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29/11/2015

Automne teinté d'hiver

Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement

(Charles Baudelaire)

La Baie, froid, soleil, Baudelaire, quai des croisières, soleil d'hiver

C'était le 7 novembre dernier. Direction La Baie pour quelques courses. Il faisait très froid et sombre, le vent voulait nous arracher la tête, à Jack et à moi. Vers 15 heures, juste au moment où nous passions sur la rue Mars avant de rentrer à la maison, le soleil a percé les nuages.

Nous nous sommes arrêtés devant l'Auberge des 21 et avons profité de ces brefs instants, tout à fait magiques, pour prendre quelques clichés du quai des croisières et surtout du paysage. Les ombres s'allongeaient déjà, la mienne a décidé d'apparaître sur quelques photos.

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Une blonde lumière arrose
           La nature, et, dans l’air tout rose,
    On croirait qu’il neige de l’or.

(François Coppée)

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Sur la photo suivante, deux branches de l'arbre à l'avant-plan se courbent gracieusement de part et d'autre du lampadaire blanc, dont ils imitent la forme.

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Voici que la saison décline,
       L’ombre grandit, l’azur décroît,
    Le vent fraîchit sur la colline,
          L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

(Victor Hugo)

 

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         Sois le bienvenu, rouge Automne,
        Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
     Que la vigne pare et festonne.

       (Théodore de Banville)

 

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Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !

(Charles Baudelaire)

 

 

Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.

(Nérée Beauchemin)

 

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    Voilà les feuilles sans sève
    Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon

(Alphonse de Lamartine)

 

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Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.


(Paul Verlaine)

24/02/2014

Fenêtres

Retour de ma veine poétique:

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 ("Poème-fenêtre", sérigraphie II/IV, Lauréat Marois, 1982)



      Presqu'île

 

Loin de vos villes
spectaculaires, tentaculaires
et délétères

Je cherche une île
mythologique, écologique
et pacifique

Une république
Sans politique, sans statistique
et sans logique

Où coexistent
la tolérance, l'indépendance
et le silence

Une île où vivre
effrontément, spontanément
et librement

Une île... en ville
Car le bien-être
pourrait bien n'être
qu'une fenêtre

Où se profilent
La complexité
Et l'immensité
D'une cité

 

©Denise Pelletier

04/11/2013

Fenêtres

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 ("Poème-fenêtre", sérigraphie II/IV, Lauréat Marois, 1982)



      Presqu'île

 

Loin de vos villes
spectaculaires, tentaculaires
et délétères

Je cherche une île
mythologique, écologique
et pacifique

Une république
Sans politique, sans statistique
et sans logique

Où coexistent
la tolérance, l'indépendance
et le silence

Une île où vivre
effrontément, spontanément
et librement

Une île... en ville
Car le bien-être
pourrait bien n'être
qu'une fenêtre

Où se profilent
La complexité
Et l'immensité
D'une cité

 

©Denise Pelletier

18/10/2013

Nids chus

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À la fin de l'été, quand mon lilas japonais eut perdu ses feuilles (après une extraordinaire floraison), on vit apparaître ce nid de guêpes, déserté, solitaire, magnifique. Même s'il semblait solidement tressé au bout de sa branche, le vent et la pluie ont eu raison de son attache: il est tombé par terre.

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J'ai alors pu observer de près le travail extraordinaire de ces insectes qui ont produit la matière dont ils ont fait leur maison, tel un papier fin et délicat dans les lacis duquel ils se sont abrités, nourris et reproduits.

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Voici quelques textes sur les nids de guêpes:

 - Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir. (Proverbe africain)

 - La calomnie est une guêpe qui vous importune et contre laquelle il ne faut faire aucun mouvement, à moins qu'on ne soit sûr de la tuer, sans quoi elle revient à la charge, plus furieuse que jamais. (Nicolas de Chamfort)



- Nid de guêpes à papier

Je vais bientôt retrouver
avant la nuit, avant le soir
les chemins de terre

fruits rouges
fruits noirs
le garçon que j’ai été

nid de guêpes
nid de papier
tout ce que j’y ai caché

un peu de miel
une piqure
vite oubliée    (Normand Charest)

 

 

nid de guèpes,poème,chute,papierLa fin des saisons révèle souvent des choses cachées jusque-là. Il y a quelques années, quand la neige eut fondu, laissant à nu les branches de ce même lilas japonais, un nid d'oiseau qui avait persisté tout l'hiver m'apparut au printemps, m'inspira ce haïku...

...et chut avant l'été!

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Je laisse à Paul Éluard, un poète que j'aime beaucoup, le dernier mot sur le thème du nid:

Dans Paris, il y a une rue; dans cette rue, il y a une maison; dans cette maison, il y a un escalier; dans cet escalier, il y a une chambre; dans cette chambre, il y a une table; sur cette table, il y a un tapis; sur ce tapis, il y a une cage; dans cette cage, il y a un nid; dans ce nid, il y a un œuf; dans cet œuf, il y a un oiseau.

L’oiseau renversa l’œuf; l’œuf renversa le nid; le nid renversa la cage; la cage renversa le tapis; le tapis renversa la table; la table renversa la chambre; la chambre renversa l'escalier; l'escalier renversa la maison; la maison renversa la rue; la rue renversa la ville de Paris.

17/03/2013

Aux oiseaux...

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Un matin de mars, le froid est de retour, le soleil plombe sur la neige blanche.

Au bout de la cour, un groupe de petits oiseaux se rassemble et s'agite dans les lilas décharnés, voletant des arbres jusqu'à la mangeoire de la voisine où ils semblent trouver de quoi se nourrir et refaire leur énergie, s'éparpillant ensuite au sol où peut-être des graines sont tombées.

Je m'amuse à tester mon nouveau zoom. La meilleure photo que je réussis à prendre est celle-ci:

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Après avoir quitté la scène des yeux pendant quelques minutes, je regarde à nouveau... plus un seul oiseau par terre. Il en reste quelques-uns dans les plus hautes branches, qui s'envolent rapidement.

Que se passe-t-il? Ont-ils trouvé mieux ailleurs?

Puis j'aperçois la cause de toute cette agitation: Shipshaw, notre félin -et gourmand- voisin, que je vise aussitôt avec mon objectif:

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J'en conclus que les oiseaux seraient plus en sécurité avec Prévert:

Le portrait d'un oiseau - (Jacques Prévert 1903-1976)

Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte,
Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau,
Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin.
 
Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après,
               Ne pas se décourager : attendre.
 
Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage,
fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau,
Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le
vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil,
le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été.
Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le
tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
(Paroles - Lettres à Elsa Henriquez)

04/10/2012

Voici déjà l'automne...

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C'est une période où peintres et photographes tentent de capter les couleurs de l'automne, de ces feuilles qui jettent leurs éclats rouges et dorés avant de se détacher des arbres pour former un tapis de sol. J'ai fait comme eux, et voici ce que j'ai récolté dans mon quartier, à Arvida.

Des arches végétales qui surplombent les rues, comme celle-ci:

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Ou encore celle-ci:

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Rouge, c'est rouge:

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Et celle que voici, un peu surprenante, non?

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Les photos qui précèdent ont été prises en fin de matinée. Celles qui suivent, vers la fin de l'après-midi. La lumière a quelque peu changé...

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Les chansons et les poèmes où il est question d'automne sont en général fort lugubres. 

Les feuilles tourbillonnent, chantait Tino Rossi (au bout du lien, interpétation de la chanson par une voix féminine)

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres, écrivait Baudelaire

Les sanglots longs/ Des violons/ De l'automne, Blessent mon coeur, répliquait Verlaine

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, ajoutait Jacques Prévert par la voix d'Yves Montand (cliquez sur les paroles pour le voir et l'entendre)

Pour moi la mélancolie qui se dégage de l'automne a quelque chose de beau, de profond. Tranquille et souriant, il annonce l'hiver, une saison que j'aime bien, mais il ne faut pas le dire trop fort.

Enfin j'ai déniché un poème très spécial, écrit par une auteure française nommée Charlotte Serre Patachon (1914-2000).

Feuille d'automne

Feuille d'automne
Bijou vermeil
Qui tourbillonne
Dans le soleil,
Flambe l'automne
Pourpres et ors
Qui vermillonnent
Tel un trésor.

Feuille dansante
Dans le vent fou
Qui, frissonnante
Tombe à genoux
En la supplique
Des feux mourants,
Mélancoliques
Dans leurs tourments.

Sème l'automne
Sur les étangs
Combien s'étonne
Le cygne blanc
Qui, sous les aunes
S'en va glissant.
L'air monotone
Va s'imprégnant.

Dans les vallées
Au cœur saignant
Taches rouillées
Feuilles de sang,
Les feuilles mortes,
Les souvenirs
Vont en cohorte
Semblant s'unir.

Ces fleurs du rêve
Tombent en pleurs
Avec la sève
D'anciens bonheurs.
Les feuilles mortes,
Leurs parfums lourds
Ferment la porte
De nos amours.

01/09/2012

Ah! la lune...

Les étoiles et la lune me fascinent. J'ai maintes fois tenté de photographier cette dernière... avec des résultats décevants la plupart du temps. Quand elle brille et se détache sur le ciel noir, c'est particulièrement difficile, sinon impossible d'en obtenir une image claire et fidèle.

Mes meilleures photos de la lune, les voici. Je les ai prises récemment à la brunante, sur le mont Jacob, avec mon petit Canon.

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L'astre est un peu pâle, mais enfin, il est là.

Cette autre photo montre aussi les lumières de la ville de Jonquière au loin:

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Et enfin avec la croix du mont Jacob, sur laquelle je n'ai malheureusement trouvé aucune information:

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Je ne suis pas la seule à être fascinée par la lune. Les poètes lui ont dédié nombre d'écrits. Il y a le célèbre Clair de lune, de Victor Hugo (cliquez sur le titre pour le lire en entier) qui commence ainsi: "La lune était sereine et jouait sur les flots", ainsi que la très longue et très belle Ballade à la lune d'Alfred de Musset.

Je préfère vous citer un court et excellent texte de Goethe (même si c'est en traduction):

A la pleine lune qui se levait

Veux-tu sitôt m’abandonner ?
Tu étais si près tout à l'heure !
Des masses de nuages t'obscurcissent, ,
Et maintenant te voilà disparue.

Tu sens toutefois quelle est ma tristesse,
Ton bord surgit comme une étoile !
Tu m'attestes que je suis aimé,
Si loin de moi que soient mes amours.

Poursuis donc ta course ! Epands ta clarté
Au ciel pur, dans tout son éclat!
Bien que mon cœur souffrant batte plus vite,
Bienheureuse est cette nuit !

 

Sans oublier La Lune d'automne, une belle chanson de Michel Rivard, que vous pouvez écouter en cliquant sur cette image:

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13/04/2012

Un voyage...

Je reviens d'un merveilleux voyage... Ce ne sont pas les ailes d'un avion, mais les pages d'un livre qui m'ont ainsi transportée quelque part en Amérique du Sud. J'ai chevauché la fin du 19e et le début du 20e siècle, vécu dans une petite ville portuaire des Caraïbes, parcouru un pays imaginaire qui doit ressembler à la Colombie ou au Chili, côtoyé des êtres merveilleux, pleins de vie, avec leurs qualités et leurs travers, et surtout tellement humains, notamment la belle Fermina Daza, son mari Juvenal Urbino, et son amour de jeunesse Florentino Ariza.gabriel garcia marquez,l'amour aux temps du choléra,roman,colombie,exotisme,amérique du sud,fantaisie

Eh oui, je viens tout juste de terminer L'amour aux temps du Choléra, de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Marquez (pour plus de détails sur sa vie, voir cet artice du Nouvel Observateur), dont j'avais lu autrefois avec ravissement Cent ans de solitude et Chronique d'une mort annoncée.

Récemment, deux amis avec lesquels je mangeais au restaurant ont évoqué cet autre roman très connu de l'auteur, L'amour aux temps du choléra (publié en 1985), en se relançant les passages et les personnages qu'ils avaient préférés.

Cela m'a donné le goût... de lire autre chose que les polars et policiers qui constituent depuis plusieurs années l'essentiel de mes lectures. J'ai emprunté l'ouvrage à la bibliothèque municipale, et il m'a fait passer des heures merveilleuses.

Un grand roman, entre passion, sagesse, folie, poésie, exotisme. Dramatique et comique, parsemé de considérations sur la vie, la mort, l'amitié. L'auteur-narrateur se montre sans illusion sur la nature humaine, qu'il aime pourtant et qu'il décrit avec une bienveillante ironie.

C'est aussi un livre surgabriel garcia marquez,l'amour aux temps du choléra,roman,colombie,exotisme,amérique du sud,fantaisie les affres de la vieillesse, laquelle cependant, selon cette histoire, réserve encore quelque bonheur à ceux qui s'y laissent glisser en abandonnant leurs préjugés.

C'est l'histoire d'un amour éternel, entrecoupé d'amours passagères. Des personnages, des animaux, des maisons, des rues, des paysages aux couleurs intenses et lumineuses prennent vie sous nos yeux. L'écriture (la traduction d'Annie Morvan m'a semblé excellente), riche et foisonnante, émaillée de touches lyriques ou poétiques, coule de source.

Un film (américain, avec Javier Bardem), a été tiré du livre en 2007: j'aimerais bien le voir.

31/07/2011

Le Moulin à Lepage

Moulin à images, Robert Lepage, Québec, histoireLunettes de carton, un oeil bleu, un oeil rouge, look extraterrestre pour cause de 3D, entre falaise  et fleuve, je me fonds dans la foule de mes semblables qui converge vers le port de Québec pour assister au miracle quotidien.
La nuit venue, les élévateurs à grains troquent leur livrée grise et terne contre un habit de lumière. Un meunier génial a transmué leur face en un écran gigantesque, sur lequel il projette des gens, des lieux, des couleurs, des faits, des légendes, des idées, des visages qui frémissent et se meuvent, se succèdent et se télescopent.

Couleur, mouvement, technique, sensibilité, harmonie.
Tout vibre, tout bouge, tout revit et me touche.
Semée à tout vent, l'histoire, notre histoire, mon histoire creuse son sillon dans le ciel étoilé.
Magie du rêve. Je m'abandonne.
Les fantômes vacillants du passé se lèvent, scintillent un temps sur les ailes du moulin, puis s'évanouissent.

Ma mémoire burinée de leurs oeuvres.

 

Moulin à voyages
Moulin à visages
Moulin à images
Moulin à Lepage



14/06/2011

Berceaux aux mille visages

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Portrait à l'huile de Gabriel Fauré, par John Singer Sargent, vers 1889

J'ai découvert  Les Berceaux, une mélodie de Gabriel Fauré sur un poème de Sully Prudhomme en écoutant l'un des derniers disques enregistrés par Yves Montand, en 1980. J'ai été éblouie par ces mots si vrais et cette musique, que j'ai trouvée magnifique.
Puis j'ai constaté que tout le monde connaissait cela et qu'un nombre impressionnant d'interprètes, hommes et femmes, classiques et populaires, parmi lesquels Tino Rossi, Barbra Hendricks, Gérard Souzay, ont proposé leur version de cette oeuvre.
L'internaute Jean-Luc Fradet a consacré une page à cette chanson, (ici).les berceaux,gabriel fauré,prudhomme,montand,jean-luc vradet
Il en a colligé et commenté 17 interprétations,  toutes intéressantes. Il est très sévère envers celle d'Yves Montand, mais je ne suis pas d'accord avec lui: après tout c'est grâce à Montand que j'ai découvert cette mélodie, et je lui suis demeurée fidèle, tout en découvrant avec bonheur d'autres interprètes.

Sur la vidéo, une interprétation qui ne fait pas partie de la liste de M. Fradet, celle du ténor brésilien David Henrique de Souza


 

D'ailleurs si vous cherchez Les Berceaux sur YouTube vous en trouverez plusieurs autres versions.
J'en ai mis une dizaine sur mon iPod et c'est un vrai plaisir de les écouter toutes l'une après l'autre.

 

Voici enfin le poème:

 

Les Berceaux
Sully Prudhomme

_____________

Le long du quai, les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux,
Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux,
Car il faut que les femmes pleurent,
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent!

Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l’âme des lointains berceaux.