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10/10/2012

Incohérences symphoniques

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À Montréal, en septembre dernier: un concert de l'OSM à la Maison symphonique, que mon conjoint n'avait pas encore vue (moi oui, j'en ai parlé ici). Le programme (Debussy, Ravel, Britten) n'était pas tout à fait dans nos cordes habituelles, mais enfin, nous avons décidé d'y aller.

Pour l'achat des billets, nous nous présentons au guichet de la Place des arts, comme nous l'avons toujours fait. L'employée nous explique qu'il y a peu de billets disponibles, car l'OSM ne leur alloue que 5% (ou 15% je ne me souviens plus) des sièges par événement, et vend lui-même le reste. Donc si on veut autre chose que ce qui est offert là, et qui nous semble bien peu intéressant, il faut se rendre aux bureaux de l'orchestre, au 260 Maisonneuve, dit-elle en omettant de préciser que cette adresse est simplement une autre entrée de la Place des Arts.

Ce dont nous nous rendons compte après avoir fait quelques pas sur Maisonneuve... dans la mauvaise direction.

Une porte dérobée bien peu visible, un gardien de sécurité, un ascenseur, et nous voici à la billetterie de l'OSM. Un petit bureau, ordinaire et exigu. Une employée nous accueille, fort gentiment d'ailleurs. Sur une feuille de papier, elle pointe avec un stylo les places disponibles, parmi lesquelles nous devons choisir. Elle nous quitte pour aller à son poste et imprimer les billets, après quoi elle revient au comptoir d'accueil pour nous faire compléter la transaction bancaire. (Le prix vous intéresse? 235.12$ pour deux billlets à la rangée J).

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Système préhistorique, locaux peu accessibles et vraiment pas faits pour le grand public. (Nous avons failli renoncer à acheter des billets pendant que nous cherchions l'entrée. Je me demande combien de ventes perd l'OSM avec cette façon de faire).

D'autant plus ridicule que ces bureaux ne sont pas dans la Maison symphonique, mais dans la Place des Arts voisine. D'ailleurs, si vous allez au bout des liens, la Maison symphonique est intégrée au site de la Place des Arts. Par ailleurs, sur le site de l'OSM il n'est nulle part indiqué (du moins je n'ai rien trouvé à ce sujet) où à Montréal on peut acheter des billets pour les concerts.

18/09/2012

Rivière en deux temps

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Je n'ai pas beaucoup d'inspiration pour écrire, ces jours-ci. En revanche, les photos s'accumulent dans mon ordi.

Une image vaut mille mots, dit-on. Et combien valent deux, trois images? Le double, le triple?

Voici donc quelques-unes de ces images, soit deux vues très différentes de la rivière aux Sables. Ci-dessus, toute calme, près de la rue du Vieux Pont .

Et là, tumultueuse et bouillonnante, en rapides dans le secteur de Cepal. On y tient d'ailleurs régulièrement des compétitions de kayak en eau vive.

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Pour terminer, je reviens à la partie calme, avec ce chardon que j'ai pris en gros plan, suivi d'un très court, très beau et très mélancolique poème de Verlaine:

 

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L'ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.

Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées
Tes espérances noyées !

 

18/08/2012

Les vertiges de Madame

Voici une autre femme qui parle, celle-là d'un unique sujet.

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Au cours du voyage en Grèce, nous participons à une excursion en autobus au Cap Sounion, à partir d'Athènes. Nous rencontrons un groupe différent de ceux que nous avons vus jusque-là. Des Québécois et des Français. Au premier arrêt, mon mari et moi nous approchons de quelques personnes parmi lesquelles nous avons cru reconnaître des enseignants, avec qui nous pourrions peut-être converser. Parmi eux, une femme, dont nous ne saurons jamais le nom.

Mais nous allons vite savoir en revanche qu'elle souffre du vertige des transports. C'est la première chose (et la seule!) qu'elle nous dit. Donc il faut qu'elle soit placée dans la première rangée quand elle voyage en autocar, sinon elle a mal au coeur et elle peut vomir. Et cela ne doit pas durer plus d'une demi-heure. Elle nous raconte toutes les occasions où des gens l'ont empêchée de s'asseoir à l'avant. Et tous les vertiges dont elle a souffert lors d'autres voyages. On se demande vraiment pourquoi elle s'obstine à voyager.
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Tout à coup, les vertiges de cette femme deviennent le sujet de l'heure, le centre d'attraction de toute l'excursion. Le magnifique temple de Poséidon, que nous allons visiter? Aucun intérêt, comparé aux vertiges de Madame! (Qui pourtant ne l'affectent pas quand elle se tient sur cette vertigineuse falaise battue par les vents...)

Avec ces autres voyageurs, nous pourrions parler de mille choses intéressantes. Quelques-uns d'entre nous s'y essaient d'ailleurs. Mais à tout moment, Madame ramène ses vertiges sur le tapis. Et son mari semble l'encourager à en parler, et nous encourager à l'écouter. Peut-être veut-il, plus ou moins consciemment, nous donner une petite idée du supplice que c'est de vivre avec une telle personne...

Je ne la connais pas et je me fous de ses vertiges. Mais comme sa voix forte et sa stature imposante lui permettent d'attirer l'attention et de monopoliser la conversation, je dois faire semblant de m'y intéresser, bien malgré moi.
Et ça finit par déteindre sur mes pensées...

Nous retrouvons en effet notre dame aux vertiges le lendemain, dans le car qui nous conduit à l'aéroport. J'évite de lui parler, mais je me prends à vérifier si elle a réussi à s'asseoir à l'avant. Et, comme le trajet est plus long que prévu pour diverses raisons, à me demander si elle va tenir le coup!


16/07/2012

La femme qui parle

femme bavarde, voyage, autobusComme vous le savez peut-être, je suis une adepte des transports en commun. J'aime prendre le bus et le métro dans toutes les villes où je vais. Et pour me rendre à Québec ou à Montréal, rien ne vaut l'autocar, qui me permet de bonifier mon trajet. Conduire mon auto pendant des heures, garder les yeux fixés sur des choses insignifiantes comme la route et les autres voitures, c'est une perte de temps, c'est contre-productif. Tandis que dans le bus, je peux lire, dormir un peu, naviguer sur Internet, déguster mon petit goûter.

C'est aussi l'occasion d'observer et de côtoyer toutes sortes de gens parmi lesquels, parfois, de drôles de numéros.

Un matin, j'attends justement l'autobus Intercar au terminus. Je ne vous dis pas lequel (histoire de ne blesser personne) mais vous pouvez devinerfemme bavarde, voyage, autobus.

Je prends place à une petite table où se trouve déja une femme qui semble avoir mon âge. On se regarde, elle me demande où je vais... À Montréal, réponds-je, et je lui pose la même question.

Sa réponse est un fleuve...

Elle se rend à Québec, puis ira chez son fils, qui a été victime d'une inondation.  Elle doit aller l'aider, s'occuper des enfants. Il le lui a demandé, dit-elle, reprenant les mots exacts et imitant la voix du fils. La veille, elle a assisté à un concert auquel participait un de ses petits-fils. Non seulement elle raconte, mais joue les personnages, en changeant de vofemme bavarde, voyage, autobusix: son mari, son fils, sa belle-fille, son petit-fils disant par exemple: "Mamie, il faut absolument que tu viennes me voir."

Au bout de dix minutes, pendant que mon mari est allé acheter les journaux et faire un tour dehors, je connais toute son histoire, toute sa famille (portrait vocal inclus), toutes ses activités...

Je n'ai pas dit un mot... et je n'en peux plus!!!! Difficile à écouter. Elle parle sans arrêt...  Je me demande ce que ses proches pensent de cette extraordinaire logorrhée. Et j'ai hâte que mon mari revienne!

Je ne sais pas qui a dû subir son incessant discours dans l'autobus. Moi, si j'avais dû écouter ça jusqu'à Québec, je serais morte.

11/07/2012

Voyager dans la gare

J'ai déjà déploré (ici)la difficulté d'accéder au métro Berri-UQAM quand on arrive à Montréal par autocar en provenance du Saguenay ou d'une autre région. À cause des escaliers qu'il faut descendre à pied, avec sacs, valises et autres bagages.

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Depuis, un nouveau terminus a été construit. La Gare d'autocars de Montréal est pour l'instant le seul élément rescapé du fiasco de l'Îlot Voyageur, un gaspillage éhonté de fonds publics causé par l'incurie et l'incompétence des précédents gestionnaires (des membres du CA de l'UQAM).
Le nouvel édifice est plus beau (photo ci-dessus), plus clair et plus pratique que l'ancien, c'est certain. Les toilettes, en particulier, sont maintenant plus accueillantes pour les dames qui veulent se rafraîchir et zigonner dans leurs bagages. Mais il est aussi froid, chic et cher. Adieu grilled cheese et sandwich bacon-tomate-laitue-mayonnaise. Bonjour salades, sushis, latte géants et jus santé à 4$. Et le "dépanneur", géré par des anglophones, refuse systématiquement de vendre le Devoir! En prime, un site internet pourri.

L'entrée principale de la nouvelle gare est au 1717 rue Berri (près d'Ontario, là où se trouve l'icône orange sur le plan), mais l'accès au métro (indiqué sur le plan) est toujours dans l'ancien bâtiment, angle Maisonneuve et Berri.

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De sorte que maintenant, pour aller prendre le métro, c'est encore plus compliqué qu'avant!

En suivant les indications pour se rendre à la station Berri-UQAM, on se retrouve dans un dédale de couloirs, d'escaliers à monter et à descendre, de portes à ouvrir, de passages interdits et de virages à droite et à gauche. Tout cela à pied, sans un seul escalier ou tapis roulant, en trimballant les valises, quand ce n'est pas une poussette avec un bébé dedans!

Au bout de cette course à obstacles, on arrive dans l'ancien terminus, maintenant sombre et désert.  Un vaste espace à l'abandon, partiellement démoli, où de grandes bâches n'arrivent pas à cacher les murs percés de trous béants.

Et là, on se retrouve en haut du même fichu escalier... qu'il faut encore descendre à pied pour accéder au métro.
C'est assez horrible

 

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(Derrière la façade, le chantier... de l'Îlot Voyageur)


Il vaut mieux, du moins s'il fait beau et que notre valise est à roulettes, passer carrément par l'extérieur (c'est ce que j'ai fait la dernière fois). Une distance d'environ 500 mètres à parcourir sur le trottoir. C'est plus rapide, toujours tout droit, pas d'escaliers. Seulement des chauffeurs de taxi qui vous regardent, pleins d'espoir...

25/06/2012

Toujours plus haut...

Les malheurs s'abattent sur l'Espagne par les temps qui courent. Non seulement le pays est-il aux prises avec une grave crise économique, mais l'UNESCO menace de retirer à Séville son inscription au Patrimoine mondial de l'humanité.

Au motif qu'une tour à bureaux actuellement en construction menace l'intégrité visuelle de la Giralda, l'ancien minaret de la Grande Mosquée devenu aujourd'hui le clocher de la cathédrale.

La tour Cajasol, conçue par l'architecte argentin César Pelli, aura une hauteur de 178 mètres, contre les 100 mètres de la vénérable Giralda. Même si elle est construite sur une île au milieu de l'étroit fleuve Guadalquivir, il sera possible d'apercevoir les deux gratte-ciel de certains points de vue, comme sur cette photo:

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(On peut lire en toutes lettres sur Wikipédia: "une règle implicite d'urbanisme proscrit d'élever un bâtiment aussi haut que la Giralda dans le centre de la capitale andalouse").

Je ne sais pas si ce décatalogage du site ferait diminuer le nombre de visiteurs, mais il est certain que pour les villes et les pays, ce label du patrimoine mondial est un atout, un gage de prestige. Et se le voir retirer est certes fort humiliant.

Pour ma part, lors de mon passage dans la magnifique ville de Séville en 2008, j'ai eu la chance de monter au sommet de La Giralda: après avoir gravi avec deux millions de personnes les 24 rampes tournantes (il n'y a pas de marches) de plus en plus étroites (et avant de les redescendre dans des conditions encore plus périlleuses), voici la vue magnifique à laquelle j'ai accédé:

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Il me semble que dans ce cas l'UNESCO coupe les cheveux en quatre, car des affronts bien plus graves au patrimoine historique sont commis chaque jour dans le monde. Mais cette situation a au moins l'avantage de mettre en lumière un travers  bien humain: le désir de dépasser les autres. (Parfois travers, parfois aussi bien sûr motivation, stimulation à évoluer et à progresser).

Comme l'écrit ici le créateur du blogue Séville, entre ombres et lumières:

Le problème, c’est celui de l’insertion de l’architecture contemporaine dans des villes au patrimoine historique impressionnant. Les villes veulent se développer, s’inscrire dans la modernité, avoir un rôle dans le futur, et pas seulement dans le passé. Et ceux qui ont construit la Cathédrale de Séville ne disaient-ils pas : “Faisons une église telle que ceux qui la verront nous prendront pour des fous” ? Et ils n’hésitèrent pas à détruire la mosquée qui se trouvait là et à rajouter deux étages de cloches à son minaret. Si l’Unesco avait été là pour voir ça, elle leur aurait sûrement tapé sur les doigts…

13/06/2012

Musique à la Maison

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J'ai fait ma première visite à la Maison symphonique vendredi dernier 8 Juin. L'événement: concert gala des lauréats du Concours Musical international de Montréal, précédé des discours officiels et de la remise des prix.

Mes remarques

1- très belle salle, toute de bois vêtue, on dirait le Palais Montcalm, mais en pas mal plus grand. Sièges confortables, bonne visibilité.

(J'ai mis sur cette page mes propres photos, prises un peu rapidemement avant le concert. Elles sont ordinaires, j'en conviens, mais c'est difficile d'en trouver de meilleures sur la Toile. Pour mieux voir la salle, il y a cependant cette très intéressante visite virtuelle).

2- Le son: difficile à évaluer ce soir-là, car l'Orchestre symphonique de Montréal, sous la baguette du chef Alain Trudel, devait accompagner les chanteurs, et donc, je cherchais davantage à entendre ces derniers que les subtilités orchestrales. Il y en avait bien cependant, et de fort belles.maison symphonique, Montréal, Philippe Sly, John Brancy, OSM, salle

3- Encore plus difficile d'évaluer la qualité acoustique de la salle avec la pièce orchestrale qui servait d'entrée en matière: l'ouverture des Maîtres chanteurs de Nuremberg, de Wagner: du bruit, de l'intensité, aucune nuance, aucun pianissimo. L'OSM peut jouer très fort, on le savait déjà... avant d'entendre cette hystérique débauche de fortissimi menée tambour battant.

 

4- Pour les voix: en première partie, assise à la rangée E, je les entendais très bien. Ayant constaté à l'entracte qu'il était très long de sortir de la salle pour les gens placés à l'avant, je me suis ensuite assise dans un siège latéral, le long du mur: j'entendais moins bien les voix à ce moment-là.

5- Les concurrents: belles voix, magnifiques interprètes. Je vous en parle plus en détail dans le prochain billet.

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6- Le décorum: à peu près absent. Des micros, des fleurs, des discours. Pour une cérémonie officielle, les gens qui se présentaient sur scène n'était pas très chics. Surtout les hommes (pas les concurrents, mais les animateurs, présentateurs et organisateurs du concours), dont les habits semblaient coupés n'importe comment. J'ai même vu une doublure rouge qui dépassait d'un veston gris! Les femmes étaient mieux vêtues, mais ne portaient pas de véritables tenues de gala.

7- J'ai rencontré plusieurs personnes du Saguenay: Céline Gagnon et Madeleine Croft, des Jeunesses Musicales, et Louise Villeneuve-Murray, bénévole pour le concours et mère du violoncelliste de l'OSM Sylvain Murray.

8- Il y avait aussi Luc Plamondon parmi les spectateurs.

9- Quelques-uns des juges ont dû quitter Montréal avant la tenue du gala, et notamment la grande soprano Renata Scotto: je regrette beaucoup de ne pas avoir pu la voir en personne.

25/05/2012

Aventures en Russie: suite et fin

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Bien sûr je pourrais vous parler des musées (comme le fabuleux musée de l'Ermitage, ci-dessus) et des monuments que j'ai visités en 1993 lors de mon voyage à Saint-Pétersbourg. Je le ferai peut-être un jour. Mais pour le moment, je termine le chapitre plus prosaïque de mes aventures culinaires là-bas.

Les restaurants, cette fois. Je ne peux citer un seul nom, et d'ailleurs il est probable que la plupart des établissements où j'ai mangé n'existent plus aujourd'hui. Et sans doute que les temps ont changé et que l'offre de lieux où manger pour les visiteurs s'est développée et diversifiée en Russie. Pour notre part, nous sommes allés là où les guides nous conduisaient, dans des endroits qu'ils jugeaient intéressants pour nous.

Et nous avons eu de tout. Plusieurs bons restaurants, qui avaient tous le même défaut: la viande y était incroyablement coriace. C'était un plat de luxe et les Russes étaient fiers de nous en offrir, mais même le poulet était pratiquement impossible à mastiquer.
Nous nous sommes aussi retrouvés dans quelques bouis-bouis d’une propreté douteuse où l'odeur et l'aspect des aliments étaient rebutants.

Et dans un cabaret genre music-hall qui offrait un forfait souper-spectacle pour touristes fortunés. Danse du ventre, striptease, chiens savants et sketches vulgaires (en anglais) qui se voulaient drôles: une revue d'un mauvais goût incroyable. Consternés, nous sommes bien demandé pourquoi nos hôtes avaient pensé que ce genre de spectacle pourrait nous plaire.

Nous avons mangé plusieurs fois à l’hôtel, qui était comme je l'ai dit ici un ancien centre des Jeunesses communistes. Le restaurant m'a semblé tout aussi étrange que le reste. Nous étions presque toujours seuls dans une immense salle (sans doute une ancienne cafétéria, où se tenaient peut-être autrefois les réunions politiques), occupant le bout d'une longue table.

Aucun menu affiché, ni en russe, ni en aucune autre langue. Un serveur venait nous proposer divers plats, on se débrouillait avec un peu d’anglais et de français pour exprimer nos choix et préférences. Les employés discutaient ensuite entre eux et s’organisaient pour nous procurer les vivres commandés.

C’était parfois très bon, parfois immangeable, et toujours abondant et très bon marché. Par exemple, nous pouvions payer 25$ au total pour tout le groupe, pour un repas de trois services accompagné de quelques bouteilles de vin local.

Le soir de notre arrivée, un petit orchestre jouait des airs traditionnels russes. Pour faire plaisir aux musiciens, nous avons bissé Kalinka et esquissé quelques pas de danse sur la piste déserte.
Enfin, pendant tout le voyage, il nous fut impossible de trouver du sel: “deficit” nous répondait-on en prenant un air effrayé. L'approvisionnement en sel était bloqué quelque part,  pour on ne sait trop quelle raison.

 

17/05/2012

Caviar, vodka et poupées russes

Quand on visite un pays, on attache beaucoup d'importance aux spécialités locales, à celles que l'on peut goûter sur place, rapporter chez soi ou... les deux. Et c'est souvent l'occasion de tractations et de négociations plus ou moins autorisées.

Ce fut le cas lors de mon périple à Saint-Pétersbourg en 1993. Première spécialité: la vodka. Chacun des membres du groupe a reçu en cadeau, dès le premier jour, deux bouteilles de ce nectar que pour ma part je trouve totalement imbuvable. Au retour, j'ai donc dû trimballer ces deux bouteilles de Saint-Pétersbourg à Bagotville, dans un sac de plastique, en plus de mes autres bagages. Pour m'apercevoir que la même marque était vendue à la SAQ!

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Autre spécialié russe: le caviar.

Nous en avons mangé dès notre arrivée, dans un excellent restaurant, avec des blinis et de la crème sûre. Miam!!! Mais nous voulions aussi en acheter.

Suffisait de demander: un employé de ce restaurant a pris nos commandes et nous a dit de revenir le lendemain. Sur le trottoir devant l'entrée du resto, il nous a refilé des boîtes de conserve bleues (semblables à cette image trouvée sur Internet), contenant, nous assurait-il, un caviar d'esturgeon authentique de la meilleure qualité, pour un prix très raisonnable, genre 7$ (américains bien entendu, ils n’acceptaient que cette devise) pour 300 grammes. D'après mes recherches, cela pourrait valoir aujourd'hui plusieurs centaines de dollars.

En russe, caviar s'écrit:Russie, Saint-Pétersbourg, caviar, vodka, authentique, commerce
et se prononce IKRA

 

On avait bien quelques doutes sur la qualité du produit, mais à ce prix-là...

J'en ai acheté quatre boîtes, que j'ai dissimulées dans ma valise, au milieu des vêtements, pour le retour.
Et il était excellent...


J’ai aussi acheté quelques bonnets d'astrakan pour moins de dix dollars, un drapeau russe, des décorations militaires(!!!), des poupées russes (dont j'ai parlé ici).

On arrivait à se débrouiller avec les vendeurs qui baragouinaient un peu de français ou d'anglais, et qui écrivaient leurs prix sur de petits bouts de papier. Il y avait des kiosques partout. Et quand il n’y en avait pas, ils surgissaient du sol dès que notre minibus jaune s’arrêtait quelque part.

Certains touristes ont négocié l’achat de véritables icônes, même s'il était interdit de sortir du pays ces trésors du patrimoine...

08/05/2012

Étrange Russie

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En 1993, j'ai fait un voyage en Russie, essentiellement à Saint-Pétersbourg, avec un groupe de Québécois. J'ai évoqué ce voyage ici, dans un billet consacré à une belle action du chanteur Claude Dubois.

J'évoquerai d'autres aspects de cette expérition dans quelques billets à venir.

Par exemple cet incident survenu à notre hôtel, un ancien centre des jeunesses communistes, absolument Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident, épouvantable, puant, mal chauffé. Et pas mal plus accueillant pour les coquerelles que pour les clients. Très difficile de communiquer avec l'administration et les autres employés: ils ne parlaient ni français ni anglais, et ne faisaient aucun effort pour nous renseigner, nous expliquer les choses. ll y avait des surveillantes postées à chaque étage, près de chaque porte de communication entre les sections. Ces matrones ne faisaient rien, sauf surveiller, et parfois nous dire bonjour et bonsoir (en russe).

Un jour l'une de mes compagnes de voyage ne se sent pas très bien et décide de rester à l’hôtel pendant que le groupe (nous sommes une dizaine) ira visiter quelque site touristique.
Donc elle passe la journée dans sa chambre et réussit, je ne sais comment, à commander du tchaï (thé): une théière remplie de liquide fumant, et une tasse,Russie, Saint-Pétersbourg, thé, incident, comme elle nous le raconte à notre retour.
Un peu plus tard, nous constatons que l’hôtel est tout à l'envers: le personnel en émoi gesticule, parle fort, nous fait de gros yeux, on se demande si c'est encore la révolution, ou quoi! Puis, après moult gesticulations, cris et tentatives de traduction, nous finissons par comprendre la raison de ce remue-ménage:

notre amie n'a pas rapporté la théière et la tasse!

Elle a fait comme on fait toujours à l’hôtel: elle a laissé tout ça dans sa chambre, se disant que la femme de chambre allait récupérer et rapporter ces objets -sans grande valeur je le précise- à la cuisine.
Mais non, ça ne marche pas comme ça. Soupçonnée d’avoir volé la théière, de vouloir la rapporter dans ses bagages, la vendre avec profit, que sais-je encore? Un peu plus et notre compagne était arrêtée, envoyée au goulag ou expulsée du pays... et nous tous avec elle!

La responsable de notre groupe a finalement réussi à calmer les esprits, mais nous n'avons jamais réellement compris pourquoi le personnel de l'hôtel s'était énervé ainsi. Et nous nous sommes sentis davantage surveillés après cet incident.

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