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Rechercher : Incendies

Feu et Incendies

incendiesFilm.jpgAu cours du dernier mois, j'ai vu deux beaux films. Très différents l'un de l'autre, ils ont en commun le feu. Incendies (toujours à l'affiche à Chicoutimi, je crois) brûle dans tous les sens, le vrai feu et le feu intérieur: quête passionnée, mort, amour, désir, cruauté, guerre, ruines et décombres. C'est un film qui frappe, qui brûle les yeux et le coeur. Un film nécessaire, avec ses images belles et dures, qui montrent l'amour et la haine comme le feu et l'eau.

En 2007 à l'auditorium Dufour, j'avais vu la pièce de Wajdi Mouawad (j'en ai parlé ici) dont Denis Villeneuve a tiré le film. Il a su relier par une trame narrative solide les divers tableaux qui se succédaient dans la pièce et son film est très fidèle, me semble-t-il, au projet de Mouawad.

L'une des conclusions que l'on peut en tirer:

"Quelle connerie la guerre" (dans Barbara, poème de Jacques Prévert mis en musique par Joseph Kosma et interptété notamment par Yves Montand, comme ci-dessous, sur Youtube, avec une image statique)

 

 

Jean-Sébastien Bach

À Québec, j'avais repéré une projection au cinéma Cartier (où d'ailleurs Incendies sera présenté à compter de vendredi) , tout près du café Krieghoff où nous logions. Mein Name ist Bach (Mon nom est Bach), tourné en 2003, que nous avons vu en version originale (allemande), avec sous-titres français.

Réalisé par Dominique de Rivaz, le film évoque les circonstances dans lesquelles Jean-Sébastien Bach a composé son oeuvre intitulée L'Offrande musicale. nomBach.jpgMais d'un point de vue très prosaïque, avec une mise en images à la fois réaliste et étonnante de la vie à cette époque, longs et pénibles voyages en charette, soins médicaux donnés dans des condtitions épouvantables.

On y voit donc Jean-Sébastien et deux de ses nombreux fils (l'un vient d'être papa), et surtout sa rencontre avec Frédéric II de Prusse. Ce dernier, le méchant de l'histoire, est en réalité le personnage principal du film. Ses motivations sont si bien expliquées qu'on éprouve pour lui une certaine sympathie.

Sur cette vidéo, on entend le mouvement Ricercare de l'Offrande musicale, dont le thème fut, dit-on, soumis à Bach par Frédéric II, ainsi que c'est raconté longuement dans le film.

Un film dont on a peu parlé (critique dans Le Soleil ici) qui si je ne me trompe pas arrive ici dix ans après sa sortie, très intéressant et totalement atypique (j'ai seulement regretté que la trame sonore ne soit pas davantage présente et mise en valeur), vu dans un vieux cinéma de répertoire en compagnie d'une quinzaine de personnes: une belle expérience pour Jack (il en a parlé ici) et moi.

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17/11/2010 | Lien permanent

Le Discours du roi: bégaiement et amitié

Discours du roi, film(Geoffrey Rush et Colin Firth)

Avec Le Discours du roi, j'aurai vu deux films en lice aux Oscars cette année: un record pour moi, d'habitude c'est zéro ou un film. L'autre film que j'ai vu, c'est Incendies, de Denis Villeneuve, en compétition dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère.

Le Discours du roi (The King's Speech) en nomination dans 12 catégories, gagnera sûrement quelques statuettes ce dimanche 27 février prochain. (Et je croise les doigts pour Incendies).

J'ai bien aimé ce film, peut-être justement en partie parce qu'il n'est pas américain, mais britannique. La reconstitution historique de l'Angleterre des années 30, le défilé des têtes couronnées: le vieux roi Georges V (qui meurt), ses fils, leurs épouses, les princesses Margaret et Élisabeth (future Élisabeth II), qui étaient alors de charmantes petites filles, les tractations et négociations secrètes, les costumes, la ville de Londres, les intérieurs (y compris celui de l'abbaye de Westminster), les moeurs qui intimaient de ne rien révéler de ses sentiments.

Je ne vous raconte pas l'histoire, elle est d'ailleurs fort bien illustrée et commentée dans cet article de Normand Provencher du journal Le Soleil. Elle concerne essentiellement la naissance et le développement d'une amitié improbable entre le roi Georges VI et Lionel Logue (nom prédestiné pour un spécialiste en élocution!), un orthophoniste aux méthodes peu orthodoxes appelé à la rescousse pour aider le souverain à corriger son terrible bégaiement, défaut plutôt embarrassant quand on est prince ou monarque. Chaque fois qu'il parle en public, c'est la catastrophe: hésitations, bégaiement, malaise, mutisme.

le discours du roi,tom hooper,colin firth,geoffrey rush(Les deux mêmes, avec Helena Bonham Carter, qui joue la femme du roi)

Ce beau film de Tom Hooper s'attarde donc aux relations entre les deux hommes, et tente même une explication sur les causes de ce bégaiement dont souffre le (futur) roi: ayant vécu depuis l'enfance  dans l'ombre de son frère David, destiné à régner et favori de ses parents et du peuple, il n'arrive pas à s'affirmer. (À la mort de son père George V, David monte sur le trône sous le nom d'Edouard VIII, et abdique peu après, remplacé par Albert, notre bègue, qui prend le nom de Georges VI.)

Rencontre entre un homme guindé, conscient de son rang et de son sang royal, et un homme simple, plutôt pauvre, émigré d'Australie, qui ose le bousculer, le tutoyer, lui faire poser des gestes incongrus, lui dire ses quatre vérités.

La rencontre fait des étincelles au début, il y a des mésententes, des ruptures, mais peu à peu les deux hommes s'apprivoisent et on assiste à la naissance et au développement d'une belle amitié et d'une profonde estime mutuelle.

Intimiste tout en dépeignant avec précision le faste d'une cour royale du 20e siècle, le film met l'accent sur le volet psychologique, sur l'évolution des sentiments, dépeint chaque personnage (même ceux qui sont secondaires) par touches successives, et soutient le suspense jusqu'à la finale très réussie, le discours du roi, où ce dernier maîtrise finalement son élocution et prononce la déclaration officielle de guerre à l'Allemagne nazie.

Et même si les deux acteurs principaux (Colin Firth et Geoffrey Rush) sont formidables, ils ne portent pas ombrage aux autres, qui excellent également.

Un beau film, simple et humain.

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19/02/2011 | Lien permanent

En feu!

medium_incendAffich.jpegJe suis encore sous le choc du magnifique Incendies, de Wajdi Mouawad, que j'ai vu hier soir (vendredi 9 février) à l'auditorium Dufour. Du théâtre vrai, profond, actuel, une mise en scène (signée Wajdi) redoutable d'efficacité sur une scénographie où chatoient les couleurs du sang, de la colère, de l'apaisement. La primauté d'un texte riche, limpide, percutant, teinté de quelques rares notes d'humour, est assurée par tous les éléments de la pièce: décors, trame sonore, déplacements, accessoires, éclairages. Et quel texte! En authentique dramaturge, Mouawad puise à des sources très diverses: sa culture libanaise, les grandes tragédies grecques, Shakespeare. Sa pièce concerne l'identité, la haine, la violence, la guerre, l'amour. Des personnages en quête d'eux-mêmes et du monde, aux prises avec des émotions intenses provoquées par le choc d'événements et de rencontres dramatiques, sont incarnés par des comédiens sublimes qui, comme on le sait, on participé à l'élaboration de la pièce. Et ils sont tous de retour dans cette reprise assurée par le TNM et présentée en tournée. C'est un spectacle qui vient nous chercher, nous troubler, nous remettre en question, comme individu et comme être humain. Voilà: c'était une expérience à vivre absolument, je l'ai vécue, elle me nourrira longtemps et j'en suis heureuse.

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10/02/2007 | Lien permanent

Fouilles dans les souvenirs

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Dans le secteur de Place Royale à Québec, au lieudit parc de la Cetière, en face de la Fresque des Québécois, il y a un petit site de fouilles archéologiques (ma photo ci-dessus) où on peut voir les fondations du premier édifice du quotidien Le Soleil, et celles de l'hôtel Mountain Hill.

En voici le plan:québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière

Et le texte explicatif (cliquez pour mieux le lire), dont je vous cite le début,québec,le soleil,journaliste,saguenay,carrière qui n'est sans doute pas très lisible à l'écran:


"Le lundi 28 décembre 1896, Le Soleil est publié pour la première fois. Le nouveau journal prend la relève de L'Électeur et occupe les mêmes locaux, au 111, côte de la Montagne."

 

 

 

Un souvenir. C'est au Soleil que j'ai commencé ma carrière de journaliste. Les bureaux de la section Saguenay-Lac-Saint-Jean étaient situés sur la rue Labrecque à Chicoutimi. Quand j'y ai fait ma demande d'emploi, on m'a fait d'abord passer un petit test écrit, où il s'agissait de réécrire une nouvelle sur un fait divers fictif, un incendie si je me souviens bien.

Puis ce fut le grand jeu: deux jours à Québec, toutes dépenses payées, pour passer une batterie d'épreuves dans l'édifice du Soleil, situé alors rue Saint-Vallier. (Il a déménagé depuis sur le boulevard Charest). Deux autres candidats étaient là en même temps que moi.

Tests de français, de grammaire, d'orthographe, de rédaction, entrevue avec les patrons pour exposer nos motivations, et même un test de Rorschach (les taches d'encre). Ils voulaient vraiment savoir qui nous étions.

Une semaine plus tard, je recevais ma lettre d'embauche pour travailler à la section régionale du Soleil. Un autre candidat avait aussi été retenu.

(Je vous raconte la suite dans une prochaine note).

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Séculaire et magnifique

IMG_3736.jpg

D'abord je ne l'ai pas vu. J'ai plutôt aperçu un panneau d'interprétation et je me suis arrêtée pour le lire. Où est-il, ce vieux pin, me suis-je demandé? Et puis il a frappé mon regard. Imposant et serein, il était bien là, de l'autre côté de la magnifique piste cyclable aménagée le long de la rivière aux Sables, entre place Nikitoutagan et Cépal.

Donc, ce vieux pin blanc solitaire, ai-je appris, est un survivant qui a résisté à tout: coupe forestière, maladies, sécheresse, incendies. Né il y a quelques siècles, ce majestueux témoin du passé semble en bonne santé. Pour les Iroquois, le pin banc d'Amérique est l'Arbre de la Paix.

Un de ces trésors qu'on ne remarque guère quand on circule à vélo, car il est dangereux de lever les yeux trop longtemps...

Voici le texte qui accompagne ce veilleur solitaire (cliquez pour l'agrandir et pouvoir le lire):

vieux pin, Cépal, Jonquière

Un petit poème, avec ça? Ils sont innombrables, et de tous genres. Les romantiques en particulier, aimaient bien se réfugier dans la forêt pour y abriter leurs tourments.

 

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!

a écrit Victor Hugo.

 

Mais je préfère celui-ci, puisqu'il cite nommément le grand pin, du poète allemand Heinrich Heine:

Un grand pin est debout, solitaire,
Dans le Nord, sur un sommet nu.
Il dort ; d’un manteau blanc
De neige et de glace, il est couvert.

Il rêve d’une palme,
Là-bas, dans le lointain Orient,
Silencieuse et solitaire,
Triste sur son rocher brûlant.


Il y a les images aussi, puisque les peintres et les arbres s'entendent bien. J'ai cherché chez Marc-Aurèle Fortin, qui a bien peint des pins, mais surtout des pins parasols, tout comme celui-ci, absolument magnifique, de Paul Cézanne, avec lequel je termine ce billet:

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La fin d'une belle époque

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Mes recherches pour le billet précédent ont ramené à mon souvenir le nom de ces trois navires de la Canada Steamship Lines, qui suscitaient admiration et fascination quand ils voguaient gracieusement sur le Saguenay et sur le Saint-Laurent: le Richelieu, le St-Lawrence et le Tadoussac.

J'ai trouvé une superbe photo (ci-dessus) de ce dernier faisant son entrée dans la baie de Tadoussac, sur le site Flickr de Keith Clark.
Les textes associés conduisent à cette autre photo, qui évoque le destin d'un de ces bateaux, après que la CSL eut mis fin (en 1965) au transport de passagers au Québec.

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Même si le nom inscrit sur la coque est St-Lawrence, il s'agit en réalité du Tadoussac, reconnaissable à ses trois ponts reliés par des escaliers à l'avant du navire.

Cette photo a été prise à... Copenhague au Danemark,  où le bateau avait été semble-il remorqué et transformé en un hôtel pas très luxueux.
Encore plus extraordinaire, la photo suivante (une carte postale, je crois) montre le même navire... enlisé dans le sable, près de Dubaï, aux Émirats arabes unis!

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Comment est-il arrivé là? Un projet pour en faire un hôtel de luxe fut, dit-on, abandonné, tout comme le fier vaisseau, qui a fini par se désagréger sur place. (Tout cela est également raconté dans les discussions sur Flickr, dont l'accès est réservé aux abonnés, c'est pourquoi je n'ajoute pas les liens).


Autre drame
Comme les Trois Mousquetaires, ces navires étaient en réalité quatre, car la flotte était à l'origine complétée par le SS Québec.

Cependant en 1950, peu après sa mise en service, ce dernier a été complètement détruit par un incendie, survenu alors qu'il  alors qu'il était au quai de Tadoussac.

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La vidéo ci-dessus offre des images saisissantes de ce sinistre, qui a fait sept morts. Et une musique de circonstance: "Prélude et fugue sur le thème B.A.C.H.", de Franz Liszt.

De plus, en cliquant ici, on accède à  un récit très détaillé (en français), de l'événement et des enquêtes menées ensuite sur les circonstances de la catastrophe.

Inconcevables notamment, l'incurie et l'incompétence de certains intervenants, mises en lumière par l'auteur de ce texte, Pierre de La Ney du Vair.

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10/05/2015 | Lien permanent

Alegria: allégresse!

clownsAlegria.jpg(photos: Le Soleil)

C'est étrange, mais Alegria m'a fait penser à Avatar.  Tout comme le film de James Cameron, le spectacle du Cirque du Soleil, que j'ai vu jeudi après-midi au Centre Georges-Vézina, nous transporte dans un monde imaginaire, peuplé d'êtres qui nous ressemblent mais qui disposent de pouvoirs ou de talents extraordinaires. Le monde d'Alegria est plus complexe et plus inquiétant, avec ses  ses clowns, ses déshérités, ses aristocrates déchus et bedonnants, inquiétants personnages qui hantent les coulisses, mais tout de même, il fait référence, comme celui d'Avatar, à la notion de tribu, de rites primitifs, de force physique et mentale.
Comme devant le film, je me suis abandonnée au spectacle: les critiques avaient parlé de numéros de clowns un peu longs, or moi je les ai adorés. Le zèbre jaune et noir qui ne veut pas sauter (super-mignon), les disputes par avions de papier interposés,  et le voyage en train du clown triste qui s'achève  par une tempête de neige soufflant sur les spectateurs: tout ça est beau et fort.
Comme j'avais déjà vu ce spectacle en son temps (1994)  et que j'ai assisté à plusieurs autres productions du Cirque du Soleil, j'ai observé davantage les détails, les costumes fabuleux, les chorégraphies originales, j'ai mieux écouté la musique de René Dupéré, toujours aussi belle et prenante, chantée en direct pendant les numéros qu'elle rythme et accompagne.
deuxJongleursFeu.jpg Mon coup de coeur: les jongleurs de feu. Deux hommes jonglent avec des torches enflammées, qu'ils lancent et font tournoyer,  touchant le feu avec leurs pieds, leurs mains, leur bouche, incendiant le plancher: un tourbillon insensé de flammes pulsé par une musique qui nous rentre dans le corps: ce numéro m'a complètement hypnotisée.
Les contorsionnistes,  un numéro tout en douceur, où deux jeunes femmes,  telles des lianes, s'étirent, s'enroulent, se déforment et se reforment, devant un étrange personnage, unijambiste en manteau et capuchon, dont on devine le regard admiratif ou envieux.  D'une inquiétante étrangeté.
cerceauxAlegria.jpgLa femme aux cerceaux est excellente. La chanteuse en blanc aussi, qui participe vraiment au spectacle.
Quelques numéros moins impressionnants au point de vue de la difficulté  (comme l'homme volant et le dernier numéro où les acrobates répètent les mêmes mouvements), mais tout de même quel merveilleux spectacle!
La salle n'était pas pleine: au parterre, où je me trouvais, à peine un tiers des sièges étaient occupés. Il y avait davantage de monde dans les gradins à l'arrière. Je dirais qu'il y avait environ 700 à 800 personnes.
Sûr qu'à 100$ le billet, c'est un peu cher. Mais pour ma part, je n'ai pas regretté un seul instant d'avoir dépensé cette somme.

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Fête nationale

drapQueb.jpg

Aujourd’hui, 24 juin, Fête nationale du Québec et des Québécois.
À Montréal il y a deux semaines, j’ai visité l’exposition France, Nouvelle-France, Naissance d'un peuple français en Amérique, G_FranceNF01.jpgau très beau Musée Pointe-à-Callière.
La visite a rehaussé ma fierté, celle de faire partie de ce peuple.
Comme les autres histoires de pays et de peuples, celle du Québec ses bons côtés et ses moins bons (notamment les tentatives d’assimilation des Amérindiens et l’exécution d’un certain nombre d’innocents à l’issue de procès criminels bâclés) mais elle est unique, riche, elle est le fait d’hommes et de femmes qui ont trimé dur, pleins d’espoir.

Résultat :  nous sommes là, toujours là.
Toujours menacés, mais toujours là.
Et nous parlons toujours français.


D’autres peuples nous envient, nous en envions certains qui ont obtenu leur indépendance, mais quand même, toutes ces racines, tous ces ancêtres qui ont lutté contre les intempéries, la maladie, les incendies, (dommage qu’ils n’aient pas eu la même énergie pour s’opposer aux diktats de l’Église catholique, mais ils se sont bien rattrapés à partir des années 60) toutes ces tendances, ces mouvements sociaux, culturels, chacune des vies qui ont déroulé leur fil sur ce territoire,  ces progrès et ces reculs, j’en suis le résultat, comme tous ceux qui m’entourent.
Et j’en suis fière, comme on est fier de ce qu’on est, sans arrogance mais avec une assurance tranquille. Et  sans rien renier ni cacher de ce qui s’est passé.
Tellement fière que je puis me permettre d’inviter ici des gens qui viennent d'ailleurs, de les accueillir et de vivre en harmonie avec eux. S’ils viennent ici, c’est bien qu’ils voient dans le Québec une terre d’accueil où planter leur futur. Ils devront parfois confronter la réalité à l’image mythique qu’il s’en étaient forgée, mais finalement, ils peuvent s'installer, apporter avec eux leurs souvenirs, leurs blessures, leurs croyances, et vivre en paix entourés des leurs.
Et si je puis les accueillir, c’est que leur venue ne m’enlève rien, bien au contraire: je demeure ce que je suis, et je m’enrichis de ce qu’ils sont.
Je vais continuer à parler français, et les convaincre, autant que je le peux, d’en faire autant.
Vous direz que je suis naïve, que je rêve en couleur et que je verse dans la sentimentalité.
Peut-être...
... et je m’en fous complètement!

Bonne fête à tous les Québécois, anciens, nouveaux et futurs.
Festoyons tous ensemble.
Et n’oublions pas d’aller voir cette belle exposition de Pointe-à-Callière.
Pour ceux qui ne peuvent pas aller à Montréal, il y a aussi le site Nouvelle-France, à Saint-Félix d’Otis, axé sur la mise en scène de l’histoire, tout aussi digne d’intérêt et passionnant à visiter.

Lire aussi les plus beaux témoignages envoyés par des gens de tous horizons au chroniqueur Patrick Lagacé de La Presse sous le titre J'aime le Québec parce que... ou lire les 209 commentaires envoyés sur son blogue ici.

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24/06/2008 | Lien permanent

Hôtel Jean-Dequen: quelques souvenirs

facadeJeanDeq.jpgMes souvenirs de l'auberge Halfway Inn, devenue par la suite l'hôtel Jean-Dequen, sur le boulevard du Royaume, près de l'intersection Mellon à Arvida,  qui a été la proie des flammes le soir du 2 janvier 2010.
- Presque chaque fois que j'y suis allée, c'était en rapport avec mon travail de journaliste culturelle au Quotidien et/ou au Progrès-Dimanche.
- Vers 1979-80, je m'y suis rendue pour réaliser une interview avec Big Mama Thornton (de son vrai nom Willie Mae Thornton), une chanteuse de blues américaine qui avait connu ses heures de gloire, mais qui était alors sur son déclin, notamment à cause de son goût immodéré pour l'alcool. Elle avait d'ailleurs sifflé quelques verres de whisky pendant l'interview, qui s'était déroulée dans sa chambre. Elle semblait avoir beaucoup plus que ses cinquante et quelques années, et parlait d'une voix grave et rugueuse. Elle ne parlait que l'anglais, elle riait beaucoup et fut très gentille avec moi, même si elle se souciait assez peu de répondre à mes questions.bigmamaTh.jpg
Elle était de passage dans la région pour donner un spectacle, je ne me souviens plus où. Elle est morte quelques années plus tard, en 1984.

(Drôle de hasard, un long article sur elle a été publié très récemment par le journaliste François Robert sur rueFrontenac.com, le journal en ligne des employés en lock-out du Journal de Montréal: biographie détaillée, photos et vidéos, au bout de ce lien.
- Pour un autre article, j'ai participé avec mon conjoint à un souper meurtre et mystère plus ou moins bien organisé.
- Toujours pour le journal, j'y suis allée en 1996 voir une pièce d'Eugène IonescoDélire à deux,  jouée en théâtre d'été. Un lien vers le billet et la critique sur mon site.
- À titre personnel, j'ai dû y manger à quelques reprises, en couple ou avec des amis. Ce fut d'abord un restaurant de style lounge d'hôtel. Puis il céda la place à un restaurant italien nommé  "manoir", "maison",  "château" ou "quelque chose" du spaghetti, qui était assez couru à l'époque, tandis que l'hôtel prenait le nom de Jean-Dequen et connaissait quelques rénovations.
- La famille Verdone en a été propriétaire, et une dame Hovington en a été "gérante'" pendant quelques années. (Mes souvenirs manquent sérieusement de précision, je m'en excuse).
- Enfin, je suis passée devant le Halfway Inn, puis le Jean-Dequen à peu près deux cent mille fois, puisqu'il était à l'angle des boulevards Mellon et du Royaume (anciennement la route 170), que j'empruntais quotidiennement ou presque, pour le travail ou chaque fois que je devais me rendre à Chicoutimi.aubergeHalw2.jpg
- La bâtisse au charme suranné faisait vraiment partie du paysage, mais depuis quelques années, elle semblait plus ou moins à l'abandon. Il ne subsistait pas grand-chose de sa gloire passée. (Voyez l'inscription sur cette carte postale: "The pride of the Saguenay", rien de moins, et en anglais à part ça).
- Cette vénérable institution de la regrettée ville d'Arvida vient de connaître le même sort que le restaurant Bobbie,  qui a brûlé il y a quelques années: il ne reste que les murs de ces deux bâtiments voisins...

Sur le blogue de Jack, une note sur le même sujet.

PS. Un autre incendie survenu à Jonquière cette même nuit a malheureusement causé la mort d'un jeune homme, dans un immeuble à logements de la rue St-Charles, certainement très proche de celui où j'ai vécu pendant un an en 1970, car la rue est très courte.

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