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22/02/2013

Michel Marc, Christine et le théâtre

Reprise ces jours-ci à Montréal (chez Duceppe) de la pièce Les Muses orphelines, de Michel Marc Bouchard. Je ne sais pas si je l'ai vue lors de sa création en 1988, mais j'y ai certainement assisté en 1995 à Chicoutimi, dans la mise en scène de René-Richard Cyr (pour lire le texte que j'avais alors écrit, cliquez ici). J'ai vu aussi le film réalisé par Robert Favreau, de même qu'une demi-douzaine de mises en scène des pièces de Michel Marc Bouchard, y compris L'Histoire de l'oie, Les Feluettes (par La Rubrique à Jonquière) et Les grandes chaleurs (en théâtre d'été à la Pulperie).

 

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J'ai bien sûr rencontré et interviewé l'auteur, né à Saint-Coeur-de-Marie au Lac-Saint-Jean, à plusieurs reprises. C'est quelqu'un de bien, un créateur que j'admire et apprécie, autant pour son oeuvre (traduite en plusieurs langues et jouée partout dans le monde) que pour son attitude, sa personnalité. C'est un homme qui a vécu, qui comprend les êtres et les choses. Cultivé et intelligent, il défend ses idées, s'exprime clairement tout en demeurant simple et accessible.

Je prends prétexte de son retour dans l'actualité (on l'a vu récemment à Tout le monde en parle) pour parler de sa pièce la plus récente, Christine, la reine-garçon (photo ci-dessus), que j'ai pu voir en janvier lors de ma première visite au Théâtre Banque Nationale (l'auditorium Dufour rénové).

C'est une oeuvre très forte, peut-être un peu plus intellectuelle, moins axée sur l'émotion que les précédentes, mais qui bouleverse et dérange aussi à sa façon. En ayant l'air de raconter l'histoire d'un personnage éloigné dans le temps et dans l'espace, celle de la reine Christine de Suède, qui a régné (et abdiqué) au 17e siècle, il nous parle de nous, Québécois, de notre pays, de son anti-intellectualisme ambiant, des rêves et aspirations qui ont disparu:

"...les frontières sont faites pour êtes flouées, les étiquettes arrachées, les pulsions profondes assouvies, le spectateur devenant captif d’une toile adroitement tissée, qui le renvoie non pas à une page historique oubliée, mais à une réalité qui le rejoint, de façon presque viscérale. La Suède d’alors et le Québec d’aujourd’hui finissent par se fondre en un même lieu parallèle, qui suscite la réflexion: pays de neige dirigé par une femme qui tente de combattre l’apathie des hommes, en questionnement perpétuel, vendant ses richesses au plus offrant, refusant qu’une culture forte lui serve de dénominateur commun…" (REVUE JEU, 3 décembre 2012)

La pièce m'intéressait également parce que j'avais vu, quelques mois plus tôt, un documentaire sur la vie de Christine de Suède présenté par TV5 dans le cadre de la série Secrets d'histoire (vous pouvez l'écouter en cliquant sur ce lien).

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Michel Marc Bouchard est servi par la mise en scène discrète et efficace de Serge Denoncourt, et par une formidable équipe de comédiens. Céline Bonnier (que l'on peut voir en cliquant l'image ci-dessus), excelle à montrer les tourments de cette âme à la fois sensible et forte, de cette femme qui aimait les femmes à une période et dans un milieu où ce n'était guère permis, de cette reine qui, entre le devoir et l'amour, choisissait toujours ce dernier (du moins c'est la vision qu'en offre le dramaturge), qui n'a pas craint de heurter de plein fouet le clergé tout-puissant lorsqu'elle s'installa à Rome.

Elle est entourée notamment par Catherine Bégin, David Boutin, Jean-François Casabone, Robert Lalonde.

J'avais gagné deux billets en participant au tirage organisé par Diffusion Saguenay pour les quatre premiers spectacles présentés dans la nouvelle salle. Et j'ai vraiment beaucoup aimé ma soirée.

 

25/01/2013

Une salle, une reine

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(Les anciennes affiches. Photo Michel Tremblay, Le Quotidien)

 

Samedi dernier, je suis allée voir Christine, la reine-garçon, la pièce de Michel-Marc Bouchard au Théâtre Banque Nationale, qui est en fait l'auditorium Dufour, rénové au coût de 14 millions de dollars, après quatre ans de fermeture.

Curieuse de voir cette nouvelle salle et aussi de cette proposition théâtrale, je m'étais inscrite au tirage de Diffusion Saguenay pour les premiers spectacles qui y étaient présentés, et j'ai gagné deux billets pour la pièce.

Je n'ai pas pu tout observer en détail, mais voici mes premières impressions.

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(Photo Michel Tremblay, Le Quotidien)

 

Nous avions des sièges dans la rangée Q, la dernière du parterre. Le son était assez bon mais il fallait tendre l'oreille et demeurer concentré pour bien entendre la voix des -excellents- comédiens et tous les détails du -très beau- texte de MMB. (J'en reparlerai peut-être dans un prochain billet).

Tout en offrant un aspect fort différent, plus moderne, la salle conserve un peu de l'atmosphère de l'ancien auditorium, à cause des affiches de spectacles qui y furent présentés (photo du haut), et de ses aires de circulation... circulaires.

Beaucoup de rouge et de verre, c'est agréable à l'oeil.

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(Photo Michel Tremblay, Le Quotidien)

 

La dernière rangée du parterre n'est pas idéale, car il y fait très chaud, et on est tout de même assez loin de la scène. Nous avions ce soir-là directement dans les yeux la lumière aveuglante des projecteurs qui éclairent la salle entre les moments de jeu. Toutefois cette rangée a l'avantage d'offrir, à l'arrière des sièges, un espace supplémentaire où on peut poser des affaires. Attention cependant de ne pas les oublier!!! Quant au rideau rouge qui tient lieu de mur du fond, il m'a semblé un peu étrange.

J'aime moins le plancher des gradins en béton (ou un amalgame de ce genre): il semble bien dur et froid, contrairement au fini en bois blond des sièges et des murs. Les sièges sont larges, assez confortables, et surtout, situés dans un espace généreux: une personne peut passer devant une rangée de spectateurs sans qu'ils aient besoin de se lever. Et c'est fort bien, car il n'y a pas d'escalier au centre pour passer d'une rangée à l'autre.

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En revanche, il y a des toilettes pour chaque foyer, donc pas de ruée (bizarrement, pour y accéder, on traverse un espace du Cégep de Chicoutimi...)

En somme, pour une première visite, j'ai assez aimé, malgré quelques irritants. Je vais certainement y retourner.

Je déteste le nom de Théâtre Banque Nationale, donné pour des raisons bassement mercantiles: c'est un théâtre, pas une banque! Je ne tiens pas non plus à celui d'auditorium Dufour, car je ne suis pas sûre que  Mgr Wilbrod Dufour ait tant fait pour la culture au Saguenay, et il y a déjà le pavillon Wilbrod-Dufour à Alma. J'aurais préféré Théâtre de Saguenay...