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24/02/2012

Bollés, les pics

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Comme vous le savez peut-être si vous me lisez, j'entretiens une relation privilégiée avec les pics bois, dont plusieurs espèces fréquentent les arbres de ma cour. Pourquoi les pics bois ne s'infligent-ils pas de commotion cérébrale?, demandait récemment un auditeur de l'émission Les années lumière.

La question m'a semblé fort pertinente. Comment se fait-il en effet qu'un seul coup à la tête puisse plonger un humain dans une commotion profonde, alors que les pics s'en donnent à coeur joie et à longueur de jour, assenant des coups proportionnellement bien plus forts pour leur petite tête. Imaginez quelqu'un frappant un arbre avec un instrument pointu attaché à sa bouche: commotion cérébrale garantie après quelques coups seulement.pic bois,grand pic,cerveau,commotion cérébrale,les années lumière

On pourrait dire à la blague qu'une cervelle d'oiseau victime de commotion, ça ne ferait pas une grande différence pour l'observateur. Plus sérieusement, il faut admettre que si tous les sujets étaient atteints dès qu'ils commencent à picorer les arbres, l'espèce n'aurait pas survécu.

La réponse (donnée ici en format audio) est fascinante. Plusieurs facteurs protègent le pic de la commotion. Entre autres, sa boîte cranienne est petite et contient peu de liquide céphalo-rachidien: le cerveau se déplace donc assez peu dans cet espace restreint, et la force d'inertie du liquide n'est pas assez grande pour provoquer un choc du cerveau contre la voûte crânienne, ce qui se passe dans plusieurs cas de commotion cérébrale chez l'humain.

En outre, les deux mandibules de son bec fonctionnent différemment: celle du haut, reliée à la boîte cranienne, est plus longue et munie d'un coussin qui adoucit le choc. Celui-ci se propage à la mandibule inférieure, qui est elle reliée à la mâchoire.

De nombreuses études sur ce sujet ont été réalisés par des chercheurs de diverses disciplines, et pas seulement par des ornithologues. Ils cherchent notamment à déterminer comment le système de protection du pic pourrait être transposé et appliqué au fragile cerveau humain.