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15/04/2012

La Traviata: souffrante... et magnifique!

La Traviata, Verdi, Metropolitan Opera, Natalie Dessay, Matthew Polenzani, Dmitri Hvorostovsky, Willy Decker

La dernière retransmission du Metropolitan Opera samedi au cinéma Jonquière: La Traviata de Verdi, a connu un grand succès: tous les sièges étaient occupés. J'ai aimé la scénographie dépouillée et intemporelle, cette grande horloge qui évoque le temps compté à Violetta, et tous ces tous ces éléments en forme de croissant ou de demi-lune. La mise en scène de Willy Decker est correcte, mais n'évite pas la confusion au sujet des lettres échangées et des motivations de chaque personnage.

Natalie Dessay, qui a bien failli ne pas pouvoir chanter, fait -presque- toute la valeur et la saveur de cette production. La soprano s'est désistée le soir de la première, et il était facile de comprendre pourquoi samedi en l'entendant répondre avec difficulté aux questions de Deborah Voigt à l'entracte, la voix manifestement très affectée par une quasi extinction... et manifestement malheureuse ce cette situation. Malgré cela, malgré quelques difficultés non seulement à atteindre les aigus (elle en a raté quelques-uns), mais simplement par moments à faire sortir le son, elle est éblouissante. Comme comédienne, elle est entièrement là, entièrement Violetta Valéry. Joie, peine, regret, espoir:  tout est dépeint dans les moindres nuances par son jeu, son visage, ses gestes.

Robe rouge, robe blanche (pour elle) sur des fauteuils et divans de cuir aux mêmes couleurs: l'effet est intéressant. Peignoirs fleuris (pour elle et lui) sur meubles recouverts du même tissu fleuri:  trop, c'est trop.

Mais quelles grandes arias: Libiamo, Un di felice, È strano... on sort du premier acte joyeusement imbibé de bel canto. Et à la fin, son Addio del passato, peut-être plus facile vocalement, est totalement émouvant. D'ailleurs toute la finale est parfaitement réussie:  crédible et touchante.

J'écris comme s'il n'y avait qu'elle dans cet opéra. C'est que les partenaires masculins de Mme Dessay ne sont pas tout à fait à la hauteur. Le ténor Matthew Polenzani, qui joue le rôle de son amant Alfredo, possède une belle voix et chante plutôt bien, mais son jeu est uniforme et son visage manque singulièrement d'expression.

Quant au baryton Dmitri Hvorostovsky, malgré sa réputation, son statut de vedette, et son excellence dans d'autres productions, il m'a déçue dans cette production, et je le regrette beaucoup. Malgré ses cheveux blancs, il n'est pas tout à fait crédible dans le rôle du père d'Alfredo. Il chante bien, mais ne semble pas très à l'aise dans ce rôle qu'il a pourtant souvent joué.

Par ailleurs l'orchestre est fort agréable à entendre sous la baguette de Fabio Luisi. Et les choeurs se montrent dynamiques et bien chorégraphiés.

Nous avons eu droit à une présentation vidéo des opéras du Metropolitan qui seront retransmis la saison prochaine: plusieurs oeuvres s'annoncent intéressantes.

Autres points de vue sur La Traviata du Met au cinéma:

Christophe Huss dans Le Devoir

Jack sur son blogue