreille sur son instrument... peut-être y décelait-il quelque imperfection sonore. D'infimes détails qui n'affectent pas le son, mais qui contribuent à le créer.

Et c'était régal aussi de jeter les yeux sur Marc-André Hamelin, de suivre la course agile de ses doigts sur le clavier, de percevoir les vibrations de la musique dans ses bras et ses épaules, partageant ainsi, de façon quasi indécente, sa concentration et son bonheur de jouer.

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Cette situation nous donnait en fait un grand avantage sur les autres spectateurs qui, assis dans la salle, ne pouvaient voir tout cela que partiellement.

Le visuel s'ajoutait donc au son pour nous aider à savourer chaque instant de ce voyage exceptionnel au coeur de ces trois grands chefs-d'oeuvre. Nous pouvions même, grâce à cela, mieux comprendre la structure et l'originalité de chaque mouvement de chaque concerto.

Le numéro 3, noble et dépouillé, le numéro 4, intime et contrasté, et le numéro 5, Empereur, immense et flamboyant. Le voici, joué par Krystian Zimeerman et dirigé par Leonard Bernstein

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Avec des nuances, des cadences, des explosions sonores et des instants suspendus où s'envole, tout doucement, une seule note. Remarquables musiciens, remarquable exécution.

Merveilleux.

Pour ajouter au plaisir des sens, de délicates bouchées composées de produits du terroir charlevoisien nous furent servies à chacun des deux entractes.

J'ai été comblée à tout point de vue...