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27/08/2011

Casavant, petit et grand

Casavant, St-Dominique, Jonquière, Luc Lessard, Marie-Hélène GreffardC'est l'orgue de choeur de l'église Saint-Dominique de Jonquière, que j'ai pu entendre vendredi au concert donné par Marie-Hélène Greffard.

Originaire de Montmagny et titulaire à la paroisse St-Thomas de cette ville, l'organiste a eu la bonne idée de présenter toute la première partie de son concert sur cet instrument, un petit Casavant de 1943 (15 jeux et 1016 tuyaux), déménagé l'an dernier de la paroisse St-George jusque dans le choeur de St-Dominique, par les soins de Luc Lessard et de son équipe. (Histoire du déménagement racontée ici). J'ai donc photographié les tuyaux (ci-dessus), ainsi que la console et la plaque indiquant les origines de cet orgue.casavant,st-dominique,jonquière,luc lessard,marie-hélène greffard

Au programme notamment, des oeuvres de Jean-Sébastien Bach, ainsi que d'aimables variations de Charles Wesley (fils) sur God Save the King, dont la musique fut composée par Jean-Baptiste Lully en l'honneur de Louis XIV, et par la suite empruntée par Haendel pour poursuivre sa carrière en Angleterre (histoire fort bien racontée ici sur le blogue de Jack).

Le reste du concert, consacré à un répertoire plutôt romantique, a été joué sur le grand Casavant de la tribune (1914, 32 jeux, 3023 tuyaux). Avec son conjoint  François Grenier, également organiste, Mme Greffard casavant,st-dominique,jonquière,luc lessard,marie-hélène greffarda fait entendre une composition qu'elle a écrite pour pédalier seulement: ses variations sur Country Gardens furent donc jouées... à quatre pieds! La caméra montrait bien les déplacements de ces pieds et jambes sur les pédales, c'était amusant et fascinant.casavant,st-dominique,jonquière,luc lessard,marie-hélène greffard

Avec simplicité et humour, l'organiste a présenté les oeuvres, et elle nous a montré aussi ses souliers dorés, commandés spécialement à New York, dotés d'une semelle de suède pour se déplacer sans bruit sur le pédalier, et d'un talon haut de un pouce pour faciliter l'alternance entre le bout du pied et le talon.

Il a fallu attendre la dernière pièce au programme, la suite Gothique de L. Boëllmann pour entendre l'orgue sonner dans toute sa puissance (peut-être pas toute, d'ailleurs).

09/07/2010

Régis Rousseau: un programme en or

regisRousso.jpgCe n'est certes pas le nom de Régis Rousseau qui avait attiré tant de monde à la cathédrale mardi alors qu'il avait convaincu le ténor Marc Hervieux, qui est aussi un ami à lui, de  s'y produire en concert.

Et pourtant la prestation de l'organiste, qui est également directeur du Conservatoire de musique de Saguenay, fut excellente. En accompagnement du ténor, dans les airs sacrés mais aussi dans les pièces profanes, notamment les deux arias de Puccini, E lucevan le stelle et Nessun dorma, que l'on entend certes rarement accompagnés à l'orgue (je ne sais pas s'il a fait lui-même les transcriptions): il a su souligner de couleurs inouïes (au sens de jamais entendues), le tempo et la mélodie.

Mais c'est dans les pièces pour orgue seul que j'ai surtout apprécié son jeu solide et sensible.

De plus, il a eu la brillante idée de mettre au programme une pièce du compositeur saguenéen François Brassard (1908-1976), qui a donné son nom à la salle du Cégep de Jonquière. En mars dernier, le  journaliste Daniel Côté a publié dans Progrès-Dimanche une série de textes très pertinents sur ce compositeur, ethnologue et organiste, mentionnant que ses oeuvres sont totalement inconnues du public, car elles sont très rarement jouées par les interprètes.
Dont acte. Régis Rousseau a répondu présent par la bouche... de ses tuyaux! Avec la Sonatine en si bémol, une oeuvre dynamique, colorée, vraiment agréable à entendre. L'occasion ne pouvait être mieux choisie pour faire découvrir François Brassard, leur compatriote, à plus de 2000 Saguenéens!

Un autre choix judicieux: pour faire sonner le Casavant, au lieu de la sempiternelle Toccata et fugue de Bach (fort belle par ailleurs), il a opté pour le Prélude et fugue sur le nom de BACH (ce lien conduit à un texte en anglais qui décrit l'oeuvre et explique que les lettres BACH correspondent aux notes si bémol, la, do, si (bécarre) dans le système allemand de notation musicale) de Franz Liszt: une oeuvre puissante et complexe, déployée avec force et précision par un interprète de haut niveau.

Double coup de chapeau donc à Régis Rousseau: l'un pour avoir convaincu Marc Hervieux de venir chanter à Chicoutimi, l'autre pour avoir mis à son programme une oeuvre de François Brassard!