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09/11/2011

Montréal: mes restos confortables

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Quand je vais à Montréal, je me déplace beaucoup toute seule. Je dois donc régulièrement manger en tête-à-tête avec moi-même.

Pour cela, j'ai mes endroits préférés, où je retourne chaque fois parce que je m'y sens bien: bien accueillie, bien servie, à la fois solitaire et accompagnée (par les autres clients), j'y trouve la nourriture que j'aime.

Mes deux grands favoris ont pignon sur la  rue St-Denis, à courte distance l'un de l'autre. Ils y sont depuis longtemps, leur décor chargé d'histoire change peu, ils ont une atmosphère, du vécu, tout en étant modernes et très achalandés. (La preuve que je les fréquente régulièrement: j'en ai parlé, en des termes semblables à ceux qui suivent, dans un précédent billet, en 2007).

Quand je vais seule à L'Express  (j'y vais aussi régulièrement en couple ou en famille), c'est pour y savourer un bon repas, en général très tôt l'après-midi, vers 15h30-16h. À cette heure, il n'y a que quelques tables occupées, avant la cohue de la soirée. Je m'assois non loin de la porte-fenêtre en forme d'arche (photo du haut: en prime ce jour-là, quelques musiciens offraient leurs airs aux passants et à quelques employés de l'Express...), je prends La Presse ou Le Devoir pour lire dans les moments d'attente, c'est en général Ginette qui me sert, aidée d'un jeune serveur.

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C'est la formule idéale quand j'ai un spectacle à 20 heures. Après avoir mangé, je peux rentrer à la maison (chez mon fils!) pour me changer et faire un brin de toilette avant de reprendre le métro pour me rendre à la Place des Arts.

Je choisis habituellement un plat que je connais, auquel j'ai déjà goûté. Rillettes, céleri-rémoulade, pavé de saumon au cerfeuil, ou un plat du jour. La dernière fois, en septembre, j'ai choisi les raviolis maison (je les ai pris en photo), dont je raffole. Farcis à la viande, dans un riche bouillon aux champignons et aux oignons. Avec une salade verte... et une bière. Ensuite un camembert au lait cru et un verre de porto. Et enfin un espresso court... excellent. Je sors de là réconfortée, contente, comme après une belle rencontre.

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Pour le lunch du midi, quand je me sens plutôt en mode déjeuner-dîner, j'aime bien aller au Café Cherrier, beaucoup plus ancien que l'Express: il est là depuis 1931, avec sa terrasse qui longe deux murs en angle. Parfois je prends seulement une soupe et un dessert (j'adore la crème caramel, et la leur est vraiment délicieuse). Ou encore un bagel au saumon fumé.

La dernière fois, encore lors de ce fameux voyage de septembre, j'ai pris un potage aux légumes et une quiche, garnie d'une excellente salade verte (on reconnaît d'ailleurs un bon bistrot à la qualité de sa salade: légumes frais, vinaigrette équilibrée et peu abondante), un verre de vin blanc... un espresso. Là aussi, je lis un journal et je me sens bien. J'observe discrètement les autres convives, toujours nombreux à cette heure, ou alors l'intense circulation et l'impatience des automobilistes au croisement des rues St-Denis et Cherrier.

J'y puise l'énergie qui me permet de continuer mes courses et mes visites. Si je prévois souper tard, à la maison ou au resto avec les enfants, c'est idéal: je suis, en attendant, nourrie, reposée...

...et vogue la galère!

23/10/2011

Jouer au golf sur Ste-Catherine

À Montréal le 22 septembre dernier, c'était la journée En ville sans ma voiture. La rue Ste-Catherine était fermée à la circulation entre McGill College et De Bleury. On y circulait à pied, on pouvait pique-niquer aux tables installées dans la rue et  jouer au mini-golf.

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Une chorale chantait devant la cathédrale Christ Church:

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C'était comme un jour de fête... sympathique et bucolique.

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13/10/2011

Ils sont fous ces Gaulois (hic!)

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(vers l'Est, avec le pont Jacques-Cartier au loin)


Un autre beau moment de mon plus récent séjour à Montréal: le Vieux-Montréal avec mon amie Andrée. Nous avons passé plusieurs heures au musée Pointe-à-Callière pour voir l'exposition À ta santé, César! Le vin chez les Gaulois qui se termine samedi prochain, 16 octobre.

le vin chez les gaulois,pointe-à-callière,montréal,l'arrivage,histoire,vieux montréalComme toutes les présentations de ce Musée que j'affectionne particulièrement, l'exposition offre bien plus que ce qu'annonce son titre: une histoire complète du vin, depuis le Néolithique jusqu'à la Gaule, en passant par les Arméniens, les Égyptiens et les Grecs. Selon les cultures, les différentes façons de fabriquer le vin, de le consommer, de le considérer, de le célébrer, sont bien expliquées grâce à des montages, des textes, des graphiques, et surtout à de fabuleux artéfacts qui ouvrent l'horizon vers une histoire plus générale de l'humanité.

 

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(directement devant nous, vue sur le Port de Montréal)


J'y ai appris notamment que le vin d'autrefois était coupé de beaucoup, beaucoup d'eau, parfois des deux tiers, et qu'il était aussi aromatisé, avec du miel ou des épices.

J'en conclus qu'il était peut-être un peu râpeux...

Pour les banquets chez les Grecs, les philosophes conseillaient de boire juste assez de vin pour aiguiser son esprit de façon à briller dans les joutes verbales, mais pas davantage, car alors on n'était plus en état de discuter...

 

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(un ancien tuyau collecteur, dans les profondeurs du musée Pointe-à-Callière)


Respectant ce précepte, Andrée et moi avons entrecoupé notre visite d'un délicieux repas au restaurant L'Arrivage, où la cuisine est toujours exquise. C'était le 21 septembre, il faisait tellement beau que nous avons mangé dehors, sur la terrasse, alors que le soleil nole vin chez les gaulois,pointe-à-callière,montréal,l'arrivage,histoire,vieux montréalus chauffait délicieusement. Nous avions une magnifique vue sur la Ville, que j'illustre ici par quelques photos.

Ensuite nous sommes montées sur la galerie du dernier étage pour observer encore la Ville, puis, après avoir fini de visiter l'exposition, nous sommes descendues dans les profondeurs du musée, sous la ville actuelle, où nous avons déambulé dans les vestiges de Montréal: cette descente aux ancêtres m'apparaît chaque fois aussi émouvante.

Et j'apprenais dans Le Devoir récemment que tout cela sera développé, agrandi, enrichi par d'autres aménagements qui mettront en valeur ces trésors archéologiques: extraordinaire!

le vin chez les gaulois,pointe-à-callière,montréal,l'arrivage,histoire,vieux montréalLe tout fut suivi d'une promenade aux alentours, rue de la Commune, place Jacques-Cartier, hôtel de ville, en nous arrêtant à tout moment pour prendre des photos: l'amiral Nelson perché sur sa colonne, le monument à Jean Vauquelin, sur la place qui porte son nom, les fouilles du Champ-de-Mars et même le CHUM en construction.

À travers tout ça, échanges amicaux, anecdotes, fous rires: quelle belle journée!

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(vers l'Ouest, l'élévateur à grains no 5)

02/10/2011

La folle exubérance de Jean-Paul Gaultier

J'ai bien aimé l'exposition La planète mode de Jean Paul Gaultier, qui se terminait aujourd'hui 2 octobre au Musée des beaux-arts de Montréal. C'était mon deuxième événement-mode de la semaine du 19 septembre.

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Outre la beauté, l'originalité, l'inventivité, l'audace et dans certains cas la profondeur des créations de Jean-Paul Gaultier, j'ai beaucoup aimé la présentation qu'en a faite le MBAM. Un événement ludique et festif, vivant et tourbillonnant. Acueilli en haut des marches par des personnages animés, parmi lesquels Jean-Paul Gaultier lui-même, en gilet rayé, le visiteur se déplaçait ensuite un peu au hasard, poussant des rideaux pour entrer dans les différentes salles, à sa guise, sans flècjean-paul gaultier,musée des beaux-arts,montréal,exposition,couture,designerhes, sans ordre précis, sans savoir ce qui l'attendait derrière l'un ou l'autre des rideaux. Il fallait s'abandonner, se laisser prendre au jeu.

Plates-formes mobiles, jeux d'ombre et de lumière, dramatisation de certaines tenues, ouvertures dans les murs d'une section à l'autre: tout le contraire de créations figées sur des mannequins contraints à l'immobilité: ça bougeait, palpitait, virevoltait, flashait...

Tout à fait en accord avec le talent, la joie de créer, le brin d'impertinence et la franchise de Jean-Paul jean-paul gaultier,musée des beaux-arts,montréal,exposition,couture,designerGaultier, cette riche présentation mettait en valeur les différents thèmes et styles qu'il a explorés. 

Le grand couturier aime jouer avec les couleurs, les matières, les textures, il sait dire quelque chose avec ses créations, aussi bien qu'un peintre ou un cinéaste. En associant ses matériaux, tissu, matière, textile,  au corps humain vivant et mobile, Jean-Paul Gaultier exprime tout: un contexte socio-historique, une culture, une vision personnelle et critique, ses coups de coeur et ses coups de gueule.

Témoin ou acteur d'événements sociaux ou culturels, il sait les évoquer, discrètement ou au contraire avec un brin d'excentricité, en habillant aussi bien les stars que madame-tout-le-monde.

Jean-Paul Gaultier est d'ailleurs allé à Montréal au début de l'exposition et s'est montré très heureux qu'un musée s'intéresse à son travail et décide de le mettre en valeur.

Les visiteurs avaient le droit de prendre des photos, alors je ne m'en suis pas privée. En voici quelques-unes, sur cette page.

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01/10/2011

Fashionistas!

Pendant mon récent séjour à Montréal, j'ai assisté à deux événements-mode qui, bizarrement, correspondaient à deux de mes intérêts habituels: spectacle et exposition.

Le spectacle: un défilé de mode haute couture. C'est la première fois que j'assistais en personne à un événement de ce genre. C'est la conjointe de mon fils Cindy (qui a créé  sa propre entreprise de conception et confection de très beaux accessoires en feutre et cuir: C comme Ça), qui m'y a invitée et conduite.

Nous nous sommes donc rendues rue Rachel, helmer joseph,collection,défilé,montréalà l'église Saint-Jean-Baptiste (c'était aussi la première fois que j'entrais dans ce beau temple, un autre trésor de notre patrimoine), pour découvrir les créations du designer Helmer Joseph (son site n'est malheureusement pas du tout à jour. Pour en savoir un peu plus sur lui, vaut mieux aller lire ce compte rendu d'une entrevue donnée au Devoir il y a quelques années). Sensible aux causes sociales, à la misère et à la maladie, le designer a intitulé sa collection (printemps-été 2012) La Boîte de Pandore, en référence aux maux qui affectent les humains, souhaitant peut-être leur faire contrepoids en offrant la beauté de ses créations totalement libres.

helmer joseph,collection,défilé,montréal,jean-paul gaultier,mbamPour une meilleure idée de cette présentation, voir ces quelques articles parus dans les médias (tva, blogue Zola , Avec classe [il y a une erreur sur la date: c'était le mardi 20 septembre], Montreal In Style) de même que ma vidéo ci-dessus, et les photos sur cette page. Excellentes photos aussi dans la galerie-photos au bout de ce lien.

Pendant la demi-heure précédant le défilé, un organiste a animé de belle façon le grand Casavant, j'ai reconnu entre autres un thème des Parapluies de Cherbourg et la toccata de Charles-Marie Widor. D'ailleurs il a continué à jouer pendant tout le défilé, qui a duré une vingtaine de minutes.

Installée dans l'allée centrale, la passerelle allait de la table de communion jusqu'au centre de l'église. Elle se terminait par un escalier, au pied duquel se tenaient quelques photographes qui  mitraillaient les mannequins.helmer joseph,collection,défilé,montréal,jean-paul gaultier,mbam

De très belles jeunes filles, minces et bien faites, prenant l'air sérieux, indifférent et concentré caractéristique des mannequins, ont présenté des tenues très variées:  il y avait du sobre et de l'extravagant, des courbes et des lignes droites, des ensembles très habillés, d'autres moins, en général une seule couleur ou deux, beaucoup de noir et blanc, des détails tels plumes, boutons alignés, perles, noeuds, revers et drapés, un savant mélange de tissus et de matières.

Bref, beaucoup de style et de beauté, comme autant de toiles de maître où se combinent créativité, expérience, réflexion et maîtrise technique. Des vêtements que je ne pourrais pas porter sans doute, mais que je sais apprécier, sans être une experte dans le domaine.

Le public a applaudi la plupart des tenues et à la fin, tous les mannequins (six ou sept) sont venues ensemble et ont à leur tour applaudi le public, la collection, et Helmer Joseph lui-même.

Une belle expérience, j'ai adoré ça.

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(crédit photo: Bicom Communications)

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NB: L'exposition, c'est celle de Jean-Paul Gaultier au Musée des Beaux-Arts: j'en parle dans un prochain billet.

25/09/2011

Un chien dans la salle...

C'est la chose la plus étrange que j'ai vue dans une salle de concert. Cela se passait jeudi dernier à la salle Wilfrid-Pelletier, alors que j'étais déjà assise dans mon fauteuil avant la représentation des Noces de Figaro (mon compte rendu est ici).

chien,salle Wilfrid-Pelletier, Montréal
(photo: Jacques-B. Bouchard)

 

Trois dames s'avancent dans l'allée latérale: l'une d'elles tient le harnais d'un chien-guide (pour aveugles), un labrador noir assez massif, comme notre ami Bob sur la photo. Elles s'avancent jusqu'à la rangée G, devant moi, et font lever toutes les personnes assises pour se rendre quasiment au centre, où doivent se trouver leurs fauteuils. En se levant, les gens regardent, incrédules, le chien passer devant eux.

Problème: les trois dames (et le chien) constatent que d'autres dames occupent déjà les trois places qu'elles croient les leurs. Discussion (que je n'ai pas entendue), gesticulation, montrage de billets...

Résultat: les trois dames (et le chien) ne sont pas au bon endroit. Six jambes et quatre pattes repassent donc devant tout le monde, qui se lève à nouveau pour les laisser sortir de la rangée et aller vers l'arrière, je ne sais pas où, j'ai cessé de suivre leur périple.

Ma voisine me précise que le chien a assisté à la conférence de présentation avant l'opéra, et qu'il a été très sage. On ne l'a pas entendu non plus pendant la représentation: c'est un chien bien élevé, qui connaît son métier, un vrai professionnel.

Mais tout de même, c'était étrange...

 

Les toilettes: encore plus ratées

J'ai déjà parlé (ici) des toilettes de la salle Wilfrid-Pelletier, qui sont une véritable horreur.

Elles sont encore en rénovation. J'espère qu'elles seront améliorées. En attendant, c'est un cran plus loin dans l'horreur. Pendant les travaux, les hommes doivent aller d'un côté et les femmes de l'autre. Autrement dit, il y a moitié moins de cabine(t)s disponibles. Pour les dames, c'est un drame!

À l'entracte, la file de madames s'étendait jusqu'au centre du vestiaire. J'ai réalisé que je n'aurais jamais le temps de faire pipi avant la reprise du spectacle.

Je suis donc sortie de la salle pour aller dans le hall des pas perdus (maintenant appelé Espace culturel Georges-Émile-Lapalme) de la Place des Arts. Il y a des toilettes tout près de l'entrée de la Cinquième salle... C'est petit mais il n'y avait personne ou presque, ce fut très rapide.

Je me suis trouvée pas mal futée...

16/07/2011

Chat sympa

IMG_1822.jpgVoilà un chat bien sympathique que j'ai rencontré à Montréal il y a quelques mois.

J'aime l'idée d'une personne, probablement jeune, certainement douée pour le dessin, qui a pris le temps de réaliser ce croquis sur une bouche d'aération (ou quelque chose du genre je ne sais pas), quasi invisible de la rue (Saint-Urbain). 

J'ai rencontré Le chat tout à fait par hasard, alors que je cherchais un endroit tranquille pour téléphoner. C'est un secret que je partage avec vous.

Quelqu'un a écrit le mot "konos" en rouge, je ne sais pas ce que cela signifie, mais peu importe. Ce félin à la mine courroucée  n'est certainement pas du genre à s'en laisser imposer...

22/06/2011

Qin: empereur et fossoyeur des Chinois

empereur guerrier,chine,musée des beaux-arts,montréalPlus que quelques jours pour voir l'exposition L'empereur guerrier de Chine et son armée de terre cuite au Musée des beaux-arts de Montréal (jusqu'au 26 juin). Une formidable exposition qui donne à voir des pièces fabuleuses, soldats, chevaux, artéfacts, éléments de décor façonnés avec une extrême précision. Des objets en terre cuite que le Premier Empereur a fait fabriquer et placer dans un mausolée, immense complexe funéraire où il voulait reproduire sous terre le monde vivant qui l'entourait.empereur guerrier,chine,musée des beaux-arts,montréal

Il s'agit là d'une infime partie des 8000 soldats mis au jour par les archéologues dans la nécropole chinoise, où se trouvaient aussi des chevaux, des chars, et des milieux de vie reconstitués: jardins, parterres, rivières, animaux.

Ce monde figé dans la pierre pour l'éternité a déteint sur la Chine réelle et sur ceux qui l'habitent aujourd'hui. Comme le dit si bien Jack dans cette brillante analyse, l'empereur Qin Shi Huangdi marquait ainsi pour longtemps le destin de la Chine: secrète, fermée, communiquant difficilement avec les autres nations, dirigée par des tyrans pour lesquels le peuple est forclos: une Chine atteinte d'autisme, pourrait-on dire.

J'ai trouvé dans ce propos de Jack les raisons de mon ambivalence. C'est que j'étais tiraillée entre d'une part: mon admiration pour la beauté des pièces; mon plaisir de découvrir tout ce pan de l'histoire humaine que je connaissais bien peu; enchantée par les faits historiques que révèlent ces objets, qu'il s'agisse de poteries, de bijoux, ou de tuyaux d'égout de l'époque; renseignée encore davantage par l'audioguide et les cartels; impressionnée d'avoir sous les yeux ces témoins d'un monde lointain qui ont voyagé dans le temps et dans l'espace pour venir jusqu'à moi.

D'autre part: un léger malaise devant l'entreprise irrationnelle et mortifière d'un homme qui voulait peut-être défier le destin, qui a peut-être cru que cette nécropole le protégerait contre sa propre mort; malaise aussi à l'idée de tous ces ouvriers et artisans qui ont souffert et sont morts en travaillant à concrétiser le caprice fou de leur maître. Le nom de l'empereur Qin est parvenu jusqu'à nous, mais pas celui de ces humbles travailleurs...

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29/05/2011

Art, hasard, beaux-arts

J'ai visité il y a quelques jours la Biennale de Montréal, un événement organisé par le CIAC, responsable autrefois des Cent jours d'art contemporain, que j'ai beaucoup fréquentés également. J'aime ce genre de manifestation qui nous met en contact avec des propositions d'artistes de tous horizons, dans des lieux inhabituels, hors des grands musées.

montréal,biennale,art contemporainCette fois, l'exposition principale se tient (jusqu'au 31 mai) à l'ancienne école des Beaux-Arts, rue Saint-Urbain, un lieu que je n'avais bien entendu jamais visité (plaque de fondation sur la photo ci-dessus). Sur cinq étages, des portes, des couloirs, des escaliers nous conduisent vers d'innombrables pièces où nous attendent les oeuvres: peintures, photos, sculptures, installations, dessins, montages, vidéos. (Un autre volet de la Biennale est consacré à Guido Molinari, j'en reparle bientôt).

Étant donné la nature du bâtiment, il y a des racoins partout, des placards, des armoires qui abritent des éviers, des prises électriques, des objets à usage inconnu. De plus, certaines oeuvres numériques sont présentées dans le noir: il faut pousser un rideau pour entrer dans une pièce où on ne voit rien à prime abord. Donc, on se demande parfois si on peut avancer, ou si ce que l'on voit est une oeuvre ou un élément de l'ancien décor: c'est là un des grands plaisirs de la visite, que de parcourir ce labyrinthe qui dévoile ses trésors à chaque détour.

Une trentaine d'artistes québécois, canadiens, français, américains et autres ont travaillé sur le thème de cette annnée, la tentation du hasard, plus précisément formulé dans le poème Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, de Stéphane Mallarmé.

montréal,biennale,art contemporainAu mur: Ian Wallace, "Les pages répandues". Par terre: sculptures, installation "L'esprit de l'escalier" de David Armstrong.

Parmi les oeuvres qui m'ont particulièrement séduite (analyse plus complète de l'exposition ici dans Le Devoir): celle de  Sylvie Cotton, qui a réduit en confettis ses notes de cours et tous les documents qu'elle a consultés pendant ses études universitaires (plus de détails sur son travail ici). Avec cesmontréal,biennale,art contemporain confettis, elle a construit des oeuvres (on en voit une sur la photo de gauche), posées sur des socles ou par terre: la pièce devient chapelle, chacun des éléments un autel érigé à la connaissance et à ce qu'elle finit par devenir: poussière... J'ai aimé aussi le travail d'Ian Wallace: photos laminées où le coup de dés de Mallarmé est mis en évidence au milieu de papiers et documents divers, encadrées par un canevas travaillé à l'acrylique (on en voit quelques-unes au mur sur la photo ci-dessous, qui donne une bonne idée de l'exposition). Intiulé "Les pages répandues", l'ensemble paraît à prime abord simpliste, mais la netteté des images, qui saute littéralement aux yeux, incite à un examen plus montréal,biennale,art contemporainattentif qui permet de saisir toute la richesse de l'oeuvre: le hasard est dans le texte photographié, et non pas dans le travail, minutieux et élaboré, de l'artiste.

Intéressantes également les sculptures en bronze de l'artiste roumain Daniel Spoerri (un exemple ci-contre): créatures imaginaires à la fois étranges et comiques tenant de l'humain, de l'animal, de l'objet fabriqué, ces personnages improbables aux sexes biscornus amusent beaucoup les jeunes visiteurs.

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 J'ai beaucoup aimé aussi le travail de Lois Andison, Nadia MyreJean Dubois et  Werner Reiterer ("où Dieu habite", dans la fenêtre à gauche, c'est lui).

Quelques oeuvres m'ont laissée perplexe et, je l'avoue, dubitative quant à leur réel intérêt: les travaux sur les dés de Jean-Pierre Bertrand et de Gilles Barbier, les montages avec colis de Walead Beshty.

C'est normal, ça fait partie du jeu et n'enlève absolument rien (bien au contraire) au plaisir que j'ai pris à cette  visite fascinante.

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27/05/2011

Balançoires musicales

Je reviens tout juste d'un petit voyage à Montréal, fructueux et enrichissant par tout ce que j'y ai découvert, vu, entendu, dégusté, et par de belles rencontres. Pour le moment, une première découverte, les balançoires musicales que j'ai filmées en action sur la Promenade des artistes, dans le quartier des spectacles près de la Place des Arts. (En plus de ma vidéo, Youtube en propose d'autres prises au même endroit).

Trois sièges colorés suspendus à chacun de ces 23 modules offrent un charmant spectacle quand il fait beau et que jeunes et moins jeunes se prennent au jeu.

Les balançoires produisent des sons différents selon le nombre de personnes qui les utilisent, et selon la vitesse du mouvement. Une oeuvre d'architecture urbaine qui a pour thème la coopération.

Pour davantage d'explications, lisez le texte inscrit sur un cartel (ci-dessous, cliquez pour agrandir) posé au sol dans le même secteur.

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