01/07/2017
Traversée en trois temps
Sur le quai de Saint-Joseph-de-la-Rive, deux jeunes femmes attendent, tout comme nous, le traversier qui nous conduira à l'Isle-aux-Coudres.
Une planchiste glisse sur les eaux calmes du fleuve. Un instant capté au zoom puissance maximale, voilà pourquoi les couleurs manquent d'éclat.
Après un magnifique tour de l'Isle, retour vers le continent. J'aime bien cette photo, prise alors sur le traversier. Camaïeu de bleu, touche de jaune et cette dame au chapeau qui regarde au loin, tandis qu'une main (protectrice?) se pose derrière elle.
Je lui prête quelque nostalgie, peut-être un regret d'avoir dû quitter l'île, s'éloigner de gens qu'elle aime.
Juste devant elle, tel un défi à l'immensité du paysage, un pictogramme enjoint les passagers de ne pas enjamber ce bastingage.
Songe-t-elle à défier l'injonction?
22/04/2017
La Baie, un dimanche
La Baie des Ha!Ha!, le dimanche 2 avril 2017.
Ce jour-là, à l'Auberge des 21, en compagnie d'amis très chers, nous avons dégusté un "brunch" délicieux et raffiné, préparé par le chef Marcel Bouchard et sa brigade.
19/12/2016
Le Saguenay, entre ombre et lumière
Le Saguenay était encore une fois magnifique, en ce jour la mi-décembre.
Je me rendais chez le coiffeur et je n'avais pas mon appareil photo.
Mais tout de même, c'était si beau...
...que je me suis arrêtée dans le secteur Rivière-du-Moulin, un peu avant la côte du Parasol.
J'ai pris des photos avec mon bon vieux iPhone.
Il a fait tout le travail... et même ajouté ma signature:
...mon ombre!
12/10/2016
Haut, rouge et fort
Il était grand temps de les observer et de les photographier, les feuilles colorées de l'automne, dans mon quartier Saint-Philippe, à Arvida.
Car bientôt il ne restera plus en branche feuille, comme en témoigne le tapis végétal qui borde la rue Saint-Albert où je marchais hier.
Une fois par terre, ne composent-elles pas de magnifiques natures mortes, comme celle-ci:
Encore quelques jours cependant de cette extraordinaire incandescence:
Profitons-en bien, puisque
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres
Adieu vive clarté de nos étés trop courts
(Charles Baudelaire)
09/10/2016
Timide arrivée des rouges
C'était un peu rouge, le dimanche 2 octobre à Tadoussac. Mais très peu encore. L'automne est en retard cette année, dit-on, parce qu'il a fait chaud en septembre. Il y avait davantage de rouge sur les constructions humaines que dans la montagne. Ci-dessus, de gauche à droite: toilettes publiques (très fréquentées!), poste de traite Chauvin, hôtel Tadoussac, petite chapelle et enfin l'église (moderne) Sainte-Croix, tout cela vu du quai.
Bois construit, bois nature, camaïeu de rouge:
Sur fond maritime:
Rouge sur l'eau: vrai sauvetage ou un exercice?
Sans oublier ceux qui ont pris un petit coup de rouge:
Et enfin cet or rougeoyant sur fond bleu. Non pas près du fleuve à Tadoussac, mais devant le Saguenay à la pourvoirie du Cap-au-Leste:
25/08/2016
Vaisseau fantôme
Lundi matin, Saint-Irénée de Charlevoix
Un cargo émerge du brouillard
Glissant paresseusement
à travers les nuages
qui chevauchent le fleuve
Saint-Laurent
Fantomatique apparition que nous contemplons
saisis émerveillés
rassemblés sur la terrasse
Vision fabuleuse
point d'orgue délicatement posé
sur l'enchantement
que fut notre séjour en ces lieux
27/05/2016
Le Saguenay, encore et toujours
Comme promis dans mon précédent billet, je continue à présenter des photos du Saguenay, prises de la terrasse de l'auberge La Tourelle du Fjord à Saint-Fulgence.
Camaïeux de bleu, de vert, de blanc.
Au-dessus d'une longue écharpe de nuages, un tout petit nuage, comme une escale, une ponctuation dans cette immensité. Dans le ciel et dans l'eau.
Voici le même paysage, cette fois dans une vue horizontale:
Et en me tournant vers l'est, vers le fjord encore enveloppé de brume, je voyais ceci:
Et cela (on aperçoit la silhouette d'un navire, près de la rive sud):
Enfin, répondant à l'appel de ces chaises disposées sur la terrasse, je regardai à l'ouest: la flèche littorale au premier plan, et plus loin, dans la lumière bleue, le Saguenay, encore et toujours:
09/05/2016
Splendeurs et misères*
En passant sur la rue de Montfort à Jonquière (intersection Notre-Dame), j'ai eu l'idée de prendre quelques photos de l'église Notre-Dame-de-Fatima. Celle-ci est au coeur d'un débat qui dure depuis plusieurs années à Saguenay. Annoncée à plusieurs reprises, sa démolition n'a toujours pas eu lieu.
Inauguré en 1962, ce temple catholique d'une indéniable valeur patrimoniale témoigne d'un courant architectural important des années 60. Ses concepteurs, les architectes saguenéens Léonce Desgagné et Paul-Marie Côté, "sont reconnus pour leur apport innovateur à l'architecture québécoise".
Pendant que l'on discute de leur sort, l'église et son presbytère pourrissent sur pied, pour ainsi dire. Les ravages du temps sont bien visibles sur les parois de ce bel édifice, dont la silhouette évoque la forme d'un tipi. (Tout comme celle de l'église Saint-Raphaël, érigée aussi à Jonquière, en 1956).
Des élus et des groupes de citoyens luttent pour la préservation de Notre-Dame-de Fatima. Mais comment financer le maintien d'un bâtiment aussi imposant, qui, ayant perdu sa vocation première faute de clients, n'a plus d'utilité évidente.
C'est le cas de bien des églises du Québec, construites avec faste au temps où les foules les fréquentaient. Menacés par les potentats religieux de brûler en enfer pour l'éternité s'ils n'allaient pas à la messe du dimanche, contraints de donner à la quête hebdomadaire, de verser la dîme, de payer pour leurs mariages, baptêmes, funérailles, les paroissiens faisaient vivre leur église et tout le personnel, ecclésiastique et séculier, nécessaire à son fonctionnement.
Que faire, donc, de ces temples abandonnés? Des transformations et changements de vocation sont possibles. On peut les convertir en condos, en salles de spectacle, en immeubles à vocation commerciale ou communautaire. À condition qu'un réel besoin existe pour ces nouveaux lieux.
Il faut surtout de l'argent, beaucoup d'argent. Où le trouver?
Il faut aussi des leaders influents, capables de mener une action cohérente, et des communautés à l'esprit ouvert, en mesure de bien mesurer tous les enjeux. Cela a été fait dans certains cas, mais bien souvent, on laisse se délabrer ces joyaux du patrimoine, jusqu'à ce qu'ils deviennent dangereux pour tous ceux qui passent à proximité, de sorte qu'on doit les abattre.
Quel sera le sort de Notre-Dame-de-Fatima?
La question fut récemment posée avec véhémence par le citoyen de Saint-Ambroise Rosaire Gagnon, qui signait, dans Le Devoir, un texte d'opinion intitulé Le "viol artistique" de Notre-Dame-de-Fatima, à Jonquière.
Voici comment l'édifice est décrit sur le site des lieux patrimoniaux du Canada: (cliquer sur ce lien pour en apprendre davantage):
"L'église de Notre-Dame-de-Fatima figure parmi les premières églises à plan centré dans la région. Ainsi, elle est à l'opposé des formes conventionnelles de l'architecture religieuse. Son caractère sculptural évoquant un tipi, son absence de fenêtres et d'ornements, l'aménagement du choeur et de la nef en un seul volume lui confèrent un aspect distinctif par rapport aux églises traditionnelles."
(...)
"Les éléments clés de l'église de Notre-Dame-de-Fatima liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan centré composé de deux demi-cônes décalés l'un par rapport à l'autre, un de ceux-ci se prolongeant en une flèche surmontée d'une croix, ainsi que les larges marquises au-dessus des deux entrées;
- ses matériaux, dont la structure en béton recouvert de crépi blanc;
- ses ouvertures, dont les deux larges bandeaux de verre verticaux occupant le vide créé par le décalage des deux demi-cônes, le portail d'entrée composé de trois portes vitrées encastrées dans une large fenêtre, ainsi que la porte vitrée arrière également encastrée dans une fenêtre."
__________
*Le titre de ce billet est emprunté à celui d'un roman de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes! Je l'ai choisi de préférence à l'expression "grandeur et misère", utilisée beaucoup plus souvent et inspirée de cette pensée de Pascal: "La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable".
29/11/2015
Automne teinté d'hiver
Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement
(Charles Baudelaire)
C'était le 7 novembre dernier. Direction La Baie pour quelques courses. Il faisait très froid et sombre, le vent voulait nous arracher la tête, à Jack et à moi. Vers 15 heures, juste au moment où nous passions sur la rue Mars avant de rentrer à la maison, le soleil a percé les nuages.
Nous nous sommes arrêtés devant l'Auberge des 21 et avons profité de ces brefs instants, tout à fait magiques, pour prendre quelques clichés du quai des croisières et surtout du paysage. Les ombres s'allongeaient déjà, la mienne a décidé d'apparaître sur quelques photos.
Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
(François Coppée)
Sur la photo suivante, deux branches de l'arbre à l'avant-plan se courbent gracieusement de part et d'autre du lampadaire blanc, dont ils imitent la forme.
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
(Victor Hugo)
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
(Théodore de Banville)
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
(Charles Baudelaire)
Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.
(Nérée Beauchemin)
Voilà les feuilles sans sève
Qui tombent sur le gazon,
Voilà le vent qui s’élève
Et gémit dans le vallon
(Alphonse de Lamartine)
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
(Paul Verlaine)
19/07/2015
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs...*
Quelques photos d'une excursion récente à Tadoussac, avec des amis. Le temps était magnifique, l'air d'une douceur infinie.
Comme d'habitude, après le petit déjeuner à l'hôtel Tadoussac, promenade sur la rue principale. Un voilier amarré, un homme et un enfant sur la grève:
la baie et la pointe:
un jeu de couleurs:
De l'autre côté, une roche endormie dans les hautes herbes:
Retour à l'hôtel, apéro sous un parasol:
Et pour terminer, notre légendaire pique-nique à l'Anse-de-Roche:
*C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Charles Baudelaire, La vie antérieure