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06/12/2010

Belles voix d'autrefois

lucMoniqueJanetteRed.jpgSamedi à l'émission Je l'ai vu à la radio (SRC, Première chaîne), il y avait Monique Leyrac et Luc Plamondon, deux amis de longue date (que l'on voit sur la photo avec Janette Bertrand, à l'émission Parler pour parler). On a fait entendre la chanteuse dans C'est ici que je veux vivre, paroles de Plamondon sur une musique de Villa-Lobos.

Mots simples et vrais, musique simple et vraie, émotion simple et vraie... Écoutez-là en cliquant ici (une fois sur le site de MusicMe, faites jouer la chanson en cliquant sur le curseur, à droite sous la pochette de disque): c'est magnifique.

L'un des premiers spectacles que j'ai couverts à l'auditorium Dufour comme journaliste culturelle était donné par Monique Leyrac (en 1970 ou 1973). J'y avais amené ma regrettée maman, qui l'aimait beaucoup. Robe blanche, léger décolleté, l'interprète m'a littéralement éblouie par sa voix, son répertoire (La Manikoutai...) , sa gestuelle, la chaleureuse maturité de sa quarantaine.MoniqueLeyrac2.jpg

En écoutant le parolier et la chanteuse (68 et 82 ans) discuter ensemble à la table de Franco Nuovo, j'ai pensé que des voix comme celle de Monique Leyrac, il n'y en a plus guère aujourd'hui. Dans le (bon vieux?) temps, les chanteuses (auteures ou non de leur textes et musiques) savaient interpréter une chanson et connaissaient l'importance de chanter juste et d'articuler clairement les paroles. Pauline Julien, Louise Forestier, Renée Claude, Fabienne Thibeault, Diane Dufresne, Clémence Desrochers (que j'ai entendue chanter la télé pas plus tard que samedi dernier) pour ne nommer que celles-là. Ajoutons Louise Portal, Isabelle Pierre, Ginette Reno et Renée Martel, pour faire bonne mesure. Sans parler des Lucille Dumont, Aglaé et autres Alys Roby, dont on se souvient à peine.

Aujourd'hui, voix ou pas, diction ou pas, justesse ou pas, les chanteuses montent sur scène et se lancent dans le showbiz en espérant devenir des vedettes. Marie-Mai, Annie Villeneuve, Coeur de Pirate, Stéphanie Lapointe nous servent souvent, avec une voix unidimensionnelle et une grande difficulté à tenir la note pendant plus d'une seconde, d'affligeantes approximations. Même Isabelle Boulay, dotée pourtant d'une fort belle voix, ne peut pas chanter n'importe quoi: je l'ai entendue chanter Marie-Noël (la chanson de Claude Gauthier) dimanche, et je n'ai pas trouvé ça très bon. Si vous voulez en juger, écoutez la vidéo:

Quelques exceptions: Catherine Major, Ariane Moffatt, et, dans une génération précédente, Lynda Lemay et surtout Luce Dufault, l'une des plus belles voix québécoises, qui s'est assumée pleinement comme interprète. 

Et Céline Dion, notre mégastar? Elle sait chanter, et fort bien, surtout en français. Mais ce n'est déjà plus une "jeune" chanteuse.

Je n'ai parlé que des femmes, mais j'aurais pu faire le même exercice pour les voix masculines. Je le ferai peut-être un jour, ou quelqu'un d'autre s'en chargera...

Pour être juste, j'ajoute que d'autres éléments se sont en revanche bien améliorés au fil du temps, notamment la qualité des arrangements et des enregistrements.