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05/08/2014

Aluminium, pêche, golf et réminiscences

En bonne autochtone d'Arvida dont le père a travaillé pour Alcan, j'étais intéressée par l'exposition Les joyaux en aluminium présentée à la Pulperie de Chicoutimi.
Un objet en particulier m'a touchée et fascinée dans cet ensemble un peu hétéroclite de pièces en aluminium (qui proviennent de la collection française Jean Plateau et de la collection de La Pulperie-Musée régional).
Il s'agit d'un canot en aluminium confectionné en 1934 par Eddy Gagnon. Une photo montre ce grand pêcheur et chasseur devant l'Éternel avec l'un de ses fils, Jean, à l'issue d'une pêche quasi-miraculeuse: huit belles prises (brochets ou ouananiches, je ne m'y connais pas trop) enfilées sur une branche. pulperie,chicoutimi,aluminium,collection jean-plateau,eddy gagnon,hélène gagnon
Comme il est interdit de prendre des photos de l'exposition, je ne peux que vous proposer ces deux images (trouvées sur la Toile) où on aperçoit partiellement le canot en arrière-plan, derrière un heaume et derrière un buste.pulperie,chicoutimi,aluminium,collection jean-plateau,eddy gagnon,hélène gagnon

Le canot et la photo ont fait remontrer des souvenirs...

Car Eddy Gagnon était le père de mon amie et compagne de classe Hélène Gagnon, une Arvidienne qui s'est notamment distinguée par ses exploits au golf.

Le blogueur étatsunien Charlie Stewart raconte les débuts d'Hélène dans le texte qui suit (cliquez pour mieux lire):

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Il y explique notamment qu'à l'âge de huit ans, elle a commencé à frapper des balles avec trois bâtons de golf trouvés dans les équipements sportifs de ses six frères (elle avait aussi quatre soeurs!).

Son père lui a aménagé un petit parcours où des boîtes de conserve faisaient office de trous, dans le parc en face de chez elle (devenu depuis peu le parc Lévesque). Inscrite au club Saguenay d'Arvida d'abord à titre junior, elle impressionnait avec un coup de départ extraordinaire, très droit et bien plus puissant que celui de la plupart des hommes inscrits au même club.

Elle a ensuite connu une belle carrière amateur, remportant de nombreux tournois où elle a représenté successivement le Québec, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. 
Elle s'appelle maintenant Hélène Gosse (du nom de son mari australien) et vit depuis plusieurs années aux États-Unis, où elle joue encore au golf, en plus d'enseigner et d'agir comme formatrice et coach pour l'équipe de jeunes golfeuses de la Shady Side Academy de Pittsburgh.

Un coup... de circuit
Mais la force de frappe d'Hélène ne se manifestait pas seulement au golf. Dans nos parties de balle-molle, au Collège du Bon Pasteur, quand elle se présentait au marbre, un cri retentissait dans l'équipe adverse: "les filles, reculez-vous, c'est Hélène!"

Les vaches avaient beau reculer jusqu'au fin fond du champ, la balle filait toujours bien trop haut et trop loin pour qu'elles puissent l'attraper.

Hélène s'offrait à chaque fois un coup de circuit.

Un jour, elle a cogné si fort que la balle est allée fracasser une fenêtre de l'Évêché, sur le terrain voisin.

Notre mère supérieure était certes en colère, mais je crois qu'elle admirait secrètement les talents sportifs de notre compagne. Et qu'elle éprouvait une certaine fierté (bien dissimulée) en allant révéler le méfait d'Hélène aux autorités de l'Évêché.

Monseigneur s'est montré magnanime, accordant son pardon à la pécheresse... et à ses complices.

21/06/2014

Quand rien ne se passe...

J'écrivais dans mon précédent billet qu'en art visuel (et sans doute en art en général), tout est une question de communication, de circulation d'idées et de sensations entre le créateur et son "visiteur".

C'est assez rare dans mon cas, mais parfois, il ne se passe rien, le contact ne s'établit pas. Par exemple avec l'exposition de Peter Doig, présentée au Musée des Beaux-Arts de Montréal le printemps dernier et intitulée Nulle terre étrangère.

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Le titre était beau, l'artiste, un Montréalais d'adoption sur lequel les médias avaient présenté plusieurs reportages élogieux (mais peu de véritables critiques de son oeuvre, je l'avoue) m'est apparu sympathique, ses tableaux se vendent paraît-il à des prix incroyables.

Certains donc que l'événement était à ne rater sous aucun prétexte, mon conjpeter doig,exposition,mbam,montréaloint et moi avons fait un effort spécial pour aller à Montréal avant la fin de l'exposition, même si la date ne nous convenait pas vraiment, pour diverses raisons.

Et puis? Et puis rien, absolument rien. Les sujets, la technique, les couleurs, je ne trouvais rien qui me parle, qui allume mon regard et mon esprit. Je n'ai pas compris ce que Peter Doig voulait me dire en peignant ses toiles. Pire, je ne percevais pas son engagement, sa tension, le désir à la source de chacune de ses créations.

Nous étions avec un autre couple, venu également du Saguenay, et nous nous regardions, un peu catastrophés, l'air de dire: quoi, c'est pour ça que nous sommes venus?

Quelques toiles peut-être m'ont vaguement intéressée mais, comme on dit, cela ne valait pas le voyage.

Son univers m'est resté fermé, étranger, rien ne m'a parlé.

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L'artiste (photo ci-dessus) avait beau être sur place et faire des selfies (avec des membres de sa famille, je crois) rien n'y fit. Était-ce ma faute? Peut-être...

Le contact entre nous, les quatre visiteurs, était en revanche excellent: nous avons pu, avec nos amis, rire et nous distraire, déguster un bon repas au Café des beaux-arts...

Et être à Montréal, séjourner à l'Hôtel de l'Institut, voir nos enfants et notre petit-fils. Bref, le voyage fut beau. Mais pas à cause de Peter Doig. Et sans lui, nous aurions sûrement choisi une autre date, une autre formule...

Bref, comme une débutante, je me suis laissé prendre aux propos louangeurs publiés dans les médias au sujet de l'artiste et de son exposition: on ne m'y reprendra plus...

 

 

13/06/2014

Y a-t-il une question dans la salle?

Chaque fois que je vais à Montréal, je passe par le Musée d'art contemporain. Même si je ne sais pas à l'avance quelles expositions y sont présentées, je suis sûre d'y trouver des choses intéressantes. Par exemple l'exposition permanente La Question de l'abstraction qui dure jusqu'en avril 2016, période émaillée d'expositions temporaires sur le même thème. J'ai photographié (en hiver) l'affiche, sur un mur extérieur du MACM:

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L'exposition comprend 104 oeuvres de 56 artistes québécois, illustrant diverses époques et tendances de l'art abstrait d'ici.

La visite de cette exposition fut un parcours fabuleux, à cause de la qualité et de la beauté des oeuvres. Cependant je me suis posé la question: pourquoi parler d'art abstrait?

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(Rita Letendre, Malapeque II, 1973 Acrylique sur toile. Musée d'art contemporain)

Pour moi, la peinture ne peut pas être abstraite. Ce sont des formes, des masses de diverses tailles, de la lumière, des couleurs obtenues par des gestes concrets: le mélange des matières, le pinceau, la spatule ou un autre outil qui les prélève, le bras ou la main qui les applique sur un support.

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(Marcel Barbeau, Rétine Virevoltante, 1966, collection MCAM)

Tous ces éléments attirent mon attention vers quelqu'un, un créateur qui se livre tout entier dans cette oeuvre, corps et esprit. J'essaie de saisir sa main tendue, son esprit, ce qu'il veut me dire. Que la toile représente une vierge à l'enfant ou une série de cubes de diverses couleurs, c'est la même démarche, de part et d'autre.

Parfois je comprends bien, parfois pas du tout, parfois j'aime, parfois pas du tout (et au fond mon opinion n'a d'importance que pour moi-même). Et cela n'a rien à voir avec le fait que je puisse, ou non, identifier un sujet représenté sur la toile.

En réalité, dans ces formes géométriques, ou ces lacis de lignes droites ou courbes, ou ces amas de couleur qui semblent à prime abord ne rien représenter, je finis -presque- toujours par trouver quelques éléments de figuration: cela ressemble à un paysage, à un visage, à un nuage, à une montagne, à un animal, à une maison, une chaise, une bouteille...

Faudrait-il parler d'art non figuratif plutôt que d'art abstrait? Encore là, la frontière entre figuratif et non figuratif est floue:

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Dans la toile (ci-dessus) de Marcelle Ferron intitulée Champ russe, par exemple, je distingue d'abord des formes organiques, des végétaux qui suggèrent la vie, le mouvement. En même temps, les teintes neutres, brunâtres, évoquent non pas la fertilité et la floraison, mais l'humidité, l'enfermement. On sent des secrets, des choses mystérieuses palpiter sous cet enchevêtrement.

La forme des bandes bleu-vert évoque la faux (la faucille) qui tranche. À la limite, tout ces éléments pourraient être inorganiques, armes et outils de métal et de rouille (idée appuyée par le titre du tableau). Diverses possibilités d'interprétation, certes, qui ne rendent pas pour autant la chose abstraite.

Dirait-on que cette oeuvre d'Alfred Pellan (qui ne fait pas partie de l'exposition au MACM), où l'on distingue nettement une forme humaine et une forme animale, est abstraite?

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En fait, la question s'est surtout posée autrefois, quand des créateurs et groupes d'artistes (par exemple ceux du Refus global au Québec) se sont insurgés contre la représentation. Ils ont choisi de laisser leurs mouvements internes et intimes, leurs impulsions, leurs idées les plus folles guider leur choix de formes et de couleurs.

Cette rupture radicale avec la tradition de la figuration fut un moment fort de l'histoire de l'art, on ne peut le nier. À mon point de vue, elle a permis de mettre en lumière le processus et la nature de la création artistique.

Vie, vibration, échanges.

N'empêche qu'aujourd'hui encore, bien des gens (et j'en connais plusieurs) ne sont pas à l'aise avec des oeuvres non figuratives, car ils se demandent toujours qu'est-ce qu'elles sont censées représenter...

Pour ma part en somme, je crois que la peinture ne peut être abstraite: elle est toujours concrète.

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(Paterson Ewen, The Star, 1962. Collection MACM)

04/02/2014

Une revue, des créateurs, des trésors

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(Ozias Leduc: portrait de Florence Bindoff, 1931-1935. © MNBAQ, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec)

Ne vous attardez pas au titre, qui peut paraître rébarbatif. Courez au CNE de Jonquière pour voir l'exposition  Vers un renouveau artistique autour de la revue Le Nigog, 1918, présentée jusqu'au 20 avril. Vous serez mis en présence de plusieurs grandes oeuvres, et de quelques chefs-d'oeuvre de l'art québécois.

Le titre désigne le fil conducteur qui a présidé au choix de ces oeuvres: essentiellement, il s'agit d'artistes présentés (sous un jour favorable) par le magazine mensuel Le Nigog, fondé en 1918 et qui dut fermer après la publication de 12 numéros.

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(Napoléon Bourassa, Les petits pêcheurs, vers 1865. © MNBAQ, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec)

C'est peu de dire que cette revue "moderniste", qui voulait éveiller l'intérêt et stimuler la curiosité des lecteurs envers la littérature et l'art contemporain fut mal accueillie:

"Proclamant la primauté de la forme sur le sujet comme condition d'un art universel, les rédacteurs en chef se font immédiatement des ennemis. Les régionalistes sont horrifiés : la revendication du formalisme détruit la sérénité avec laquelle ils avaient appuyé la pensée de la société conformiste."

Les toiles et sculptures de ces artistes modernes cne,jonquière,mnbaq,québec,charles gille,ozias leduc,peintres québécois,adrien hébertpour l'époque (début du 20e siècle) ont longtemps dormi dans les voûtes du Musée national des Beaux-Arts du Québec, qui a préparé cette superbe exposition itinérante. Certaines d'entre elles furent très difficiles à retrouver, m'a expliqué le guide qui m'a accueillie au CNE, ajoutant que plusieurs d'entre elles sont montrées au public pour la première fois.

Pas difficile aujourd'hui, en visitant l'exposition, de comprendre pourquoi le nom de leurs créateurs est parvenu jusqu'à nous: ce sont des artistes sérieux, épris de liberté, capables de réflexion et techniquement sûrs d'eux-mêmes. On n'en est pas encore à l'abstraction, mais on peut observer sur leurs toiles des signes (choix des couleurs, attitudes et expression des sujets, perspective, construction) de leur éveil et de leur aspiration à sortir du cadre institutionnel et traditionnel.

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(John Lyman: Corinne, 1919. © MNBAQ, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec)

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(Adrien Hébert: Léo-Paul Morin, 1922. © MNBAQ, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec)

Du titre de l'exposition, il faut somme toute retenir les mots "renouveau artistique". Et se rappeler que des gens, les rédacteurs du Nigog dans ce cas, ont travaillé fort et affronté les préjugés pour faire progresser la pensée de leur temps.

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(Charles W. Simpson: Falaise de Gaspé © MNBAQ, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec)

Ce sont les portraits que j'ai le plus aimés dans cette exposition. Ceux que je présente sur cette page: l'énigmatique Florence Bindoff par Ozias Leduc, l'impertinente Corinne de John Lyman, et le pensif Léo-Paul Morin, par Adrien Hébert, un peintre que j'aime beaucoup, dont l'exposition présente aussi les magnifiques Élévateurs à grains du port de Montréal.cne,jonquière,mnbaq,québec,charles gille,ozias leduc,peintres québécois,adrien hébert

Et aussi Le vieux paysan canadien français de Suzor-Côté et le joueur d'échecs de Charles Gill (le tableau s'intitule Le problème d'échecs).

En entrant dans la salle, on peut admirer  Le pêcheur à la nigogue, reproduction à l'échelle d'une sculpture de Louis-Philippe Hébert installée sur la façade du Parlement de Québec. Une nigogue, ou un nigog comme le titre de la revue, est le harpon traditionnel des amérindiens.

01/11/2013

Le Rijksmuseum au bout des doigts

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C'est une nature morte du peintre néerlandais Floris Claesz van Dijck (à ne pas confondre avec son contemporain Antoine Van Dyck, beaucoup plus célèbre), tiré de la riche collection du Rijksmuseum d'Amsterdam.

Bien sûr, j'aimerais beaucoup faire un voyage aux Pays-Bas et m'arrêter à Amsterdam pour admirer cette oeuvre, ainsi que toutes celles que possède le célèbre musée. Mais en attendant, ou à défaut, j'ai accès à toutes ces richesses visuelles. Et virtuelles en quelque sorte...  sur l'écran de mon ordinateur. Je peux les voir en haute résolution, les imprimer, les encadrer, faire ce que je veux. Et c'est gratuit.

Lors de sa réouverture en 2013 après dix ans de fermeture pour rénovations, le musée hollandais a en effet pris un grand virage virtuel, rendant tout son contenu accessible et gratuit sur la toile.

C'est vraiment formidable: on peut se promener pendant des heures parmi les chefs-d'oeuvre de l'art des Pays-Bas, comme dans une forêt de vivants piliers. Non seulement voir les oeuvres, mais les trier et les réunir en collections (à la manière des albums) et même intervenir sur les images pour les modifier et produire ainsi nos propres créations.

On peut aussi bien sûr faire des recherches, par thème, genre, époque ou artiste. De Vermeer, que j'aime tant, j'ai retrouvé La laitière:

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Je dis retrouvé parce que je l'ai vue "en personne" en 2009, au Metropolitan Museum of Art de New York, où elle faisait partie d'une exposition temporaire. (J'en ai parlé ici). Toujours aussi émouvante, en vrai ou sur écran.

Je n'ai qu'un seul regret, c'est que tout soit en anglais (ou en néerlandais si vous le parlez!) sur ce merveilleux site du Rijksmuseum. J'aurais tellement aimé pouvoir y naviguer en français...

11/09/2013

Femme, hermine et beauté

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J'ai découvert cette toile magnifique, La Dame à l'hermine de Léonard de Vinci, en jetant un coup d'oeil à l'émission Le grand tour de TV5. Bien sûr je connais La Joconde, je l'ai vue en personne et même photographiée (événement évoqué ici) au Musée du Louvre, et elle est très belle.

Mais cette Dame à l'hermine (peinte vers 1488-1490) fut une découverte pour moi, car je la trouve encore plus belle. À cause de ce visage juvénile, à la fois paisible et expressif. Peut-être aussi à cause de la présence d'un animal, l'hermine, dont le pelage semble palpiter doucement sous la main qui le caresse. C'est un portrait (de Cecilia Gallerani) extraordinaire, gracieux, vivant, raffiné, tendre et serein.

Comment peut-on, me suis-je demandé encore une fois, avec un pinceau et quelques couleurs, produire une image qui dégage autant de vérité et d'humanité, un tableau qui traverse les siècles et soulève autant d'émotion chez celui qui le regarde. C'est le mystère de la création artistique. Le mystère du génie, et Léonard de Vinci en était un, cela ne fait aucun doute.

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J'en suis encore tout éblouie et c'est pourquoi je vous présente ce chef d'oeuvre, qui appartient au musée Czartoryski à Cracovie, en Pologne.

19/10/2012

Deux sites, deux styles

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Au cours de l'été, j'ai assisté à deux présentations multimédia offertes par deux musées qui font connaître l'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Fort intéressants, les deux documents sont aussi très différents dans leur conception, leur style et le genre d'expérience offert aux visiteurs.

Au Musée du Ford à La Baie (c'est lors d'une balade à vélo que j'ai pris cette photo où on aperçoit l'arrière du bâtiment ainsi que l'église St-Alexis), le spectacle s'intitule Voyage au coeur du fjord du Saguenay. Le spectateur s'installe confortablement dans un siège moulé où il peut ajuster son angle de vision, ses écouteurs, choisir sa langue, pour un fabuleux voyage dans l'espace-temps, qui se déroule sur plusieurs écrans. Le document, très bien fait et de grande valeur, offre des images magnifiques qui retracent la naissance, l'histoire, la géologie du fjord du Saguenay. Grâce à des effets visuels et sonores et à des illusions d'optique, on éprouve des sensations physiques assez fortes: on survole, on plane, on accélère, on monte ou on descend, on plonge au fond des eaux. Le rythme calme et progressif nous laisse le temps d'éprouver chaque sensation et d'assimiler ce qui est montré. C'est une expérience en profondeur, contemplative. Une ambiance presque zen, je dirais.

À l'Odyssée des bâtisseurs à Alma, c'est tout le contraire: le document trépidant, agité et survolté s'intitule fort justement  Aquavolt. Vous pouvez en avoir une bonne idée en visionnant la vidéo ci-dessous.

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Il faut d'abord parcourir une partie du parc thématique pour se rendre à l'ancien château d'eau, où on est accueilli par le Professeur, un savant fou excité et volubile qui nous fait entrer au coeur de cette enceinte métallique reconvertie en salle de projection multimédia. On s'y tient debout, à l'intérieur d'un écran circulaire (les parois du réservoir d'eau) sur lequel défilent en tous sens et à toute vitesse des images extraordinaires du lac Saint-Jean, de ses pionniers, des activités qui s'y pratiquent. (Détails très intéressant sur le projet au bout de ce lien). Le tout agrémenté de quelques stimuli sensoriels: vibrations, vrombissements, goutelettes d'eau, fumée, froid. On sort de là un peu étourdi, la tête pleine de bruit et de fureur: divertissant et instructif.

Ces deux expériences sont formidables, d'autant plus que les deux endroits offrent aussi, dansmusée du fjord,maison des bâtisseurs,alma,la baie,musées,site historique,histoire du saguenay-lac-saint-jean. multimédia une grande salle, une exposition interactive agrémentée d'artefacts, de graphiques, d'images et autres documents qui évoquent divers aspects de l'histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Et cette histoire, nous pouvons en être fiers: nos ancêtres ont mené une vie très dure, sans argent, sans confort matériel, mais ils ont travaillé si fort qu'aujourd'hui, nous jouissons (pour la plupart d'entre nous du moins) d'une vie agréable, confortable, et que nous figurons parmi les sociétés les plus riches de la planète.

Remercions-les pour leur courage, leur vaillance, leur détermination et leur abnégation. Des vertus que nous avons peut-être oubliées... et  remplacées par une consommation effrénée de biens matériels. (Excusez cette petite considération morale: une fois n'est pas coutume!)

05/04/2012

Viva Fernando Botero

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J'étais bien heureuse de lire une nouvelle concernant le peintre et sculpteur Fernando Botero dans Le Devoir (ici).

L'artiste colombien, qui aura 80 ans le 19 avril, a fait cadeau d'une nouvelle sculpture à sa ville natale, Medellin, à l'occasion d'une exposition qu'il y présente sur le thème du chemin de croix. Ce gros chat de bronze (qui n'a rien à voir avec le chemin de croix!) me plaît bien, comme tout ce que fait Botero. J'aime bien l'homme et l'artiste, son caractère bouillant et son discours iconoclaste.

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J'ai découvert son oeuvre, que je ne connaissais que vaguement, à l'occasion d'une exposition vue au Musée National des Beaux-arts de Québec en 2007.

J'ai écrit alors un billet sur ce blogue, assez éloquent il me semble, où je disais notamment:

 

"Je ne m'attendais pas à aimer beaucoup (..) mais j'ai été émerveillée par ses sculptures en bronze, notamment cette immense femme étendue sur le ventre, nue et tenant un cigarillo à la main, qui nous accueille dans le hall entre les deux salles. Sur le bronze sombre, les formes sont fascinantes, les rondeurs des fesses, auxquelles répondent les rondeurs des bras, des joues, des cuisses, même le dessous des pieds est potelé. C'est sensuel et doux, on a envie de toucher, de caresser..."  

 

Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder au texte complet de la note (où il est aussi question du Café Krieghoff):

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04/02/2012

La soeur de l'autre

la joconde,copie,léonard de vinci,mona lisa,louvre,prado,paris,découverteJ'ai pu voir au cours de mes voyages un bon nombre de chefs-d'oeuvre de la peinture, et je m'estime très privilégiée d'avoir eu accès à ces tableaux de grands maîtres.

Par exemple, au Musée du Louvre, j'ai pu admirer l'un des plus célèbres et des plus connus, La Joconde de Léonard de Vinci. J'ai même pu la la joconde,copie,léonard de vinci,mona lisa,louvre,prado,paris,découvertephotographier (ma photo à droite n'est pas très bonne, mais en cliquant sur ce lien, on peut la voir en haute définition, ainsi que plusieurs autres grandes oeuvres du Louvre), comme l'ont fait les quelque 200 000 personnes (j'exagère à peine) qui étaient dans la salle en même temps que moi (au Louvre, il est permis de prendre des photos, ce qui produit des embouteillages et beaucoup de confusion). Jack, quant à lui, a eu l'idée de me photographier avec Mona Lisa (c'est moi au premier plan, avec le blouson noir).

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Et j'apprends avec un mélange de stupeur et de plaisir que l'on vient de découvrir une soeur jumelle de Mona Lisa, en restaurant une toile conservée au musée du Prado à Madrid. Le tableau montre le même modèle, peint par un élève de Léonard de Vinci, et le même paysage en toile de fond.

La petite soeur (à droite sur la photo du haut, et sur cette page du Figaro, on peut littéralement superposer les deux oeuvres en déplaçant le curseur), plus claire et plus lumineuse, met en évidence des détails du paysage qui ne sont pas visibles sur la toile du maître. Cette dernière a subi des ans l'irréparable outrage, tandis que la copie a été pendant longtemps recouverte d'une couche de peinture noire qui l'en a protégée.

Et si je veux voir les deux oeuvres côte à côte, je n'aurai qu'à retourner à Paris entre mars et juin prochain, et retourner au Louvre où elles seront exposées: une occasion unique de les photographier ensemble. J'aimerais beaucoup ça, mais je crois que ce ne sera pas possible...

27/12/2011

Parfum de mystère...

Ceux qui me connaissent savent que je collectionne les billets de spectacles, concerts et expositions. Je les numérise et les utilise pour mon site Billets de concert. Ils son classés, identifiés, et je me souviens fort bien des événements auxquels ils sont associés. Mais pour celui-ci, c'est différent:

MAC, Montréal, Branché sur le MAC

Je ne sais pas à quoi il correspond. Je crois qu'il s'agissait d'une promotion, et non pas d'une visite précise au MAC, que je fréquente pourtant régulièrement, chaque fois ou presque que je vais à Montréal. Comme vous pouvez le voir, aucun prix d'entrée n'y est inscrit, ni aucune date (mais je sais que je l'ai eu il y a environ un an). Je sais qu'il existe une carte nommée branché sur le MAC, qui donne un accès gratuit au  Musée d'art contemporain pendant un an, mais elle coûte $20... et je ne l'ai pas achetée.

Mais je l'aime bien, ce mystérieux billet. J'ai avec lui une affinité particulière, comme s'il m'était spécialement destiné, à moi qui suis branché(e) sur le Mac(intosh)!