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12/12/2014

Choisir sa tête

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(Photos prises en 2010 au Palais Garnier: ci-dessus, avant le début de la représentation, et ci-dessous, pendant le ballet, avec une tête pas possible devant moi)

 

Quand je vais dans une salle sans place assignée, au cinéma par exemple, j'ai tendance, comme la plupart des gens j'imagine, à m'installer derrière un siège vide. Pour ne pas avoir devant moi une tête ou des épaules qui obstruent ma vue.

Du moins c'était le cas jusqu'à tout récemment. Quelques expériences m'ont fait comprendre que ce n'est pas toujours le meilleur choix. En effet, il m'est arrivé de prendre place derrière un siège vide... qui l'est demeuré jusqu'à ce que vienne s'y asseoir une dame dont le haut chignon et les boucles folles me cachaient le spectacle. Ou une bourgeoise à large chapeau. Ou un type qui garde sa casquette vissée sur la tête.

Ou un grand et élégant jeune homme, longues jambes, larges épaules, dos bien droit, chevelure abondante: tout à fait mon genre... à condition qu'il soit assis à côté de moi, et non devant, avec une femme!

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Alors j'ai changé de méthode: désormais, plutôt que de me fier au hasard, ou de souhaiter que le siège demeure vide, ce qui est peu probable quand le spectacle est très fréquenté, je choisis la personne qui sera assise devant moi. Quelqu'un de très petit: un enfant, une petite vieille un peu voûtée, un vieillard au crâne dégarni. Je m'installe derrière l'élu(e), vérifie que je vois très bien le spectacle ou le film, et le tour est joué.

J'essaie aussi de deviner, par son attitude, si la personne a l'air d'attendre quelqu'un, pour ne pas risquer qu'elle change de siège avec un éventuel compagnon qui serait plus encombrant pour moi.

Et les manteaux...

Un autre irritant du même genre, c'est le manteau d'hiver. Plusieurs semblent délibérément le placer là où il obstruera la vue des autres. À la Maison symphonique, par exemple, alors que je prenais place dans les gradins situés derrière la scène, deux personnes ont eu l'idée saugrenue de placer leur manteaux sur la rampe qui courait devant nous. Cela cachait à leurs voisins une bonne partie de la scène. Heureusement, une placière leur a demandé de les déplacer...

Dans l'autobus, quand on n'est pas assis à l'avant, on ne voit pas grand-chose. Eh bien, un jour, la femme assise devant moi a placé son manteau sur le dossier de son siège, bouchant complètement le minuscule espace par lequel je pouvais voir la route...

25/10/2012

Virginie Brunelle: la danse brute

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Mardi, la compagnie de danse  Virginie Brunelle a présenté à Jonquière un superbe spectacle intitulé Complexe des genres. Six danseuses et danseurs, six corps vrais et différents, solides ou fragiles, énergiques et vibrants. Une succession de chorégraphies (signées Virginie Brunelle) qui forment un ensemble axé sur l'exploration de soi et de l'autre, la recherche de sa vérité et de sa place dans la valse des échanges physiques entre hommes et femmes. Cliquez sur l'image pour voir une courte vidéo assez représentative.

De la danse contemporaine, dépouillée, sur des musiques de Mozart, Brahms, Beethoven, Philip Glass, entre autres. Le corps des danseurs, comme traversé par des courants électriques, est agité de mouvements saccadés qui semblent aller de l'intérieur vers l'extérieur. L'énergie circule de l'un à l'autre comme un fluide, l'atmosphère est dense, sensuelle, érotique. C'est charnel et incarné.

On entend leur souffle amplifié par l'effort physique, certes très exigeant, et quelques paroles à l'occasion. C'est rude, direct, intense. Quelques notes d'humour, de poésie et de tendresse allègent et ponctuent cette avide -et parfois aveugle- recherche de contacts.

Peu de vêtements, seins nus, même un homme dévêtu qui se recroqueville en position foetale: chacun cherche l'enfant en soi, ou cherche à sortir de son cocon. L'énergie circule, franchit les obstacles, les corps entrent en contact et en collision, puis se rétractent.

Vie, mort, peur, ambition, désir, désir, inquiétude, rejet, ambivalence, désir, désir.

Dans la salle Pierrette-Gaudreault presque pleine, beaucoup d'adolescents, des élèves du secondaire qui je crois sont venus en sortie de groupe. J'espère qu'ils ont aimé. En tout cas, ils se sont levés pour applaudir très fort.

Pour ma part, j'ai beaucoup aimé, c'était beau et prenant. Il y a longtemps que j'avais vu un spectacle de danse, et ça me manquait. Diffusion Saguenay n'en présente pas, alors que son mandat de diffuseur majeur exigerait qu'il le fasse, il me semble, et qu'il présente aussi du théâtre, de la musique classique, bref, autre chose que de la chanson populaire et de l'humour.

La Rubrique prend la place et le fait fort bien. C'est tout à son honneur.

Bravo à La Rubrique!

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À lire aussi:

Le point de vue de Daniel Côté, du Quotidien.

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23/09/2012

D'autres nous-mêmes

Festival international de la marionnette, Saguenay, Jordi Bertran, marionnette

Dernier jour du Festival international des arts de la marionnette à Saguenay. Un très bel événement, que je fréquente régulièrement depuis ses débuts il y a une vingtaine d'années. J'ai vu cinq des quelque vingt spectacles du programme régulier de cette édition 2012.

Comme tant d'autres, je suis attirée et fascinée par les marionnettes, ces humains miniatures créés et manipulés par des humains.

J'admire ces artistes qui font accomplir à leurs créatures (sosies ou projections d'eux-mêmes) des gestes qui ressemblent à ceux que posent les "vrais" humains. Quand, grâce à leur habileté et à leur ingéniosité, ils  leur donnent des attitudes qui évoquent les nôtres. Quand ils les font courir, danser, rire, fuir, montrer de la peur ou de la colère. Lever le petit doigt, hausser les épaules, baisser la tête: quelle merveille que des êtres en principe inanimés puissent agir ainsi, comme nous. Nous nous projetons en eux, c'est inévitable.

L'attrait vient aussi sans doute de ce parfum d'enfance qui se dégage de toutes ces prestations. On se revoit, avec nos poupées, nos peluches, nos Barbie, nos super-héros en plastique, que nous avons manipulés en leur prêtant des sentiments et des intentions, en imaginant qu'ils nous donnaient la réplique, qu'ils nous obéissaient ou nous désobéissaient: nous leur donnions une âme, comme le font depuis des siècles les marionnettistes.

Festival international de la marionnette, Saguenay, Jordi Bertran, marionnette

À cet égard, les plus belles manipulations que j'ai vues cette fois étaient de trois types. Les marionnettes à gaine du Chinois Yeung Faï, (photo ci-dessus)avec son spectacle Hand Stories. Ses personnages sont de véritables oeuvres d'art, finement détaillées, qu'il fait bouger avec subtilité et réalisme.

Les marionnettes à fils du très habile Catalan Jordi Bertran (Le sens des fils) étaient aussi très intéressantes. Édith Piaf, Charlot, Ophélie, un rocker et quelques autres dansent, courent, chantent, se déplacent et vivent grâce à un imposant réseau de fils dont certains ne font bouger qu'un seul doigt. (Cliquez sur l'image du haut pour voir le numéro avec Charlot).

Et enfin le théâtre d'objets (inspiré des marionnettes à tige) du Français Christian Carrignon, qui nous offre son délicieux Théâtre de cuisine. Accroupi sous une petite table, il fait évoluer ses minuscules personnages (bouchons de liège coiffés de capsules, papillottes, pièces de monnaie), au bout de tiges qu'il fait glisser dans des fentes.

Dans les trois cas, on y croit et on s'émerveille de tant de précision et de créativité.

Mais je continue à me demander pourquoi des adultes, en principe des gens sérieux, consacrent toute leur vie à la création et à l'animation de marionnettes, à la seule fin de divertir petits et grands (c'est aussi pour gagner leur vie, mais il y a d'autres façons de le faire, moins compliquées et moins risquées).

Cela pose en fait toute la question de la nature du divertissement, du spectacle. Question à laquelle diverses réponses ont été données par nombre de philosophes et d'artistes...

20/02/2012

Pas de record... mais bien du plaisir

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Au cours de l'année 2011, j'ai vu 45 spectacles, films ou concerts au Saguenay, soit le même nombre que l'année précédente.

Et j'ai travaillé encore une fois très fort au cours des derniers mois pour numériser et afficher mes billets sur mon site billets de concert. Si vous cliquez sur l'image ci-haut, vous accédez à l'index 2011 Saguenay. J'ai aussi ajouté quelques spectacles vus et expositions visitées en 2011 à Québec et à Montréal. Quand il y a un double astérisque après le nom sur la page d'index, c'est que l'image agrandie du billet est accompagnée d'un lien vers un texte (de ce blogue) sur l'événement.

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C'est vraiment beaucoup de travail, une multitude de petits détails à traiter, de liens à ajouter, du HTML, du CSS. En outre, chaque fois que j'ajoute des éléments sur une page, il faut apporter billets de concert,billetsdeconcert.com,spectacles,saguenay,2011des corrections à ceux qui s'y trouvent déjà. Par exemple, modifier le nombre total des vignettes ou le lien qui mène de l'une à l'autre.

Mais j'adore faire ce travail. Le genre d'activité qui maintient le cerveau alerte, dit-on.

Et c'est l'occasion de me rappeler non seulement les spectacles de l'an dernier, mais d'autres que j'ai vus il y a plus longtemps, et auxquels je n'ai peut-être pas pensé depuis longtemps. Toutes sortes de détails me reviennent en tête: une scène, un personnage, une réplique, un thème musical, le temps qu'il faisait, mon siège, l'atmosphère de la salle...

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Encore une fois, j'ai moi-même conçu et dessiné certains billets reliés à des événements où il n'y en avait pas. Sur ceux-là, j'ai ajouté les initiales FS, pour fac-similé. Les Clowns noirs quant à eux ont gentiment confectionné un billet spécial pour moi à l'occasion de leur spectacle En attendant l'dégât d'eau.

13/07/2011

Palais Garnier: au coeur du mythe

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Le décès récent du grand chorégraphe Roland Petit m'a rappellé ma visite, l'automne dernier, au Palais Garnier de l'Opéra national de Paris. Mon conjoint et moi voulions absolument assister à un concert dans cette salle mythique

J'aurais bien aimé y voir un grand opéra, mais vu les contraintes de toute sorte, ce n'était pas possible. Nous avons donc assisté le samedi 2 octobre en après-midi, à un programme de ballet qui comprenait trois chorégraphies de Roland Petit, dont sa plus célèbre, Le Jeune homme et la mort.  C'était aussi la plus belle et la plus émouvante, surtout que la musique est une Passacaille de Bach. Les deux autres, Le Loup et Le Rendez-vous, étaient également intéressantes, plongeant dans des univers que nous connaissons bien, ceux de Joseph Kosma, de Picasso (pour un rideau de scène), de Cocteau, de Jean Anouilh. Si cela vous intéresse, vous pouvez aller lire la critique publiée dans Le Monde. On peut y voir notamment que la carrière de Roland Petit a été étroitement associée à l'Opéra Garnier.

J'ai fait les réservations par Internet, avant le départ pour Paris: ce fut efficace, rapide, vraiment pas compliqué.

 

(Sur cette vidéo, Le Jeune homme et la mort, dansé par Zizi Jeanmaire (femme de Roland Petit) et Rudolf Noureev. Chorégraphie de Roland Petit créée en 1946 et filmée en 1966)

Arrivés bien en avance, nous avons tourné autour du théâtre, admiré et photographié sous tous les angles posssibles ce chef-d'oeuvre de l'architecte Charles Garnier.

Quand nous sommes entrés, nos billets étaient bien là, au guichet, de même que le programme que j'avais réservé et payé à l'avance (et que je ne retrouve plus!!!). Ci-dessous, mon billet, payé 89 euros pour une place au centre, dans l'un des nombreux balcons.

opéra de paris, Roland Petit, ballet, palais GarnierLe rouge et or domine dans la salle: les sièges, les tentures, le rideau de scène "au drapé rouge et or et peint en trompe-l'œil". Le grand lustre de cristal (il pèse environ huit tonnes) suspendu au plafond peint par Chagall, m'a semblé exactement comme celui qui tombe dans Le Fantôme de l'Opéra, de Gaston Leroux (il y a eu aussi une comédie musicale, je crois...). Tout cela est fort impressionnant. On se sent vraiment quelque part, dans un lieu exceptionnel.

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Il régnait cependant dans cette salle une chaleur torride, les sièges étaient plutôt inconfortables, et j'avais devant moi une femme portant une coiffure gigantesque... qui a eu le bon goût de disparaître à un moment donné...

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L'entracte nous a permis de nous promener dans le célèbre grand escalier, d'admirer les sculptures, les statues, les lustres et autres lampes, l'ornementation, la décoration (style Napoléon III)... et de constater que ça sentait très mauvais près des toilettes des hommes.

Voilà un petit film que j'y ai tourné (essayez d'identifier l'acteur principal, il est très célèbre):

Somme toute, je suis vraiment heureuse d'être allée à cette représentation: pour Roland Petit, pour le ballet, pour Paris, pour la salle, pour tout ce que j'y ai vu et ressenti.

Et depuis quand le mythe doit-il être climatisé, confortable, sentir la rose et correspondre à nos attentes? Il doit au contraire nous surprendre, nous déstabiliser, parfois même nous déplaire à prime abord. Il faut du temps pour l'apprivoiser, il faut y repenser, réfléchir, en tirer des enseignements: peu à peu il s'insère dans la trame de notre vie, réelle et imaginaire, il devient partie intégrante de notre passé et de notre futur.

Voilà ce qu'est devenu pour moi

le Palais Garnier.

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(Les danseurs Eleonora Abbagnato et Nicolas Le Riche saluent après leur magnifique prestation dans Le jeune homme et la mort)

03/06/2011

Opérette, opéra, arias

Julie Boulianne, Karin Côté, SALR, opérette, opéra, sopranoEn marchant sur la rue Saint-Denis, dans un secteur de Montréal (un peu au nord de Cherrier) où pourtant j'ai dû passer des centaines de fois au cours des années, je découvre ce vieux bâtiment, assez beau malgré ses fenêtres placardées au rez-de-chaussée. (Il logerait un cabinet d'avocats, semble-t-il).

Gravée dans la pierre, au-dessus de la porte, cette inscription:

STUDIO DE LA SOCIETE CANADIENNE D'OPERETTE

Et tout en haut:

FONDEE EN 1921

(Tout en majuscules, sans accent...)julie boulianne,karin côté,salr,opérette,opéra,soprano

 

L'inscription est plus lisible sur la photo de droite:

Je connaissais vaguement la Société canadienne d'opérette, mais je ne savais pas du tout qu'elle avait eu pignon sur rue au 3774 Sait-Denis. Fondée par le baryton Honoré Vaillancourt, elle a compté jusqu'à 200 actionnaires et 155 employés. Elle présentait jusqu'à neuf opérettes par année; des artistes comme Amanda Alarie, Lionel Daunais, Albert Roberval, Raoul Jobin y ont chanté.

"Peu après sa fondation, la Société canadienne d'opérette lança une souscription populaire sous forme de briques vendues à un dollar afin d'ériger un édifice de quatre étages au 3774, rue Saint-Denis, pour y loger son administration et tenir ses répétitions".

La SCO a pavé la voie aux Variétés lyriques, fondées en 1936 par Lionel Daunais, qui ont connu un succès phénoménal à Montréal jusqu'en 1955, avec des opérettes présentées au Monument-National.

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julie boulianne,karin côté,salr,opérette,opéra,sopranoL'opérette, c'est aussi le créneau de la Société d'art lyrique du Royaume, fondée à Chicoutimi il y a 40 ans. J'en profite pour vous signaler qu'elle présente, ce dimanche 5 juin à la salle François-Brassard, un très beau concert qui réunira sur scène la mezzo-soprano Julie Boulianne (photo) et la soprano Karin Côté. L'une est née à Dolbeau-Mistassini, l'autre à Laterrière, elles sont amies et se font complices pour présenter, en solos et en duos, aussi bien Mozart, Rossini et Massenet, que Poulenc, Ravel et Kurt Weill.

Plus de détails sur le concert ici.

04/04/2011

Maurane ô Nougaro

maurane, nougaro, spectacle, palace, arvidaL'ai-je vue en spectacle il y a 30 ans? Au Côté-Cour? Avec Pierre Barouh? Peut-être, mais je ne m'en souviens pas.

Elle racontait au public venu l'entendre au théâtre Palace Arvida samedi soir ce dernier passage à Jonquière (et au Québec), il y a 30 ans. Elle avait 20 ans. Elle en a cinquante aujourd'hui. (Belles photos extérieures (et nouvelles) de ce théâtre présentées ici par Jack).

Maurane (en passant, voilà un site Internet très bien fait, attirant, joyeux, complet sans être surchargé, si vous cherchez des idées pour un site d'artiste, allez y jeter un coup d'oeil), voix chaude toujours agréable à écouter, a construit ce nouveau spectacle autour du disque qu'elle a consacré aux chansons de Claude Nougaro.

Elle et lui s'aimaient beaucoup, il l'a guidée et conseillée, mais leur dernier rendez-vous fut raté. Déjà malade (il est mort en 2004), il a cru qu'elle n'aimait pas la chanson qu'il lui offrait, alors qu'elle était demeurée muette, étranglée par l'émotion, explique-t-elle à son public déjà conquis et fort nombreux. Le disque, sur lequel elle a entre autres mis cette chanson, intitulée L'Espérance en l'homme (le texte est ici), est à la fois hommage et réparation pour ce malentenmaurane,nougaro,tournée,chanson,palace,arvidadu.

Le Jazz et la java, Sur l'écran noir de mes nuits blanches, Cécile, Toulouse: plaisir et nostalgie d'entendre ces belles chansons. De me rappeler le superbe spectacle de Nougaro auquel j'ai assisté, à la Place des Arts à l'été 2000.

Et Allée des brouillards, texte cruel et merveilleux (ici). Cette allée, c'est une petite rue de Montmartre donnant sur la place Dalida (texte intéressant d'un blogueur au bout de ce lien), où le buste aux seins nus de cette dernière, installé depuis peu, attire touristes et curieux. Maurane nous révèle que Nougaro a écrit la chanson pour une autre artiste, Québécoise celle-là, qui a vécu quelque temps sur cette petite rue: Diane Dufresne. À 30 ans, Diane s'estimait trop jeune pour ce texte, qui convient mieux en effet soit à un homme, soit à une femme d'âge mûr

Maurane rend hommage, bien sûr, mais elle a aussi ses propres choses à dire, son style, ses envolées, elle est pleine de vie. Je m'attendais au style diseuse avec piano, qui mord dans les textes profonds ou doucement ironiques, mais c'était plutôt musique, rythme et swing, jam, couleurs andalouses et flamencas. Musiciens totalement intégrés dans le show, notamment ce remarquable chanteur espagnol, Pepito, de son vrai nom José Montealegre, avec qui elle fait des duos en espagnol (comme dans la vidéo ci-dessus) et en français. Elle fait aussi quelques-unes de ses propres chansons, La Pagaille, Toutes les mamas, qui furent des hits en leur temps. 

Je ne regrette pas du tout ma soirée, même si je n'y ai pas trouvé tout à fait ce que je cherchais. Petite déceptions pour la qualité du son, pour la diction dans les passages rapides, pour certains effets de voix un peu trop appuyés. Mais Maurane est une vraie artiste, que je respecte profondément. Disons que son spectacle m'a procuré un mélange de plaisir et de regret....

30/03/2011

45 spectacles en 2010: un record!

billetsdeconcert, spectacles, saguenayUn peu d'autopromotion aujourd'hui, et je ne suis même pas en campagne électorale!

J'ai déjà parlé sur ce blogue de mon site Billets de concert, où j'ai placé des reproductions de billets de concerts et spectacles auxquels j'ai assisté depuis une quinzaine d'années.

Je viens tout juste de compléter l'année 2010. J'ai vu 45 prestations pendant cette période, spectacles, concerts, et même une visite touristique.

J'ai donc battu mon propre record pour le nombre de manifestations vues en une seule année au Saguenay (j'en ai aussi vu quelques-unes à à Québec et à Montréal. Sur le site, les billets sont classés par ville, et, pour le Saguenay, par année). billetsdeconcert,spectacles,saguenay

Mon précédent record est celui de 2009, avec 37 sorties. C'est donc dire que je vois beaucoup plus de spectacles maintenant, à la retraite, que pendant ma carrière de journaliste au Quotidien. Et c'est tout à fait normal car alors, la critique ne représentait qu'une partie de mon travail, en plus des interviews, nouvelles, conférences de presse, visites d'expositions et poutine de gestion et de correction.

Sauf de rares exceptions, chacun des billets affichés renvoie à une note de ce blogue où j'ai commenté le spectacle en question. La plupart de mes critiques ou commentaires sont élogieux, et ça aussi c'est normal, car maintenant, j'assiste seulement aux spectacles qui m'intéressent, que je crois susceptibles de me plaire. Il y a bien eu quelques déceptions, des choses qui ne répondaient pas à mes attentes, mais ce fut rare.

billetsdeconcert,spectacles,saguenayD'ailleurs, si le billet lui-même est intéressant comme objet, j'imagine bien que ce qui intéresse davantage les visiteurs du site, c'est le commentaire, le texte sur le spectacle ou l'artiste auquel il renvoie. Pour cette raison, je me suis amusée à concevoir et à dessiner des billets (des fac-similés d'originaux qui n'existent pas!) pour les spectacles où il n'y en avait pas. Par exemple, les concerts gratuits donnés à la Cathédrale billetsdeconcert,spectacles,saguenay pendant l'été et ceux présentés par les Jeunesses musicales, ou les pièces des Têtes heureuses et des Clowns noirs. (Je suis assez fière de mes (faux-)billets, dont vous voyez quatre exemples sur cette page. Un clic sur l'image conduit à la page correspondante de mon site Billets de concert).

Je l'ai fait pour l'année 2010, et aussi pour les  années antérieures. Il m'en reste d'ailleurs quelques-uns à ajouter.

Je n'ai pas encore affiché sur le site mes billets 2011 (je placerai la première partie d'entre eux vers le mois de juin), mais j'en ai déjà plusieurs, et si la tendance se maintient, je vais égaler ou battre mon record.

Tout ça représente des heures d'un travail passionnant, pendant lesquelles je me suis amusée avec CSS et HTML, mes jeux vidéo favoris en ce moment (en plus de Bejewelered Blitz sur Facebook!).

billetsdeconcert,spectacles,saguenayToujours pour mon site de billets, je travaille actuellement  à confectionner une table des matières,ou plutôt un index (genre) qui permettrait de voir, sur une seule page, la liste des titres, ensembles, ou artistes mentionnés dans une rubtrique donnée. Et je songe à ajouter également des liens renvoyant par exemple aux sites officiels des artistes ou des compagnies. Plus tard peut-être, j'aimerais ajouter des photos.

12/03/2011

Courts métrages: début des courses

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Huit films, huit univers: certains m'ont touchée, d'autres m'ont amusée, d'autres ne m'ont pas du tout convaincue. Je plonge encore cette année dans l'univers du court métrage, avec Regard sur le court métrage au Saguenay,  un Festival vraiment formidable que je fréquente depuis très longetemps. Mon seul regret: ne pouvoir assister à toutes les séances, parce que... parce que la vie, les choses à faire, et aussi parce qu'il y a une limite au  nombre de films que mon esprit peut absorber en une journée.

Compétition 4, donc vendredi à la salle François-Brassard: un coup de coeur pour le court italien Big Bang Big Boom (photo ci-dessus. On peut par ailleurs le visionner en entier en suivant ce lien), une histoire du monde racontée en animation par peinture murale: celle-ci s'étale sur les murs, les rues, les objets, les maisons, partout, follement, pour former des animaux, des personnages qui se colorent, bougent, se transforment à toute vitesse. Une bande sonore extraordinaire accompagne de façon hallucinante les images, auxquelles elle vole d'ailleurs la vedette: c'est totalement jouissif.

Deux autres films de la sélection abordent le thème de l'homme qui détruit son propre monde: La visite guidée, (Québec, Martine Asselin, photo ci-dessous) où des touristes du futur vont voir des vaches(?) rescapées du 21e siècle: sans fioritures, bien fait, efficace, et Salva el Mundo,  qui montre des humains tentant de sauver la terre en travaillant à la remettre comme avant: dé-cuire les steaks, les sortir du frigo pour reformer les vaches, prendre du papier pour reconstruire les arbres. Un peu brouillon mais amusant et frais que ce film espagnol, proposé à Jonquière avec une bande-son en anglais (traduction) et des sous-titres français.

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Côté belle animation, La formation des nuages (Québec, Marie-Hélène Turcotte), superbe graphisme dessiné, sur le thème d'une petite fille qui devient femme. Le dessin s'égare un peu dans la rêverie, mais c'est néanmoins fort beau. Moins convaincant: Moj Put, film croate où il est question d'une pierre virtuelle dans un soulier, transmise de père en fils, qui agit comme un rappel à l'ordre aux moments importants de la vie. Sympathique dessin animé, malheureusement plombé par une pléthore de fautes d'orthographe dans les sous-titres, assez importantes et abondantes pour nuire à la compréhension de l'histoire.
Je n'ai pas vraiment aimé Impossible, de Vanya Rose (du Québec, en anglais) qui semble avoir eu de la difficulté à mettre en images la nouvelle Feuille d'album, de Katherine Mansfield, ni Toucher des yeux (France, Amandine Stelletta): mystérieux, pas clair, étrange, mais quand même bien fait.

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Le film le plus touchant: Unearthing the Pen. Un jeune Congolais (photo ci-dessus) rêve d'aller à l'école, malgré sa pauvreté et malgré la malédiction du stylo, une légende inventée par les gens de son village, qui compensent ainsi leur ignorance et leur incompréhension du monde. Un texte nous informe, après la projection du film, que le jeune homme a finalement pu s'inscrire à l'école, grâce à la générosité d'un bienfaiteur. Ce fut pour moi la meilleure nouvelle de la journée!

 

05/03/2011

Guy Nantel: une réforme en dents de scie

Moi qui ne gagne jamais rien, j'ai gagné (dans un tirage organisé par CBJ) des billets pour le spectacle de Guy Nantel présenté au théâtre Palace Arvida jeudi soir. Un spectacle qui m'a pour tout dire déçue. Ça me fait un peu de peine d'écrire ça puisque j'ai quand même ri beaucoup et que j'ai tendance à tout pardonner à ceux qui me font rire. Mais je croyais, avant de m'y rendre, que La réforme Nantel serait un spectacle plus fin, plus subtil, mieux structuré.

guyNantel.jpg

Sur un ton indigné qui rappelle celui d'Yvon Deschamps, l'humoriste s'en prend à tout ce qui bouge (!) au Québec: les politiciens, les policiers, les juges, les prisonniers, les infirmières (ce qui a fait bien rire une tablée d'icelles jeudi), les professeurs, les curés, les femmes, les hommes, sans oublier son public. Il pointe le ridicule ou l'ineptie de certaines façons de faire, décrit des situations cocasses, retourne les faits et nous met le nez dans nos idées reçues à propos des hôpitaux, des écoles, de la religion... alouette!
Parfois c'est très drôle et bien observé, à d'autres moments ça ne lève pas. Ainsi le passage sur la SAQ qui n'offre plus de sacs à ses clients est totalement raté: il se résume à une série d'onomatopées et de grimaces, alors qu'il y aurait certainement de bons gags à faire sur le sujet. Guy Nantel termine son spectacle par une sorte de sermon qui voudrait nous réveiller, nous inciter à agir, à changer ce qui ne va pas dans notre société: ces propos, en eux-mêmes sensés et pertinents, tombent à plat et semblent même déplacés. Le texte décousu, inégal, oscille entre le faible et le très fort. Tout ça manque de nerf, de structure, de force.

La présentation? Pour le moins minimaliste, dans la tradition du stand-up comic. Un micro, un fond de scène (affiche et éclairage) statique, un homme, un texte, des gestes, des mimiques, des intonations. Aucun décor, aucun accessoire, aucun déplacement (sauf quelques pas de danse), presque pas de musique. Le texte compense parfois cet extrême dépouillement, parfois il n'y arrive pas.
Enfin, Nantel n'est pas une bête de scène et son interaction avec le public oscille entre le trop et le pas assez.

Mon conjoint, qui voyait là son premier spectacle d'humour à vie (à son âge, il était temps!) a été  déçu, même s'il a bien ri lui aussi. Mais voilà, il voudrait en voir d'autres... pour pouvoir comparer! Pour ma part, j'en ai vu de bien meilleurs quand je couvrais les arts au Quotidien.