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20/12/2011

Noël, Les Violons, Marie-Nicole...

Chaque année, j'assiste à un concert de Noël. Cette année, c'était spécial: il y avait bien le mot Noël dans le titre de plusieurs oeuvres, mais c'était, tout simplement, un vrai concert de vraie musique. Baroque. Donné par Les Violons du Roy et la contralto Marie-Nicole Lemieux, véritable joyau vocal et musical originaire de Dolbeau au Lac-Saint-Jean.

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(Marie-Nicole Lemieux et Les Violons du Roy. Photo Jeannot Lévesque, Le Quotidien)


L'église Notre-Dame-de-Grâce n'a pourtant rien d'un écrin. Mais Les Violons du Roy, dirigés par leur chef en résidence Éric Petkau, y ont accompli un véritable miracle: transformer l'acoustique habituellement ordinaire de ce vaisseau en un vecteur sonore absolument parfait. Concentré, passionné, attentif, chacun de ces 17 instrumentistes a fait merveille, de sorte que l'ensemble sonnait de façon sublime: avec cette sonorité ronde et pure qui caractérise les Violons depuis longtemps, ces nuances subtiles, cette audible clarté de la moindre note. En fermant les yeux (ce que je pouvais faire d'ailleurs puisque, placée à l'arrière, je voyais à peine les musiciens), je me serais crue au Palais Montcalm, la belle résidence des Violons à Québec.

Je crois que tout part d'un tempo impeccable, longtemps travaillé afin qu'il soit respecté dans les moindres entrées, sorties, tenues de note. C'est un aspect auquel bien des ensembles et orchestres sont moins attentifs. Ça c'est la base. Ensuite, il y a le soin apporté à chaque détail, et à l'ensemble, pour un résultat admirable.

De sa voix riche et profonde*, Marie-Nicole Lemieux a chanté Bach: des extraits de cantates et d'oratorios de la période de Noël. Le plus extraordinaire: Schlafe, mein Liebster, genieße der Ruh' (Dors, mon bien-aimé, jouis de ton repos), qu'elle maîtrise et illumine avec son talent, son expérience, sa ferveur, sa joie manifeste de chanter.

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À la maison, chaque année depuis des lustres pendant la période des Fêtes, nous écoutons un disque qui regroupe des concerti grossi de Corelli, Torelli, Locatelli, et celui de Manfredini, Pastorale per il Santissimo Natale, qui était au programme hier. Sur disque, c'est déjà très beau, mais en direct, par les Violons du Roy, c'était vraiment extraordinaire, je le redécouvrais en quelque sorte. (Cliquez l'image ci-dessus pour l'entendre par un autre ensemble).

Il y a eu aussi des oeuvres de Haendel et de Molter. Et le merveilleux "À la Pastorelle" de Telemann, qui a ouvert la deuxième partie, fut un des meilleurs parmi les excellents moments de ce concert.

Marie-Nicole Lemieux a aussi chanté Sainte nuit et Ah! quel grand mystère, offrant en rappel Le Sommeil de l'enfant Jésus, qu'elle a dédié aux gens de l'UQAC qui lui ont remis en avril dernier un doctorat honoris causa (plusieurs étaient présents dans la salle). Il fallait bien chanter Noël, elle l'a fort bien fait, mais le meilleur du concert était déjà passé.

Notes:

- Ce concert affiche complet pour ce soir (mardi) à Dolbeau-Mistassini.
- Il a été donné au Palais Montcalm le vendredi 17 décembre.
- À la radio, il sera diffusé sur Espace musique, le mercredi 21 décembre à 20 h.

Dans les médias:

- Le Quotidien: critique par Anne-Marie Gravel
- Le Soleil: entrevue préalable (pour Québec) avec Richard Boisvert
- Complément à l'interview

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* Mais que sa voix s'apaise ou gronde,/ Elle est toujours riche et profonde./ C'est là son charme et son secret.  (Charles Baudelaire, Le Chat, dans Les Fleurs du mal).

07/12/2011

Quand la caisse était (vraiment) populaire

Dans le hall de La Pulperie, présentation (peut-être encore en cours, je n'ai trouvé aucune information là-dessus) d'une petite exposition destinée à évoquer les 100 ans de la Caisse populaire Desjardins de Chicoutimi.

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Parmi les documents exposés, ce bilan des opérations de la caisse pour les années 1915 et 1916.

- Profits en 1915: 312.79$

- Profits en 1916, 351.98$.

Mais attention, ce n'est pas un profit net. Il faut en soustraire les dépenses, les intérêts et dividendes à verser, de sorte qu'on arrive à un merveilleux 4.26$ de profit en 1915, et un extraordinaire 64.60$ en 1916: le profit net a augmenté de 1400% d'une année à l'autre!

J'ai transcrit les chiffres pour les rendre plus lisibles (cliquez pour agrandir):

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Il y avait aussi une liste des dividendes versés aux actionnaires en 1915 et 1916:

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Arthur Bilodeau a reçu deux fois 0.75$, et Willie Dufour, 0.15$.

Les temps ont changé. Aujourd'hui, les Caisses Desjardins (il n'y a plus le mot "populaire" dans l'appellation officielle de plusieurs succursales, notamment celle de Chicoutimi), brassent des millions, pensent au profit, font des affaires avec de grosses firmes, et traitent les particuliers comme des empêcheurs de tourner en rond.

Comment? Par exemple en fermant sauvagement au nez des clients un guichet automatique, très fréquenté et pourtant décrété non rentable, comme l'a fait récemment à Place du Royaume cette même Caisse Desjardins de Chicoutimi: belle façon de célébrer son centième anniversaire!

15/09/2011

King et junior

Ce midi, je me suis payé une petite folie. Je suis allée manger ...au Burger King du boulevard Talobot.

Ça faisait une éternité que je n'y avais pas mis les pied. J'y allais souvent quand je travaillais à la Maison de la Presse, située juste en face.

burgerking,chicoutimi,publicité,ketchupMon menu d'autrefois m'est revenu à la mémoire:

"trio whopper junior avec fromage sans ketchup".

L'employée qui me servait m'a certifié qu'il n'y avait pas de ketchup dans ce sandwich (tiens, les choses ont changé, me suis-je dit), elle n'a donc pas cru bon d'inscrire cette précision en passant ma commande.

Résultat: j'ai eu du ketchup! Je ne sais pas pourquoi je déteste autant le ketchup (je n'ai rien contre la moutarde ou la mayonnaise), mais disons que cela a un peu gâté la sauce. J'en ai enlevé autant que j'ai pu.

Je demandais aussi "sans oignon" et je m'en suis souvenue... un peu trop tard: j'en avais croqué un morceau et je pue de la gueule: n'approchez pas!!!

Je n'ai pas oublié de demander le supplément de mayo pour les frites, ainsi qu'un couteau et une fourchette de plastique. Ils me sont indispensables, car j'enlève la tranche de pain du dessus, superflue selon moi, après quoi je ne peux plus prendre le sandwich dans mes mains.

Comme je le faisais autrefois, j'ai mangé en parcourant le Journal de Québec, une publication que je lis très rarement.

Ce qui m'a le plus frappée, c'est que les avis de décès occupaient quinze pages (je les ai comptées)!

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Vous l'aurez deviné, mon whopper junior ressemblait à celui de droite sur la photo, pas à celui de gauche!

25/07/2011

Un Labiche gonflé aux 100 Masques

Fidèle à sa tradition, le Théâtre 100 Masques nous a servi sur un plateau grinçant une comédie classique montée comme une mayonnaise et gonflée à l'hélium de la caricature et du vaudeville.

Après Aristophane, Molière, Sacha Guitry, le metteur en scène Dario Larouche et son équipe avaient cet été jeté leur dévolu sur  Eugène Labiche, avec L'Affaire de la rue Lourcine (la dernière représentation a eu lieu ce dimanche).

rue Lourcine,100 Masques, Dario Larouche, LabicheLa scène ridiculement petite de la salle Murcock (Chicoutimi) avait peine à contenir les comédiens, pour la plupart démesurément rembourrés et grimés. Avec un admirable abandon, ceux-ci ont su répondre aux exigences du texte et du metteur en scène pour incarner des personnages de cette farce loufoque et burlesque, qui n'ont que haine, agressivité, mots durs envers leur semblables.

Le sujet: deux compères se croient les auteurs d'un assassinat, qu'ils auraient commis pendant une nuit de beuverie dont ils ont tout oublié.

Avoir de l'argent, satisfaire leurs besoins primaires, cacher leurs incartades, voilà tout ce qui préoccupe ces êtres cupides et hypocrites qui ont pour seule fonction... de faire fonctionner la pièce. Même le jeune enfant que l'on va baptiser n'attendrit personne: tous le désignent du doux nom de bâtard.

Les comédiens et comédiennes, donc, Sébastien Bouchard, Louison Renaud, Patrick Simard, Érika Brisson, et Mélanie Potvin multiplient les grimaces, les assauts verbaux, les gros mots, les sacres (québécois) et les chansons (québécoises): c'est grinçant, burlesque, osé, drôle même si on rit parfois un peu jaune.l'affaire de la rue lourcine,100 masques,dario larouche,eugène labiche,chicoutimi

La mise en scène, comme c'est le cas pour toute comédie, repose sur un parfait synchronisme de plusieurs éléments, et c'est en général assez réussi. La ponctuation musicale rythme efficacement et comiquement le tout. Un bel effet est notamment créé par ces quelques notes de musique qui soulignent les réactions (de peur et d'incrédulité) des deux hommes à la lecture d'un fait divers où ils croient avoir joué un rôle.

La tradition du panégyrique (des donateurs) est au rendez-vous: présenté par une seule comédienne, cette fois avant l'entrée en salle, le texte (bien plus comique que celui de Labiche) évoque les traditions du théâtre en y intégrant les noms de plus d'une centaine de donateurs et commanditaires.

Dario Larouche tient sur son blogue une chronique de son travail pour chaque production qu'il monte, et c'est passionnant à lire (surtout après avoir vu le résultat final!), car il est rare que l'on ait accès au point de vue du metteur en scène. Dans un de ses billets récents, il évoque  son insatisfaction quant à cette production (et aux autres qu'il a mises en scène). Outre de souligner que l'insatisfaction est un moteur important de la création artistique, on peut dire que les productions des 100 Masques, incluant L'Affaire de la rue Lourcine, demeurent des merveilles d'ingéniosité et de travail théâtral en profondeur, qui arrivent au spectateur malgré le peu de temps (de répétition) et de moyens (financiers) dont dispose la troupe.

Par ailleurs si la pièce n'a pas le mordant de L'Assemblée des femmes ou du Médecin malgré lui (précédemment présentées par  les 100 Masques) c'est peut-être que la critique sociale en est quasi absente.

Et ça, c'est la faute de Labiche... pas de Larouche!

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Il en a été question ici:

Critique élogieuse dans Le Quotidien (reproduite sur le blogue de DL)

Très bon billet de Jack sur un aspect particulier de la pièce

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23/07/2011

Rouler sous la pluie... ou presque

chicoutimi,piste cyclable,vélo,marinaPartie à vélo ce matin. Beau soleil, air un peu humide. Ça descendait vite sur la jolie piste cyclable vers Chicoutimi.

Et il y avait du monde! Dans les deux sens. Une vraie autoroute. J'ai  même vu deux excités qui se croyaient au Tour de France, roulant à tombeau ouvert et effrayant les autres cyclistes au moyen d'un klaxon.
Il y avait de gros nuages noirs sur la zone portuaire à Chicoutimi, mais ils sont passés, le soleil est revenu. À la Marina, le Cassiopée IV larguait les amarres, je l'ai suivi de loin (photos) en roulant vers Rivière-du-Moulin.
Puis j'ai regardé derrière moi et vu que le temps se gâtait, un grain sérieux s'amenait de l'Ouest à toute vitesse. Je savais que je n'avais pas le temps de rentrer à vélo, et qu'il pleuvrait pendant au moins deux heures.
Alors j'ai appelé mon chevalier servant, un homme galant comme il ne s'en fait plus. Il a enfourché sa puissante monture (de race VUS) pour venir me chercher. Il est arrivé juste avant que les éléments se déchaînent...

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31/01/2011

Quatuor Alcan: création mondiale

Événement notable et moments exceptionnels mardi dernier (25 janvier) à l'église Notre-Dame de-Grâce de Chicoutimi: la présentation d'une oeuvre musicale en première mondiale. Gracieuseté du Quatuor Alcan qui avait mis au programme de son concert un quatuor du compositeur Airat Ichmouratov, jamais joué en public auparavant.

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(photo Laetitia Deconinck, Le Soleil)

Celui-ci, Québécois d'adoption né en Russie, est venu présenter au public sa nouvelle oeuvre, le Quatuor à cordes numéro 3. Il a expliqué l'avoir écrite alors que sa femme était malade, ce qui explique, disait-il, l'émotion qui s'en dégage. Il a dit aussi que c'est l'oeuvre qui le représente le mieux: on pouvait déduire de ses propos qu'il estime s'être détaché de quelques  influences ayant jusque-là marqué son travail de compositeur, celles de Tchaïkovsky et de Chostakovitch notamment.

Mon opinion de non-spécialiste: sa musique est à la fois belle, accessible et complexe, de style plutôt classique (par opposition à moderne), imprégnée de ce qu'on peut appeler l'âme slave (comme par exemple chez Borodine, Dvorak, Bartok, Smetana). Elle est parsemée de références à la musique traditionnelle et folklorique de ces contrées. On n'y trouve ni les dissonances, ni les audaces extrêmes, ni les manipulations spéciales d'instruments régulièrement demandées par les compositeurs d'aujourd'hui.

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Avec leur fougue et leur engagement habituels, David Ellis, Luc Beauchemin, Nathalie Camus et Laura Andriani ont mis en valeur les qualités et le dynamisme de cette musique, et nous en ont livré un petit bout en rappel.

L'interprétation et le concert se sont terminés par quelques effusions de bon aloi entre le compositeur et les membres du Quatuor Alcan, auxquels il a dédié cette oeuvre.

Quelques notes

- Au programme du concert également, des quatuors de Mendelssohn (op. 12) et de Beethoven (no 9, opus 59, no 3): magnifiques, les oeuvres autant que les interprètes. Le Beethoven se termine par un allegro dans le style vol du bourdon ou mouvement perpétuel pas piqué des vers.

- Même si la création d'une oeuvre musicale est un événement assez rare de nos jours, ce n'est pas la première fois que le Quatuor Alcan en offrait une. Je me souviens d'un concert où les musiciens avaient joué une pièce (très courte) de la compositrice Isabelle Panneton. Preuve que ces musiciens sont non seulement excellents, mais qu'ils participent activement à la vie et à la création musicales d'aujourd'hui.

- Le lendemain de ce concert, le compositeur Airat Ichmouratov dirigeait au Palais Montcalm l'Orchestre symphonique de Québec (dont il est chef assistant en résidence), dans un programme de musique du monde où figurait la création d'une autre de ses oeuvres.

- Le Quatuor Alcan effectuera en février prochain une tournée de concerts en Colombie Britannique avec le programme qu'il a joué mardi à Chicoutimi. Je ne sais pas si le compositeur sera du voyage.

- Un mot enfin sur l'église Notre-Dame de Grâce comme salle de concert. Totalement inadaptée. Exception faite du son, qui n'est pas si mal, tout le reste est affreux...

 

17/01/2011

La galaxie Quidam

quidamRoueSoleil.jpgL'homme dans la roue (photo Patrice Laroche, Le Soleil)

 

Quidam à Chicoutimi: je n'allais pas manquer ça. J'ai vu ce spectacle du Cirque du Soleil l'année de sa création, en 1996 à Québec. Voici mon billet:

 

96QuidamBillet.jpgJ'y donc allée samedi, avec mon âme d'enfant: nous avons beaucoup aimé. Comme toujours au Cirque du Soleil, il faut entrer dans le jeu, écouter, regarder, s'abandonner totalement.

afficheQuidam.jpgLes numéros lents, zen ou dramatiques (contorsion aérienne avec soie, équilibre sur canne, équilibre à deux) alternent avec les numéros dynamiques à couper le souffle (cordes lisses, cordes volantes, cordes à sauter, diabolo). Ceux que j'ai nommés sont les meilleurs à mon avis, mais ils sont tous bons, chacun a son charme particulier.

Une mise en scène théâtrale enveloppe le tout d'une atmosphère étrange, intemporelle. Musiciens, danseurs, comédiens, acrobates. Visages souriants ou graves, corps ramassés, étirés, tordus, tenant, soutenant, lançant d'autres corps, se déplaçant au sol ou voltigeant dans les airs. Images, chorégraphies, mini-scènes de théâtre, brèves apparitions de personnages énigmatiques. Magie, mystère, humanité, beauté. Conduite par l'homme sans tête à l'imperméable et au parapluie, la troupe nous emmène en voyage, en apesanteur, hors du temps et de l'espace.

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Quelques notes (plus prosaïques) sur la représentation au centre Georges-Vézina, le samedi 15 janvier 2011 à 16 heures:

- La participation du public (spectateurs choisis au hasard) pour deux numéros: le premier, avec une jeune femme que tente de séduire un clown, a été un succès. Le suivant, tournage d'une scène de cinéma avec quatre spectateurs, fut un peu laborieux et s'est étiré en longueur, car le clown-cinéaste peinait à faire comprendre ses ordres à sa troupe improvisée.

quidamDiabolo.jpg- J'étais assise dans les gradins à l'arrière, et non au parterre comme les deux années précédentes (pour Saltimbanco et Alegria): j'avais une bien meilleure vue d'ensemble, et je sentais bien l'ambiance, l'émerveillement des gens autour de moi.

- En revanche, c'est incroyable comme on est tassé dans ces sièges d'aréna. De vraies sardines, surtout l'hiver avec les manteaux, les foulards, les chapeaux, qu'il faut enlever car il fait très chaud. Je devais retenir à deux mains mon manteau, posé sur mes genoux, pour éviter qu'il touche la tête du spectateur assis devant moi.

- C'était écrit sur le billet et affiché à l'entrée qu'il est interdit d'apporter des appareils photo et caméras vidéo dans la salle sous peine d'expulsion. Mais avant le début du spectacle, tout le monde consulte son iPod ou son téléphone cellulaire: il est très facile de prendre des photos (de piètre qualité cependant) avec ces appareils...

 

quidammeCOuple.jpg

- Pendant les deux semaines précédant le spectacle, rien, autour du centre Georges-Vézina, n'évoquait la présence du Cirque du Soleil à Chicoutimi. Il me semble que cela aurait été la moindre des choses.

- Aucune affiche, aucune banderole, même pas un message (en tout cas je n'en ai pas vu) sur le tableau électronique placé devant l'édifice. Quand je suis allée acheter mon billet au guichet, deux jours avant la représentation, seule une petite affiche dans une porte vitrée annonçait le spectacle. Tout le reste, affiches, publicités, flèches indicatrices, ne parlait que des Saguenéens (junior majeur).

D'ailleurs, les trois autres personnes qui se sont présentées au guichet pendant que j'y étais voulaient des billets pour un match des Sags. Comme si le cirque dérangeait tout ce beau monde. Bizarre....

27/09/2010

Gagnon Frères: indispensables toilettes

gagnonFre1.jpgTout le monde qui s'est promené sur la rue Racine (à Chicoutimi) au cours des dernières décennies a forcément fréquenté, souvent ou à l'occasion, les toilettes du magasin Gagnon Frères.  Quand on était aux prises avec une envie pressante, il n'y avait qu'un seul endroit où aller: le sous-sol de Gagnon Frères.
Gagnon Frères a quitté cet édifice, mais les toilettes sont restées.
Encore récemment, j'y suis allée faire un petit... tour. Et cette fois, j'avais mon appareil photo. Elles font un peu dur, surtout le plafond, comme vous pouvez le constater, sur les photos ci-dessous,

gagnonFre2.jpg

 

gagnonFre4.jpg

mais peu importe: comme il n'y a toujours pas de toilettes publiques sur toute la rue Racine, elles répondent encore à un besoin. Merci aux fondateurs, Jos et Louis Gagnon (petit historique bien incomplet sur cette vidéo) d'avoir aménagé l'édifice en pensant au citoyen (et surtout à la citoyenne) d'abord.
Ce même jour, j'ai aussi photographié la belle façade d'une autre institution du temps, Lessard et Frère, située juste en face. Même un peu défigurée par Planète Rock,  elle a tout de même encore fière allure, je trouve.

 

gagnonFre6.jpg

 

 

08/07/2010

Star lyrique

MarcHervieux.jpgLa cathédrale de Chicoutimi était bondée mardi pour le concert gratuit donné par le ténor Marc Hervieux (photo) et l'organiste Régis Rousseau. 2000 personnes, peut-être 2500.

Impossible de stationner aux abords du temple. J'ai dû aller sur la rue Jacques-Cartier. Une dame assise sur son balcon m'a demandé ce qui se passait en voyant tous ces gens converger vers la cathédrale. Quand je lui ai dit que c'était un concert de Marc Hervieux, elle a vivement réagi et a dit regretter de ne pouvoir s'y rendre... parce qu'elle venait de se laver la tête!
Ravi d'accueillir tous ces paroissiens d'un soir, le curé Gaétan Thibeault a voulu leur faire plaisir en citant quelques vers de Musset et de Lamartine, notamment ceux-ci:

Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.



Il a comparé Marc Hervieux au pélican qui va nourrir ses enfants affamés! Il savait sans doute, Monsieur le curé, que plus loin dans le poème, le grand oiseau, après avoir chassé en vain, s'arrache le coeur et l'offre en pâture à ses fils. C'est la métaphore de Musset, qui compare l'oiseau au poète (ou à tout créateur),  celui-ci devant puiser en lui-même ce qu'il donne au public affamé et sacrifier finalement sa vie à son art. N'a-t-il pas écrit aussi:

Ah ! frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie

(Dans la bibliothèque de mes parents, il y avait entre autres les poésies complètes d'Alfred de Musset, collection la Pléiade. À la suggestion de mon père, j'ai appris par coeur Le Pélican,  de même que Pâle étoile du soir: nous nous amusons encore parfois à les réciter...)

(Si cela vous intéresse, vous trouverez au bout de ce lien le texte complet du poème, incluant les vers qui précèdent et suivent l'épisode du pélican (et qui l'explicitent), plus une analyse du texte conçue pour les candidats au bac français).

Je ne sais pas si Marc Hervieux voit les choses comme ça, mais il puise lui-même dans sa vaste poitrine (et bien sûr dans sa tête, son coeur et son expérience) ce qu'il faut pour remplir tout l'espace sonore de la cathédrale.
J'aime bien pour ma part les exploits de volume chez les chanteurs lyriques, à condition qu'ils n'effacent pas tout le reste (justesse, émotion, diction) et c'est un peu le problème de Marc Hervieux  dans les fortissimi pucciniens: préoccupé de l'exploit, qui j'en conviens est très difficile à réaliser, il néglige parfois les autres aspects du chant. Et le bon peuple applaudit et le traite en rock star...

Je suis ambivalente à l'égard de Marc Hervieux: il a beaucoup de qualités, vocales et dramatiques, mais je trouve qu'il en fait trop et qu'il ne réussit pas tout. En général, il m'énerve...

Son Ave Maria (celui de Schubert), plus retenu, était impeccable. Et il avait un beau programme: surtout des airs sacrés, un peu d'opéra, Maria (du West Side Story de Leonard Bernstein, complètement raté à mon avis).
Excellent choix pour le dernier air: Le Vaisseau d'or, ce merveilleux poème d'Émile Nelligan mis en musique par André Gagnon (pour le drame musical Nelligan).

J'étais assise au premier jubé (où il ne faisait pas trop chaud), donc sous les pieds des artistes (que l'on voyait sur écran pendant la première partie, la plus consistante, qui se passait au deuxième jubé). D'où une certaine distorsion du son qui m'empêche d'évaluer avec justesse certains aspects de la prestation.
Les deux musiciens sont descendus dans le choeur pour la deuxième partie, après un entracte écourté à cause de la chaleur.

Bref, un succès monstre, certes la plus grande foule jamais réunie pour un concert à la cathédrale...

(Dans la prochaine note, je vous parle de la belle prestation de l'organiste Régis Rousseau).

08/05/2010

L'auditorium Dufour il y a 20 ans

En tentant de ranger mes vieux papiers (je dis bien tentant car c'est pénible et fastidieux, je ne sais pas si je vais en venir à bout) je retrouve d'anciens programmes de l'auditorium Dufour, au temps où il y avait une salle, gérée par la Coopérative de Développement culturel. Par exemple celui de l'automne 91, que je vous livre en quatre images et un .pdf

91Dufour1.jpg

91Dufour2.jpg

91Dufour3.jpg

91Dufour4.jpg

vignetteProg.jpg

 

(Pour télécharger l'ensemble du document en format .pdf, cliquez sur cette petite vignette)

 

 

Ce qui m'apparaît extraordinaire à la lecture de ce programme d'il y a 20 ans, c'est que la plupart des artistes, chanteurs, musiciens, comédiens et même auteurs dramatiques sont encore actifs aujourd'hui sur la scène culturelle. Entre autres Michel Tremblay, Michel Barrette, Jean-Marc Parent, Luc de Larochellière, le Quatuor Alcan (Nathalie Camus et David Ellis en sont membres depuis la fondation, en 1989), le chef Jacques Clément et les solistes invités cette année-là par l'Orchestre symphonique régional: le pianiste Anton Kuerti et le baryton Jean-François Lapointe.

Certains ont ralenti un peu leurs activités, comme Claude Dubois et Pierre Légaré. La comédie musicale Pied de Poule a été revisitée par Serge Denoncourt en 2003, et ses interprètes chantent encore, pour la plupart.

Je ne sais pas ce que sont devenus Marc Drouin, Geneviève Paris, Claudine Côté...

Quant à Réjean Ducharme, il me semble voir entendu dire qu'il avait volontairement renoncé à écrire.

À ma connaissance, aucun de ces artistes n'est mort...

Vive la culture!