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28/07/2014

Des fleurs sur la tourbe

Jolie excursion vendredi aux Jardins Scullion, situés à l'Ascension de Notre-Seigneur (ce nom étrange distingue la petite municipalité du Lac-Saint-Jean d'un autre village québécois appelé L'Ascension, situé celui-là dans la région des Laurentides).

J'y ai découvert, entre autres merveilles de la nature, une plante carnivore!

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Le guide qui conduisait notre petit groupe sur les trottoirs de bois du sentier forestier a attiré notre attention sur la sarracénie pourpre, c'est son nom.

Une plante carnivore dite passive. Autrement dit elle n'a pas à bouger pour que son piège infernal, combinant paroi verticale et cils inclinés vers le sol, emprisonne les insectes dont elle se nourrira.

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Elle est étrangement faite puisque ses feuilles (qui attrapent les insectes, au bout de la flèche blanche) poussent au ras du sol, tandis que son unique fleur (flèche bleue) s'ouvre gracieusement au bout d'une longue et mince tige.

En bas elle se nourrit, en haut, elle séduit...

Le dessin ci-contre permet de bien comprendre son anatomie.

Sarracenie pourpre, jardins scullion, L'Ascension, fleur carnivoreFascinant de penser qu'un végétal se nourrit d'animaux. Larves, insectes. Comme si l'ordre habituel était inversé.

Le guide nous a expliqué qu'il n'y aurait pas de risque à glisser un doigt dans une de ses feuilles... tout en nous déconseillant fortement de le faire...

Il y avait un grand nombre de représentantes de l'espèce dans cette tourbière au-dessus de laquelle nous marchions: c'est le milieu où elle aime s'installer et grandir.

Je vous présente une autre de mes photos, sur laquelle la fleur carnivore me semble particulièrement bien entourée: quelques petits bleuets à sa gauche, et à l'arrière, un beau plant de thé du labrador, un autre habitant des tourbières, auquel on ne cesse de découvrir de nouvelles vertus médicinales et curatives.

 

sarracenie pourpre,jardins scullion,l'ascension,fleur carnivoreVoyez encore la sarracenia purpurea, en groupe cette fois (la photo n'est pas de moi):

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Comme dirait Baudelaire:

Maint joyau dort enseveli
Dans les ténèbres et l'oubli
Bien loin des pioches et des sondes;

Mainte fleur épanche à regret
Son parfum doux comme un secret
Dans les solitudes profondes

              

 

07/06/2014

Troublant regard

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En voyant sur Facebook cette photo d'une oeuvre d'art urbain réalisée par l'artiste JR, je l'ai trouvée à la fois magnifique et troublante.

En me demandant où elle était située, et j'ai tout de suite pensé à Paris, sous les quais qui longent la Seine. Option que j'ai pu confirmer en poussant un peu mes recherches. Surtout quand j'ai trouvé une photo couleur de la même installation:

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Une belle découverte que l'oeuvre de cet artiste de rue français, qui a une façon particulière de travailler: en réalité, il installe des photos sur des monuments, des paysages, un peu partout dans le monde. On peut avoir une bonne idée de son travail en consultant son site ici.

Ceux qui sont passés devant l'oeuvre à bord d'un bateau-mouche parisien (je parle au passé, car l'oeuvre, installée en 2011, n'y est certainement plus) ont peut-être songé à ces mots de l'opéra Carmen:

Un oeil noir te regarde

 

C'est dans l'air du Toréador, que vous pouvez écouter, chanté par le baryton Ludovic Tézier en cliquant sur cette image:

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08/05/2014

NEM et réminiscences

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Ce vendredi 9 mai, le Nouvel Ensemble moderne donnera à la Maison symphonique un grand concert qui soulignera entre autres ses 25 ans d'existence. Cet orchestre de musique de chambre a été fondé par Lorraine Vaillancourt, formidable musicienne qui en assure encore aujourd'hui la direction artistique.
J'assisterai à ce concert, qui sera au coeur d'une réunion exceptionnelle, celle des élèves de Rhétorique 1964, du collège du Bon Pasteur de Chicoutimi. Je faisais partie du groupe, de même que Lorraine Vaillancourt et plus d'une vingtaine d'autres jeunes filles.

nem,montréal,nouvel ensemble moderne,lorraine vaillancourt,conventum,bon pasteur,chicoutimiÀ cette époque, Lorraine était déjà une pianiste accomplie, et déjà très engagée en musique contemporaine, tout en demeurant très discrète sur cet aspect de sa vie. Mais nous le savions, et parfois nous insistions pour qu'elle nous joue quelque chose. Alors elle s'asseyait au piano, jouait  Beethoven ou Schoenberg, tandis que nous nous l'écoutions, fascinées et vaguement jalouses de sa virtuosité.
50 ans plus tard, devenues des femmes d'âge mûr (!), des mères et des  grand-mères pour plusieurs, nous serons une vingtaine à nous retrouver à Montréal pour une série d'activités culturelles et gastronomiques, style conventum et retrouvailles. Ce sera vraiment extraordinaire d'être dans la salle avec le public pour assister au concert donné par la plus célèbre d'entre nous et son ensemble.
Auto-proclamées les Pastourelles, nous nous sommes réunies à plusieurs reprises au cours de ces 50 ans, en divers endroits: Québec, Ottawa, centres de villégiature, en souvenir de ces belles années pendant lesquelles moi et mes merveilleuses compagnes (Lorraine, Agathe, Michèle, Constance, Lise, Myriam, Line, Francine et les autres) avons franchi les étapes du cours classique, qui s'appelaient Éléments latins, Syntaxe, Méthode, Versification, Belles-Lettres, Rhétorique, Philo I et et Philo II.
Et pour souligner de façon toute particulière nos 50 ans (!), les amies de Montréal nous ont concocté tout un programme, quelque chose de vraiment spécial.

 

PS. Lorraine Vaillancourt et le Nouvel Ensemble moderne représentent, comme l'écrivait Christophe Huss dans Le Devoir samedi dernier, "25 ans de modernité qui ose". On peut lire tout l'article en cliquant ici

29/04/2014

Opéra, arias, Traviata

Je reviens sur cette magnifique Traviata que nous a offerte samedi l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour ses 35 ans. Curieusement le lendemain, les médias régionaux n'en avaient que pour un certain James Blunt qui chantait ce même soir à La Baie.
De grands noms, il y en avait aussi pourtant, au Théâtre Banque nationale. Et de la grande musique. La Traviata de Verdi est un pur enchantement musical, une succession d'arias célèbres imbriquées dans une partition pleine de pièges pour les chanteurs.

Ce drame romantique inspiré de La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils raconte comment  la courtisane Violetta Valéry tombe amoureuse d'un jeune homme, Alfredo, auquel elle renonce, et qu'elle retrouve au moment où elle est emportée par la maladie.

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Solistes, instrumentistes et choristes ont collaboré avec le maestro Jacques Clément, le metteur en scène Rodrigue Villeneuve et le chef du choeur symphonique Pierre Lamontagne pour servir au public qui remplissait la salle du Théâtre Banque nationale une version concert musicalement impeccable et dramatiquement émouvante de cette oeuvre extraordinaire.
La soprano colorature Aline Kutan fréquente Violetta depuis son adolescence, et l'aborde aujourd'hui avec la belle maturité imposée par le rôle.
Ayant totalement maîtrisé l'aspect technique de chaque mesure, elle peut maintenant se livrer, librement (sempre libera!) et avec un plaisir manifeste, à toutes les prouesses vocales imaginées par Verdi, nous éblouir et nous laisser sans voix!
Polyvalente, vous dites? Elle exulte d'abord dans la grande aria du début, È strano, et ses différents passages: Gioia et Gioire (joie et jouir!),  Fors'è lui, A quell'amorFollie! et le Sempre libera final: toujours plus vite, toujours plus haut.
Par la suite, elle sait calmer son chant et son jeu pour décrire le drame de Violetta, qui se résigne à quitter Alfredo qu'elle aime pourtant, exprimant sa douleur avec une intensité plus intérieure, rendant crédibles sa maladie et sa mort dans le superbe Addio del passato.
Le baryton Jean-François Lapointe semble parfaitement à l'aise sur cette scène qu'il habite totalement de sa présence, de sa prestance, de sa formidable voix, et remplit sans aucun problème toutes les exigences techniques et vocales de la partition.

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Conférant une certaine noblesse au changeant personnage de Giorgio Germont, le père d'Alfredo, venu implorer Violetta de quitter son fils, il nous a bercés de son timbre profond et de sa grande musicalité, d'abord dans son long et superbe duo avec Violetta-Kutan: Pura sicome un angelo, et surtout le passage ponctué d'ornements Un di, quando le veneri furent magnifiques, de même que le célèbre Di provenza il mar, chanté à son fils.

Là aussi, puissance, contrôle, agilité, émotion: la foule a fait la fête à ce grand artiste né ici. (Sur la photo ci-dessus, on le voit dans le rôle de Giorgio à l'Opéra de Francfort, avec le ténor Francesco Demuro. M. Lapointe reprendra ce rôle en 2015 au Deutsche Oper de Berlin).
Le ténor Éric Thériault possède une belle voix, bien étoffée, un timbre brillant qu'il a su mettre en valeur. Il a connu cependant quelques pénibles instants où sa voix ne sortait plus: il était souffrant m'a-t-on dit. Il s'est repris ensuite, et a assuré les beaux airs qui suivaient, mais on le sentait fragile, peut-être inquiet que le problème revienne.

Somme toute, même si c'était une version concert, l'émotion passait fort bien, grâce notamment à la discrète et efficace mise en espace de Rodrigue Villeneuve.

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L'Orchestre, placé derrière un écran transparent sur lequel étaient projetées quelques scènes de bal, de foules en Europe, et aussi des textes résumant l'action, a soutenu solidement les moindres nuances des solistes, et cela même si le chef Jacques Clément ne pouvait avoir beaucoup de contact visuel avec eux.

Il y eut bien quelques petites erreurs dans la présentation (coupe de champagne manquante, lettre apparue au mauvais moment), mais ce sont des détails mineurs, inévitables peut-être vu le peu de temps de répétition alloué à la production. Le miracle est que malgré ces contraintes, tout ait fonctionné et donné ce splendide résultat.

Chapeau donc à ces solistes exceptionnels, aux choristes, aux musiciens et à leurs chefs, qui ont su faire vivre et vibrer pour nous cette admirable musique de Verdi.

22/04/2014

Hauteurs de Montréal

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Montréal, le pont Jacques-Cartier, et au fond, probablement quelques collines montérégiennes. C'est ce que je voyais du balcon, au huitième étage de l'Hôtel de l'Institut, où j'ai séjourné la semaine dernière. Un balcon en ville, c'est rare et précieux.

Il fallait enfiler les gros manteaux même pour y sortir quelques minutes, car il faisait très froid. Mais cela en valait la peine, la vue était splendide. Voici le pont, cadré un peu plus serré:

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J'ai dirigé ma lentille vers le vieux Montréal, avec l'Édifice Aldred et, juste à côté, un clocher de la basilique Notre-Dame:

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Enfin, j'ai pivoté légèrement pour cueillir ce bouquet de gratte-ciels au centre-ville. Celui en forme de croix, au centre, c'est la place Ville-Marie:, et à sa gauche, le chapeau pointu qui dépasse, c'est celui du 1000 de la Gauchetière, le plus haut édifice de Montréal.

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Si cela vous intéresse, il y a un intéressant article à propos des plus hautes constructions de Montréal, ici sur Wikipédia.

 

15/04/2014

Le Tanguay siffleur

Tanguay Desgagné, siffleur, musique, Masbourian, PM, radio

Quand je vais prendre une petite marche, j'aime bien écouter la radio (la Première Chaîne) sur mon iPod nano. J'essaie d'y aller entre 13h et 14h, pour écouter l'extraordinaire émission Plus on est de fous plus on lit, animée par Marie-Louise Arseneault.
Mais ce jour-là, 1er avril, j'étais en retard, il était passé 14h. C'est PM, avec Patrick Masbourian. Pas mal, mais ça dépend des sujets et des invités. Il annonçait une rencontre avec un siffleur professionnel. Ça ne me disait pas grand-chose. Mais j'ai quand même écouté.

tanguay desgagné,siffleur,musique,masbourian,pm,radioEt j'ai découvert un homme, un artiste magnifique. Il s'appelle Tanguay Desgagné, il siffle en travaillant, ou travaille en sifflant, puisque c'est son métier.  Mais il ne peut en vivre, compte tenu de la rareté des contrats.
Avant l'entrevue, quelqu'un de l'émission PM a fait un sondage-maison et demandé à des passants (peut-être des employés de la SRC) s'ils savaient siffler. La plupart ont répondu oui et y sont allés d'un petit air, qu'ils sifflaient en faussant et en produisant beaucoup d'air inutile.
Ensuite, les auditeurs ont pu entendre tout autre chose: Tanguay Desgagné, sifflant la cinquième Danse hongroise de Brahms, en soliste avec orchestre. Ligne mélodique parfaitement juste, rapidité, des trilles et ornements acrobatiques. Bref, de la vraie musique!

Au lieu de chanter ou de jouer d'un instrument, Tanguay Desgagné siffle. Mais il accomplit le même travail que tout autre musicien: déchiffrer la partition, répéter, écouter, corriger le moindre détail, recommencer jusqu'à ce que cela soit parfait, tout en y mettant de l'âme. Le même travail que celui qu'il faisait comme tromboniste. Sauf qu'il n'y a pas d'école, et bien peu de professeurs pour les siffleurs. (On peut réécouter ce passage de l'émission en cliquant ici).
Tanguay Desgagné fait cela sérieusement, en y mettant beaucoup de temps, mais sans trop se prendre au sérieux. Il a gagné de prestigieux concours, il donne quelques rares concerts, trouve des emplois dans quelques films et séries télévisées. Il aborde tous les genres: classique, populaire, chanson, jazz...
Bref, j'ai découvert un être exquis, un authentique musicien doté d'une grande humilité et d'un bon sens de l'humour.

11/02/2014

Avec tambours et trompettes

La Fille du tambour Major, SALR, Jean-Philippe Tremblay, MArianne Lambert, Dario Larouche, Dominique Côté

J'ai passé un autre beau dimanche après-midi (8 février 2014) grâce à l'opérette de la Société d'art lyrique du Royaume. Tellement de talent et de passion pour la mise en place de ce spectacle joyeux et enlevant, soigné jusque dans les moindres détails de la musique, du jeu, des décors et des costumes.

C'était donc cette fois La Fille du tambour-major, de Jacques Offenbach (livret d'Alfred Duru et Henri Chivot). Tous les solistes sont excellents, les choeurs se déploient magnifiquement. Et quelle belle musique! Sous la baguette de maestro Jean-Philippe Tremblay, ça sonne, ça swigne, ça flatte, ça berce et ça réveille. (Un extrait vidéo, sur le site de la SRC, donne une bonne idée de l'ensemble).

Le premier acte, à la fois charmant, long, complexe et comique, met en scène un groupe de nonnes dans leur couvent, qui prennent peur en entendant arriver un régiment de soldats français (on est en 1800, en Italie, où la guerre oppose les Autrichiens et les Français de Napoléon, qui l'emportera finalement à la bataille de Marengo). Elles s'enfuient en laissant derrière elles la jeune Stella, qui avait été mise en pénitence par la mère supérieure.

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© Cindy Girard - Le Courrier du Saguenay. Dominique Côté et Marianne Lambert, en répétition.

Entre elle et le lieutenant Robert, c'est le coup de foudre. Quel couple magnifique forment Marianne Lambert et Dominique Côté, la soprano et le baryton qui chantent et jouent de façon superbe. Leur duo d'amour, tendre, intense, harmonieux, nous emporte dans un rêve romantique.

Bien entendu, l'intrigue est pleine de rebondissements: Stella est emmenée par son père le duc, menacée d'un mariage forcé avec un riche barbon. Le duc (qui en réalité n'est pas son père) est forcé par décret (!) d'accueillir chez lui les soldats français. D'où retrouvailles entre Stella et Robert, et aussi entre la duchesse, et son premier mari, le tambour-major du titre  (l'excellent Alexandre Sylvestre). Dans le rôle de la duchesse, Nathalya Thibeault est irrésistible, à la fois de drôlerie et beau chant (on la voit  sur la photo ci-dessous avec le délirant prétendant de sa fille, joué par l'inénarrable Christian Ouellet).

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Aveux donc de la duchesse sur les origines de sa fille, intrigues, complots, fuites. On se retrouve à Milan où les combats s'intensifient.
Mais ce sont des soldats d'opérette, plus préoccupés d'aimer que de se battre... pour le plus grand plaisir du public: salle du théâtre Banque nationale comble (au parterre) et comblée.
Bref un petit bijou concocté par les suspects habituels, cette équipe allumée qui reprend chaque années les commandes de ce spectacle fou et doux. Chapeau à Dario Larouche pour sa mise en scène colorée, inventive, efficace et éclairée.

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Innovation cette année: les surtitres. Il y a longtemps que je les réclame et ils sont bienvenus. Peut-être pas absolument nécessaires cette fois-là, vu l'impeccable diction de tous les chanteurs et chanteuses. J'ai presque tout compris, alors même que ces surtitres n'étaient guère lisibles du balcon où j'étais assise.
Ceci dit, il est tout à fait réjouissant que la SALR offre cet accommodement à son public, comme le font les autres maisons d'opéra, et ce même pour un livret en français. Plusieurs concerts et spectacles (de la SALR ou peut-être d'autres producteurs) pourront sûrement bénéficier de ce service dans l'avenir.

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On en parle ailleurs:

Roger Blackburn, Le Quotidien (c'est bien lui l'auteur du texte!)

Christiane Laforge, Orage sur Océan

18/01/2014

Musique, théâtre, convergences...

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Deux événements convergèrent durant la période des Fêtes pour ranimer dans ma mémoire les images d'une femme et d'un téléroman.

Tout d'abord, un cadeau offert par mon fils: le plus récent disque de la harpiste Valérie Milot et des Violons du Roy. Ils jouent trois concertos pour harpe, notamment celui de François-Adrien Boieldieu.

Un très court passage du 2e mouvement servait de thème à l'un des premiers téléromans que j'ai écoutés, Septième nord.

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La vedette en était la comédienne Monique Miller, l'action se déroulait dans un hôpital, et comme toute série médicale qui se respecte, elle mettait en scène des médecins et des infirmières, des histoires d'amour, de jalousie, de coucheries et de tromperies. Tout ça me fascinait et me troublait car à, l'âge que j'avais (16 ans), comme la plupart des filles et même des garçons de mon âge, je n'étais pas très délurée côté sexe.

septième nord,catherine bégin,boieldieu,valérie milot,violons du roy,christine,la reine-garçon,lawrence anyways,téléromanComme j'aimais beaucoup ce thème musical (vous pouvez l'écouter en cliquant ci-contre sur la photo de Monique Miller), j'ai acheté le disque pour écouter en entier l'oeuvre de Boieldieu, ce que j'ai fait beaucoup, beaucoup... puis j'ai écouté autre chose. En l'entendant à nouveau, 50 ans plus tard, je me suis rendu compte à quel point cette pièce, qui serait complètement tombée dans l'oubli sans Septième nord, est belle et élégante.

L'événement bien triste qui est venu s'y juxtaposer, c'est le décès de la comédienne Catherine Bégin, survenu le 29 décembre dernier. On a mentionné alors qu'elle avait joué le rôle de Renée Daigneault dans Septième nord. Je ne me souviens plus très bien de son personnage, pas plus que des autres... Et je l'ai ensuite vue régulièrement dans plusieurs autres téléromans, (liste complète de ses rôles à la télé, au cinéma et au théatre).

En apprenant son décès, j'ai réalisé que je l'avais vue à deux reprises, très récemment: dans le film Laurence Anyways, de Xavier Dolan: je n'ai pas beaucoup aimé le film, mais sa prestation à elle en vieille tenancière de bordel était très juste.

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Et surtout il y a moins d'un an, j'ai vu et admiré Catherine Bégin sur la scène du théâtre Banque Nationale, dans la pièce Christine, la reine-garçon, de Michel Marc Bouchard: elle y jouait l'insupportable reine-mère (photo ci-dessous): un petit rôle où elle excellait, comme tous les acteurs de cette géniale production, dont j'ai parlé ici.

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C'est en écoutant le concerto pour harpe de Boieldieu que j'ai salué le départ discret de cette grande dame du théâtre.

12/01/2014

Ma belle gang

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Yvon Bernier, Micheline Belley, Carol Néron, Catherine Delisle, Gilles Lalancette, Denise Pelletier, Lucien Émond, Christiane Laforge, Paul Armand Girard, Claude Côté, Pierre Fellice et Louis-Marie Lapointe.

© Photo Michel Tremblay

En décembre dernier, j'étais invitée à un brunch pour souligner le départ à la retraite de trois de mes anciens collègues au Progrès du Saguenay: Micheline Belley, Catherine Delisle et Gilles Lalancette.

Christiane Laforge, mon amie et collègue retraitée, leur rend un bel hommage ici sur son blogue. Je partage entièrement ses propos, sur les trois retraités et sur l'événement lui-même.  Celui-ci m'a permis de retrouver, le temps d'un repas, cette belle équipe avec laquelle j'ai travaillé pendant plusieurs années dans la salle de rédaction. Nous sommes douze sur la photo ci-dessus, il en manque quelques-uns et quelques-unes...

Ci-dessous, également photographiée par Michel Tremblay, l'équipe actuelle de ceux qui sont encore au travail (les pauvres, je ne les envie pas!), pose avec les retraités. Je ne connais pas tous les jeunes, arrivés après mon départ (en 2006). Mais tout ce beau monde continue le combat et fait exister ces journaux, Le Quotidien et Progrès-Dimanche, malgré les embûches, les tempêtes. C'est quelque chose.

L'événement était organisé par Johanne St-Pierre, spécialiste du genre, qui souligne les anniversaires en apportant un gâteau, se charge des diverses célébrations, de l'achat de cadeaux, de l'envoi de fleurs aux nouvelles mamans, aux malades. Et qui parfois apporte sucre à la crème ou délices gourmands concoctés dans sa cuisine, seulement pour faire plaisir aux autres. Jojo est une perle.

J'ai donc passé une bonne partie de ma vie au sein de ce ce groupe bigarré travaillant dans un seul but: faire un journal (1). Les urbains et les campagnards, les manuels et les intellectuels, les distraits et les parfaits, les audacieux et les craintifs, les extravertis et les réservés, les malcommodes et les sages, les comiques et les sérieux, les sociables et les solitaires: chacun arrivant avec son bagage et poursuivant sa route avec le groupe.

Au fil des ans, mes collègues et moi-même avons vécu toutes sortes d'événements et de situations: unions et ruptures, naissances et décès, maladies et guérisons, succès et échecs, joies et peines, sous le regard discret et empathique de toute l'équipe.

Voilà, j'ai été heureuse de côtoyer, pendant 32 ans, la belle gang du Progrès.

Progrès du Saguenay, retraite, brunch

© Photo Michel Tremblay

(1) Avec la collaboration des autres équipes: photographes, employées de bureau, graphistes, imprimeurs, vendeurs, gestionnaires...

25/09/2013

Fusion musicale

Stéphane Tétreault, Zhengyu Chen, Jeunesses musicales, violoncelle, piano, Brahms, Schubert, Bach, Jonquière, Salle Pierrette-Gaudreault

Une sonate de Brahms merveilleusement jouée par le jeune violoncelliste Stéphane Tétreault et le pianiste Chen Zhengyu. Au deuxième mouvement (qu'on entend sur la vidéo, par Stéphane Tétreault et un autre pianiste), je remarque que le thème, joué d'abord de façon sautillante avec des notes détachées et attaquées (spiccato peut-être), est repris ensuite legato, sur des notes égales et liées entre elles. Sans doute que bien d'autres compositeurs ont utilisé ce genre de variation mais là, il m'éblouit soudain, et à chaque reprise, j'admire le contraste saisissant entre ces deux styles, qui donnent une ambiance totalement différente à la même ligne mélodique: d'abord joyeux, alerte et dansant, et ensuite langoureux et romantique.

Ce concert tout entier, présenté dimanche dernier par les Jeunesses musicales à la salle Pierrette-Gaudreault de Jonquière, était d'ailleurs un pur joyau. J'avais vu le violoncelliste jouer à Laterrière l'an passé (voir mon billet ici). Il était déjà excellent mais depuis, il a progressé de façon remarquable, me semble-t-il. Beaucoup plus à l'aise, il fusionne davantage avec son instrument (un Stradivarius de 1707, prêté par Jacqueline Desmarais). Il joue avec tout son corps, comme dans un pas de deux, son visage est expressif, parfois extatique, comme s'il était  submergé par la beauté de ce qu'il joue.

Mais il n'oublie rien: ni les notes de ses partitions dont certaines sont d'une difficulté extrême (il joue tout de mémoire), ni le rythme (infernal à certains moments), ni la technique. Il possède tout ça à merveille. Bach, Haydn, Schubert, Saint-Saëns et Tchaïkovski sont au programme, et en rappel, la très belle Méditation de Thaïs, de Massenet.

Le pianiste est tout aussi expérimenté et talentueux. La connivence entre les deux musiciens est parfaite, c'est merveilleux de les voir et de les entendre, totalement concentrés et engagés dans leur jeu, un plaisir partagé par l'auditoire qui remplit presque tous les sièges.