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06/04/2017

La Traviata: prouesses et profondeur

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Performance éblouissante de Sonya Yoncheva, qui offre une Violetta idéale: technique impeccable, nuances, prouesses vocales. Et un jeu inspiré: on peut suivre chaque frémissement de son âme dans ses gestes et sa physionomie, tout en s'abandonnant à sa voix magnifique.

J'étais étonnée d'entendre, à l'entracte, l'anglais impeccable du ténor Michael Fabiano, qui traviata,sonya yoncheva,michael fabiano,cinéma jonquière,metropolitan operaincarne son amant Alfredo: je le croyais italien vu son nom... mais il est étasunien! L'air d'abord un peu niais dans son costume étriqué, il s'affirme comme homme et amant au fur et à mesure que l'action progresse: superbe!
Dommage que le baryton Thomas Hampson ne soit pas à la hauteur, avec sa voix fatiguée et son jeu sans nuances, incapable de rendre justice à l'extraordinaire partition écrite par Verdi pour le personnage de Georgio Germont, l'homme ordinaire et néanmoins source de tout ce drame.
Partie orchestrale formidable, et sur scène, des arias connues qui se succèdent, Sempre libera, Addio del passato, Di Provenza il mar:  tellement de belle musique qu'on frôle la saturation, et pourtant on en redemande.
Scénographie remarquable de Wolfgang Gussmann (que j'avais vue en 2012): la grande horloge et le médecin évoquent la fatalité du destin, la robe rouge de Violetta est un personnage à elle seule, les jeux de vêtements et de tissus marquent les pulsations du drame.
Encore une fois, un bel après-midi à l'opéra.

La Traviata, de Giuseppe Verdi
En direct du Metropolitan Opera
Vu le 11 mars 2017 au Cinéma Jonquière

En complément:
Article de Christophe Huss dans le Devoir

 

17/01/2016

Perles et opéra

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Complètement emballé par cette partition qu'il abordait pour la première fois, le chef italien Gianandrea Noseda a affirmé en entrevue qu'il la percevait comme une oeuvre regorgeant de perles, et qu'il se voyait lui-même comme un pêcheur qui devait trouver ces perles et les faire briller pour le public. C'est ma traduction libre des propos qu'il tenait à l'entracte, avec un accent italien si fort que son anglais ressemblait à du français!

Une belle image puisqu'il dirigeait, avec attention et passion, l'opéra Les Pêcheurs de perles, de Georges Bizet, au Metropolitan Opera de New York, retransmis en direct au cinéma Jonquière samedi.

(En voyant écrit le prénom de ce chef que je ne connaissais pas, je me suis demandé s'il ne pouvait pas s'agir d'une femme. Et j'ai alors réalisé que, en dix ans de retransmissions du Metropolitan, je n'ai jamais vu une femme au pupitre...)

Pour nous plonger d'emblée dans l'univers où se déroule le drame, la production du Met offre pendant l'ouverture des images de trois plongeurs évoluant lentement dans des eaux bleutées projetées sur un écran qui occupe la totalité verticale et horizontale de l'avant-scène.

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(Diana Damrau)

Un début à la fois saisissant et apaisant, qui nous dispose à suivre cette histoire écrite dans un français magnifique (livret d'Eugène Cormon et Michel Carré) et une partition ponctuée de grands airs et de mélodies accrocheuses.

L'intrigue se déroule quelque part en Extrême-Orient (à Ceylan (Sri Lanka) dans le livret d'origine), dans un village où deux grands amis, Zurga et Nadir, pêcheurs de perles de leur état, aiment la même femme, la prêtresse hindoue Leïla, vouée au culte de Brahma.

Un ténor et un baryton qui se disputent les faveurs d'une belle soprano, le ténor l'emportant finalement... un air connu à l'opéra!!! C'est aussi la trame de Carmen, que Bizet signera dix ans plus tard, sauf que cette fois, c'est le baryton (Escamillo) qui gagnera le coeur de la belle!

les pêcheurs de perles,bizet,metropolitan opera,cinéma jonquière,diana damrau,matthew polenzani,mariusz kwiecienJ'ai bien aimé cette production. La musique est magnifique et les interprètes (quatre solistes au total) sont excellents. Le plus remarquable est le ténor Matthew Polenzani, qui joue Nadir. Son très émouvant "Je crois entendre encore",  où sa voix navigue avec aisance et pianissimo dans le registre aigu, a été chaleureusement applaudi au Met.

Le baryton Mariusz Kwiecień (on peut l'entendre avec Polenzani dans un extrait du célèbre duo "Au fond du temple saint", en cliquant sur l'image ci-dessus), n'a pas une voix très puissante, mais il joue bien et atteint une belle intensité dramatique dans la colère et le remords.

La voix de la soprano Diana Damrau s'avère en général juste et agile, même si son costume et ses voiles semblent l'embarrasser quelque peu. Grande pureté vocale dans son solo "Comme autrefois" et prenante intensité là aussi dans ses duos avec chacun de ses deux partenaires.

Le baryton-basse Nicolas Testé s'acquitte fort bien du rôle discret du grand-prêtre Nourabad.

La mise en scène de Penny Woolcock met à juste titre l'accent sur les échanges et interactions entre les interprètes, et quelques éléments modernes (montre-bracelet, t-shirts, frigo, téléviseur, journaux) s'insèrent sans faire trop de vagues dans ce décor oriental et maritime.

Bref, deux heures et demie de pur plaisir, pour moi et pour les très nombreuses personnes qui se sont présentées samedi au cinéma Jonquière. On faisait même la queue dans la minuscule entrée pour acheter des billets: je n'avais pas vu ça depuis longtemps.

 

20/01/2015

La Veuve joyeuse... sans les bulles

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(Nathan Gunn (Danilo) et Renée Fleming (Hanna). Photo: Ken Howard, Metropolitan Opera)

 

La Veuve joyeuse, de Franz Lehár: musique agile et pétillante, livret brillant et coquin truffé de mots d'esprit et d'allusions piquantes aux moeurs ou à la politique.
Je connais bien cette délicieuse opérette, que j'ai vue au moins une dizaine de fois (toujours en français). Je ne voulais donc pas manquer The Merry Widow, présentée samedi au cinéma Jonquière.
Intrigues politiques et sentimentales, quiproquos, substitutions de personnes, un éventail que l'on perd et retrouve. Amour et cupidité se disputent le coeur des hommes (et des femmes) dans un tourbillon d'arias, de danses et de numéros comiques.

La metteure en scène et chorégraphe Susan Stroman, issue du milieu de la comédie musicale, semble avoir voulu servir le gai Paris à la sauce Broadway. Non seulement par son travail de mise en scène, mais par son choix d'interprètes: plusieurs d'entre eux ont une bonne expérience du musical.

L'idée, séduisante à prime abord, produit plusieurs bons moments, notamment de superbes chorégraphies, mais donne aussi lieu à quelques irritants.
Car c'est vouloir transformer une oeuvre effervescente, légère comme de la dentelle, en un spectacle à grand déploiement, surchargé visuellement, dramatiquement et musicalement (gros effectifs dirigés par Andrew Davis). Il s'en dégage une impression de lourdeur, comme si un gros nuage venait écraser trop tôt les bulles de cet enivrant champagne, égarant au passage la finesse de l'esprit français.

Une partie du problème vient peut-être de la nouvelle traduction commandée à Jeremy Sams: à la lecture des sous-titres, elle ne m'a pas semblé à la hauteur du texte français (qui est en réalité une adaptation du livret original en allemand (de Leo Stein et Victor Léon), lui-même  inspiré d'une comédie française: L'Attaché d'ambassade d'Henri Meilhac!).

Plusieurs interprètes ne semblent pas très à l'aise avec ce nouveau texte, pourtant écrit dans leur langue maternelle. Comme s'il entravait leur agilité, leur expressivité.

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(Kelli O'Hara (Valencienne) et Alek Shrader (Camille). Photo: Ken Howard, Metropolitan Opera)


La seule qui ne souffre pas de la situation est la soprano Kelli O'Hara (photo ci-dessus, avec Alek Shrader), vedette de Broadway qui fait ici une entrée réussie à l'opéra: musicalement et dramatiquement à l'aise, elle chante et joue à merveille le personnage de Valencienne, déchirée entre la tentation d'une aventure et l'obligation de demeurer fidèle, en apparence sinon en réalité, à son baron de mari.
O'Hara vole d'ailleurs la vedette à Renée Fleming, chanteuse classique s'il en est, qui a pour sa part annoncé un virage prochain vers... la comédie musicale! Pour le moins inégale dans cette représentation du 17 janvier, la diva, incarnant Hanna, la riche veuve dont les millions constituent un enjeu crucial pour la survie financière de son pays, a brillé dans l'air de Vilja et dans le dernier acte, où elle s'abandonne enfin à l'heure exquise dans les bras du comte Danilo (Nathan Gunn). Avant cela, beaucoup de problèmes avec le texte, avec les aigus, avec le volume.

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(Photo: Ken Howard, Metropolitan Opera)

 

Il faut attendre au troisième acte pour que ça pétille enfin. Chez Maxim's, temple des plaisirs interdits, les jolies filles se lancent dans un cancan débridé, tandis que le champagne coule à flots et que se forment des couples éphémères.
Hanna et Danilo se déclarent leur amour, le mystère de l'éventail est éclairci et le baron (excellent Thomas Allen) doit se retourner sur un dix cents en apprenant d'abord la trahison et ensuite l'absolue fidélité de sa femme Valencienne.

Compte tenu de ce contexte, les chanteurs et chanteuses se débrouillent assez bien. Le baryton Nathan Gunn (Danilo) et le ténor Alek Shrader (Camille), qui font leurs débuts au Met, offrent une prestation très correcte et les rôles secondaires sont en général bien chantés. Soulignons la présence de la mezzo-soprano canadienne Wallis Giunta, dans le rôle d'Olga.

Les productions de La Veuve joyeuse que j'ai vues à Saguenay et à Québec n'ont rien à envier à celle-ci, malgré des moyens infiniment plus modestes.
Malgré ces réserves, La Veuve Joyeuse, même intitulée The Merry Widow, demeure une oeuvre exquise. J'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver ces airs que j'aime tant, et je ne me suis pas ennuyée du tout.
Il y avait beaucoup de monde à cette représentation, c'est la plus nombreuse assistance que j'ai vue dans cette salle depuis longtemps. Et malgré le froid mordant, tout le monde est sorti avec le sourire aux lèvres.

03/11/2014

Carmen... sans la passion

L'un des plus célèbres airs pour baryton du répertoire, "Votre toast je peux vous le rendre", n'était pourtant pas dans la partition originale de l'opéra Carmen.
Le baryton Jacques Bouhy, qui devait chanter Escamillo à la création, se plaignit à Georges Bizet de ne pas avoir pas de grand air, contrairement aux autres interprètes des rôles principaux.
Le compositeur se mit à la tâche, bien à contre-coeur si on en croit les paroles qu'il a dites au chanteur en lui remettant son travail:

"Vous vouliez de la merde, en voilà!".

(L'anecdote a été racontée récemment par Edgar Fruitier à l'émission Samedi et rien d'autre).
Cet air du toréador, je l'ai entendu samedi au cinéma Jonquière, qui présentait Carmen en direct du Metropolitan Opera.
Il était chanté assez correctement par le baryton russe Ildar Abdrazakov, qui à mon avis manquait de panache et d'éclat, autant vocalement que physiquement.
Cependant il était merveilleux... comparé à celui qui chantait Don José, le ténor letton Aleksandrs Antonenko. Je ne sais pas si c'était exceptionnel ce jour-là, s'il souffrait d'un malaise affectant sa voix, mais il chantait tellement mal que c'en était gênant. Fausses notes, approximations, égarements dans la ligne de chant... Son jeu dramatique était tellemennt faible qu'il a semblé à plusieurs moments  égaré dans cette histoire.

carmen,metropolitan opera,aleksandrs antonenko,anita rachvelishvili,cinéma jonquièreLe timbre, qui aurait pu être beau, était constamment défiguré par des efforts pour produire du volume.

Son Air de la fleur, à peu près passable, ne fut d'ailleurs que poliment applaudi par le public du Metropolitan, qui réserva un bien meilleur accueil (tout à fait mérité) à l'aria de Micaëla, "je dis que rien ne m'épouvante", superbement livrée par une Anita Hartig (photo ci-contre) alliant souplesse, fraîcheur, délicatesse, timbre pur et juste .
Et Carmen? Anita Rachvelishvili  possède certes le physique (ou un des physiques possibles) de l'emploi: plantureuse, cheveux et yeux noirs, seins offerts. (Le metteur en scène Richard Eyre semble toutefois confondre sensualité et vulgarité...)

Une belle voix aussi, agile et nuancée, un timbre riche et velouté, une compétence indéniable. Dommage qu'elle ne se laisse pas complètement aller, même dans les passages les plus intenses.

Au point de vue dramatique, cela manquait d'émotion, d'engagement de la part des chanteurs, on avait de la difficulté à croire à ces passions délétères, ce qui est un comble pour un opéra comme Carmen.
De plus, tout ce beau monde massacrait joyeusement le français: dommage pour le livret si bien tourné de Meilhac et Halévy, (inspiré par une nouvelle de Prosper Mérimée) et pour nos pauvres oreilles francophones!

Bref, j'avais nettement préféré la version de Carmen présentée au Metropolitan en mars 2010, même mise en scène et mêmes décors, mais avec d'autres interprètes (mon billet est ici).

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Autres remarques
-- Une explication possible à ce manque d'intensité chez les interprètes: en entrevue à l'entracte, le baryton a avoué qu'il n'avait pas eu de répétition. Je ne sais pas s'il parlait seulement pour lui, ou pour l'ensemble de la distribution...
-- Après la représentation de samedi, les lourds décors, assez réussis par ailleurs, ont dû être déplacés pour faire place à ceux, encore plus imposants, de l'opéra Aïda, qui était joué le même soir!
-- Le rideau de scène noir s'ouvrait de chaque côté d'un éclair rouge qui le zébrait verticalement. Rappelant cet éclair, une bande de tissu rouge ornait la robe noire que portait Carmen dans la scène finale (photo ci-dessus).
-- L'hôtesse Joyce DiDonato portait une affreuse robe rouge.

-- Pour lire l'opinion de Christophe Huss dans Le Devoir, cliquer ici.

06/04/2014

Et vogue La Bohème!

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C'est une très vieille chose (relativement!) que cette version de La Bohème jouée au Metropolitan Opera: la mise en scène et la scénographie, signées Franco Zeffirelli, datent de 1981. Chaque année l'oeuvre est reprise, telle quelle, avec des interprètes différents, et chaque fois c'est le même succès.
Ce samedi 5 avril, pour la projection de La Bohème en direct au cinéma Jonquière, il y avait nettement plus de monde que d'habitude. Un peu moins toutefois que lors de la première diffusion (avec une autre distribution, j'en avais parlé ici) en mars 2008!
Tout est pareil... et magnifique: costumes, déplacements et mouvements des personnages et des choeursEt ces décors arrimés à trois gigantesques plateaux qui glissent sur la scène  (et la quittent de la même façon) presque tout d'un bloc. La plupart des spectateurs sont demeurés dans la salle du cinéma Jonquière pendant les deux entractes, juste pour regarder le fascinant ballet de ces changements de décors!

Le changement d'une année à l'autre provient donc essentiellement des interprètes chargés de faire vivre pour nous cette incomparable musique de Puccini.
Et la distribution que nous avions samedi était quasi idéale.
Pourtant l'interprète de Mimi n'était pas celle que nous attendions: la soprano lettone Kristine Opolais a remplacé au pied levé (c'est le cas de le dire) Anita Harting, victime de la grippe.


Opolais venait de chanter, la veille sur cette même scène, le rôle-titre de Madame Butterfly, du même Puccini. Couchée à 5 heures du matin, elle fut réveillée à 7h30 par un appel du directeur du Metropolitan, Peter Gelb, lui demandant d'assumer le rôle de Mimi l'après-midi même. Elle a d'abord refusé, ainsi qu'elle le racontait à l'entracte, avant de se raviser et d'accepter le défi. (L'histoire est racontée ici, en anglais).

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(Vittorio Grigolo et Kristine Opalais en entrevue avec Joyce Di Donato à l'entracte)


Je ne sais pas si nous avons perdu au change, car je ne connais pas Anita Harting. Mais Kristine Opalais faisait une très bonne Mimi, malgré une voix qui montait un peu trop vers le registre plus aigu de Butterfly dans les premières scènes et quelques signes de fatigue. Peut-être un peu unidimensionnelle dans ses attitudes, elle fut à tout le moins très bien, sans être extraordinaire. Deux prises de rôle au Met (elle avait toutefois déjà incarné Mimi sur d'autres scènes) en moins de 24 heures: l'exploit est considérable et mérite rien de moins qu'une médaille d'or. On la salue bien bas.
Mais cette Bohème fut remarquable au point de vue vocal surtout grâce à deux autres interprètes: le ténor Vittorio Grigolo, vraiment magnifique dans le rôle de Rodolfo, voix souple et agile, volume imposant lorsque nécessaire, belle prestance. Peut-être pas assez nuancé et engagé émotivement dans son jeu, mais pour la performance vocale, il est inégalé. Ce natif de Rome mérite bien son surnom de Il Pavarottino (le petit Pavarotti)!

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Quant à la prestation de Susanna Phillips en Musetta (ci-dessus), la femme aux moeurs libres qui s'adonne à tous les plaisirs et collectionne les conquêtes, elle était tout simplement magique. Une voix juste, agréable, une exubérance bien marquée, une belle évolution de la légèreté insouciante vers une maturité généreuse au contact de la maladie et de la mort de Mimi: voilà une prestation brillante, assumée, vibrante, autrement dit parfaite.
Et quelle oeuvre géniale! La musique, le livret, les dialogues: tout est beau, fin et délicat, tellement français (l'action se passe à Paris) qu'on croit entendre cette langue et en apprécier les traits d'humour alors même qu'on écoute les airs chantés en italien (plusieurs interprètes sont italiens) tout en lisant les sous-titres anglais!

Les décors traditionnels produisent toujours leur effet boeuf, la scène de foule au début du deuxième acte virevolte dans une chorégraphie réglée au quart de tour, les échanges entre Rodolfo et ses amis sont particulièrement réussis, le scénario progresse logiquement du début léger et comique vers la fin tragique de l'histoire.

L'orchestre dirigé par le chef Stefano Ranzani soutient tout cela avec fougue et intensité.
Bref, que vive et vogue La Bohème pour plusieurs années encore!

03/03/2014

Prince Igor: slave de haut en bas

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Un ancien critique new-yorkais devenu blogueur expliquait récemment (ici) pourquoi il avait quitté la salle après le premier acte de l'opéra Le Prince Igor, présenté au Metropolitan Opera de New York. Bizarrement, l'idée de m'en aller m'a également traversé l'esprit quand j'ai assisté samedi dernier à la projection de cet opéra au cinéma Jonquière, mais pas pour les mêmes raisons.

L'action de ce premier acte m'avait semblé confuse, l'éclipse solaire était vue de l'intérieur d'un bâtiment, ce que je trouvais facile et paresseux comme idée de mise en scène, et la présentation des Danses polovtsiennes dans un champ de coquelicots m'était apparue du  dernier kitsch.
De plus: je ne comprenais pas (ou très peu) où étaient présentées les projections cinématographiques en gros plan; l'action, qui se déroule en principe au Moyen Âge, était transposée, sans grand bénéfice, quelque part au début du 20e siècle. Bref, tout ça m'a semblé assez ordinaire.
Rencontrés à l'entracte, mes compagnons de visionnement semblaient pour leur part conquis par ce qu'ils avaient vu. J'étais d'accord avec eux sur au moins un point: la musique était belle et la distribution, entièrement slave, formidable. J'ai donc décidé de retourner à mon siège après le premier acte, et je ne l'ai pas regretté.

La prestation de la basse Mikhail Petrenko (dont j'ai parlé dans le précédent billet), fut l'étincelle qui m'a fait embarquer dans l'aventure et aimer ce que je voyais et entendais. Ceci malgré mon inconfort face à la mise en scène (signée Dmitri Tcherniakov) et surtout à la réalisation pour le cinéma de cet opéra.

Dans le rôle du prince Galitsky, Petrenko fait montre d'un si beau timbre et d'un jeu dramatique si convaincant que j'ai été conquise par ce méchant, dépravé, violeur et buveur!


La musique m'est apparue plus belle aussi, grâce notamment aux airs poignants chantés par Oksana Dyka (on peut l'entendre en cliquant l'image ci-haut), soprano ukrainienne au visage à la fois expressif et serein, aux traits inoubliables, jamais déformés ni tordus par ses efforts musicaux pourtant incontestables.

Bref, je me suis abandonnée à cette histoire qui met en évidence les remords qu'éprouve le prince Igor pour avoir entraîné ses soldats dans la guerre: son armée a été détruite et il a été fait prisonnier par le Khan Konchak.
Les interprètes, slaves mais pas nécessairement russes (de même que le directeur musical, le metteur en scène et tous les autres intervenants de la production), sont tous excellents. Outre Oksana Dyka, il faut aussi nommer entre autres Ildar Abdrazakov, qui joue avec assurance le rôle du prince Igor, la mezzo géorgienne (donc pas du tout slave celle-là, m'indique l'érudit en résidence)  Anita Rachvelishvili, qui nous offre une remarquable et sensuelle Konchakovna (fille du Khan), de même que la basse slovaque Stefan Kocan, qui incarne le Khan.

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Dommage que la mise en images pour le cinéma, qu'on appelle pompeusement la réalisation et dont on se passerait la plupart du temps, ait été particulièrement pourrie. Des gros plans, très peu de vues d'ensemble, de quoi égarer le cinéphile.
J'ai appris après coup que les choristes qui chantaient dans les danses povtoliennes se tenaient sous la scène: aucun moyen de le savoir en écoutant la retransmission puisque la caméra n'a jamais daigné nous montrer ces choristes. Frustrant, vraiment.
En revanche, les interviews étaient fort intéressantes, malgré quelques moments confus dus à la présence d'une interprète (les artistes cessaient de parler russe et se mettaient à l'anglais, de sorte qu'elle devenait inutile!) et au trac du nouvel hôte des lieux, Eric Owens.

De plus, il était fascinant d'observer les changements de décors: des structures gigantesques pour la mise en place d'un édifice dévasté par les bombardements, les feux allumés (par les survivants) dans des poubelles et même dans une baignoire!
Bref, j'ai bien fait de rester...

 

02/03/2014

Tour de magie à l'opéra

Le théâtre, l'opéra, toute performance sur scène procède d'un art de l'illusion parfois poussé très loin.

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(La basse Mikhail Petrenko © Cory Weaver, Metropolitan Opera)

Une prodigieuse illustration de cela me fut proposée par la trajectoire d'un mannequin, lors de la projection de l'opéra Le Prince Igor  au cinéma Jonquière, en direct du Metropolitan Opera.
Cette trajectoire, seuls ceux qui ont vu l'opéra dans un cinéma ont pu la suivre, alors que les spectateurs présents dans la salle du Met n'en ont rien vu, puisque l'illusion dont je parle était justement conçue à leur intention.

Le mannequin: une copie grandeur nature du prince Galitsky.  Celui-ci, le méchant de l'histoire, règne en despote sur la ville de Poutyvl en Russie (aujourd'hui en Ukraine!), pendant que le prince Igor son beau-frère est retenu prisonnier dans un camp par le chef des Polovtses.
Galitsky, Vladimir de son prénom, trouve la mort dans une bataille à la fin du deuxième acte. Mais le mannequin, doublure inerte de Vladimir, ou plutôt du chanteur qui l'incarne, est allongé par terre et dissimulé derrière une table avant même le début de l'acte, comme nous avons pu le voir sur les images du changement de décor diffusées à l'écran pendant l'entracte.

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Le mannequin est donc là, invisible, dès le début de la scène dans laquelle nous pouvons voir Mikhail Petrenko, qui incarne Vladimir, chanter, jouer son rôle de méchant, interagir avec les autres artistes, jusqu'à l'attaque des Polovtsiens.

Après celle-ci, quand se dissipent les bruits, la fumée et la confusion, Vladimir est étendu au sol, sur le ventre, manifestement mort. Impossible de s'y tromper, c'est bien lui: le costume, la chevelure, et jusqu'à cette légère couronne dégarnie au sommet du crâne, que l'on reconnaît immédiatement car le dessus de sa tête est orienté vers la salle.prince igor,borodine,tcherniakov,ildar abdrazakov,oksana dyka,mikhail petrenko,metropolitan,cinéma jonquière

À l'entracte qui commence ensuite, l'hôte et animateur Eric Owens se tient sur la scène dévastée en compagnie justement de Mikhail Petrenko qui lui accorde une interview. Derrière eux, deux techniciens se présentent, font un petit signe de la main signifiant "on s'excuse" et repartent avec... le mannequin représentant Vladimir, qui gît toujours sur la scène!

Ce fut un moment extraordinaire, une sorte de clin d'oeil...  assorti d'un léger malaise. Comme un tour de magie dont le secret nous aurait été dévoilé par erreur.
Je me suis demandé pourquoi on avait eu recours à un mannequin, une doublure en quelque sorte, pour représenter le corps de Vladimir. Il me semble que Mikhail Petrenko aurait pu tout simplement s'étendre par terre et faire le mort.

Il y a sans doute de bonnes raisons à cela, mais je ne les connais pas. Tout ce que je sais, c'est que ce moment nous a donné un fascinant aperçu de ce qui peut se tramer en coulisse, et de tout ce qui nous est caché quand on est spectateur dans une salle.

(Mes propos sur la production elle-même dans le prochain billet).

10/11/2013

Ah! Tosca!

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Ah! Tosca! Puccini! Vissi d'Arte! E lucevan le stelle!
E(t) tout le reste! Histoire tragique: amour, désir, haine, cruauté, jalousie, vengeance: passions mortelles! Politique, guerre, complots, trahison. Musique tendue et fluctuante: elle court, danse, rit et rugit et nous emporte dans son irrépressible courant.
Une des belles productions du Metropolitan Opera auxquelles j'ai assisté. Peut-être pas la mieux chantée, cependant. De ce point de vue, le ténor français Roberto Alagna (qui incarne le peintre Mario Caravadossi, amant de Floria Tosca) sauve la mise, avec son timbre incomparable, son chant naturel, sa diction impeccable, son jeu dramatique qui témoigne d'un engagement total: il se lance sans filet (autre que son immense expérience) dans les écueils de la partition et s'en tire (malgré quelques failles ici et là) avec les honneurs. Sa grande aria E lucevan le stelle (sur la vidéo ci-dessous, en répétition au Met): ce fut beau, émouvant... et fort applaudi à New York.

Le reste de la distribution excelle au jeu dramatique, mais autrement... Patricia Racette en Tosca est plus émouvante que vocalement séduisante (on peut écouter son Vissi d'arte sur la vidéo ci-dessus).

Quant au baryton géorgien George Gagnidze, aussi terrifiant que possible dans le rôle du méchant Scarpia, il a certes le physique de l'emploi, l'attitude imposante et menaçante qui convient, mais il chante de façon très ordinaire, manquant singulièrement de musicalité. Pour les rôles secondaires, c'est en général assez correct, sans plus.

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Ceci dit, c'est toute la production (signée Luc Bondy), autant les décors, que l'orchestre (dirigé par Ricardo Frizza), le jeu, les déplacements, la synchronisation, la mise en scène (Richard Peduzzi), les costumes, bref, si on excepte quelques incohérences de détail, l'ensemble fonctionne et fonctionne vraiment bien.
Contrairement à d'autres livrets d'opéra, celui-ci (d'après la pièce La Tosca, de l'auteur français Victorien Sardou) offre une progression dramatique vraisemblable: le récit est fluide, les événements s'enchaînent logiquement, les motivations des personnages sont claires: on les comprend, à défaut d'y adhérer (!).
La tension de certaines scènes est à la limite du supportable: par exemple l'exécution de Cavaradossi, ou encore l'affrontement (ci-dessous) entre Tosca et Scarpia (celui-ci voulant obtenir des faveurs sexuelles en échange de la vie de son amant), qui se termine par un meurtre sanglant.

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Les deux entractes furent très longs, car il fallait beaucoup de temps pour mettre en place les décors gigantesques. Mais vraiment pas ennuyants: on pouvait, comme c'est souvent le cas aux diffusions du Met, observer le travail des machinistes et autres employés qui font et défont les planchers, soulèvent et remplacent les murs, nettoient le sang (!) et la poussière.

Nous avons même eu droit, en plus des interviews avec les interprètes réalisées par l'hôtesse Renee Fleming, à une fascinante rencontre avec le charpentier en chef.
Première fois que je voyais une représentation complète de Tosca: j'ai adoré, tout comme la petite foule d'amateur(e)s d'opéra et de musique qui m'a tenu compagnie, samedi après-midi au Cinéma Jonquière.

22/01/2013

Jour de reines

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J'ai passé mon samedi avec des reines. Trois reines, pour être plus exacte. Il y en avait deux dans l'opéra Maria Stuarda, de Donizetti, au Metropolitan Opera, transmis par le cinéma Jonquière. Deux reines, deux rivales: Élisabeth 1ère d'Angleterre et Marie Stuart, reine d'Écosse. Cette dernière est confinée à la prison pour le meurtre de son mari. Les deux femmes se livrent une lutte psychologique sans merci, ayant comme enjeux le trône d'Angleterre et l'amour d'un homme

Ce qui mène à une confrontation extraordinaire à la fin du premier acte, où les deux reines se disent les vraies affaires. Marie Première contre Élisabeth Première, légitime contre "batarde", catholique contre anglicane, mezzo contre soprano: un duo mémorable.

La production du Metropolitan vaut surtout par la prestation magistrale, absolument stupéfiante, de Joyce DiDonato, qui incarne Marie Stuart. En deuxième partie, elle aligne trois (ou quatre? je ne sais plus) arias très exigeantes, autant au point de vue du jeu (elle a vieilli de dix ans depuis le premier acte, elle est agitée de tremblements, elle est émue et verse des larmes), que de la prestation vocale où se succèdent trilles, mélismes, aigus sur graves, graves sur aigus. Elle fait tout cela à la perfection, soulevant autant l'admiration que l'émotion du spectateur, qui ne peut que compatir à la douleur de cette reine qui s'en va vers la mort. (Marie Stuart fut décapitée le 8 décembre 1542).

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Je ne sais pas pourquoi le metteur en scène David McVicar a voulu présenter Élisabeth sous une allure aussi incongrue: une sorte de robot qui se déplace sans grâce et semble sur le point de tomber à chaque pas, mais en tout cas c'est bien réalisé par la soprano sud-africaine Elza van den Heever. Elle chante aussi plutôt bien, même si sa prestation est totalement éclipsée par celle de Joyce DiDonato.

Matthew Polenzani est très bien, vocalement et physiquement, dans le rôle un peu difficile de l'indécis Leicester, aimé des deux reines. J'ai aimé le timbre et la technique de Joshua Hopkins dans le rôle de William Cecil mais pas du tout la prestation de la basse Matthew Rose, qui incarne  Talbot, le conseiller de Marie Stuart.

Il y avait beaucoup de monde au cinéma Jonquière, où la projection a encore une fois été affectée par des problèmes de son. On nous promet que ce sera réglé sous peu. Quant à la mise en images en provenance du Met, elle était tout simplement infecte, abusant des gros plans et des contreplongées.

La troisième  reine de mon samedi fut Christine de Suède, sujet de la pièce Christine la reine garçon, de Michel-Marc Bouchard, présentée par le TNM dans la nouvelle salle nommée Théâtre Banque Nationale. J'en parle dans une prochaine note.

15/10/2012

L'âme d'un artiste: Matthew Polenzani

À l'entracte, la soprano Debora Voigt demande au ténor Matthew Polenzani, qui joue le rôle de Nemorino dans L'elisir d'amore (opéra du Met présenté samedi au cinéma Jonquière), qu'est-ce qu'il ressent alors qu'il va bientôt chanter Una furtiva lagrima, célébrissime aria interprétée par Pavarotti, Caruso, Domingo et autres grands ténors de ce monde (au bout de ce lien, par Pavarotti, en 1985 à l'émission française Le grand échiquier animée par Jacques Chancel).

En fait répond-il (je traduis librement son anglais):

"je vais penser à cette larme, cette larme qu'elle (Adina) vient de verser et qui me prouve son amour. Je vais exprimer mon émotion et ma joie d'avoir vu couler cette larme".


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(Anna Netrebko et Matthew Polenzani. Photo: Ken Howard, Metropolitan Opera)


Quelle réponse magnifique! Celle d'un véritable artiste. Quand il est sur scène, il ne songe pas à la gloire, à la compétition, à la performance, futilités auxquelles peuvent penser les journalistes qui l'interrogent ou les badauds qui l'écoutent. Il est simplement là,  tout entier là, en train de faire son métier, concentré à être ce personnage d'amoureux bouleversé par cette larme furtive aperçue sur la joue de sa bien-aimée.

D'ailleurs son Una furtiva lagrima était tout à fait sublime. Des instants de pur bonheur pour nous qui l'écoutions dans la salle obscure, et pour ceux qui l'ont ovationné pendant de longues minutes à New York. Il a surmontmetropolitan opera,met,cinéma jonquière,matthew polenzani,anna netrebkoé avec aisance les aigus et les fortissimi, mais c'était encore plus beau quand il chantait pianissimo: nous pouvions entendre sa voix pure et douce et observer, en gros plan sur son visage, l'expression de son sentiment amoureux, extatique sur les dernières syllabes de "si puo morir d'amor".

Voilà la réponse d'un authentique artiste, ai-je pensé, moi qui l'admirais depuis le début de cette belle production du Metropolitan Opera. Pourtant, je l'avais déjà vu dans Don Pasquale (aussi de Donizetti et aussi avec Anna Netrebko), et La Traviata où, je l'avoue, il ne m'avait pas tellement impressionnée. Mais cette fois, j'étais sous le charme (il est très beau en plus...)

La mise en scène de Bartlett Sher, finement nuancée, met l'accent sur le côté romantique de cette oeuvre très légère, plutôt que sur l'aspect rigolade et grosse farce auquel on réduit parfois L'elisir...

Anna Netrebko dans le rôle d'Adina, surmonte sans trop de problèmes les écueils de ce bel canto qui la tire hors de sa zone de confort. Le baryton polonais Mariusz Kwiecien s'acquitte honorablement du rôle unidimensionnel de Belcore, tandis que l'énorme -et excellent chanteur-  Ambrogio Maestri nous fait bien rire avec les boniments du dottore Dulcamara. À noter, le clin d'oeil amusant de ses deux sbires, portant costumes blancs et verres fumés teintés de rose...

 

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(Anna Netrebko, Mariusz Kwiecien. Ambrogio Maestri. Photo: Ken Howard, Metropolitan Opera)


Bons points aussi pour l'impeccable diction (italienne) de tous ces interprètes: tellement précise que je comprenais presque toutes les paroles sans avoir besoin de lire les sous-titres anglais, et pour la direction musicale tout aussi impeccable de maestro Maurizio Benini.

C'était un plaisir de renouer avec l'opéra du Met, en compagnie des fidèles habitués et de quelques nouveaux adeptes. De beaux samedis après-midi en perspective au cinéma Jonquière encore cette saison.