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12/12/2013

Moulin rose

Premiers éléments récoltés de mon récent séjour à Montréal: ces photos de la vitrine du magasin Ogilvy, rue Ste-Catherine.

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Petits et grands s'arrêtent depuis 66 ans devant ce spectacle enchanté où des peluches animées se déplacent dans un paysage d'hiver, travaillent, dansent, s'amusent, multipliant  pirouettes et pitreries pour le plus grand plaisir des passants.

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Ce que je ne savais pas et que j'ai appris en consultant la Toile, c'est qu'il y a deux vitrines, deux montages présentés alternativement selon les années: Le Village enchanté et Le Moulin dans la forêt, celui que j'ai pu voir:

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Les peluches ont été fabriquées par la maison allemande Steiff, spécialisée dans les oursons, toutous et autres jouets.

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Comme vous pouvez le constater, il y a des reflets dans mes photos, à cause de la vitre qui me séparait de ces charmants personnages: on peut distinguer lampadaires, édifices, voitures, feux de circulation (de même que moi et mon appareil, sur la photo de droite ci-dessous!) qui se trouvaient derrière moi. C'est peut-être un défaut, mais en l'occurrence il donne un style particulier aux images, et ce n'est pas déplaisant, me semble-t-il.

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22/09/2013

La 175: souvenirs enneigés

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Aujourd'hui 22 septembre 2013, inauguration officielle de la route 175, entre Saguenay et Québec. Boulevard Talbot, Route du Parc, route de la Réserve faunique des Laurentides, on l'avait aussi surnommée, avant sa réfection commencée il y a presque dix ans et célébrée aujourd'hui, "boulevard des coroners" tellement les accidents mortels y étaient nombreux.

route 175,parc des laurentides,réserve faunique,tempête,hiver,inaugurationJe ne vous raconte pas son histoire, vous pouvez la lire sur cette page ou ailleurs. Comme saguenéenne, je me réjouis et je profite du fruit de travaux gigantesques -et fort coûteux: une belle route à quatre voies divisées, agréable à parcourir, où les périls reliés à la traversée du parc sur une route à deux voies (collisions frontales, dépassements risqués, orignaux, camions) ont été sinon complètement éliminés, du moins considérablement réduits. Et je lève mon chapeau au petit groupe d'allumés qui, sous le nom de mouvement Accès-Bleuets, s'est battu pour l'obtenir

Bien sûr je connais des gens qui ont eu de graves accidents dans le Parc. Et des familles de victimes. Il y a eu des morts et de nombreux blessés. Ce ne fut pas mon cas, merci la vie. Mais j'ai vécu deux incidents liés à l'hiver sur ce parcours.

Le premier remonte au temps de mes études à l'Université Laval, en 1967 ou 1968.

Comme tous les jeunes Saguenéens et Jeannois qui étudiaient à Québec, je revenais aussi souvent que possible dans ma région afin d'y passer la fin de semaine (chez mes parents à Arvida). Rares étaient les étudiants qui possédaient une voiture, nous nous entassions souvent à 4 ou 5 dans un vieux bazou pour traverser la route 54, c'était son nom à l'époque.

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En pleine tempête, donc, je me retrouve assise sur la banquette arrière d'une petite voiture qui roule vers Chicoutimi. C'est le soir, il fait noir. Neige, froid, blizzard, les conditions se détériorent, on ne voit ni ciel ni terre. La conductrice est prudente et va lentement, mais rien n'y fait: l'auto dérape et se met à tourner lentement sur elle-même au milieu de la chaussée  (où heureusement il ne passe personne pendant ce temps) pour revenir à sa position initiale.

Sa position initiale? Qu'en savons-nous? Il n'y a que des arbres, de la neige, deux tronçons de route, à l'avant et à l'arrière, qui semblent parfaitement identiques. Aucun de nous cinq ne sait plus dans quelle direction se trouve le Saguenay. Après tous ces tours, nous avons littéralement perdu le nord. Nous avons dû attendre qu'une voiture passe, faire des signaux pour qu'elle s'arrête et demander notre chemin au chauffeur!

Plus de peur que de mal.

Le deuxième incident s'est déroulé en décembre 2007, alors que je prenais place avec mon conjoint dans un autobus Intercar qui nous ramenait de Québec à Saguenay. En pleine tempête, encore une fois. Un camion immobilisé occupait une bonne partie de la voie, la visibilité était nulle, le chauffeur l'a aperçu trop tard et nous l'avons percuté. Un choc, des contusions, mais rien de grave. Et pas d'attente car nous avons pu monter dans un autre autobus. Un voyage qui a duré six heures plutôt que trois. J'ai relaté notre aventure dans ce billet.

14/09/2013

Zoom et... zoou!

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Par un beau dimanche ensoleillé, frais et venteux, petite excursion à quatre dans le magnifique village de Sainte-Rose du Nord (Jack publie également aujourd'hui un billet sur cette sortie, où il est question de ce même kiosque).

Assise sur la terrasse du restaurant, je repère, très haut et très loin, sur la montagne qui me fait face, ce joli kiosque. Je le photographie avec un léger zoom, et ensuite à la puissance maximum:

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Je me dis que j'aimerais bien monter là-haut, car la vue doit y être saisissante.

Et puis mon souhait se réalise, car nous y montons. En auto pour la plus grande partie, ensuite un bref parcours à pied sur le sentier du plateau. Le grand kiosque érigé sur la pierre est tout entouré de nature, sauf pour les clôtures et gardes qui protègent les visiteurs de chutes éventuelles. Je peux donc voir de haut l'endroit où je me trouvais quelques minutes plus tôt:

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Et le Saguenay en plongée vertigineuse:

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Je constate aussi que l'amour est partout. Il a déjà gravi cette montagne, comme en témoigne cette inscription ("Steph et Martin"), gravée dans le bois de la barrière:

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08/07/2013

Le Fleuve aux grandes eaux, encore et toujours

Une ou deux fois par été, le vent, les amis, l'air du temps, nous poussent vers le fleuve Saint-Laurent et ses beautés, toujours pareilles, jamais pareilles.

Ce dimanche, nous sommes allés nous asseoir sur les rochers du Cap-de-Bon-Désir pour le contempler.

Tadoussac, cap Bon désir, fleuve Saint-Laurent, baleines

Journée fraîche et venteuse, peu de soleil, air vivifiant du large, moments suspendus dans le temps et l'espace.

Je ne connais pas l'origine de ce nom, mais Cap-de-Bon-Désir est assurément un fort beau nom. Il fut particulièrement bien choisi ce jour-là, puisque les baleines, qui habituellement batifolent en grand nombre sous les yeux émerveillés des visiteurs, se sont laissées désirer.

En guise de cétacés, nous avons dû nous contenter de ces kayakistes qui pagayaient au milieu de l'immensité bleue:

Tadoussac, cap Bon désir, fleuve Saint-Laurent, baleines

Et de cette amusante enseigne de la chocolaterie artisanale qui vient d'ouvrir ses portes à Tadoussac!

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20/06/2013

Trésors de Charlevoix

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Une nuit et deux jours passés en bonne compagnie dans la belle région de Charlevoix m'ont nourrie de choses belles à voir, à entendre et à déguster. De la matière pour ce billet-ci et quelques autres qui suivront.

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Je commence par cet arrêt que nous avons fait aux Ateliers DeBlois, à Saint-Irénée, où j'entrais pour la première fois. Plusieurs pièces et dépendances de cette belle grande maison sont  consacrées à la poterie. Magnifiques objets aux couleurs vives ou tendres, créés selon la méthode traditionnelle qui se pare ici de notes modernes et contemporaines, ou selon la technique japonaise du raku, dans laquelle les artisans Joan DeBlois et Stéphane Bouchard se montrent tout aussi inventifs et créatifs.

Vaisselle, plats et ustensiles de cuisson et de service, accessoires divers, tout est réalisé avec grand soin, marqué par un évident souci du détail. J'avais plaisir à les découvrir et à imaginer leur place de choix dans d'éventuels grands dîners que je donnerais.

Mais comme je ne donne plus guère de réception et que j'en suis, dans ma vie, à une étape d'élagage et de simplification plutôt que d'acquisition, je n'ai pas osé acheter de ces jolies choses fragiles. Je me suis contentée de les dévorer des yeux.

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J'ai aussi découvert avec ravissement les oeuvres du peintre Marc DeBlois, accrochées sur tous les murs de ces ateliers ainsi que dans une petite salle d'exposition à l'étage. Pavots multicolores et rouges coquelicots sont ses thèmes et sujets de prédilection, parfois seuls, parfois associés à des visages, à des paysages, à des formes concrètes ou abstraites.

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L'artiste était présent et nous a reçus avec une grande gentillesse, nous invitant dans son atelier pour nous parler de son art, avec naturel, simplicité et ferveur. Des propos appuyés par ses oeuvres lumineuses et colorées, où il joue avec la transparence, les nuances et les contrastes.

Une visite que j'ai vraiment appréciée.

05/06/2013

Entente cordiale à l'Aquarium

L'émission Découverte de la SRC proposait dimanche dernier un reportage (vous pouvez le revoir en cliquant ici) sur la façon dont on veille à la bonne santé des poissons, morses, phoques et autres pensionnaires de l'Aquarium du Québec.

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Puisque les morses et les phoques sont habitués de côtoyer les humains et d'interagir avec eux, pour leurs spectacles quotidiens ou lorsqu'ils reçoivent leur nourriture, les gardiens et autres responsables ont eu une idée géniale.

Au lieu d'endormir ces animaux pour que le vétérinaire puisse les examiner ou les traiter, on leur apprend à faire les gestes nécessaires à l'examen, comme s'il s'agissait d'un jeu ou d'un tour de plus. Par exemple ouvrir la gueule et se laisser toucher les mâchoires et les dents par les gardiens. Alors quand le vétérinaire veut l'examiner, le gros morse n'a aucun stress, il lui présente docilement ses babines... échappant ainsi à l'anesthésie qui aurait été autrement nécessaire.

Morses et phoques apprennent aussi à tendre et à laisser manipuler leurs palettes natatoires, à se laisser toucher le museau, à s'étendre sur le dos et permettre aux humains de leur palper le ventre. En réalité, ils s'amusent. Quel bel exemple de compréhension et de confiance réciproques.

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J'ai pensé alors que ce type d'interaction n'est sans doute pas possible avec les ours blancs qui résident à l'Aquarium. Des ours polaires? Mais oui (1). Je me suis souvenue en effet de mon étonnement quand j'ai vu ces deux grosses bêtes bêtes lors de ma visite à l'Aquarium du Québec il y a quelques années.

J'ai alors pris quelques photos: comme vous pouvez le voir, le fond de leur enclos est tapissé d'un décor peint... étrange!

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Il faisait beau et chaud, malgré quelques gros nuages menaçants. J'ai assisté au spectacle des phoques, sympathique et bon enfant: l'entente entre les animateurs et les animaux était remarquable. Des gradins où j'étais assise, j'apercevais l'autre rive du fleuve Saint-Laurent (Lévis probablement).

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J'ai aussi visité l'aquarium proprement dit, à l'intérieur du bâtiment principal, où j'ai pu sympathiser avec diverses espèces de poissons et de créatures marines.

C'est un site bien aménagé et accueillant. On peut déambuler longuement sur le terrain. Quand on lève la tête, on aperçoit la structure majestueuse du pont Pierre-Laporte. Les gens y vont surtout en famille, mais même pour une vieille dame comme moi, la visite fut fort agréable.

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(1) Quelle est la nourriture préférée de l'ours blanc? le phoque!

28/05/2013

Un métro, des dessins et des murs

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Après avoir écouté un épisode de la série Montréal bouche à bouche portant sur la station de métro De Castelnau, je me promettais bien d'y passer pour prendre quelques photos de ce lieu tout à fait particulier, légèrement atypique par rapport aux autres stations de la STM.
Ce fut fait il y a quelques mois, et ce n'était vraiment pas difficile: j'ai pris l'autobus 55 sur Saint-Laurent et suis descendue à l'arrêt De Castelnau, tout près du marché Jean-Talon où je souhaitais me rendre.
J'ai monté et descendu les escaliers vers l'ouest et vers l'est, parcouru les vastes couloirs peu fréquentés, tout en observant l'architecture et en prenant quelques photos des gravures sur pierre de Jean-Charles Charuest qui ornent les murs.

L'artisan et sculpteur voulait représenter "les Italiens du marché Jean-Talon": les commerçants, les artisans, les clients, les flâneurs. Des familles, des musiciens, des marchands et marchandes de fleurs, de poisson, de sirop d'érable: en tout 30 bas-reliefs, dessins dont les lignes précises et gracieuses animent la pierre.
Je ne les ai pas tous vus, mais j'ai remarqué ce petit chien qui accompagne la signature de Charuest sur plusieurs des oeuvres, sinon toutes:

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C'est fascinant de lire la description que donne l'artiste de son travail:

«Alors, durant quelques mois, j’ai observé les Italiens du Marché Jean-Talon et je les ai dessinés : le boulanger, le boucher, la fleuriste, etc. Ces dessins ont ensuite été gravés sur des panneaux de travertin dur que je suis allé choisir moi-même à Tivoli, en Italie. C’est un artisan du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Maurice Lord, qui a gravé mes dessins. Il s’est servi de la même technique que celle utilisée pour inscrire le nom des défunts sur les pierres tombales. D’abord, on transfère le motif sur un voile de caoutchouc, puis on place ce voile sur la pierre et on repasse par-dessus avec un jet d’air comprimé. Ainsi, tout ce qui a été découpé dans le caoutchouc est gravé dans la pierre. Il a fallu six mois environ à l’artisan pour compléter le travail. Je lui apportais les dessins et les panneaux de travertin à son atelier et il se chargeait du reste.» (Plus de détails ici)

Voici une autre photo que j'ai prise, l'acheteuse aux oiseaux:

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Et quelques autres parmi toutes les oeuvres de Jean-Charles Charuest visibles à cet endroit, dont on peut voir les photos en suivant ce lien.

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Décidément, Montréal est une mine pleine de trésors à découvrir.

 

Une autre découverte:

Il n'est pas évident de déambuler dans une station de métro si on ne souhaite pas monter à bord. Les gens me regardaient avec étonnement, méfiance dans certains cas, surtout en apercevant ma caméra, pourtant très petite. J'étais mal à l'aise de revenir sur mes pas pour sortir par où j'étais entrée parce que je me sentais surveillée (et je l'étais sans doute), comme si on me soupçonnait d'avoir un projet diabolique, genre vol ou attentat.

08/04/2013

Le Belgo: un secret bien gardé

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J'avais déjà entendu le nom de ce lieu, le Belgo, que je savais relié à l'art, mais sans plus. La lecture d'un article du Devoir quelque temps avant de un voyage à Montréal m'a incitée à m'y rendre, sans le savoir en quelque sorte. En effet, j'avais bien vu le nom et l'adresse de la galerie Joyce Yahouda, mais je ne savais pas qu'elle était installée dans cet immense complexe, un édifice massif de six étages érigé (en 1912) en plein centre-ville, sur Sainte-Catherine tout près de la Place des Arts.

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La porte d'entrée est très discrète, perdue au milieu des enseignes criardes portant les noms des commerces environnants (Fabricville, boutique de souvenirs... voyez le genre).

Mais une fois à l'intérieur, après être passée devant le charmant café situé au rez-de-chaussé et  avoir gravi des escaliers jusqu'au cinquième étage, je fus prise de vertige. Vertige de découvrir que les deux derniers étages sont occupés par une enfilade de petites galeries d'art. D'art contemporain, plus précisément. J'étais comme une petite fille au milieu d'une talle de bleuets: éblouie à la perspective de ce que j'allais cueillir. Il y a une trentaine de ces bijoux culturels, derrière des portes réparties chaque côtés d'un très, très long corridor.

 montréal,belgo,denis rousseau,arts,exposition,joyce yahoudaConstruit en 1912 pour abriter le grand magasin Scroggies (magasin à rayons et de vente par catalogue, qui ne l'occupa que deux ans), l'édifice a connu diverses vocations.

Depuis quelques années, il a été converti en centre d'art et abrite la plus grande concentration de galeries d'art contemporain au Québec (et peut-être en Amérique du Nord).

Aux autres étages, il y a des services et bureaux en tous genres: studios de danse, de yoga, d'arts martiaux, ateliers de création, salles de gym, bureaux d'optométristes et de notaires.

S'il a été rénové et bien entretenu, le Belgo conserve néanmoins ses allures de début de siècle. En fait, j'avais l'impression de me promener dans une ancienne école: au sol et dans les escaliers, selon les secteurs,  lattes de bois, terrazzo et carrelage. Murs blancs et portes brunes. Très hauts plafonds. Chaque étage se résume ou presque à ce très long corridor: quand on le parcourt, on peut jeter un coup d'oeil sur les galeries éclairées par la lumière du jour qui entre à pleines fenêtres. 

Je n'avais pas beaucoup de temps, malheureusement. Je me suis rendue directement à la galerie Joyce Yahouda pour voir l'exposition de Denis Rousseau (dont je vous parle bientôt). Mais je me promets bien de retourner au Belgo lors de mes prochains séjours à Montréal et de passer plusieurs heures dans ce lieu fabuleux, plein de promesses pour l'amatrice d'art contemporain que je suis.

04/04/2013

Errance dans les fouilles

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Chaque fois que j'en ai l'occasion, j'aime visiter les ruines, vestiges de civilisations disparues dont plusieurs éléments physiques ou sociaux subsistent dans notre monde actuel. Avec mon conjoint (et en groupe), j'ai visité plusieurs de ces lieux, notamment Delphes, Olympie, Cnossos en Grèce, Éphèse en Turquie, Paestum et Pompéi en Italie.
Ces grands sites, à la fois archéologiques et touristiques, sont gérés et aménagés de façon à recevoir des millions de visiteurs chaque année. Je les ai tous trouvés fabuleux.
Mais j'en ai visité de plus modestes, peu connus du grand public, et qui pourtant m'ont charmée lors de mes voyages en solitaire.
Par exemple en 2002, lors d'un séjour linguistique à Alicante, en Espagne, j'ai pris un jour le bus pour me rendre au site archéologique de Lucentum, où l'on peut voir les vestiges de l'antique cité ibéro-romaine sur laquelle est érigée Alicante, à quelques kilomètres du centre de la ville.

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Après être descendue à l'arrêt que m'a indiqué le chauffeur, j'ai eu un peu de difficulté à trouver l'entrée du site. J'ai dû gravir une colline aride en plein soleil, sans être sûre que c'était le bon chemin.

Et puis oui!!! J'ai enfin aperçu le bâtiment d'accueil, où un jeune et charmant employé m'a vendu un billet et remis un plan du site en me fournissant quelques explications. En espagnol, bien sûr: j'étais justement là pour apprendre la langue.
Tous les vestiges sont à ras du sol, il ne reste aucune partie d'édifice debout. (Les colonnes et fondations que que l'on voit sur la photo ci-dessous n'y étaient pas à l'époque, si je me souviens bien). Je me suis promenée pendant près de deux heures, je n'ai vu personne sauf quelques chats paresseusement étendus sur les pierres brûlantes.

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Grâce au plan fourni, j'ai identifié les fondations des maisons, des temples, des édifices publics de cette cité, appelée aussi Tossal de Manises. Je me sentais dans un état spécial, à la fois calme et attentive à chaque détail. Hors du monde, en quelque sorte, même si, à travers les arbres entourant le site, je pouvais distinguer quelques maisons et entendre les cris d'enfants qui jouaient dehors. Car les tours d'habitation que l'on aperçoit sur la photo n'y étaient pas encore, ou en tout cas pas en si grand nombre.
Quand vint le temps de partir, j'étais tout aussi perdue qu'à l'arrivée. J'ai descendu la colline broussailleuse et fini par trouver la route, le long de laquelle j'ai marché vers un arrêt de bus, devant un café au milieu de nulle part. Je ne connaissais pas l'horaire, et craignais de devoir attendre des heures. Au moment où je songeais à entrer dans le café pour me renseigner, deux vieilles dames se sont postées non loin de moi pour attendre le bus. Ça m'a rassurée.
Quelques minutes plus tard, je montais à bord (j'avais déjà mon billet de retour), et je rentrais sans problème au centre-ville d'Alicante.
Cette belle visite m'avait comblée, et en plus, j'étais fière de m'être débrouillée pour la faire alors qu'il y avait peu de publicité visible en ville et que l'accès n'en était pas exactement facile.
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NB: J'ai la bizarre impression d'avoir déjà écrit et publié ce texte que vous venez de lire. Mais je ne le retrouve ni sur ce blogue, ni sur aucun de mes fichiers. Encore plus étrange: mon conjoint se souvient de l'avoir lu!!! Peut-être qu'on est mûrs pour le CHSLD!!!

29/11/2012

La voix flûtée du souvenir

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Le programme du concert donné en mars dernier par l'Orchestre de chambre McGill à la salle Bourgie (j'ai parlé de cette salle dans mon précédent billet) annonçait, entre autres pièces de musique baroque, le concerto en sol majeur pour flautino de Vivaldi. En lisant ce titre, mon coeur s'est mis à battre. Allait-on vraiment jouer ce concerto pour flûte à bec sopranino que je connais si bien? J'avais des doutes car je ne connaissais pas le numéro de la pièce (RV 443, op. 44) et l'oeuvre est habituellement indiquée en do majeur, et non en sol.

Et pourtant oui, c'était bien elle. (Cliquer sur l'image ci-dessus pour entendre le  premier mouvement, joué par Giovanni Antonini et l'ensemble Giardino Armonico).

Que de souvenirs pour Jack et moi!

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Matthias Maute

En route pour Aix-en-Provence où nous allions étudier pendant deux ans, nous avons passé quelques jours à Paris. C'était en 1970.

Avant notre départ, nous avions acquis un lecteur de cassette. Bien que portatif,  il était de taille respectable, un peu comme un gros porte-documents qu'il fallait transporter par une courroie à l'épaule. Nous n'avions que quelques cassettes audio, achetées déjà gravées (il était difficile sinon impossible de transférer un microsillon 33 tours sur une cassette audio!). Sur l'une d'elles, il y avait ce très pur et très aérien concerto de Vivaldi.

Dans notre petite chambre au troisième étage de l'hôtel du Brésil, où il n'y avait ni radio, ni télé  (ni ascenseur, et les toilettes étaient sur le palier... mais il s'est modernisé depuis, si on en croit le site), nous avons écouté ce concerto de Vivaldi des dizaines de fois, sans jamais nous lasser. Et nous l'avons fait jouer souvent pendant tout notre séjour à Aix, même quand nous avions la télé!

Nous étions vraiment émus de le réentendre, 40 ans plus tard, à Montréal, joué à la flûte à bec sopranino par Matthias Maute. Excellent interprète, il est aussi compositeur, et le programme comprenait une de ses oeuvres, un concerto en hommage à Henry Purcell. L'autre soliste (flûte à bec et flûte traversière) était Sophie Larivière, et le concert, plutôt bon, a offert d'autres oeuvres de Vivaldi, et aussi de Télémann et Handel.

Mais c'est le concerto de Vivaldi pour flûte à bec sopranino qui nous a fait vivre les plus beaux moments de cette soirée à la salle Bourgie.