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12/07/2013

Dans quel monde vivons-nous?

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Le chat et l'enfant jettent un même regard étonné sur le monde où ils vivent. La ligne de la gueule en accent circonflexe (sourire inversé) donne au chat une expression quelque peu désabusée.

Puisqu'il n'est plus un chaton, peut-être en sait-il, sur le monde et la vraie vie, un peu plus long que le bébé, dont l'expression ressemble davantage à une question pleine d'espoir. Essayons de ne pas décevoir ce bel enfant.

(Cette magnifique photo a été publiée sur la page Facebook du magazine Le Rose Pingouin)

29/06/2013

Dans l'arrière-cour des Violons

Il y a deux semaines, avec mon conjoint et un couple d'amis, j'ai eu la chance d'assister à un événement exceptionnel: le pianiste Marc-André Hamelin et Les Violons du Roy jouant les trois derniers concertos de Beethoven à la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget.

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Il fallait réserver tôt car les billets pour ce concert, donné le dimanche après-midi (les mêmes musiciens avaient présenté les concertos nos 1 et 2 la veille), se sont vite envolés et je n'ai pu obtenir que des sièges disposés derrière la scène, face au public, comme en offrent quelques salles de concert.

Finalement, ces places se sont révélées les meilleures de toutes. Nous avions le privilège de voir la scène en plongée, et de tout voir. Le chef Bernard Labadie nous faisait face, donc nous pouvions observer ses moindres gestes et expressions, comprendre sa façon de communiquer subtilement avec le soliste et avec chaque section de son orchestre.

Je pouvais regarder tour à tour chaque musicien, observer le jeu de ses mains et de ses doigts, le voir tourner ses pages, nettoyer ou vérifier son instrument quand il ne jouait pas. J'ai remarqué le manège du timbaliste qui, à tout moment, posait l'oreille sur son instrument... peut-être y décelait-il quelque imperfection sonore. D'infimes détails qui n'affectent pas le son, mais qui contribuent à le créer.

Et c'était régal aussi de jeter les yeux sur Marc-André Hamelin, de suivre la course agile de ses doigts sur le clavier, de percevoir les vibrations de la musique dans ses bras et ses épaules, partageant ainsi, de façon quasi indécente, sa concentration et son bonheur de jouer.

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Cette situation nous donnait en fait un grand avantage sur les autres spectateurs qui, assis dans la salle, ne pouvaient voir tout cela que partiellement.

Le visuel s'ajoutait donc au son pour nous aider à savourer chaque instant de ce voyage exceptionnel au coeur de ces trois grands chefs-d'oeuvre. Nous pouvions même, grâce à cela, mieux comprendre la structure et l'originalité de chaque mouvement de chaque concerto.

Le numéro 3, noble et dépouillé, le numéro 4, intime et contrasté, et le numéro 5, Empereur, immense et flamboyant. Le voici, joué par Krystian Zimeerman et dirigé par Leonard Bernstein

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Avec des nuances, des cadences, des explosions sonores et des instants suspendus où s'envole, tout doucement, une seule note. Remarquables musiciens, remarquable exécution.

Merveilleux.

Pour ajouter au plaisir des sens, de délicates bouchées composées de produits du terroir charlevoisien nous furent servies à chacun des deux entractes.

J'ai été comblée à tout point de vue...

16/05/2013

Le visage comme un tableau

Bien que j'aie réduit ma consommation de produits de beauté, et malgré mon âge vénérable, je ne sortirais jamais sans maquillage. Celui-ci a beau être minimaliste (crème teintée, touche magique, poudre et rouge à lèvres), je n'imagine pas mettre le nez dehors sans l'avoir appliqué.

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Même si c'est seulement pour aller acheter du lait au dépanneur, prendre une petite marche, ou encore sortir la voiture de l'entrée pour le déneigement!!!!
Se maquiller, c'est une chose qu'on apprend très jeune.

Pour moi et mes amies, ce fut à l'adolescence, et je sais qu'aujourd'hui, plusieurs fillettes de sept ou huit ans font leurs débuts dans le domaine.
Il n'y a rien de mal à ça, bien au contraire. Le maquillage, c'est un apprentissage, un art, un plaisir. Mélanger les teintes et les textures, tracer des lignes autour des yeux et des lèvres, appliquer des couleurs, pâlir là, foncer ici:

mon visage est une toile... je deviens peintre.

On fait des expériences, on met au point des techniques, on acquiert de la maîtrise: c'est une grande source de satisfaction.

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On est en cela comme dans le reste de notre vie, discrète ou audacieuse, neutre ou colorée, effacée ou voyante.

Certains ou certaines en font un métier et maquillent les autres: gens ordinaires, comédiens, chanteurs et autres artistes de la scène.

Je ne suis pas une actrice et mon public c'est ma famille, mes amis, les gens qui fréquentent les mêmes lieux que moi. Mais je goûte chaque jour à ce plaisir particulier, intime, solitaire, sensuel, physique et mental.

Travailler ainsi sur soi, devant un miroir, avant de se présenter aux autres humains: voilà sans doute l'équivalent d'une salutaire période de méditation.

10/05/2013

Libre... et riche!

Je ne viens pas de sortir de prison, je n'ai pas gagné à la loterie, et pourtant je me sens libre et riche.

Même sans barreaux, on peut être captif d'une habitude, d'un attachement à une personne, à un groupe, à une activité. Comme tout le monde, je suis sans doute dépendante d'un certain nombre de ces choses.

Mais il est une dépendance dont je me suis libérée, presque sans m'en rendre compte, en douceur et par la force des choses, c'est

la dépendance aux produits de beauté.

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Au cours de ma vie, j'ai sûrement dépensé des milliers de dollars (j'espère ne pas avoir atteint le million!) pour acheter des cosmétiques, produits de soin et de maquillage, dont certains coûtaient très cher.

Ils furent dans la majorité des cas inutiles car ils ne produisirent aucun effet.

Quelques-uns ont été bénéfiques, améliorant légèrement la texture ou l'aspect de ma peau.

Bon nombre se révélèrent inutilisables: couleur inadaptée à mon teint, odeur insupportable, effet irritant sur la peau: après un séjour plus ou moins long dans l'armoire, ils prirent le chemin de la poubelle.

Avec l'âge cependant (et peut-être avec la sagesse), ce type de dépense s'est réduit considérablement. D'abord ma peau vieillit et aucune crème, si coûteuse soit-elle, ne peut empêcher cela. J'ai remarqué que le fond de teint, si diaphane soit-il, exacerbe les défauts de mon teint plutôt que de les dissimuler. C'est la même tendance pour tout ce qui est couleur sur le visage, surtout en poudre, comme les ombres à paupière, le blush sur les joues et autres poudres colorées. Et je ne supporte plus les produits parfumés.

Et l'expérience m'a aussi appris que les meilleurs produits pour moi ne sont pas les plus coûteux.libre,cosmétiques,maquillage,coûteux

Alors ma panoplie beauté (!) s'est considérablement réduite, à la fois en valeur monétaire et en quantité.

Auparavant, j'allais presque chaque semaine chez Pharmaprix à Jonquière, dont le rayon cosmétiques, particulièrement bien garni, est animé par des conseillères compétentes et dynamiques. Soit pour acheter un nouveau produit dont j'avais vu la publicité dans un magazine ou dont m'avait parlé une amie, ou encore pour rechercher le meilleur rouge à lèvres, fond de teint, ou cache-cernes au monde.

Maintenant je n'y vais presque plus, car je trouve tout ce dont j'ai besoin chez Familiprix, tout près de chez moi. Et cela se résume à peu de chose.

Pour les soins:

  • Tous les soirs: eau démaquillante aux bleuets de Klorane.
  • L'hiver, quand j'ai la peau sèche: crème hydratante Cetaphil
  • L'été, pour les excursions et autres activités à l'extérieur:protection solaire 60 (pour enfants, sans parfum et douce pour la peau)
  • Et surtout, absolument rien pendant la nuit !

 

Pour l'apparence, car je me maquille encore avec plaisir (j'en parle dans un prochain billet):

  • Crème teintée BB Marcelle ou Vichy
  • Touche magique de L'Oréal pour cacher les endroits vraiment trop colorés
  • Poudre pressée Pür ou L'Oréal en très petite quantité
  • Et un rouge à lèvres de marque Covergirl qui remplace avantageusement le Lancôme que j'utilisais avant et qui coûtait deux fois plus cher
  • Pour les grandes sorties, un peu de crayon autour des yeux et des lèvres (de deux couleurs différentes, quand même!), de mascara sur les cils... et voilà!

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C'est donc tout une zone d'intérêt qui est -presque- sortie de ma vie. (Remarquez qu'en vieillissant, je me désintéresse de plusieurs autres choses... et ça ne me fait pas toujours plaisir!). Quand je regarde une publicité montrant les effets d'une crème anti-âge sur le visage d'une fille de 20 ans, je me sens riche de cette dépense que je ne ferai pas!

Quand quelqu'un me dit, (et cela arrive assez souvent) que j'ai l'air plus jeune que mon âge, ça vaut toutes les crèmes du monde!!!

Et je suis libre!

Je ne pleure pas ma liberté perdue comme Farinelli dans la vidéo extraite du film: je la célèbre joyeusement... et discrètement (...la plupart du temps!).

14/04/2013

Un chien la nuit

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J'ai récemment passé une semaine à Montréal, chez mon fils dont la conjointe était au travail à l'extérieur de la ville. J'ai bien aimé prendre soin de mon petit-fils Mattéo, un an. Cela m'occupait beaucoup le jour, mais pas la nuit, puisque bébé dormait très bien, dans sa petite chambre d'enfant, voisine de celle de son père.

Tandis que papa et fiston roupillaient au sous-sol, moi je dormais au rez-de-chaussée, dans une chambre très confortable.

Mais je n'y étais pas seule...

Miss Loula, chienne de son état dormait d'un sommeil entrecoupé de nombreux réveils, au cours desquels elle se promenait partout, faisant sonner ses griffes sur les planchers de bois (tac-tac).

Elle allait manger et boire (piac-piac et slourp-slourp), après quoi elle venait s'installer dans la chambre où je dormais, le plus près possible de mon lit.

Alors elle procédait à une toilette en règle (langue sur le poil, encore slourp-slourp), elle s'aguisait les griffes avec ses dents (scritch-scritch), se grattait (scratch-scratch), rotait et pétait (blurrp et prrout). Une fois endormie, elle ronflait (ron-ron-ron) et rêvait (ouh-ouh: elle pleurait parfois comme un loup).

Loula est tellement charmante que je n'osais pas lui fermer la porte au nez (et affronter le lendemain son regard bleu plein de reproches...) Mais j'avais besoin de dormir. Solution: chaque soir avant de me coucher, somnifère léger et bouchons dans mes oreilles.

Ainsi, j'ai pu dormir malgré les sarabandes nocturnes de ma compagne poilue.

04/04/2013

Errance dans les fouilles

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Chaque fois que j'en ai l'occasion, j'aime visiter les ruines, vestiges de civilisations disparues dont plusieurs éléments physiques ou sociaux subsistent dans notre monde actuel. Avec mon conjoint (et en groupe), j'ai visité plusieurs de ces lieux, notamment Delphes, Olympie, Cnossos en Grèce, Éphèse en Turquie, Paestum et Pompéi en Italie.
Ces grands sites, à la fois archéologiques et touristiques, sont gérés et aménagés de façon à recevoir des millions de visiteurs chaque année. Je les ai tous trouvés fabuleux.
Mais j'en ai visité de plus modestes, peu connus du grand public, et qui pourtant m'ont charmée lors de mes voyages en solitaire.
Par exemple en 2002, lors d'un séjour linguistique à Alicante, en Espagne, j'ai pris un jour le bus pour me rendre au site archéologique de Lucentum, où l'on peut voir les vestiges de l'antique cité ibéro-romaine sur laquelle est érigée Alicante, à quelques kilomètres du centre de la ville.

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Après être descendue à l'arrêt que m'a indiqué le chauffeur, j'ai eu un peu de difficulté à trouver l'entrée du site. J'ai dû gravir une colline aride en plein soleil, sans être sûre que c'était le bon chemin.

Et puis oui!!! J'ai enfin aperçu le bâtiment d'accueil, où un jeune et charmant employé m'a vendu un billet et remis un plan du site en me fournissant quelques explications. En espagnol, bien sûr: j'étais justement là pour apprendre la langue.
Tous les vestiges sont à ras du sol, il ne reste aucune partie d'édifice debout. (Les colonnes et fondations que que l'on voit sur la photo ci-dessous n'y étaient pas à l'époque, si je me souviens bien). Je me suis promenée pendant près de deux heures, je n'ai vu personne sauf quelques chats paresseusement étendus sur les pierres brûlantes.

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Grâce au plan fourni, j'ai identifié les fondations des maisons, des temples, des édifices publics de cette cité, appelée aussi Tossal de Manises. Je me sentais dans un état spécial, à la fois calme et attentive à chaque détail. Hors du monde, en quelque sorte, même si, à travers les arbres entourant le site, je pouvais distinguer quelques maisons et entendre les cris d'enfants qui jouaient dehors. Car les tours d'habitation que l'on aperçoit sur la photo n'y étaient pas encore, ou en tout cas pas en si grand nombre.
Quand vint le temps de partir, j'étais tout aussi perdue qu'à l'arrivée. J'ai descendu la colline broussailleuse et fini par trouver la route, le long de laquelle j'ai marché vers un arrêt de bus, devant un café au milieu de nulle part. Je ne connaissais pas l'horaire, et craignais de devoir attendre des heures. Au moment où je songeais à entrer dans le café pour me renseigner, deux vieilles dames se sont postées non loin de moi pour attendre le bus. Ça m'a rassurée.
Quelques minutes plus tard, je montais à bord (j'avais déjà mon billet de retour), et je rentrais sans problème au centre-ville d'Alicante.
Cette belle visite m'avait comblée, et en plus, j'étais fière de m'être débrouillée pour la faire alors qu'il y avait peu de publicité visible en ville et que l'accès n'en était pas exactement facile.
___________________


NB: J'ai la bizarre impression d'avoir déjà écrit et publié ce texte que vous venez de lire. Mais je ne le retrouve ni sur ce blogue, ni sur aucun de mes fichiers. Encore plus étrange: mon conjoint se souvient de l'avoir lu!!! Peut-être qu'on est mûrs pour le CHSLD!!!

24/03/2013

Je vous parle d'un temps...

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("Perroquet" de Djoma)

 

Dans ce billet du mois de juin dernier, je promettais la suite de l'histoire de mes débuts au journal le Soleil en 1969.

Tout intimidée, je me suis présentée à la rédaction du Soleil, rue Labrecque à Chicoutimi, pour ma première journée de travail. Pas question d'écrire tout de suite dans le journal: j'accompagnais les "vrais" journalistes à divers événements, conseils municipaux (il y en avait plusieurs, c'était avant la fusion à Saguenay), conférences de presse, faits divers. Ensuite je rédigeais (à la dactylo) un texte qui n'était pas publié, mais corrigé par le chef des nouvelles (Raynald Tremblay), qui m'expliquait ensuite le sens de ces corrections.

Un jour on m'a confié la critique d'un concert donné, si je me souviens bien, par l'Orchestre symphonique de Chicoutimi (ancêtre de notre orchestre actuel). Je l'ai rédigée le plus honnêtement possible: je m'y sentais plutôt à l'aise, même pour quelques remarques négatives, car la musique classique, c'était un peu mon domaine.

Après publication de mon article, je fus officiellement assignée aux arts (où j'ai remplacé Gilles Paradis, j'ai raconté ça ici).

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C'était en septembre 1969. Au mois de mars suivant, je me suis mariée et le patron a appliqué la convention collective dans ce cas: une semaine de congé payé à plein salaire: (98$!).

Quelques mois plus tard, je démissionnais pour aller étudier à Aix-en-Provence pendant deux ans. Quelque temps après mon retour au Québec, Le Soleil fermait sa section régionale et un groupe d'employés décidait de s'unir pour fonder un nouveau quotidien. Parmi eux, Bertrand Tremblay, un de mes anciens patrons qui m'a téléphoné pour me demander si j'étais intéressée à faire partie de l'équipe. Et comment!

Le 1er octobre 1973 paraissait la première édition de ce nouveau journal grand format: Le Quotidien. Je travaillais à la section Arts et Société avec Christiane Laforge, et nous étions bien fières des deux pages de cette première parution, pour lesquelles nous avions assumé la rédaction et le montage.

17/03/2013

Aux oiseaux...

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Un matin de mars, le froid est de retour, le soleil plombe sur la neige blanche.

Au bout de la cour, un groupe de petits oiseaux se rassemble et s'agite dans les lilas décharnés, voletant des arbres jusqu'à la mangeoire de la voisine où ils semblent trouver de quoi se nourrir et refaire leur énergie, s'éparpillant ensuite au sol où peut-être des graines sont tombées.

Je m'amuse à tester mon nouveau zoom. La meilleure photo que je réussis à prendre est celle-ci:

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Après avoir quitté la scène des yeux pendant quelques minutes, je regarde à nouveau... plus un seul oiseau par terre. Il en reste quelques-uns dans les plus hautes branches, qui s'envolent rapidement.

Que se passe-t-il? Ont-ils trouvé mieux ailleurs?

Puis j'aperçois la cause de toute cette agitation: Shipshaw, notre félin -et gourmand- voisin, que je vise aussitôt avec mon objectif:

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J'en conclus que les oiseaux seraient plus en sécurité avec Prévert:

Le portrait d'un oiseau - (Jacques Prévert 1903-1976)

Peindre d'abord une cage avec une porte ouverte,
Peindre ensuite quelque chose de joli, de simple et de beau,
Placer ensuite la toile contre un arbre ou dans un jardin.
 
Se cacher derrière l'arbre, silencieusement sans bouger...
Parfois l'oiseau arrive vite, ou bien des années après,
               Ne pas se décourager : attendre.
 
Si l'oiseau arrive, attendre que l'oiseau pénètre dans sa cage,
fermer alors tout doucement la porte avec le pinceau,
Puis effacer un à un tous les barreaux... Peindre ensuite le
vert feuillage, la fraîcheur du vent, la poussière du soleil,
le bruit des bêtes, de l'herbe dans la chaleur de l'été.
Si l'oiseau chante c'est bon signe, vous pouvez alors signer le
tableau en arrachant tout doucement une des plumes de l'oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.
(Paroles - Lettres à Elsa Henriquez)

13/03/2013

Charles, Sting, Marc, Paul et François

Mercredi 13, mars, je prends une marche. Sur mon iPod, la radio, Première chaîne. Peu après les infos de 14h, bulletin spécial: fumée blanche, habemus papam.pape,françois premier,élection,masbourian,src,aznavour,sting

On ne sait pas encore c'est qui.

Mais l'animateur Patrick Masbourian sait que son émission, PM, sera interrompue dès qu'il y aura du nouveau au Vatican. Il reçoit Paul Daraîche et Marc Hervieux, invités à présenter chacun son duo musical favori. Ils ont eux-mêmes enregistré des duos, et ils en font jouer un, A mia madre, dont les derniers mots sont: "il mio papa"!
Daraîche présente -et nous fait écouter- son duo, T'es mon amour t'es ma maîtresse, puis c'est au tour de Marc Hervieux, qui a choisi L'amour c'est comme un jour, chanté  par Charles Aznavour et Sting.

 

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Charles chante quelques mesures et juste avant l'entrée  de Sting... tout s'arrête: émission spéciale sur l'élection du pape.
De retour à la maison, je dis à mon conjoint: "allume la télé, habemus papam". Une heure plus tard, on connaît enfin l'identité de l'abbé Mousse Papam: Jorge Mario Bergoglio.
Il a choisi de s'appeler François, c'est très beau. Mais je songe à d'autres noms possibles: Marc, Patrick,  Charles... ou encore Sting.

Sting Premier!!!!
Un peu frustrée de ne pas avoir entendu toute la chanson d'Aznavour, je l'ai écoutée sur Youtube ( vous pouvez l'entendre en cliquant sur la photo de Sting). Ce n'est pas la meilleure du grand Charles, mais elle est quand même agréable, belle et mélancolique.

11/03/2013

Le goût retrouvé de la mélasse

Une recette de Ricardo que j'ai essayée récemment (voir note(1) ci-dessous) contenait de la mélasse. Ce n'est pas un produit que j'ai habituellement à la maison, alors j'en ai acheté un petit berlingot chez IGA.

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Comme je n'en avais utilisé qu'un quart de cuillerée à thé dans ma recette, j'ai décidé d'en prendre quelques cuillerées en guise de dessert.

Et je fus soudain submergée par un flot de souvenirs et d'idées!

- Des bouchées de pain trempées dans un mélange moitié mélasse, moitié crème à 35%: ce fut un de mes desserts favoris, depuis mon enfance jusqu'à la trentaine.
- Comme toutes les ménagères de cette époque, qui elles-mêmes suivaient la tradition de leurs aïeules, ma mère utilisait la mélasse dans plusieurs de ses délicieux desserts, comme le gâteau aux épices, et surtout les galettes au sirop: j'aimais les manger, et quand j'ai eu dix ans, elle m'a appris à les cuisiner moi-même.

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- Quand j'étais pensionnaire au collège du Bon Pasteur, à la collation de 15h30, entre la fin des cours et le début de la période d'étude, les religieuses nous offraient souvent des tartines de mélasse: des tranches de pain arrosées de mélasse, réchauffées au four, parfois enrichies de quelques noisettes de beurre.
- Aujourd'hui, plus de 50 ans plus tard, si je mangeais une telle tartine à cette heure-là, je n'aurais pas besoin, ni même envie de manger du reste de la journée. Mais comme toutes mes compagnes, l'adolescente que j'étais engloutissait une ou deux de ces tartines (avec un grand verre de lait!) et avalait néanmoins de bon appétit son souper quelques heures plus tard.
- La mélasse, malgré son aspect noir et visqueux, était d'ailleurs considérée comme un bon aliment, très nourrissant notamment parce qu'elle est une bonne source de fer et de calcium. (Le sucre qu'elle contient en grande quantité n'était pas encore démonisé!).
- Toutes les mères de famille mettaient de la mélasse dans nombre de leurs desserts, et j'imagine que c'était un "bon vendeur" à l'épicerie du coin.

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- Puis elle est tombée dans l'oubli. Des gourous ont décrété que ce n'est pas un bon produit. Ce résidu du raffinage du sucre est trop... sucré! Et on a sans doute confondu résidu et déchet. On ne trouve d'ailleurs pas le mot "résidu" sur le site de la mélasse Grandma.
- IGA offre cette seule marque, en berlingot, en demi-litre, et même en litre. Mais ces contenants occupent une toute petite place de leur section, coincés entre miel, sirop de maïs (pas mal disparu lui aussi) et confitures.

- Moi-même, j'ai cessé d'en acheter et d'en consommer, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que j'ai cessé de cuisiner des desserts.

- Alors, me demandez-vous, comment était-il, ce mélange de mélasse et de crème (15% maintenant) goûté récemment après plusieurs années de privation?

 Et je réponds: ça goûtait le ciel!

______________

 (1) Un chili à la dinde et au chipotle: excellent. Mais deux cuillerées à soupe de mélasse!  Il a la dent sucrée, notre chef, et moi pas, aussi j'en ai mis 1/4 de c. à thé, et c'était suffisant.

(2) En faisant des recherches sur le web, j'ai réalisé que la mélasse est à peu près inconnue en Europe (francophone du moins). Sur les forums, plusieurs internautes demandent où on peut se procurer cet ingrédient qui apparaît dans certaines recettes. Et ce sont en général des Québécois qui répondent à la question!

(3) Un quartier de Montréal (Centre-sud) était autrefois appelé le Faubourg à m'lasse. Il y a plusieurs explications possibles à ce surnom.  Voici la plus sympathique.

(4) Le 15 janvier 1919 à Boston, un accident industriel assez grave s'est produit: un énorme déversement de mélasse, relaté ici.