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01/06/2010

Folle équipée à Rabat...

bouRegRabat.jpgSouvenir de Rabat, visitée lors de mon voyage au Maroc en 2001. Je crois que ce paysage (les photos ne sont pas de moi, malheureusement) entre les deux villes de Rabat et Salé, à l'embouchure du fleuve Bouregreb juste avant l'Atlantique, va considérablement changer au cours des années qui viennent, si ce n'est déjà fait, à cause d'un méga projet de réaménagement des berges et de tout cet environnement.

 

"... toucher au Bouregreg, c'est modifier plus de 20 siècles d'histoire, puisque l'installation de la colonie romaine à Sala Colonia et avant elle des Phéniciens sur les rives du Bouregreg est à l'origine de la création de Rabat et Salé"

 

Voici donc, légèrement modifié, le texte que j'ai rédigé pour Le Quotidien en février 2002: peut-être que tout ceci n'existe plus aujourd'hui...

Visite de Rabat, ville marocaine dont la sérénité offre un contraste avec l’agitation affairiste de Casablanca et l’effervescence fiévreuse de Fès et de Marrakech. Devenue capitale du Maroc au 19e siècle à l’inititative du maréchal français Hubert Lyautey, Rabat a oscillé au cours des siècles entre le statut de ville impériale et celui de petite agglomération tranquille.
On s’y sent bien et on veut voir de près les gens qui y vivent. Cinq minutes à peine après notre installation dans les chambres, par un beau matin ensoleillé, je suis dehors avec quelques compagnons de voyage, tout aussi désireux que moi de prendre le pouls de Rabat. C’est simple: nous traversons la rue (exercice quelque peu périlleux, cependant), franchissons un muret, descendons des marches de pierre: nous sommes au bord de l'oued Bouregreg, qui sépare Rabat de Salé.
Dans un ballet incessant et multicolore, des chaloupes à rames de toutes tailles effectuent la traversée d’une rive à l’autre, pour un dirham. Mais nous avisons deux jeunes hommes à bord d’un petit bateau à moteur et, après entente sur le prix (quelques dirhams), partons pour une brève excursion sur l'oued. Nous apercevons des pêcheurs dans leurs barques partout sur l’eau, le marché aux poissons sur la rive de Salé, qui voisine de très près la plage et ses baigneurs, un système de pompage...

Le vent nous fouette, il fait beau... Nos gentils bateliers énumèrent les poissons qui peuplent ces eaux: mérou, lieu, loup... On croise aussi un nageur qui fait l’aller-retour entre les deux rives. En approchant la pointe du détroit, une inquiétude nous effleure: serons-nous entraînés au large dans notre frêle esquif? Nous regrettons presque d'avoir choisi le moteur plutôt que les rames.travRabat.jpg

Un échange de regards, un signe et le capitaine et son moussaillon font demi-tour, à notre grand soulagement.

Le nageur fait toujours ses longueurs entre Rabat et Salé, un groupe de jeunes à bord d’un yatch nous envoie de grosses vagues.

Petits frissons... et retour à bon port après cette escapade modeste mais stimulante.

 

Complément d'information: malgré ce face-à-face séculaire dans lequel elles sont figées, Rabat et Salé sont deux villes différentes, et même opposées. Témoin ce texte, trouvé sur le web:

"Tout rapprochait les deux cités jusqu'au début du XXe siècle. Aujourd'hui tout les oppose.  (...)  à Rabat dominent le calme, l'élégance, Salé étale ses bidonvilles et ses cités populaires au pied de la médina surpeuplée. Rabat ignore Salé, mais les habitants de Salé viennent à Rabat. Pour leur travail, ils franchissent quotidiennement le pont à pied, en bus ou en taxi autorisé, d'autres encore préfèrent la petite barque noire. (..) Malgré son ancienneté et son passé glorieux, Salé n'est rien d'autre maintenant qu'un faubourg populaire étranger à Rabat..."