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29/02/2008

Réconciliation

Ayant dû par deux fois rebrousser chemin parce que les représentations d'opéra étaient annulées au cinéma Jonquière, voir ma note précédente , j'ai écrit à2008648498.jpg la direction de Ciné-Entreprise par le biais de leur site pour me plaindre de la situation.

Je dois dire qu'ils ont été très corrects: ils m'ont répondu au bout de quelques jours par courriel, et m'ont fait parvenir deux entrées de cinéma à titre de dédommagement. Je considère donc que l'incident est clos, surtout, si, comme l'affirme ce courriel, le problème a été corrigé.

Selon toute vraisemblance, le public saguenéen pourra donc assister, demain samedi 1er mars à 13h, à la projection de l'opéra Manon Lescaut, de Puccini, présenté récemment au Metropolitan Opera (photo de la soprano Karita Mattila, dans le rôle-titre). Je compte bien m'y rendre, et si la situation est effectivement rétablie, je vous en ferai part, ô public en délire!

23/02/2007

Capote

medium_TrumCapote.jpegC'est du film que je parle, pas de la chose en latex! J'ai beaucoup aimé ce film de Bennett Miller, parce qu'il est totalement hors normes: une tranche de vie dans la vie d'un écrivain, Truman Capote, lui-même un être bizarre, efféminé à la voix haut perchée, qui a basculé dans l'alcoolisme et la dépression après avoir écrit son livre In cold blood (De sang-froid). La prestation du comédien Philip Seymour Hoffman est absolument époustouflante, il a bien mérité son Oscar. Il est vraiment devenu Capote, et il nous fait comprendre le trouble, l'obsession de celui-ci pour Perry Smith, l'un des deux hommes qui, en 1959, ont froidement assassiné une famille de quatre personnes dans une maison isolée du Kansas.
La film a pour moi une saveur particulière, car j'ai lu De sang froid, publié en 1966, quand j'avais environ 20 ans. Sorte de roman-vérité, une description nette, précise et froide de tous les gestes posés par les meurtriers et leurs victimes, le livre est devenu un best-seller mondial et a valu à Truman Capote une incroyable célébrité.
Mon père avait acheté ce roman, en anglais si je me souviens bien, et toute la famille l'a lu. C'était troublant et fascinant, le genre de chose qu'on n'oublie pas. En même temps, cela demeure un objet étrange, un récit brut, chirurgical, dont on ne peut tirer ni message, ni émotion.
Le film m'intéressait donc pour cette raison, et il ne m'a pas déçue. Il m'a fait découvrir des éléments que j'ignorais totalement, entre autres la façon dont Truman Capote a été mis en contact avec cette histoire et l'impact terrible qu'elle a eu sur sa vie d'homme et d'écrivain.

24/09/2006

Bouquet de films

medium_lothaire.jpgParmi les films loués sur zip.ca jusqu'ici, mon préféré est 2046, de Wong Kar Wai, où il est question d'amour, du temps qui passe, des regrets, de la mort, avec de merveilleux acteurs et la chanson-thème, Siboney, interprétée par Connie Francis: un véritable chef-d'oeuvre, prenant, poignant, infiniment beau.
J'ai bien aimé aussi, et pas nécessairement par ordre de préférence, Une histoire de violence, l'Aviateur, le Confessionnal, Stupeur et tremblements, Loin du paradis (performance exceptionelle de l'actrice Julian Moore), L'humanité (très spécial mais fort troublant), Souvenirs de Brokeback Mountain (pas un chef-d'oeuvre, mais un bon film, bien tourné, avec des images superbes). J'ai apprécié Eros, du moins les deux films signés Wong Kar Wai et Steven. Soderberg. Quant au volet réalisé par M. Antonioni, je n'ai pas saisi, mais il y a de la belle musique.
Intéressants aussi: Vipère au poing (d'après le roman d'Hervé Bazin), Bonsoir et bonne chance (de et avec George Clooney), Depuis qu'Otar est parti.
J'ai été un peu déçue par Le secret de Vera Drake, L'interprète, et De battre mon coeur s'est arrêté.
Et j'ai détesté Créance de sang, que j'ai écouté récemment. D'après un roman de Michael Connelly, que j'avais lu déjà, pas le meilleur de cet auteur que j'apprécie en général (il a écrit Le Poète). C'est totalement invraisemblable et les acteurs, même Clint Eastwood (réalisateur et producteur du film également), que j'aime bien pourtant, ne semblent pas du tout dans leur rôle. Une fois que l'on connaît l'identité du meurtrier, une révélation qui n'a aucun sens ni aucune logique avec le caractère des personnages, le film s'égare dans une longue poursuite sur un bateau, avec parcours dans le noir et musique qui fait peur, bref, ça n'a aucun intérêt.
En ce moment, j'écoute l'Homme du train, de Patrice Laconte, avec Johnny Halliday et Jean Rochefort. Un film français assez sympathique.

23/09/2006

Éloge de la lenteur

Je suis abonnée à zip.ca, un service de location de DVD en ligne. On s'abonne pour un montant donné par mois, on choisit les titres sur un site internet, les films arrivent par la poste, avec une enveloppe de retour pré-affranchie. J'ai pris la formule du minimum de films par mois, c'est-à-dire deux, mais je peux en avoir jusqu'à cinq sans payer de supplément
Le phénomène est nouveau, il y a eu des reportages dans les médias, à la radio notamment, et les journalistes et chroniqueurs, s'interrogeant sur les avantages d'un tel système, essaient de savoir si on peut avoir plus de titres dans un temps donné, écouter plus de films pour le même prix qu'au club vidéo. L'obsession de la vitesse. Comme si tout le monde était cinéphage et voulait dévorer un maximum de films en un minimum de temps.
Or pour moi, c'est exactement le contraire que j'apprécie dans cette formule : le fait de pouvoir aller lentement. De pouvoir conserver les films plus d'une journée, aussi longtemps que je veux, en fait. Cela me donne le temps de les écouter, en une soirée la plupart du temps, mais aussi parfois en deux parties, en deux jours. Et je peux encore attendre un autre jour pour voir les suppléments, les images du tournage, les commentaires du réalisateur, que j'écoute seulement si le film me semble valoir la peine.
Autres avantages de zip: on peut prendre le temps de choisir en lisant les résumés, la vidéothèque est très riche et comprend presque tous les vieux classiques. On peut y aller par critère, par exemple en recherchant tous les films de Woody Allen ou tous ceux qui mettent en vedette Daniel Auteuil. Il y a même des opéras filmés, des concerts, bref, le choix est excellent.
Le seul problème, c'est la langue: il n'y a pas toujours de version française, les titres, même pour les films français, sont en anglais, et de façon générale, le français est tassé dans un coin. En revanche, il y a souvent la version originale avec sous-titres (anglais ou français) et c'est pour moi la formule idéale, en tout cas c'est mieux que les traductions "made in" Québec.

25/08/2006

Le FFM (prise 30)

L'an dernier, j'ai vu plusieurs films au Festival des films du monde à Montréal. (voir ma note Je vote pour le FFM). C'était la première fois que j'assistais à l'événement, et je regrette beaucoup de ne pas pouvoir y être cette année. Serge Losique a réussi à maintenir son événement à flot, malgré toutes les misères qu'on lui a faites. C'est sûr que l'homme n'ets pas commode et n'en fait qu'à sa tête, mais son Festival est un événement unique, magnifique, qui tient la route depuis 30 ans. Le FFM mérite de vivre, et de vivre bien, parce qu'il est ce qu'on attend d'un festival de cinéma: un lieu accessible au grand public, et où on peut voir des films variés, différents, dérangeants, drôles, et en général fort intéressants. Les vedettes, on s'en fout un peu , il me semble, et si les subventionneurs ne regardent que les gros noms pour accorder leur appui ou non à un événement, ils se trompent royalement.
Alors, longue vie au FFM,
... et chapeau (ou casquette!) à Monsieur Losique.

29/04/2006

Violence

Une histoire de violence, de David Cronenberg, c'est exactement ça : il nous raconte une histoire, et on est conduit à approuver la violence du «héros», exercée contre des hommes qui lui en veulent. Nous sommes amené, comme spectateur, à considérer les ennemis de Tom comme des «méchants» contre lesquels il n'y a rien d'autre à faire que de les tuer. Et on approuve même la violence du fils de Tom lorsqu'il se déchaîne contre un autre jeune qui l'embête à l'école, puis lorsqu'il sauve son père en tuant lui-même un «méchant». La violence s'insinue partout, même dans le sexe, c'est très insidieux. Même si on est du genre pacifique, on est piégé: les meurtres commis par Tom Stall (Magnifique Viggo Mortensen) ont toutes les apparences de la légitime défense, alors on ne peut que les approuver, même si on découvre que tout ça est relié à un passé trouble. On bascule du côté de sa violence, sans s'en rendre compte.
Un excellent film, de facture assez classique, habile, troublant. Et les commentaires de Cronenberg, sur le DVD, sont passionnants.

06/03/2006

Coup de blues

J'ai écouté à la télé: Gaz bar blues. Excellent film de Louis Bélanger. Serge Thériault(photo) est magnifique dans le rôle du père qui essaie de maintenir son petit commerce, et de donner une vie intéressante à ses grands garçons. Tous les comédiens sont d'ailleurs excellents.

Ceux qui fréquentent le gaz bar: des types un peu perdus, pas très brillants, avec leurs obsessions, leurs idées fixes, qui se raccrochent à ce lieu comme à une bouée. Cela m'a rappelé un été de ma vie, vers 18 ans, pendant lequel j'ai travaillé au comptoir laitier de mon grand-père, à Saint-Roch des Aulnaies : des gens du village venaient passer un bout de temps, fumer une cigarette, acheter un sac de crottes de fromage ou un cornet de crème molle, tenir des propos plus ou moins cohérents et répétitifs. Il n'y avait pas d'autoroute, alors, la route principale passait dans le village: le dimanche, c'était le défilé incessant, et parfois stressant, des voyageurs, visiteurs, touristes, qui arrêtaient, pressés, pour acheter de la crème glacée. L'humanité, quoi!

11/02/2006

Fenêtre sur courts

Vendredi, j'ai assisté à une projection du festival Regard sur le court métrage au Saguenay. Salle pleine, surtout des jeunes, plus les habituelles têtes culturelles de la région. J'ai vu un homme, je me suis dit je connais ce gars-là, c'était Patrick Masbourian, il présentait un film
Le cinéaste Marc-André Forcier était là aussi, il a sacré un peu, gueulé contre Téléfilm Canada, les impératifs commerciaux, la société, discours connu mais tout de même pertinent. On a voulu le faire taire : à mon avis, le vieux lion veut montrer qu'il peut rugir encore, il fallait le laisser faire.
Huit films au programme.

Celui de Forcier, Chroniques labradoriennes, était le plus pénible, ni queue ni tête, faut dire qu'il date de 1967, c'est son second film, quelques images ou propos intéressants, mais tout est mélangé, on n'y comprend rien.(5/10)


Le meilleur des films, c'était le dernier de la projection: Amal, du réalisateur Ali Benkirane. Marocain, selon toute vraisemblance, ça se passe dans un village reculé du Maroc, une petite fille de 12 ans, Amal, rêve d'être médecin. Sa famille est très pauvre, elle va à l'école, très loin de la maison. Des gens simples, généreux, heureux d'une certaine façon. Un film d'une grande beauté, délicat et sensible, émouvant au possible mais l'émotion vient du non-dit. Bouleversant et magnifique. (10/10)

Dans un tout autre genre, le plus frappant des films était Au petit matin, du français Xavier Gens. Un voleur agresse une femme dans une sorte de dépanneur : du sang partout, je n'ai pas regardé, et les gens autour de moi ont aussi regardé ailleurs, on pensait à la jeune fille Brigitte Serre, tuée dans un dépanneur. Totalement insupportable. Et le gars continue ses agressions après. Beaucoup de sang. Heureusement, il y a un genre de rémission à la fin, mais c'était ...oooh, difficile, disons.(8/10)

Au programme aussi : Dumb Angel, expérimental, un gars qui joue du drum dans un garage, littéralement possédé, l'image qui bouge, un feu d'artifice. Du Canadien Deco Dwason, plutôt inspirant.(8/10)
Vent : une brève animation, amusante, décapante, images tout à fait remarquables.(8/10)
Le syndrome de Carambar, film français «réaliste», qui vire au paradoxe, très drôle sous ses airs pince-sans-rire.(7.5/10)
Des films Québécois:
Exit, de Patrick Gazé, un homme veut s'enlever la vie, c'est bref, bien fait, l'évidence nous frappe comme une balle en plein coeur.(7.5/10)

L'or du silence, de Masbourian et autres: l'histoire d'une arnaque avec des «cartes de sourds»: hilarant et en même temps symptomatique de ce qui se passe dans le milieu des petits crosseurs en tous genres.(8/10)
Une fort belle soirée, somme toute.

04/12/2005

Stars au saut du lit

Dans les films américains, et dans certaines publicités, on voit souvent un homme ou une femme se promener partout dans la maison en se brossant les dents. Dans la vraie vie, si vous faites ça, la pâte à dents, en se mélangeant à la salive, va devenir liquide, se mettre à couler de votre bouche sur vos vêtements, éclabousser le mobilier...

Dans les films français, quand une femme doit se lever au beau milieu de la nuit, la comédienne, bien qu'elle soit la plupart du temps jeune et belle au naturel, est filmée au lit, bien maquillée - la petite ligne noire sous l'oeil impeccable, du rose aux joues, le contour des lèvres soigneusement dessiné au crayon, les lèvres pulpeuses colorées de rose ou de rouge - et coiffée à la perfection (parfois une mèche de travers pour suggérer qu'elle vient de dormir quelques heures). Quand je me réveille au milieu de la nuit, et que je me regarde dans le miroir... Ouhh! Je ne voudrais pas voir ça sur grand écran !!!! Mais je ne suis pas une belle et jeune comédienne...

12/11/2005

Je vote pour le FFM

J'observe de loin les chicanes sur un festival du film à Montréal. Il y en a trois, c'est deux de trop. Je suis allée, à la fin du mois d'août, au FFM, celui de Monsieur Losique. J'ai vu plusieurs films, je les ai tous aimés, c'était bien organisé, j'ai été dans des salle pleines, d'autres à moitié pleines, d'autres presque vides. J'ai adoré l'expérience. Alors je me demande pourquoi cet événement qui existe depuis 30 ans ne pourrait pas continuer. Surtout qu'il détient les meilleures dates: les gens sont encore en vacances, on peut compter sur un certain nombre de touristes encore à cette époque, il y a toute l'expertise, l'expérience, l'histoire de ce festival.
Pourquoi on fait des misères à Serge Losique? Peut-être qu'il n'est pas obéissant, qu'il n'en fait qu'à sa tête, et ça, les fonctionnaires ne peuvent pas le supporter, je sais. Mais on devrait passer par-dessus ses défauts, son mauvais caractère, car ce qui importe, c'est l'événement lui-même. On devrait former une relève, conseil d'administration et direction, qui sera prête le jour où Losique tirera sa révérence. Et en attendant, bonifier le festival, lui donner de l'argent et des moyens, au lieu de lui couper les ailes.
Le Festival du Nouveau cinéma, qui a bien marché paraît-il, c'est peut-être pas mal, mais en octobre, on ne peut pas compter sur les touristes (surtout ne pas s'imaginer que des gens d'autres pays iront à Montréal spécialement pour cet événement, quand il y a des festivals à Vancouver et dans trois autres villes canadiennes qui peuvent les attirer et les servir en anglais). Et il y a trop de concurrence avec d'autres événements culturels, la vie des gens, le travail, pour espérer augementer la fréquentation de l'événement tenu à l'automne.
Il y a toute la question du caractère international, de la présence ou non de grosses vedettes, de gros films, mais pour ma part, je parle du point de vue des gens ordinaires qui fréquentent l'événement. Ce qu'ils veulent, c'est voir des films et sentir que toute la ville vire cinéma pendant le Festival.
Alors moi je vote pour le maintien du Festival des films du monde, aux mêmes dates, je souhaite qu'il soit soutenu et qu'il vive encore longtemps.

Ma note pour le FFM : 8/10