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06/02/2007

Gui... Gui... Guillaume!

medium_gcoteDans.jpegmedium_guillFace.jpegDimanche après-midi (4 février 2007) j'ai assisté au spectacle donné par Guillaume Côté, un magnifique danseur natif de Métabetchouan: à 23 ans, il est depuis deux ans est premier danseur du Ballet national du Canada. C'était à l'auditorium d'Alma, il avait pour partenaire Tina Pereira (native du Trinidad). C'était un spectacle de l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean, placé sour la direction de Toshiaki Hamada.
Très dynamique, celui-ci a bien conduit ses troupes, malheureusement mises au régime minceur en ce qui concerne le nombre de musiciens. Ceci dit, les gens qui remplissaient la salle étaient là pour le danseur plutôt que pour l'orchestre, qui a pourtant vaillamment livré des versions acceptables du Danube bleu et de l'ouverture de la Chauve-Souris de Johann Strauss. Et une fort belle, dansante et échevelée suite de Darius Milhaud: Le Boeuf sur le toit.
Ah Guillaume! Quel danseur! J'étais assise dans la rangée B, je l'ai vu de très, très près. Tous les muscles qui travaillent sous son collant blanc, mais aussi l'expressivité du visage, la joie de danser qui s'exprime à chaque instant, la technique extrêmement solide, les mouvements fluides, l'élégance, la grâce. Arrêtez-moi, je ne me peux plus!
Non, sans blague, j'ai vraiment apprécié. Les danseurs avaient choisi des pièces très accessibles, Roméo et Juliette (de Prokofiev, scène du balcon) et le Lac des cygnes. Du beau ballet classique, livré par deux danseurs à la fois élégants, gracieux et d'une lumineuse jeunesse.
Ensuite le jeune homme a proposé une chorégraphie plus moderne, qu'il a lui-même conçue sur une musique qu'il a aussi composée. Cette fois vêtu d'un simple pantalon de toile, il nous a vraiment éblouis: désarticulé, sautant, athlétique, fort, un tourbillon qui a littéralement emporté toute la salle. Il a terminé sa prestation là où il l'avait commencée, assis sur le banc du piano, après une superbe glissade sur l'instrument.
Enfin il est revenu avec sa partenaire, toujours aussi belle, souple, et légère, pour un pas de deux plus vif et et livré avec un certain humour.
J'ai vraiment savouré mon après-midi à Alma.

04/02/2007

La Rubrique: bravo!

L'automne dernier, j'ai un peu manqué à la résolution que j'avais prise d'assister à beaucoup de spectacles donnés dans la région. Mais cette fois j'ai décidé de m'y remettre, je suis donc allée voir la pièce proposée par le Théâtre La Rubrique, en collaboration avec le Théâtre du Double signe de Sherbrooke, et intitulée Je ne pensais pas que ce serait sucré. Difficile de créer un texte original, en l'occurrence celui de Catherine Cyr, et pourtant, c'est mission accomplie pour les deux troupes. Énergie, talent, intelligence, travail convergent de tous les acteurs et autres artisans parviennent à créer une un spectacle très séduisant visuellement, axé sur un texte à la fois poétique et original, qui pose quelques questions essentielles.
C'est donc l'histoire de Lucifer, qui ne trouve plus sa véritable place dans le monde et qui va consulter une psychanalyste. Il noue un lien très fort avec la fille de cette dernière, Rose, 13 ans, qui l'aidera à re-trouver ses repères, tout en acquérant elle même un peu plus de maturité.
C'est une variation sur le thème du dieu ou du démon tenté par la condition humaine, le langage est intéressant, la jeune fille parle de façon moderne (nonobstant quelques tics un peu agaçants). La métamorphose du papillon (sur laquelle le texte insiste parfois un peu lourdement) est mise en parallèle avec celles de la jeune fille et de Lucifer. Apparaissant sur sa barque dorée, le personnage de Perséphone vient, faire le lien entre Lucifer, le démon des chrétiens, et Hadès, le Dieu des Enfers de la mythologie grecque.
Belle scénographie signée Serge Lapierre, à la fois simple et subtile via moult détails astucieux, et superbes costumes signés Hélène Soucy. La mise en scène est de Patrick Quintal, et Benoît Lagrandeur, directeur artistique de la Rubrique, campe avec assurance et humour ce Lucifer un peu mêlé. Guylaine Rivard est sublime comme d'habitude, et les deux comédiennes de l'Estrie, Lysanne Gallant et Marianne Roy, complètent la distribution de façon très efficace.
La seule réserve que j'aurais concerne la fin de la pièce: elle devrait se terminer au moment où Lucifer monte dans la barque de Perséphone et s'en va avec elle. Les deux scènes suivantes sont redondantes par rapport à tout ce qui a précédé.
Ceci dit, c'est un très bon spectacle, qui séduit et qui, avec humour et délicatesse, nous amène à réfléchir sur le sens de la vie.

28/01/2007

Bad mais bon

medium_boncopB.jpegJ'ai finalement écouté Bon cop, bad cop. Mon appréciation : un aimable navet. Aimable dans le sens que l'on peut l'aimer. On peut écouter ça, ne pas se casser la tête avec l'intrigue qui de toute façon ne tient pas debout, s'imaginer voir une parodie des travers québécois, rire aux gags éculés, s'amuser quoi, mais cela reste un navet. C'est du stand up comic, pas vraiment un film. Et les femmes là-dedans : de vraies potiches.

05/01/2007

RBO égal à lui-même

medium_byeRBO.jpgJe viens de réécouter le Bye Bye de RBO. Finalement ce n'était pas mal, si on accepte que RBO, c'est RBO, et qu'ils n'ont pas changé de style. Comme dans leurs émissions et spectacles, il y avait des sketches réussis, d'autres très poches. Ce n'était pas hilarant à se taper sur les cuisses, mais intéressant, avec quelques perles: par exemple, Pierre Laplainte et la Forêt des malmenés, le discours du général Roméo Dallaire, les curés à la fin qui parlent par signes, Claude Poirier-Les têtes à Claques, la parodie de Tout le monde en parle, devenu Tout le monde en bave, avec Guy.A qui se prend pour Dieu.
J'ai bien aimé l'arrivée au ciel de Claude Blanchard, Fernand Gignac et Sol, le lecteur dislexique qui met des "s" à la place des "ch" et viche-vercha, les parodies de la téléréalité, Zouf story et Pénétration double, qui reproduisaient bien la totale vacuité des propos tenus par les participants. Le discours de Lucien Bouchard était pas mal, la toune des Cowboys fringants également.
Les soldats canadiens en Afghanistan, c'était trash et de mauvais goût, mais c'est du RBO. Les Outgames ont donné lieu à des farces ... éculées! Trash aussi la parodie de l'annonce au sujet des accidents de travail et celle de l'émission Ma maison Rona, devnue Ma maison Zona en zone de guerre. V'lan dans les dents pour Michaëlle Jean, Stéphane Dion, Jean-Nicolas Verreault, Véronique Cloutier, Jacques Demers, les annonces de Bell (Bill) et d'Uniprix (Nuliprix)
Les moins bons, selon moi: Vaginie, une mauvaise imitation du téléroman Virginie, l'annonce des Véhicules Grenon, parce qu'on ne la voit pas au Saguenay, on ne sait donc pas ce qu'ils imitent, Le cirque Gagliano, totalement raté, Stephen Harper, ses ministres et les soldats dans un sac, Gregory Charles parce que ça ne disait pas grand-chose.
Cela tournait beaucoup autour de la télévision, et de ses émissions, c'était vulgaire par grands bouts, mais somme toute, ça s'écoutait bien.
Il est seulement dommage que tous les médias en aient parlé en surabondance pendant deux mois avant la diffusion.

23/11/2006

Tout Bach

medium_beausejour.jpgMercredi soir (22 novembre), ciel entièrement dégagé, belles étoiles froides et brillantes aperçues en me rendant, avec une amie, à l'église de Laterrière. J'ai assisté à de très nombreux concerts donnés dans cette petite église. Le plus souvent de la musique baroque, parfois du chant, parfois salle comble et au-delà, parfois salle bien remplie mais des places encore disponibles, comme c'était le cas ce mercredi. Un concert tout Bach, donné par la flûtiste Marie-Céline Labbé, la violoniste Hélène Plouffe, le violoncelliste Balasz Maté, et le claveciniste Luc Beauséjour (photo). Pas de grandes envolées lyriques ou romantiques, pas de ces surprises ou silences ou sons stridents de la musique contemporaine. Juste le timbre discret et velouté des instruments baroques, une musique qui s'apprécie dans le recueillement et l'attention.
Des mélodies qui coulent doucement, des variations de volume qui se font en souplesse, des sons plutôt doux, rien d'agressif ou de surprenant: de la beauté pure, de savantes constructions harmoniques, du Bach quoi! La sonate en mi majeur pour violon et clavecin se démarquait un peu car le violon s'y faisait plus lyrique le son s'allongeait et s'épanouissait davantage que dans les autres pièces. Même si chacun des deux interprètes a fait une erreur au début (fausse note du clavecin, son "pas rapport" au violon), c'était vraiment agréable.
Luc Beauséjour jouait sur un magnifique instrument que l'on doit au facteur Alain Rousseau, de Saint-Stanislas au Lac-Saint-Jean. Au clavecin seul, il a fait entendre la toccata en mi mineur (BWV 914). La suite pour violoncelle seul (en rémineur BWV 1008), nous a fait apprécier l'interprète né à Budapest, l'un des grands spécialistes du baroque dans le monde, et son instrument italien du 18e siècle. Quant à la flûte baroque, tenue par Marie-Céline Labbé, une Québécoise qui vit et travaille à Vienne depuis plus de 20 ans (cheveux blonds, teint très pâle, longue robe noire: elle semblait tout droit sortie d'un tableau de Van Eyck), elle a un son unique, à la fois très doux et très audible, une pure merveille à écouter.
Quatre artistes de calibre international ont mis tout leur art, leurs connaissances, leur habileté technique au service de la musique de Bach. Une centaine de personnes ont su les apprécier à leur juste valeur : cela ne fera pas la une des journaux, et c'est d'autant plus précieux.
Je signale qu'il y a eu capatation du concert par l'équipe d'Espace Musique: il sera diffusé ultérieurement sur les ondes de Radio-Canada, et deviendra donc accessible à un plus grand public.

13/11/2006

Un beau dimanche

medium_zuker.jpg
Un dimanche après-midi superbe, grâce au concert donné par l'Orchestre du Centre national des arts (Ottawa) à l'auditorium Dufour. Il y avait beaucoup de monde, la salle était presque pleine. Il faut dire que le programme était alléchant, avec un concerto pour violon de Mozart, et la symphonie no 2 de Brahms. Il y avait aussi une symphonie (no 3, opus 18) du compositeur québécois Jacques Hétu, je n'y allais pas pour cette oeuvre, car je fréquente assez peu la musique actuelle, mais finalement, elle s'intégrait bien au programme, faisant appel aux diverses façons de donner du volume et du relief, même si à la longue, cela semble redondant et répétitif.
J'y allais pour le Mozart et pour le Brahms, et à ce chapitre, je n'ai pas été déçue. Pinchas Zukerman, le directeur musical attitré, a dirigé l'orchestre, tout en jouant le concerto no 3 de Mozart, avec la souplesse et la délicatesse requises par cette oeuvre sublime. Un très beau son, à la fois du soliste et de l'orchestre, peut-être parfois un peu sec pour quelques notes, et quelques attaques mal engagées, mais pour le reste, quelle joie d'écouter à nouveau cette oeuvre, que je connais en fait par coeur. Dans ma vie, j'ai eu des "périodes" musicales: les symphonies de Beethoven, le concerto pour violon de Paganini, celui de Beethoven, puis celui de Mendelssohn, et les quatre -ou cinq?- de Mozart.
Mais je n'ai pas eu de période Brahms, car j'ai découvert sur le tard -après 30 ans- les oeuvres de lui que je connais, surtout à l'incitation de mon conjoint. Donc, au cours de la semaine, j'ai téléchargé sa deuxième symphonie sur mon iPod (merci encore à mes collègues pour ce cadeau offert à ma retraite!) et je l'ai écoutée à quelques reprises, pour mon plus grand plaisir.
L'oeuvre demande un orchestre puissant et discipliné: les cordes, vents, et percussions qui s'étaient joints à la petite formation mozartienne pour le Hétu sont demeurés en place, et le chef et les musiciens ont donné leur pleine mesure dans les quatre mouvements de cette oeuvre séduisante, lyrique, qui fait penser à la Pastorale (la 6e) de Beethoven. Trois mouvements parfaitement mélodieux, savamment structurés, interprétés avec toutes les nuances requises, sinon avec âme.
Le quatrième mouvement, un trépidant rondo, me semble moins intéressant: il fait un peu trop "branché sur le 220". De quoi réveiller tout le monde avant la fin du concert. D'ailleurs il n'y pas eu de rappel, malgré les applaudissements nourris: tout était dit , il n'y avait rien à ajouter, c'était parfait.

05/10/2006

Bon Cheech, bad Cheech

medium_CheechAffi.2.jpegC'est rare que j'assiste à la première médiatique d'un film. C'était rare aussi au moment où je travaillais, puisque nous avions droit aux projections de presse, en général le matin, devant quatre ou cinq personnes. Il m'est même arrivé d'être seule dans la salle.
Mais la semaine dernière, j'ai pu assister à la première du film Cheech, medium_fletourn.jpeginvitée par une amie qui est la mère de François Létourneau (photo ci-contre), auteur de la pièce Cheech et scénariste du film où il joue également un rôle.
J'ai beaucoup aimé Cheech: la proposition sort de l'ordinaire et montre des gens doublement aliénés: par leur milieu de travail, celui des agences d'escorte, des petits truands, et par des problèmes psychologiques: tous les personnages sont déprimés, suicidaires, mal dans leur peau et traînent avec eux des bibittes que l'on découvre au fil de leurs "aventures". Ils sont déjà à la dérive quand le film commence - on ne sait pas pourquoi d'ailleurs -, mais il se produit un événement, la disparition du «book» comprenant les photos et les références des filles de l'agence, qui les pousse dans leurs derniers retranchements. Il y aura des rencontres fortuites, des soupçons, un suicide, un meurtre, des poursuites. Chaque personnage est profondément mal dans sa peau: le timide qui engage une prostituée, celle qui veut grimper dans l'échelle de la prostitution, celui qui veut sauver son amie suicidaire, et l'impayable Ron, incarné d'excellente façon par Patrice Robitaille, qui suit des leçons d'anglais pour soigner sa dépression.
On passe de l'une à l'autre de ces histoires sans problème, tous les comédiens sont bons, Montréal est filmé de superbe façon, en fait, on ne reconnaît pas la ville, glauque, sombre, en hiver, tout est filmé en gros plan, bref c'est bien fait, troublant, comique à l'occasion.
C'est un premier film pour le réalisateur Patrice Sauvé, qui n'a pas pu éviter quelques petites maladresses (personnages sans passé, unidimensionnels, fin trop formelle et appuyée).
Intéressant justement en ce qu'il transgresse de plusieurs les codes habituels du cinéma, le film déstabilise le le spectateur et l'entraîne dans des avenues inattendues.
Sans doute pas un film grand public, comme Bon cop, bad cop ou Séraphin, Cheech devrait séduira plutôt une frange -importante ou non, on verra bien- parmi les curieux qui ont l'esprit ouvert aux nouvelles propositions, parmi ceux qui ont aimé la pièce (que je n'ai pas vue), parmi ceux (c'est mon cas) qui ont aimé Québec-Montréal, et de façon plus générale, parmi ceux qui apprécient le cinéma québécois (car c'est très, très québécois).

03/10/2006

Musique magique

Mon baryton préféré, Jean-François Lapointe, m'a encore une fois comblée, le samedi 30 septembre (2006) à l'auditorium d'Alma. Il donnait cette fois un récital avec la soprano Agathe Martel, et la pianiste accompagnatrice Louise-Andrée Baril. Originaires du Lac-Saint-Jean, les deux chanteurs ont étudié au Département de musique du collège d'Alma, où est situé l'auditorium. Invités par le groupe Concerto, pour un cachet certes moindre que ceux qu'ils reçoivent en général, ils se sont montrés généreux et ont tout donné d'eux-mêmes, en répétition et sur scène.medium_agatMart.2.jpeg
Ils ont construit un programme riche et plein, qui leur a permis de mettre en valeur toutes les facettes de leur talent. Intériorité et intensité dans le Duparc et le Debussy, charme et fantaisie dans Papageno et Papagena, romantisme léger dans l'Heure exquise, expression juste des tourments de l'âme humaine dans Caro Nome (Verdi) et Avant de quitter ces lieux (Gounod). Lui avec son timbre incomparable, son aisance scénique, sa maîtrise technique, elle avec sa voix naturelle et sa capacité d'expression.
Très à l'aise et crédibles en duo, ils ont décliné l'amour sur tous les tons, du plus dramatique (Silvio et Nedda) au plus loufoque (le Duo des chats de Rossini, qu'ils ont joliment miaulé en rappel). Et le baryton a pu déployer sa verve comique dans la Fantaisie sur tous les tons, de Lionel Daunais. Ce dernier, baryton et compositeur québécois, a écrit d'innombrables chansons qui ne méritent pas l'oubli dans lequel elles sont tombées aujourd'hui, et Jean-François Lapointe défend avec brio ce répertoire aux accents populaires.
Louise Andrée Baril, excellente pianiste, leur a apporté un soutien constant, discret et efficace tout au long de cette soirée, exceptionnelle à plus d'un titre.

17/09/2006

Maniganses: Fingerman

medium_porcell.jpgJolie rencontre avec les trois petits cochons, version de la troupe italienne Tanti cosi Progetti, invitée du Festival international des arts de la marionnette (Maniganses) au Saguenay. I Tre Porcellini sont absolument charmants, le loup a fait craquer les enfants et les adultes qui remplissaient ou presque l'auditorium de la polyvalente de Jonquière. Ce loup, à la fois méchant et naïf, est littéralement vissé au corps du manipulateur, dont il veut parfois se séparer, ou avec lequel il se confond à d'autres moments. Tout est vivement expédié, les maisons de paille, de bois et de briques se construisent sous nos yeux en quelques racourcis ingénieux. Les artistes jouent en français mais avec un fort accent italien (v.g. "lé pétit cochon") qui donne un charme supplémentaire à cette production.

Un "pétit" problème cependant: il me semble que dans la version officielle de l'histoire, le petit cochon le plus sage, celui qui construit la maison de briques et brûle le loup dans la fournaise, réussit aussi à sauver les deux premiers cochons, ses frères en quelque sorte. Or, dans cette version que j'ai vue, les deux premiers petits cochons disparaissent et on n'en entend plus parler. On prend la peine de souligner que l'âme du loup prend la forme d'un nuage, mais il n'y aucune forme de salut, de sublimation pour les deux pauvres petits cochons dont il a détruit la maison. Y a -t-il eu coupure, négligence? Me semble qu'il manque un élément à cette production par ailleurs adorable.

Vu aussi Los mundos de Fingerman, avec le théâtre d'Inés Pasic (Pérou), la même artiste qui jouait dans Pequenas historias. Fingerman, comme son nom l'indique, est une marionnette formée par trois doigts de la main, surmontés d'une tête grosse comme une balle de ping-pong. Deux doigts pour les jambes, le pouce pour un bras, les deux autres doigts sont couverts par un gant noir. Naissance, aventures et découvertes dans divers mondes, eau, désert, paysages formés par le corps d'une femme, c'est un spectacle fascinant, charnel, sensuel, poétique et musical. Il a certes fallu des heures d'observation et de répétition pour créer cette illusion improbable, à savoir que cette moitié de main n'ets pas une main, mais un homme, une femme, un âne. Très beau spectacle présenté devant une salle comble au minuscule Côté-Cour de Jonquière.

16/09/2006

Histoires de papier

medium_horta.jpg Horta Van Hoye est venue présenter son spectacle Histoires de visages, au Festival de la marionnette (Maniganses). Elle déroule de grands rouleaux de papier pour confectionner des personnages. Dans la salle, au Petit théâtre de l'Université du Québec à Chicoutimi, quelques centaines d'enfants de 6 à 8 ans, passablement agités à leur arrivée. Mais la comédienne a plus d'un tour dans son sac, et elle a su les faire taire et capter leur attention grâce à quelques gestes, à sa voix grave et à son accent qui lui confèrent une autorité naturelle. La confection des deux premères marionnettes en papier se fait sous les yeux des spectateurs, c'est un peu long et laborieux, mais finalement, elles existent. Les visages ne sont pas vraiment beaux, mais les frémissements du papier suggèrent la vie de façon extraordinaire. Puis l'artiste nous présente d'autres personnages, déjà façonnés, qu'elle va chercher dans les coulisses ou sur la scène : finalement, c'est tout un peuple de papier qui occupe la scène et propose à nos yeux ébahis un monde merveilleux et poétique. Tout est simple, même l'histoire, et on s'abandonne volontiers à cet univers parallèle. À la fin, grçâce aux éclairages, les êtres de papier jauni prennent des couleurs fabuleuses.
En voyant le spectacle, j'avais des réminiscences, il me semblait que cette artiste avait déjà participé au Festival. Mais j'ai rencontré ensuite Hélène Dallaire, du théâtre les Amis de Chiffon, et elle m'a rappelé que c'est elle et sa troupe qui avaient déjà invité Horta Van Hoye à Chicoutimi, et c'est à ce moment-là que j'avais vu son spectacle.
J'ai finalement vu le son et lumière de fin de soirée, aux abords de la Rivière aux Sables. Ça s'appelle l'Énigme du Styx, je crois. Un radeau se promène sur la rivière avec trois vieilles sorcières, il y a le grand Zeus sur la passerelle, Aphrodite, des sirènes, des danseuses, des éclairages qui créent de la magie, et une énigme à résoudre, différente chaque soir. Le potentiel du site n'est pas utilisé à sa pleine mesure dans ce spectacle qui semble avoir été improvisé un peu à la dernière minute, mais quand même, cela devrait donner des idées aux éventuels créateurs.