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26/05/2015

L'or rouge

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L'or rouge: c'est ainsi que l'on désigne le safran: rouge pour sa couleur flamboyante, or parce qu'il est rare, précieux et par conséquent très cher.
J'aime le safran pour sa saveur complexe et unique et pour son parfum déroutant. Bien sûr je ne l'utilise pas très souvent car il ne convient pas à tous les plats. Il fait merveille, par exemple, dans la paella ou la soupe de poisson.

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Mais surtout dans le risotto à la milanaise, un plat que j'aime particulièrement cuisiner et déguster. Échalote, vin blanc, riz arborio. Cuisson douce avec ajout régulier d'une louche de bouillon chaud, et parfois des asperges, des champignons ou des crevettes pour en faire un plat complet.
Sans oublier bien sûr le précieux safran, dans son minuscule tube qui coûte cinq fois le prix d'un grand flacon de fines herbes. J'en saisis délicatement quelques filaments, que je dépose sur un peu d'eau tiède, laquelle prend aussitôt une belle teinte orangée. Je verse ensuite le tout dans mon risotto, qui embaume soudain le Sud et l'Orient, et me fait rêver d'autres horizons.
Je savais bien sûr que le safran est issu du pistil d'une fleur, mais j'ignorais que cette fleur est une variété de crocus.
J'ignorais aussi que le safran est en réalité l'extrémité du pistil de la fleur, soit le stigmate. Je l'ai appris en lisant un numéro récent du magazine Ricardo. J'ai trouvé sur la Toile des photos de fleurs, de pistils et de champs de crocus sativus absolument magnifiques.

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Et j'ai appris bien d'autres choses aussi: s'il est si rare et cher, c'est d'abord exige une quantité phénoménale de fleurs: il faut 150 000 à 300 000 fleurs pour produire un kilo de safran.

De plus, la floraison ne dure que 24 heures: elles doivent donc être cueillies rapidement, par une multitude d'ouvriers. Pour chaque kilo: 75 à 200 heures de cueillette, et 400 à 600 heures pour le prélèvement des stigmates.
Très connu en Afrique et en Orient, le safran est utilisé non seulement en cuisine, mais pour ses nombreuses vertus curatives et aussi comme teinture.

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L'Iran produit, dit-on, environ 90% de la récolte mondiale de safran. Autres pays producteurs: l'Inde, la Grèce, le Maroc, l'Espagne.
J'ai aussi appris qu'on cultive du safran au Québec. À très petite échelle. On peut même en commander en ligne, sur le site Pur safran.

30/06/2014

ITHQ: vivre, manger, dormir

Petit séjour à Montréal, donc, en avril dernier. À l'Hôtel de l'Institut, car notre fils ne pouvait nous loger pour cause de travaux majeurs. Une belle occasion de retourner à l'un de ces hôtels que nous avions fréquentés autrefois et qui a été l'objet, depuis notre dernier séjour, d'importantes rénovations.

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Par exemple la salle à manger, auparavant située au 5e étage, occupe maintenant un bel espace lumineux au rez-de chaussée, d'où l'on peut regarder vivre les Montréalais qui passent sur les rues St-Denis et de Malines, et ceux qui fréquentent le carré Saint-Louis, juste en face. Ils circulent en auto, à pied, à vélo, s'arrêtent pour discuter, cherchent une place de stationnement.

Nous avons même observé un employé (de l'hôtel?) qui décrochait les lumières de Noël de quelques arbres situés devant les fenêtres!

Et ce Restaurant de l'Institut, nous l'avons beaucoup fréquenté pendant notre court séjour.
Les petits déjeuners (inclus dans le prix de la chambre), étaient délicieux et copieux. On pouvait choisir l'omelette ou les oeufs brouillés du jour, par exemple bénédictine ou à la mexicaine, et garnir le tout de croissants, muffins et autres produits boulangers, en plus des fruits, céréales et yaourts offerts au buffet.

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Un midi, nous allons sortir pour manger à l'Express. Il est un peu tard, on consulte en passant le menu du restaurant de l'ITHQ, qui nous semble alléchant. La salle à manger ferme bientôt, mais nous avons encore le temps... J'ai dégusté un filet de morue absolument divin, Jack un suprême de poulet farci. Avec potage, dessert, verre de vin: miam!
Un soir, nous rentrons à l'hôtel vers 20h30. On a faim, mais pas envie d'aller très loin, ni de manger beaucoup. Retour donc, à la salle à manger de l'ITHQ. Pour chacun de nous, un plat et un verre de vin: pour moi, raviolis au fromage et aux herbes: exquis! Mon compagnon, amateur de ris de veau, a dégusté les siens avec un grand plaisir. C'était parfait.

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Ce sont les étudiants de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie qui assurent le service et le travail en cuisine: cela donne lieu parfois à quelques erreurs ou ralentissements, mais ce n'est pas grave. Il est toujours agréable de voir évoluer ces jeunes gens en formation, et, à l'occasion, de discuter avec eux de leurs études et de leurs projets d'avenir, comme nous l'avons fait cette fois-là avec la jeune fille qui nous servait le midi.

Alors voilà, dommage pour l'Express, nous irons la prochaine fois, mais je crois que nous n'avons pas perdu au change en mangeant à l'ITHQ.

La prochaine fois, je vous parle de l'hôtel lui-même...

22/03/2013

Et le goût alors?

fromage à la crème

Chez mon coiffeur, en attendant que la teinture fasse son effet, je lis des magazines. Un numéro de Protégez-vous attire mon attention: un test sur les fromages à la crème, annonce-t-on en page couverture.

(Le rapport avec la photo ci-dessus est bien ténu: je l'ai choisie parce qu'il y a beaucoup de blanc, couleur du fromage à la crème. Et surtout parce qu'elle est plus jolie et plus amusante, avec son camaïeu de blanc-beige ponctué de quelques taches sombres sur le pelage de ce chien grunge, que la photo d'un bagel tartiné de fromage).

L'article de Protégez-vous m'intéresse parce que je les ai tous essayés: Kraft, Philadelphia, Liberté, Boursin, et quelques autres. Et que je les trouve tous assez mauvais. Ça goûte le rance et le chimique. Surtout pas le fromage ni la crème. Et ça s'explique quand je lis l'interminable liste d'ingrédients...

Je vais au moins savoir lequel d'entre eux est le meilleur, selon des consommateurs-goûteurs, me dis-je. Peut-être même ont-ils découvert une marque que je ne connais pas... et qui est fromage à la crème, bagel, Philadelphia, Krafe, Libertébonne.

Mais l'article ne parle que de la composition et de la valeur nutritive des produits: taux trop élevé de gras, de sel, de sucre même. Pas assez de calcium et de protéines. Tout ça ne m'apprend pas grand-chose. Je sais très bien que le fromage à la crème est moins bon pour la santé que le brocoli.

C'est gras et salé, je sais. Peu m'importe que ce le soit un peu plus, un peu moins. Une fois la décision prise d'en manger malgré tout, je ne veux pas de sermon. J'aimerais seulement savoir, parmi ces produits dont il ne faut pas abuser, j'en conviens, lequel  est le

meilleur AU GOÛT!!!

Et je ne l'ai pas su en lisant cet article.

Finalement, j'ai décidé de concocter mon propre mélange maison pour tartiner les bagels ou tremper mes croustilles: crème à 35% (fouettée quand je veux obtenir une consistance parfaite), sel, poivre, ciboulette, fines herbes.

Vraiment meilleur!

11/03/2013

Le goût retrouvé de la mélasse

Une recette de Ricardo que j'ai essayée récemment (voir note(1) ci-dessous) contenait de la mélasse. Ce n'est pas un produit que j'ai habituellement à la maison, alors j'en ai acheté un petit berlingot chez IGA.

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Comme je n'en avais utilisé qu'un quart de cuillerée à thé dans ma recette, j'ai décidé d'en prendre quelques cuillerées en guise de dessert.

Et je fus soudain submergée par un flot de souvenirs et d'idées!

- Des bouchées de pain trempées dans un mélange moitié mélasse, moitié crème à 35%: ce fut un de mes desserts favoris, depuis mon enfance jusqu'à la trentaine.
- Comme toutes les ménagères de cette époque, qui elles-mêmes suivaient la tradition de leurs aïeules, ma mère utilisait la mélasse dans plusieurs de ses délicieux desserts, comme le gâteau aux épices, et surtout les galettes au sirop: j'aimais les manger, et quand j'ai eu dix ans, elle m'a appris à les cuisiner moi-même.

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- Quand j'étais pensionnaire au collège du Bon Pasteur, à la collation de 15h30, entre la fin des cours et le début de la période d'étude, les religieuses nous offraient souvent des tartines de mélasse: des tranches de pain arrosées de mélasse, réchauffées au four, parfois enrichies de quelques noisettes de beurre.
- Aujourd'hui, plus de 50 ans plus tard, si je mangeais une telle tartine à cette heure-là, je n'aurais pas besoin, ni même envie de manger du reste de la journée. Mais comme toutes mes compagnes, l'adolescente que j'étais engloutissait une ou deux de ces tartines (avec un grand verre de lait!) et avalait néanmoins de bon appétit son souper quelques heures plus tard.
- La mélasse, malgré son aspect noir et visqueux, était d'ailleurs considérée comme un bon aliment, très nourrissant notamment parce qu'elle est une bonne source de fer et de calcium. (Le sucre qu'elle contient en grande quantité n'était pas encore démonisé!).
- Toutes les mères de famille mettaient de la mélasse dans nombre de leurs desserts, et j'imagine que c'était un "bon vendeur" à l'épicerie du coin.

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- Puis elle est tombée dans l'oubli. Des gourous ont décrété que ce n'est pas un bon produit. Ce résidu du raffinage du sucre est trop... sucré! Et on a sans doute confondu résidu et déchet. On ne trouve d'ailleurs pas le mot "résidu" sur le site de la mélasse Grandma.
- IGA offre cette seule marque, en berlingot, en demi-litre, et même en litre. Mais ces contenants occupent une toute petite place de leur section, coincés entre miel, sirop de maïs (pas mal disparu lui aussi) et confitures.

- Moi-même, j'ai cessé d'en acheter et d'en consommer, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que j'ai cessé de cuisiner des desserts.

- Alors, me demandez-vous, comment était-il, ce mélange de mélasse et de crème (15% maintenant) goûté récemment après plusieurs années de privation?

 Et je réponds: ça goûtait le ciel!

______________

 (1) Un chili à la dinde et au chipotle: excellent. Mais deux cuillerées à soupe de mélasse!  Il a la dent sucrée, notre chef, et moi pas, aussi j'en ai mis 1/4 de c. à thé, et c'était suffisant.

(2) En faisant des recherches sur le web, j'ai réalisé que la mélasse est à peu près inconnue en Europe (francophone du moins). Sur les forums, plusieurs internautes demandent où on peut se procurer cet ingrédient qui apparaît dans certaines recettes. Et ce sont en général des Québécois qui répondent à la question!

(3) Un quartier de Montréal (Centre-sud) était autrefois appelé le Faubourg à m'lasse. Il y a plusieurs explications possibles à ce surnom.  Voici la plus sympathique.

(4) Le 15 janvier 1919 à Boston, un accident industriel assez grave s'est produit: un énorme déversement de mélasse, relaté ici.

25/05/2012

Aventures en Russie: suite et fin

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Bien sûr je pourrais vous parler des musées (comme le fabuleux musée de l'Ermitage, ci-dessus) et des monuments que j'ai visités en 1993 lors de mon voyage à Saint-Pétersbourg. Je le ferai peut-être un jour. Mais pour le moment, je termine le chapitre plus prosaïque de mes aventures culinaires là-bas.

Les restaurants, cette fois. Je ne peux citer un seul nom, et d'ailleurs il est probable que la plupart des établissements où j'ai mangé n'existent plus aujourd'hui. Et sans doute que les temps ont changé et que l'offre de lieux où manger pour les visiteurs s'est développée et diversifiée en Russie. Pour notre part, nous sommes allés là où les guides nous conduisaient, dans des endroits qu'ils jugeaient intéressants pour nous.

Et nous avons eu de tout. Plusieurs bons restaurants, qui avaient tous le même défaut: la viande y était incroyablement coriace. C'était un plat de luxe et les Russes étaient fiers de nous en offrir, mais même le poulet était pratiquement impossible à mastiquer.
Nous nous sommes aussi retrouvés dans quelques bouis-bouis d’une propreté douteuse où l'odeur et l'aspect des aliments étaient rebutants.

Et dans un cabaret genre music-hall qui offrait un forfait souper-spectacle pour touristes fortunés. Danse du ventre, striptease, chiens savants et sketches vulgaires (en anglais) qui se voulaient drôles: une revue d'un mauvais goût incroyable. Consternés, nous sommes bien demandé pourquoi nos hôtes avaient pensé que ce genre de spectacle pourrait nous plaire.

Nous avons mangé plusieurs fois à l’hôtel, qui était comme je l'ai dit ici un ancien centre des Jeunesses communistes. Le restaurant m'a semblé tout aussi étrange que le reste. Nous étions presque toujours seuls dans une immense salle (sans doute une ancienne cafétéria, où se tenaient peut-être autrefois les réunions politiques), occupant le bout d'une longue table.

Aucun menu affiché, ni en russe, ni en aucune autre langue. Un serveur venait nous proposer divers plats, on se débrouillait avec un peu d’anglais et de français pour exprimer nos choix et préférences. Les employés discutaient ensuite entre eux et s’organisaient pour nous procurer les vivres commandés.

C’était parfois très bon, parfois immangeable, et toujours abondant et très bon marché. Par exemple, nous pouvions payer 25$ au total pour tout le groupe, pour un repas de trois services accompagné de quelques bouteilles de vin local.

Le soir de notre arrivée, un petit orchestre jouait des airs traditionnels russes. Pour faire plaisir aux musiciens, nous avons bissé Kalinka et esquissé quelques pas de danse sur la piste déserte.
Enfin, pendant tout le voyage, il nous fut impossible de trouver du sel: “deficit” nous répondait-on en prenant un air effrayé. L'approvisionnement en sel était bloqué quelque part,  pour on ne sait trop quelle raison.

 

10/03/2012

De vins et de goûts...

vin, syrah, shiraz, Wolkloof, sauce tomates, François Chartier, Ayant trouvé dans La Presse une recette de lasagne à la sauce tomate à la syrah, présentée par le sommelier François Chartier et qui me semblait intéressante, je me procure d'abord l'élément essentiel de la sauce, à savoir un vin ayant comme cépage principal la syrah.

J'ai d'abord cherché au supermarché IGA: je m'en doutais un peu... et j'en ai eu la confirmation: imposssible de connaître la provenance des vins vendus en épicerie, encore moins les cépages qui les composent.

Le sujet a précisément été abordé à l'émission L'Épicerie récemment. Tout ça c'est à cause du monopole de la SAQ, qui ne veut pas de concurrence (cependant, même les étiquettes en succursale n'indiquent pas toujours les cépages). Alors, au supermarché, sur les étiquette des bouteilles de vin, on peut lire de longues et flatteuses descriptions, agrémentées d'épithètes comme transparence, légèreté, suavité, fraîcheur, de citations d'auteurs connus, et parfois d'envolées d'un lyrisme délirant... mais aucune donnée précise sur le vin, hormis son degré d'alcool.

Je suis donc allée à la SAQ pour acheter l'un des vins conseillés par François Chartiervin,syrah,shiraz,wolkloof,sauce tomates,françois chartier pour accompagner la recette, soit le Costière de Nîmes Château Mas Neuf, cuvée Compostelle 2007. J'en ai mis une tasse dans ma recette. Cette sauce, que j'ai servie sur des spaghetti, était excellente, mais très épaisse (style bolognaise): il fallait l'allonger avec beaucoup d'eau de cuisson des pâtes. Quant au vin... honnête mais sans grand caractère, insignifiant, avons-nous constaté Jack et moi.

J'ai ensuite ouvert (pas le même soir, tout de même!) un autre vin contenant de la syrah, que j'avais acheté en même temps que le premier, un peu à l'aveugle, histoire de varier l'offrevin,syrah,shiraz,wolkloof,sauce tomates,françois chartier. Le Shiraz Wolkloof 2008, de Robertson Winery (Afrique du Sud), à peu près au même prix, soit autour de 20$ (sur cette page, des photos de la bouteille et des étiquettes prises par moi).

Cette fois-là, il s'est passé quelque chose. Des saveurs bien nettes: vanille, poivre rose, noix de coco même (selon Jack). Bien rond malgré ses 14% d'alcool. Peut-être pas le meilleur que j'aie bu, mais un vin complexe, intéressant, bien caractérisé, bref, un vin qui a quelque chose à dire.

20/02/2012

Pas de record... mais bien du plaisir

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Au cours de l'année 2011, j'ai vu 45 spectacles, films ou concerts au Saguenay, soit le même nombre que l'année précédente.

Et j'ai travaillé encore une fois très fort au cours des derniers mois pour numériser et afficher mes billets sur mon site billets de concert. Si vous cliquez sur l'image ci-haut, vous accédez à l'index 2011 Saguenay. J'ai aussi ajouté quelques spectacles vus et expositions visitées en 2011 à Québec et à Montréal. Quand il y a un double astérisque après le nom sur la page d'index, c'est que l'image agrandie du billet est accompagnée d'un lien vers un texte (de ce blogue) sur l'événement.

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C'est vraiment beaucoup de travail, une multitude de petits détails à traiter, de liens à ajouter, du HTML, du CSS. En outre, chaque fois que j'ajoute des éléments sur une page, il faut apporter billets de concert,billetsdeconcert.com,spectacles,saguenay,2011des corrections à ceux qui s'y trouvent déjà. Par exemple, modifier le nombre total des vignettes ou le lien qui mène de l'une à l'autre.

Mais j'adore faire ce travail. Le genre d'activité qui maintient le cerveau alerte, dit-on.

Et c'est l'occasion de me rappeler non seulement les spectacles de l'an dernier, mais d'autres que j'ai vus il y a plus longtemps, et auxquels je n'ai peut-être pas pensé depuis longtemps. Toutes sortes de détails me reviennent en tête: une scène, un personnage, une réplique, un thème musical, le temps qu'il faisait, mon siège, l'atmosphère de la salle...

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Encore une fois, j'ai moi-même conçu et dessiné certains billets reliés à des événements où il n'y en avait pas. Sur ceux-là, j'ai ajouté les initiales FS, pour fac-similé. Les Clowns noirs quant à eux ont gentiment confectionné un billet spécial pour moi à l'occasion de leur spectacle En attendant l'dégât d'eau.

28/01/2012

Smoked meat aux tomates?

Après les hautes pensées philosophiques et la critique d'opéra de mes derniers billets, je retombe au ras des pâquerettes avec mon sujet d'aujourd'hui: le boeuf fumé, mieux connu sous le nom de smoked meat. Plus précisément les pâtes au smoked meat. Et pardonnez-moi pour la photo, pas très jolie j'en conviens.

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Après avoir dégusté un repas de cette excellente viande (de la marque Lesters Montréal Smoked Meat) à la manière classique, sur du pain de seigle avec salade de chou et cornichons à l'aneth, il m'en est resté quelques tranches.

J'ai voulu cuisiner des spaghetti au smoked meat, une recette inscrite, me semblait-il, au menu de restaurants spécialisés, comme la Fabrique du smoked meat et Nickels (il y en a déjà eu un à Chicoutimi). J'ai donc cherché une telle recette sur Internet, croyant que je trouverais facilement quelque chose d'assez simple, style pâtes, viande fumée, quelques assaisonnements, peut-être un peu de bouillon de boeuf ou de crème.

 

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(Il y a un déli Lester's à Montréal, mais selon des sources avec lesquelles je tends à être d'accord, le meilleur smoked en ville est servi chez Schwart'z, une véritable institution rue Saint-Laurent)


Surprise! Les seules recettes que j'ai trouvées (même chez Nickels et à La Fabrique) sont faites d'un plat de spaghetti italien à la québécoise (sauce tomates et boeuf haché), sur lequel on ajoute de la viande fumée

Quelle horreur! Une viande par-dessus l'autre, pour faire une tonne de sauce.

Les pâtes, selon moi, c'est bon avec juste un peu de sauce. Ou même pas de sauce, seulement quelques légumes, fruits de mer ou morceaux de viande (on peut toujours mouiller avec de l'eau de cuisson). Dans une chronique récente, Pierre Foglia écrivait justement:

 

C'est drôle pareil comment ça marche, les trucs italiens, à Montréal. C'est souvent les trucs les plus nuls qui marchent. Je ne parle pas des grands restaurants, que je ne connais pas, je parle de l'incroyable succès de ces fausses trattorias familiales où les spaghettis sont servis mous sous une montagne de sauce, où le vin dans la tasse est absolument dégueu mais si délicieusement illégal. C'est pas si étonnant, en fait, c'est toujours comme ça: plus il y a de la sauce, plus les gens aiment ça. On était combien à regarder Star Académie, dimanche? Six millions et demi?


Ajouter du smoked meat à un plat de spaghetti italien québécois, c'est gaspiller l'un et l'autre. D'ailleurs, la viande fumée n'a rien d'italien et à mon avis ne s'accorde pas du tout avec la tomate.

Ne reculant devant rien, j'ai concocté une recette à mon goût et toute simple: la viande fumée coupée en petits morceaux, et le reste de son jus de cuisson (ce qu'il y avait dans le sachet, deux cuillerées environ), une noix de beurre, un peu de bouillon, beaucoup de poivre, le tout mijoté cinq minutes.

J'aurais pu ajouter de l'oignon vert, du persil, un poivron en petit dés ou quelques câpres, mais c'était délicieux comme ça, garni de fromage râpé tex-mex!

Suis-je la seule à avoir pensé à ça? (Je crois que mon fils fait une recette de ce genre, faudra que je lui demande).

Et suis-je la seule à ne pas écouter Star Académie?

09/11/2011

Montréal: mes restos confortables

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Quand je vais à Montréal, je me déplace beaucoup toute seule. Je dois donc régulièrement manger en tête-à-tête avec moi-même.

Pour cela, j'ai mes endroits préférés, où je retourne chaque fois parce que je m'y sens bien: bien accueillie, bien servie, à la fois solitaire et accompagnée (par les autres clients), j'y trouve la nourriture que j'aime.

Mes deux grands favoris ont pignon sur la  rue St-Denis, à courte distance l'un de l'autre. Ils y sont depuis longtemps, leur décor chargé d'histoire change peu, ils ont une atmosphère, du vécu, tout en étant modernes et très achalandés. (La preuve que je les fréquente régulièrement: j'en ai parlé, en des termes semblables à ceux qui suivent, dans un précédent billet, en 2007).

Quand je vais seule à L'Express  (j'y vais aussi régulièrement en couple ou en famille), c'est pour y savourer un bon repas, en général très tôt l'après-midi, vers 15h30-16h. À cette heure, il n'y a que quelques tables occupées, avant la cohue de la soirée. Je m'assois non loin de la porte-fenêtre en forme d'arche (photo du haut: en prime ce jour-là, quelques musiciens offraient leurs airs aux passants et à quelques employés de l'Express...), je prends La Presse ou Le Devoir pour lire dans les moments d'attente, c'est en général Ginette qui me sert, aidée d'un jeune serveur.

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C'est la formule idéale quand j'ai un spectacle à 20 heures. Après avoir mangé, je peux rentrer à la maison (chez mon fils!) pour me changer et faire un brin de toilette avant de reprendre le métro pour me rendre à la Place des Arts.

Je choisis habituellement un plat que je connais, auquel j'ai déjà goûté. Rillettes, céleri-rémoulade, pavé de saumon au cerfeuil, ou un plat du jour. La dernière fois, en septembre, j'ai choisi les raviolis maison (je les ai pris en photo), dont je raffole. Farcis à la viande, dans un riche bouillon aux champignons et aux oignons. Avec une salade verte... et une bière. Ensuite un camembert au lait cru et un verre de porto. Et enfin un espresso court... excellent. Je sors de là réconfortée, contente, comme après une belle rencontre.

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Pour le lunch du midi, quand je me sens plutôt en mode déjeuner-dîner, j'aime bien aller au Café Cherrier, beaucoup plus ancien que l'Express: il est là depuis 1931, avec sa terrasse qui longe deux murs en angle. Parfois je prends seulement une soupe et un dessert (j'adore la crème caramel, et la leur est vraiment délicieuse). Ou encore un bagel au saumon fumé.

La dernière fois, encore lors de ce fameux voyage de septembre, j'ai pris un potage aux légumes et une quiche, garnie d'une excellente salade verte (on reconnaît d'ailleurs un bon bistrot à la qualité de sa salade: légumes frais, vinaigrette équilibrée et peu abondante), un verre de vin blanc... un espresso. Là aussi, je lis un journal et je me sens bien. J'observe discrètement les autres convives, toujours nombreux à cette heure, ou alors l'intense circulation et l'impatience des automobilistes au croisement des rues St-Denis et Cherrier.

J'y puise l'énergie qui me permet de continuer mes courses et mes visites. Si je prévois souper tard, à la maison ou au resto avec les enfants, c'est idéal: je suis, en attendant, nourrie, reposée...

...et vogue la galère!

21/10/2011

Il Matto et Mistral Gagnant: méchant contraste

Lors d'un séjour dans le vieux Québec l'été dernier, visite de deux nouveaux restaurants, en plus de notre bistrot-confort, le Café du Monde, merveilleusement situé au bord du fleuve, que nous avons retrouvé avec plaisir (et avec un ami): j'y ai notamment dégusté une rosette de truite absolument sublime.

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(un arc-en-ciel vu par les baies vitrées du Café du Monde)


Premier essai: Il Matto 71 (Le Fou!), rue St-Pierre (deuxième adresse d'un bistrot branché ouvert rue Myrand depuis quelques années), où on sert de la cuisine dite italienne. Nous acceptons une place au bar: nous aimons bien, ça permet d'observer l'équipe en plein travail. Seul inconvénient, la plaque de cuisson est derrière nous, alors on se fait chauffer le dos quand les flammes jaillissent sous une grillade. Mais ce n'est pas grave.
Je réalise alors le nombre incroyable de gestes que chaque employé doit accomplir. Ce n'est pas le cas dans tous les établissements, mais ici au Il Matto, un serveur doit notamment savoir préparer un cocktail, conseiller un vin, couper un morceau de gâteau, mouliner le poivre sur l'assiette; il doit connaître l'emplacement des glaçons, des verres, des jus, des épices, des ustensiles, des bacs à vaisselle. Le contact entre les nombreux employés semble excellent, ils jasent et font des blagues tout en exécutant leur étourdissant ballet.
La seule chose qu'ils ne font pas, c'est la cuisine: le chef s'en charge.

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En entrée, une salade mixte fortement conseillée par le garçon. Elle est énorme. Un vrai repas. Pourquoi ne nous a-t-il pas avertis qu'il vaudrait mieux en partager une? Ce que font nos voisins, un couple plutôt jeune qui entre immédiatement en grande conversation avec le personnel. Nous, les vieux, on nous sert gentiment, mais sans plus.
Nous prenons des pâtes. Moi, des linguini aux fruits de mer. Une assiette géante. Plutôt bonne, avec pinces de homard, moules en coquilles, grosses crevettes cuites à la perfection. Mais je ne me sens pas à l'aise, quelque chose m'empêche d'apprécier vraiment. Je ne suis pas un travailleur de la construction qui a trimé dur toute la journée: juste une madame qui n'a presque plus faim après sa grosse salade. Le quart de ce plat m'aurait suffi. Je trouve que c'est un manque de délicatesse que de garrocher pareille montagne au client avec incitation à s'empiffrer.

Mon compagnon a choisi des penne aux saucisses, je goûte, et je n'aime pas du tout le goût de la viande. Il se trouve confronté au même problème montagnesque que moi: il doit en laisser, et pourtant c'est un homme.
Pas de dessert, nous sommes bourrés. Et ça coûte cher.
Pourquoi ne pas offrir des demi-portions, ou des plats à partager? On l'a fait pour nos jeunes voisins, qui ont partagé l'assiette d'antipasti (après leur salade). Comme plat principal, la dame a choisi des pappardelles aux champignons, servis en moins grande quantité que nos plats, et qu'elle juge délicieux...
Bref, c'est un beau restaurant, où les erreurs de service sont nombreuses. Bien décoré, bien branché, tellement branché qu'il est fait, comme dirait quelqu'un que je connais, pour les snobs de Québec.

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(au Mistral gagnant, nous avons mangé à cette table près du pilier)


Complètement différent: Mistral Gagnant, rue St-Paul. Tout petit endroit à la décoration typée, fleurant bon la Provence. Accueil chaleureux, mais sans excès. Une petite entreprise de type familial. La carte est invitante. En entrée, je choisis... une salade! Je ne me dompte pas! Celle-ci est d'une taille correcte pour une entrée, excellente. Mon compagnon a opté pour une soupe de poisson, qui goûte bon.

Mon plat: des ravioli farcis au canard, sauce ciboulette crémeuse: goût subtil, mélange de saveurs parfaitement dosé: un délice. L'assiette est généreuse, mais pas gigantesque: je dévore le tout. Et les ris de veau commandés par Jack sont tout aussi savoureux.
Il nous reste un peu de place pour une crème caramel, délicieuse. C'est assez cher, là aussi (c'est Québec et c'est l'été), mais j'en sors heureuse et satisfaite.