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02/08/2011

Béton ou diamants: un choix déchirant

tunnel Ville-Marie, effondrement, Plan Nord, Stornoway, Pendant que les infrastructures s'écroulent, à Montréal, l'inneffable Jean Charest se rend à Chibougamau pour annoncer la construction d'une route dans le secteur des monts Otish qui servira essentiellement à la mise en place et à l'exploitation d'une mine de diamants (projet Renard). Ce prolongement de la route 167 entre Chibougamau et Mistissini sera-t-il utile aux communautés autochtones et aux autres résidants de ces territoires isolés? On ne le sait pas, personne n'en a parlé.

Tout ce qu'on voit, ce sont des diamants qui brillent dans les yeux de Jean Charest et de ses acolytes du gouvernement libéral.
Ça me fait penser à ces images de bandes dessinées qui montrent un personnage qui, pensant à un trésor ou à un gros lot quelconque, qui a des $$$ à la place des yeux. (Je voulais dessiner moi-même ce genre d'yeux à JC, mais ça me déprimait trop de regarder une photo de lui... j'y ai renoncé!)
Ce qui me réjouit malgré tout, c'est que cet effondrement dans le tunnel Ville-Marie a coûté cher à Jean Charest, médiatiquement parlant. Même s'il s'était déplacé en personne à Chibougamau pour annoncer la construction de cette route (en ppp avec la Stornoway Diamond Corporation, qui investit des pinottes!), la nouvelle a été reléguée bien loin par certains médias. (La Presse notamment: dans un bas de page de la section Affaires, un communiqué de la Presse Canadienne en provenance de ... Vancouver!).
Pendant qu'il fait les yeux doux aux compagnies minières, des infrastructures utilisées par des millions de personnes se dégradent, tombent, menacent la vie des citoyens.
La solution, selon les porte-parole et autres sous-tapis libéraux? Des inspections régulières. Dont on s'empresse de cacher les conclusions. Parce que si les gens l'apprennent et exigent des correctifs, ça va coûter des sous, et alors on n'aura plus 300 millions à investir dans la route des diamants.

21/07/2011

Rome: qui trop embrasse...

Rome,expositions, musée de la Civilisation,QuébecL'exposition sur Rome (site web particulièrement bien fait) fait courir les foules au Musée de la civilisation de Québec. Je l'ai trouvée intéressante, bien qu'elle semble à mon avis tenter  d'englober trop d'éléments sur une trop longue période. Or comme chacun sait, qui trop embrasse mal étreint.

J'ai bien aimé le volet sur la Rome antique, qui occupe tout l'espace central, et celui sur son déclin. Dans de petites salles attenantes, bref aperçu de Rome au Moyen Âge, à la Renaissance et aujourd'hui. Bien que superficiel, ce survol se fait au détriment, me semble-t-il, de la profondeur que j'aurais aimée trouver sur la Rome antique.

Presque rien, notamment, sur les grands artistes du Moyen Âge (Giotto) et surtout de la Renaissance (Michel-Ange, Raphaël...) ni sur leurs chefs-d'oeuvre, car l'exposition est davantage à caractère historique. Et à partir du moment où Rome est surtout connue pour être le centre mondial du catholicisme et de la papauté, son histoire perd pas mal d'intérêt à mes yeux.

 

québec,rome,musée de la civilisation,premières nations,fleuve st-laurent(Mithra tuant le taureau, IIIe siècle apr. J.-C. Cette scène évoque l’épisode le plus important du mythe de Mithra, divinité solaire d’origine iranienne, dont le culte a connu une diffusion remarquable à Rome pendant l’époque impériale).

 

En fait, ce que mon mari et moi avons regardé le plus longtemps, c'est l'immense maquette de la Rome ancienne, tâchant d'y reconnaître les monuments en ruine que nous avons vus et les rues où nous avons marché lors de notre visite en 2003.

 

Notre histoire

En fait d'histoire, j'ai préféré celle d'ici, présentée dans trois superbes expositions. Le temps des Québécois, exposition permantente fouillée, détaillée sur tous les aspects de notre histoire, que j'avais déjà vue, et deux autres que j'ai découvertes.

Nous, les Premières Nations (permanente aussi)

québec,rome,musée de la civilisation,premières nations,fleuve st-laurent(Canot rabaska)

nous fait découvrir les premiers habitants du territoire (qui en furent honteusement chassés), autrefois et aujourd'hui. Tout comme les Romains et les autres peuples de la terre, Abénaquis, Algonquins, Atikamekw, Cris, Hurons-Wendat, Inuit, Malécites, Micmacs, Montagnais, Mohawks, Naskapis ont su utiliser astucieusement les ressources de la nature qui les entourait pour manger, se loger, se vêtir, se déplacer. Comme les Romains, sauf que c'étaient des matériaux (animaux et végétaux) différents, et des besoins différents (froid, grands espaces). Ils savaient aussi décorer et embellir leurs outils et leurs habitations.

Il y a aussi Portés par le fleuve, qui évoque le rôle joué par le Saint-Laurent dans la naissance de l'Amérique du Nord: arrivée d'immigrants venus de partout dans le monde, peuplement, commerce, échanges en tous genres, à Québec, à Montréal et dans toutes les villes qui bordent ce québec,rome,musée de la civilisation,premières nations,fleuve st-laurent

(Québec, Le château Frontenac, le fleuve, Lévis: la photo est de moi)

grand fleuve. Comme tant d'autres cours d'eau, que ce soit la Tamise à Londres, le Tibre à Rome, ou le Saguenay... à Saguenay. Cette fascinante exposition est d'ailleurs présentée au Musée de la civilisation, implanté tout près du fleuve.

Tant de choses que j'ignorais et que je découvre, pourtant je viens de là, c'est mon histoire.

Bien sûr, Rome aussi c'est mon histoire. Elle a façonné moult aspects de la culture occidentale et imprègne encore le fonctionnement de nombre de nos institutions. Plusieurs éléments de notre culture sont hérités de ces lointains ancêtres. Je vais continuer à admirer, découvrir, et critiquer (car elles ont aussi leurs travers) ces grandes civilisations, mais je me promets de diriger plus souvent mon regard ailleurs, sur mes propres ancêtres et prédécesseurs en ce pays: de ceux-là aussi je peux être fière.

16/07/2011

Chat sympa

IMG_1822.jpgVoilà un chat bien sympathique que j'ai rencontré à Montréal il y a quelques mois.

J'aime l'idée d'une personne, probablement jeune, certainement douée pour le dessin, qui a pris le temps de réaliser ce croquis sur une bouche d'aération (ou quelque chose du genre je ne sais pas), quasi invisible de la rue (Saint-Urbain). 

J'ai rencontré Le chat tout à fait par hasard, alors que je cherchais un endroit tranquille pour téléphoner. C'est un secret que je partage avec vous.

Quelqu'un a écrit le mot "konos" en rouge, je ne sais pas ce que cela signifie, mais peu importe. Ce félin à la mine courroucée  n'est certainement pas du genre à s'en laisser imposer...

29/05/2011

Art, hasard, beaux-arts

J'ai visité il y a quelques jours la Biennale de Montréal, un événement organisé par le CIAC, responsable autrefois des Cent jours d'art contemporain, que j'ai beaucoup fréquentés également. J'aime ce genre de manifestation qui nous met en contact avec des propositions d'artistes de tous horizons, dans des lieux inhabituels, hors des grands musées.

montréal,biennale,art contemporainCette fois, l'exposition principale se tient (jusqu'au 31 mai) à l'ancienne école des Beaux-Arts, rue Saint-Urbain, un lieu que je n'avais bien entendu jamais visité (plaque de fondation sur la photo ci-dessus). Sur cinq étages, des portes, des couloirs, des escaliers nous conduisent vers d'innombrables pièces où nous attendent les oeuvres: peintures, photos, sculptures, installations, dessins, montages, vidéos. (Un autre volet de la Biennale est consacré à Guido Molinari, j'en reparle bientôt).

Étant donné la nature du bâtiment, il y a des racoins partout, des placards, des armoires qui abritent des éviers, des prises électriques, des objets à usage inconnu. De plus, certaines oeuvres numériques sont présentées dans le noir: il faut pousser un rideau pour entrer dans une pièce où on ne voit rien à prime abord. Donc, on se demande parfois si on peut avancer, ou si ce que l'on voit est une oeuvre ou un élément de l'ancien décor: c'est là un des grands plaisirs de la visite, que de parcourir ce labyrinthe qui dévoile ses trésors à chaque détour.

Une trentaine d'artistes québécois, canadiens, français, américains et autres ont travaillé sur le thème de cette annnée, la tentation du hasard, plus précisément formulé dans le poème Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, de Stéphane Mallarmé.

montréal,biennale,art contemporainAu mur: Ian Wallace, "Les pages répandues". Par terre: sculptures, installation "L'esprit de l'escalier" de David Armstrong.

Parmi les oeuvres qui m'ont particulièrement séduite (analyse plus complète de l'exposition ici dans Le Devoir): celle de  Sylvie Cotton, qui a réduit en confettis ses notes de cours et tous les documents qu'elle a consultés pendant ses études universitaires (plus de détails sur son travail ici). Avec cesmontréal,biennale,art contemporain confettis, elle a construit des oeuvres (on en voit une sur la photo de gauche), posées sur des socles ou par terre: la pièce devient chapelle, chacun des éléments un autel érigé à la connaissance et à ce qu'elle finit par devenir: poussière... J'ai aimé aussi le travail d'Ian Wallace: photos laminées où le coup de dés de Mallarmé est mis en évidence au milieu de papiers et documents divers, encadrées par un canevas travaillé à l'acrylique (on en voit quelques-unes au mur sur la photo ci-dessous, qui donne une bonne idée de l'exposition). Intiulé "Les pages répandues", l'ensemble paraît à prime abord simpliste, mais la netteté des images, qui saute littéralement aux yeux, incite à un examen plus montréal,biennale,art contemporainattentif qui permet de saisir toute la richesse de l'oeuvre: le hasard est dans le texte photographié, et non pas dans le travail, minutieux et élaboré, de l'artiste.

Intéressantes également les sculptures en bronze de l'artiste roumain Daniel Spoerri (un exemple ci-contre): créatures imaginaires à la fois étranges et comiques tenant de l'humain, de l'animal, de l'objet fabriqué, ces personnages improbables aux sexes biscornus amusent beaucoup les jeunes visiteurs.

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 J'ai beaucoup aimé aussi le travail de Lois Andison, Nadia MyreJean Dubois et  Werner Reiterer ("où Dieu habite", dans la fenêtre à gauche, c'est lui).

Quelques oeuvres m'ont laissée perplexe et, je l'avoue, dubitative quant à leur réel intérêt: les travaux sur les dés de Jean-Pierre Bertrand et de Gilles Barbier, les montages avec colis de Walead Beshty.

C'est normal, ça fait partie du jeu et n'enlève absolument rien (bien au contraire) au plaisir que j'ai pris à cette  visite fascinante.

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27/05/2011

Balançoires musicales

Je reviens tout juste d'un petit voyage à Montréal, fructueux et enrichissant par tout ce que j'y ai découvert, vu, entendu, dégusté, et par de belles rencontres. Pour le moment, une première découverte, les balançoires musicales que j'ai filmées en action sur la Promenade des artistes, dans le quartier des spectacles près de la Place des Arts. (En plus de ma vidéo, Youtube en propose d'autres prises au même endroit).

Trois sièges colorés suspendus à chacun de ces 23 modules offrent un charmant spectacle quand il fait beau et que jeunes et moins jeunes se prennent au jeu.

Les balançoires produisent des sons différents selon le nombre de personnes qui les utilisent, et selon la vitesse du mouvement. Une oeuvre d'architecture urbaine qui a pour thème la coopération.

Pour davantage d'explications, lisez le texte inscrit sur un cartel (ci-dessous, cliquez pour agrandir) posé au sol dans le même secteur.

balancMtl.jpg

14/02/2011

Il s'appelle Denis Gagnon

photosDenisGagnon.jpgDimanche 13 février, c'était la dernière journée de l'exposition consacrée au designer Denis Gagnon. J'ai eu le plaisir de visiter Denis Gagnon s'expose  au Musée des Beaux-Arts à Montréal en novembre dernier. J'ai trouvé fascinantes les créations de cet artiste originaire d'Alma, et qui fait vraiment sa marque, non seulement dans le milieu de la mode, mais dans le milieu de la création en général, et même auprès du public ordinaire, qui a appris à le reconnaître à ses grosses lunettes carrées. (Les photos proviennent du site du Musée des Beaux arts de Montréal).

Superbe exposition, et mise en scène extraordinaire de l'architecte Gilles Saucier, parfaitement en accord avec les pièces exposées, même si elle ne s'effaçait nullement devant elles. Pour tout dire, c'était une expérience à vivre, à voir, à entendre. Et les robes: de pures merveilles. Je ne pourrais pas les porter, mais j'admire les couleurs (noir et blanc pour celles-là), les rayures et les formes, le mélange des textures, tissu, cuir, métal.

Denis Gagnon vient de présenter à Montréal, dans le cadre de la Semaine de la mode, sa collection hiver 2011, qui, paraît-il, intègre des couleurs. (Quelques images de sa collection printemps-été 2011 au bout de ce lien.)

L'automne dernier, j'étais allée à la salle Orphée (à Jonquière) pour voir le film que lui a consacré le réalisateur Khoa Lê, intitulé Je m'appelle Denis Gagnon. Le designer était présent, ses parents aussi, de même que le réalisateur. Un parcours atypique, un homme à la fois mystérieux et intéressant. Je les ai photographiés tous les deux:

Denis Gagnon, Khoa Lê, film__________

Otto Dix

Au MBA avec mon amie Andrée, j'avais aussi visité cette fois-là l'exposition des oeuvres du peintre Otto Dix. Un artiste troublant, qui ne peint pas la beauté, mais les horreurs du monde. Il faut voir, pour comprendre. Certains artistes créent de la beauté, d'autres veulent nous donner des électrochocs en soulevant le voile sur les côtés les plus sombres de l'activité ou de la nature humaines: les deux positions sont légitimes, à mon avis, c'est au visiteur, spectateur, auditeur, de placer tout cela dans les espaces appropriés de son intelligence.

10/01/2011

Les travaux et les jours

Voici comme promis, des photos d'extérieur que j'ai prises prises en novembre 2010 aux abords du Quartier des spectacles à Montréal. D'abord la bannière:

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Ensuite un plan pour permettre de s'y retrouver (cette photo est la seule qui ne soit pas de moi):

osmSympho.jpg

La bannière de la photo du haut est donc accrochée sur l'édifice (en rénovation lui aussi) qui longe la rue Jeanne-Mance, à l'ouest du Musée d'Art contemporain (le numéro 3).

Sur le trottoir élargi de cette portion de la rue Jeanne-Mance, deux chefs réputés de Montréal ont installé des bistrots qualifiés de populaires et accessibles. D'architecture moderne et lumineuse, étroits et longs, ces charmants endroits font penser à deux autobus vitrés placés en enfilade. Carlos Ferreira, chef-propriétaire du Ferreira Café de la rue Peel, où il sert une excellente cuisine portugaise, a ouvert le F Bar. Du moins c'est l'appellation qu'on lui donne, mais comme le montrent mes photos, c'est bien le nom Ferreira qui est écrit sur la porte d'entrée.

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Voici une vue rapprochée de cette facade entièrement vitrée:

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Et Normand Laprise a ouvert la Brasserie T, petite soeur de son restaurant gastronomique Le Toqué. Le lieu est plus impressionnant que le steak (convenable malgré tout) que j'y ai mangé:

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Et  maintenant allons sur l'esplanade de la Place des Arts:

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Sur la façade du Théâtre Maisonneuve, on pouvait voir une bannière annonçant le spectacle Décembre, du groupe saguenéen Québec Issime. C'est à gauche de cet édifice (à côté de Wilfrid-Pelletier) que sera située l'Adresse symphonique, nom provisoire donné à la nouvelle salle de l'OSM: je ne sais pas s'il y avait quelque chose à photographier là, je n'ai même pas pensé à y jeter un coup d'oeil...

Devant la Place des Arts, la rue Ste-Catherine est un trou béant. Dur temps pour les commerces. Témoin ce message aux clients de la boutique Terra Nostra (ou de tous les commerces) de Place Desjardins, à ses clients:

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Et une dernière photo du chantier:

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06/01/2011

Culture en friche

Construire quelque chose en plein centre-ville, c'est toujours compliqué. Ça prend du temps, ça fait des trous, ça oblige les citoyens à faire des détours. Mais en général, ça vaut la peine.

Plus la ville est grosse, plus l'exercice est difficile, comme j'ai pu le constater quand je me suis promenée dans le quartier des spectacles à Montréal en novembre dernier.

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Ci-dessus, un grand panneau installé à l'extérieur expose le plan d'ensemble du projet. Et voici, en quelques photos, de quoi avait l'air l'intérieur de la Place des Arts.

 

IMG_1336.JPGUne seule direction possible, on dirait....

 

IMG_1338.JPGTous ces travaux sont en rapport avec l'érection de la nouvelle salle de l'OSM, baptisée pour le moment l'Adresse symphonique, entre Wilfrid-Pelletier et Maisonneuve. Et elle sera, d'après ce qu'on a vu, magnifique. On est jaloux!!!!

 

IMG_1341.JPGUne sortie, où ca?

 

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Et une entrée (celle de la salle Wilfrid-Pelletier) qui faisait bien pitié en novembre.

 

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Attention, danger!

 

La prochaine fois, je vous montre des photos prises dans le même secteur, mais à l'extérieur!!!

 

 

27/11/2010

Caprices variés

Je n'en ai pas fini avec Paganini. Le lendemain du concert avec Salvatore Accardo, dont j'ai parlé dans ma note précédente, j'ai assisté à deux prestations dans le cadre du 71e concours de l'OSM, réservé cette année aux cordes et à la harpe.

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(Le hall d'entrée du Tanna-Schulich Hall)

Ces auditions sont un superbe événement, qui permet d'entendre, tout à fait gratuitement, des jeunes interprètes talentueux et de haut niveau. Avec mon amie Andrée, je me suis donc rendue au Tanna-Schulich Hall, voisin de la salle Redpath sur la rue Sherbrooke (les deux salles appartiennent à la riche Université McGill).

Nous avons pu entendre deux jeunes concurrents, le violoniste Victor Fournelle-Blain et la violoncelliste Se-Doo Park. Nous avons été épatées par leur performance. La violoncelliste, toute concentrée, extrêmement efficace, et le violoniste, plus démonstratif, qui jouait avec tout son corps à la manière d'un chanteur rock.

Se-Doo Park a joué entre autres les variations de Gregor Piatigorsky sur un thème de Paganini (celui du 24e Caprice). Et la veille, Salvatore Accardo, juge à ce concours, avait offert en rappel d'autres variations sur le même thème, les Paganiniana de Nathan Milstein, qui joue son oeuvre sur la vidéo ci-dessous:

 

 

Nos deux jeunes n'ont pas remporté le grand prix, qui est allé à  Timothy Chooi, âgé de seulement 16 ans et formidable selon Claude Gingras, mais ils ont quand même obtenu des bourses et des récompenses (liste complète des lauréats ici).

Le hasard a fait d'eux nos préférés, un peu comme nos enfants. Nous retenons leurs noms et nous allons les suivre, car s'ils continuent en musique, ils vont certainement aller très loin.

25/11/2010

Paganinissimo... Accardissimo

sAccardo.jpgQuand j'ai su qu'un concerto de Paganini serait jouée lors d'un concert de l'Orchestre symphonique de Montréal, j'ai été tentée. Niccolò Paganini, c'est mon premier amour en musique (voir ici), et je l'écoute toujours avec autant de plaisir.

Et quand j'ai réalisé que ce concerto serait joué par Salvatore Accardo, un des grands violonistes de notre époque, je n'ai plus hésité.  

Le 18 novembre dernier, j'ai pris place à la salle Wilfrid-Pelletier pour ce concert. Et je n'ai pas été déçue.

Comme toujours, l'OSM sonnait merveilleusement bien. Le chef invité était Sir Roger Norrington. Très compétent, très british et très digne, ce monsieur de 76 ans a toutefois laissé paraître un petit côté cabotin, se retournant vers le public en ouvrant les bras sur la dernière note, souriant béatement pendant certains  certains passages légers et joyeux. Il nous a servi une superbe symphonie de Haydn (49) en entrée, et les Variations Enigma d'Elgar,  intenses et nuancées en clôture.

Je connais par coeur les concertos 1 et 2 de Paganini, mais je n'avais jamais entendu le no 4. Je l'ai donc acheté sur iTunes (avec Erno Rozsa au violon) et l'ai écouté dans l'autobus sur mon nouveau iPod Touch. Sur la vidéo (avec photos), Accardo joue le premier mouvement du concerto (avec le London Philharmonic, dirigé par Charles Dutoit), mais il faut aller jusqu'à 3min23 pour l'entrée du violon.

Salvatore Accardo est un grand maître et j'ai tout aimé de sa performance: une sonorité exceptionnelle (il joue sur un Guarnerius del Gesù de 1733), sa maîtrise technique, sa virtuosité, son engagement total dans le jeu. La fougue de l'oeuvre est quelque peu tempérée par la sérénité qu'apportent l'âge (69 ans) et l'expérience.

J'ai savouré sa cadence brillante et inventive, qui fut applaudie par l'auditoire, par le chef et par les musiciens, même si en principe on n'applaudit pas entre les mouvements. J'aurais aimé qu'il joue le premier concerto, mon concerto...  Mais il m'a permis de découvrir le quatrième, typiquement paganiniesque et fort beau aussi.

Le lendemain, j'ai assisté à quelques prestations des auditions du concours de l'OSM (je vous en reparle dans une prochaine note), où M. Accardo était juge, et à la sortie, j'ai pu lui dire en quelques mots combien j'avais aimé son concert de la veille! Il m'a souri et remerciée, j'étais émue!!!