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07/06/2014

Troublant regard

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En voyant sur Facebook cette photo d'une oeuvre d'art urbain réalisée par l'artiste JR, je l'ai trouvée à la fois magnifique et troublante.

En me demandant où elle était située, et j'ai tout de suite pensé à Paris, sous les quais qui longent la Seine. Option que j'ai pu confirmer en poussant un peu mes recherches. Surtout quand j'ai trouvé une photo couleur de la même installation:

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Une belle découverte que l'oeuvre de cet artiste de rue français, qui a une façon particulière de travailler: en réalité, il installe des photos sur des monuments, des paysages, un peu partout dans le monde. On peut avoir une bonne idée de son travail en consultant son site ici.

Ceux qui sont passés devant l'oeuvre à bord d'un bateau-mouche parisien (je parle au passé, car l'oeuvre, installée en 2011, n'y est certainement plus) ont peut-être songé à ces mots de l'opéra Carmen:

Un oeil noir te regarde

 

C'est dans l'air du Toréador, que vous pouvez écouter, chanté par le baryton Ludovic Tézier en cliquant sur cette image:

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15/11/2011

Les Têtes heureuses chez Feydeau: réjouissant!

L'Hôtel du libre-échange, de Georges Feydeau

Mise en scène: Rodrigue Villeneuve

Comédiens: Martin Giguère, Sophie Larouche, Christian Ouellet, Lucille Perron, Mélanie Potvin, Éric Renald, Patrick Simard

Au Petit théâtre (UQAC), du 27 octobre au 13 novembre 2011

Représentation du dimanche 6 novembre

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Une réjouissante incursion des Têtes heureuses dans un genre où on ne les attendait pas: le  vaudeville. Non pas parce que c'est comique, car la compagnie sait y faire dans le genre (avec Ubu-Roi, par exemple), mais parce qu'il s'agit d'un vaudeville pur sucre, rigolo et grinçant.

Des personnages sans envergure, mesquins et égoïstes, un texte à la mécanique implacable dont il faut respecter le rythme et les subtilités, une histoire bien serrée (mensonge, tricherie, adultère -jamais consommé!) mais pas vraiment vraisemblable, supposée contenir en elle-même des effets comiques dévastateurs pour le genre humain.

Le metteur en scène Rodrigue Villeneuve aborde ce genre comme il le fait pour le drame et la tragédie: avec le même respect, par un travail approfondi sur le texte et sur le jeu des comédiens (paroles, gestes, interaction).

Il les dirige fort bien, ces comédiens, afin qu'ils nous servent avec élégance ce texte logorrhéique et ces répliques ciselées, tout en naviguant avec précision dans les rouages et les engrenages de cette histoire à rebondissements. Même si ce n'est pas vraiment leur univers, ils s'en tirent fort bien.

Le deuxième acte, où l'on voit ce qui se passe dans ce miteux hôtel du libre-échange (que l'on pourrait rebaptiser "hôtel du quiproquo"), est très comique, bien rythmé et rondement mené. Le premier acte souffre de quelques longueurs (c'est la faute à Feydeau) et le dernier attache à la va-vite les ficelles qui pendent un peu partout (c'est aussi la faute à Feydeau).

La scénographie dépouillée oblige -et aide- le spectateur à imaginer des portes et des murs qui n'y sont pas du tout, seulement découpés par des éclairages et quelques accessoires. C'est limite, mais ça fonctionne.

J'en ai gardé le souvenir d'un dimanche après-midi où j'ai beaucoup ri.

14/11/2011

Monsieur Lazhar, soeur Cécile, religion et culture

Deux films québécois vus au cours du dernier mois.

(Dans les prochains billets il y aura: une pièce de théâtre, un opéra et une exposition)

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Monsieur Lazhar, de Philippe Falardeau. Du cinéma social de qualité. Les scènes qui se succèdent  mettent en lumière, par touches délicates et fluides, la situation des personnages, leurs réactions et émotions face à des enjeux sociaux comme l'école, l'enfance, l'immigration, le travail, l'inclusion et l'exclusion. Bachir Lazhar, un Algérien demandeur du statut de réfugié, remplace au pied levé une enseignante de quatrième année qui s'est suicidée dans son école.

Le scénario s'attache en particulier à deux élèves, Alice et Simon, et à ce qu'ils vivent après la disparition de leur enseignante et l'arrivée de ce nouveau professeur aux méthodes étranges. Les drames sont évoqués discrètement, les scènes bien découpées, et tous les acteurs sont formidables, en particulier Fellag dans le rôle de Monsieur Lazhar (photo ci-dessus), de même que les jeunes Sophie Nélisse et Émilien Néron. Peut-être un peu trop proche du théâtre (car tiré d'une pièce d'Evelyne de la Chenelière), Monsieur Lazhar est un beau film qui fait réfléchir.

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Pour l'amour de Dieu, de Micheline Lanctôt. L'histoire se situe aussi dans le milieu scolaire, maispour l'amour de dieu,micheline lanctôt,monsieur lazhar,philippe falardeau,hôtel du libre échange,les têtes heureuses,don giovanni,metropolitan opera,les frères caillebotte celui des années 50-60: un jeune prêtre en visite dans une école provoque un double coup de foudre: chez Léonie, une élève de 7e année, et chez soeur Cécile, une religieuse enseignante. Difficultés, incompréhension, déchirements entre la morale et le désir. Le film est, dit la réalisatrice, insipiré par un épisode de sa propre vie.

Le sujet est intéressant et la reconstitution plutôt réussie du milieu scolaire et religieux des années 50-60 m'a beaucoup intéressée (c'est mon époque). Cependant le rythme poussif du récit et certaines avenues où il s'aventure (on y voit Jésus!) m'ont dérangée. Des longueurs, une fin invraisemblable, des images discutables, bref, je n'ai pas vraiment aimé la réalisation. Dommage car Micheline Lanctôt est une femme que j'estime et dont j'apprécie habituellement le travail.