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18/09/2011

Les chiens, la langue, la roche

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En faisant le ménage de mes vieux papiers, j'ai retrouvé ceci: La langue des chiens de roche. C'est le tapuscrit, et la première ébauche sans doute, du texte de Daniel Danis qui devait être publié en France et au Québec quelques années plus tard sous son titre définitif: Le Langue-à langue des chiens de roche.

Le document m'a été remis en 1999 par Alain Dassylva, professeur de français au Cégep de Chicoutimi. Il présentait à ses élèves une lecture publique de ce texte et m'avait idaniel danis,le langue à langue des chiens de roche,cégep de chicoutimi,théâtre,lecture publiquenvitée à y assister, à titre de journaliste, pour en faire un compte rendu dans Le Quotidien.

J'étais très intéressée car Cendres de Cailloux, une autre pièce de Daniel Danis que j'avais vue à Jonquière (présentation -et création si je me souviens bien- de La Rubrique) en 1994, dans une mise en scène fabuleuse qui plongeait le public et presque toute la scène dans une complète obscurité, m'avait totalement éblouie(!).

Et j'ai été également subjuguée par ce nouveau texte de Danis, décidément un auteur exceptionnel, toujours attaché au Saguenay même s'il est né en Outaouais. Ses pièces ont été jouées en France et dans plusieurs villes du monde. Il est encore actif, on peut avoir une idée de son théâtre sur ce site.

 

Voici ce que j'avais écrit dans Le Quotidien du 1er avril 1999:

 

«La langue des chiens de roche»
Un moment exceptionnel de théâtre à Chicoutimi

Pelletier, Denise

Un moment exceptionnel de théâtre s'est vécu hier midi à l'auditorium Dufour: la lecture publique du texte «La langue des chiens de roche», de Daniel Danis. Exceptionnel par la qualité de la pièce, et par le silence, à la fois attentif et tendu (et donc révélateur de son efficacité), dans lequel elle a été reçue par le public, formé en majorité d'étudiants du Cégep.
Les neuf comédiens, assis sur des chaises à l'avant du rideau, se levaient tour à tour pour aller à l'avant lire leurs scènes. Neuf personnages, c'est beaucoup, et pourtant, grâce au jeu des comédiens et à la structure du texte, ils sont vite devenus familiers au public: la jeune Djoukie quêtant l'amour de sa mère, la mère au coeur figé, Coyote l'organisateur de parties «rage», Léo le bon père, ses deux fils, Déesse et les autres.
Des personnages en quête d'amour, à la recherche d'eux-mêmes, du sens de la vie. La pièce, très forte, parle d'amour, de sexe, de haine, de guerre, d'oubli et de souvenir. Il y a des soirées orgiaques, des rencontres amoureuses, des révélations, des récits tendres ou atroces, sur une île isolée, dans une atmosphère rendue glauque et trouble par la présence de chiens innombrables, qu'on entend mais qu'on ne voit jamais. Des moments à la limite du supportable, quand Simon raconte un souvenir de guerre, par exemple d'autres qui sont plus légers, quelques-uns très drôles. On y retrouve le style unique de Daniel Danis, qui imbrique les passages poétiques, les descriptions réalistes, le langage cru, le français international et la langue populaire québécoise, les incantations récurrentes et les répliques du tac au tac.
Les comédiens, dirigés par Daniel Danis qui jouait le personnage du père, soit Dominick Bédard (Coyote), Nadia Simard (Déesse), Marie-Pascale Côté (Djoukie), Chantal Éric Dumais (Joëlle), Guillaume Simard (Niki), Simon Bouchard (Charles), Julie Morin (Murielle) et Stéfane Guignard (Simon) ont tous été excellents dans ce superbe texte, qu'ils connaissaient manifestement très bien, même s'ils avaient en main leur manuscrit. Quelques erreurs et hésitations, tout à fait acceptables dans le cadre d'une lecture publique, n'ont en rien empêché le courant de passer entre la scène et la salle.
Les comédiens, qui ont déjà présenté cette lecture de «La langue des chiens de roche» au Côté-Cour, se disaient prêts, à l'issue de la représentation d'hier, à recommencer n'importe quand.

 

Il est à noter que quelques-uns de ces comédiens d'alors sont, encore aujourd'hui, très actifs dans le domaine du théâtre.

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(Daniel Danis. Photo: Jocelyn Bernier, Le Soleil)

 

J'ai interviewé Daniel Danis à quelques reprises pour le journal. J'ai aussi vu (et critiqué)  favorablement sa pièce Celle-là, présentée aussi par La Rubrique, et plus récemment l'excellent Kiwi, qui met également en scène de jeunes marginaux, monté par le théâtre de la Tortue Noire dans une mise en scène de Guylaine Rivard. J'en ai parlé dans ce billet.