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08/10/2013

Beauté abstraite

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L'exposition Chihuly: un univers à couper le souffle est prolongée jusqu'au 27 octobre au Musée des Beaux-Arts de Montréal. Beauté formelle, couleurs pures et vives, transparence, tout cela est fort séduisant.

La forme de ses sculptures de verre évoque celle de nos objets familiers: fleurs, lampes, arbres, ballons. Au moment où j'ai visité l'exposition, mon petit-fils avait adopté un mot: "balou", c'est-à-dire "ballon". Il s'était emparé de ce mot, le premier peut-être qu'il maîtrisait et employait à sa guise, non seulement pour désigner les ballons, mais pour communiquer avec les adultes, s'amuser à les faire réagir, et aussi pour désigner tout objet dont il ne savait pas prononcer le nom.

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"Si Mattéo voyait ça, il dirait bien: balou, balou!", ai-je pensé en voyant cette barque remplie de boules de verre multicolores.

Véritable forêt enchantée aux couleurs chatoyantes, l'univers de Dale Chihuly (photo ci-dessous) m'a cependant laissée un peu froide. Admirative, certes, éprouvant un plaisir sensuel et intellectuel, mais pas vraiment touchée ou remuée.

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Je me suis demandé pourquoi, alors même que j'avais été bouleversée par plusieurs des oeuvres présentées aux Mosaïcultures, visitées lors du même séjour à Montréal.

La réponse me semble-t-il tient à...  la vie. La vie qui palpite dans les sculptures végétales, autant par les sujets représentés, humains, animaux, histoires, légendes, que par le matériau utilisé pour les construire: des plantes vivantes... La vie qui trouve son chemin vers les humains que sont les visiteurs.

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Il y a moins de vie dans l'oeuvre de Chihuly. Du mouvement, certes... mais aucune de ces magnifiques créations de verre ne nous parle de notre monde, de ses activités, de ses aspirations.

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En reconnaissant la forme d'un ballon, d'un arbre, d'une forêt, je suis fascinée par ce jeu de l'esprit, par la beauté de ce que je vois, mais il me manque quelque chose, comme un souffle de vie... qui me relierait à l'auteur de ces extraordinaires créations.

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11/09/2013

Femme, hermine et beauté

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J'ai découvert cette toile magnifique, La Dame à l'hermine de Léonard de Vinci, en jetant un coup d'oeil à l'émission Le grand tour de TV5. Bien sûr je connais La Joconde, je l'ai vue en personne et même photographiée (événement évoqué ici) au Musée du Louvre, et elle est très belle.

Mais cette Dame à l'hermine (peinte vers 1488-1490) fut une découverte pour moi, car je la trouve encore plus belle. À cause de ce visage juvénile, à la fois paisible et expressif. Peut-être aussi à cause de la présence d'un animal, l'hermine, dont le pelage semble palpiter doucement sous la main qui le caresse. C'est un portrait (de Cecilia Gallerani) extraordinaire, gracieux, vivant, raffiné, tendre et serein.

Comment peut-on, me suis-je demandé encore une fois, avec un pinceau et quelques couleurs, produire une image qui dégage autant de vérité et d'humanité, un tableau qui traverse les siècles et soulève autant d'émotion chez celui qui le regarde. C'est le mystère de la création artistique. Le mystère du génie, et Léonard de Vinci en était un, cela ne fait aucun doute.

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J'en suis encore tout éblouie et c'est pourquoi je vous présente ce chef d'oeuvre, qui appartient au musée Czartoryski à Cracovie, en Pologne.

04/09/2013

Hommes, chevaux, (s)cul(p)tures

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C'est beau, n'est-ce pas? Deux chevaux, paisibles parmi les fleurs, aux Mosaïcultures de Montréal. Je crois qu'ils sont faits en bois de grève. Parmi les multiples merveilles vues lors de cette visite, il y avait aussi des chevaux construits avec des plantes, comme ceux-ci:

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En classant ces photos, j'ai repensé à cette vision d'un groupe de cavaliers lors d'une excursion récente à l'Anse Saint-Jean, avec un couple d'amis et mon conjoint Jack, qui en a parlé ici

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Je les ai pris de fort loin (les photos de Jack sont bien meilleures), mais tout de même, c'était une image de liberté, de fusion avec la nature, de connivence humain-cheval. Ils se promenaient dans ce paysage extraordinaire, longeant justement la grève.

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Le cheval modifie l'homme, et l'homme lui rend hommage en faisant de ce noble animal le sujet de ses oeuvres.

Ainsi dans ce poème de Rainer Maria Rilke:

Tel cheval qui boit à la fontaine
Telle feuille qui en tombant nous touche,
Telle main vide, ou telle bouche
Qui nous voudrait parler et qui ose à peine -,

Autant de variations de la vie qui s'apaise,
Autant de rêves de la douleur qui somnole :
ô que celui dont le coeur est à l'aise,
Cherche la créature et la console.

20/06/2013

Trésors de Charlevoix

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Une nuit et deux jours passés en bonne compagnie dans la belle région de Charlevoix m'ont nourrie de choses belles à voir, à entendre et à déguster. De la matière pour ce billet-ci et quelques autres qui suivront.

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Je commence par cet arrêt que nous avons fait aux Ateliers DeBlois, à Saint-Irénée, où j'entrais pour la première fois. Plusieurs pièces et dépendances de cette belle grande maison sont  consacrées à la poterie. Magnifiques objets aux couleurs vives ou tendres, créés selon la méthode traditionnelle qui se pare ici de notes modernes et contemporaines, ou selon la technique japonaise du raku, dans laquelle les artisans Joan DeBlois et Stéphane Bouchard se montrent tout aussi inventifs et créatifs.

Vaisselle, plats et ustensiles de cuisson et de service, accessoires divers, tout est réalisé avec grand soin, marqué par un évident souci du détail. J'avais plaisir à les découvrir et à imaginer leur place de choix dans d'éventuels grands dîners que je donnerais.

Mais comme je ne donne plus guère de réception et que j'en suis, dans ma vie, à une étape d'élagage et de simplification plutôt que d'acquisition, je n'ai pas osé acheter de ces jolies choses fragiles. Je me suis contentée de les dévorer des yeux.

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J'ai aussi découvert avec ravissement les oeuvres du peintre Marc DeBlois, accrochées sur tous les murs de ces ateliers ainsi que dans une petite salle d'exposition à l'étage. Pavots multicolores et rouges coquelicots sont ses thèmes et sujets de prédilection, parfois seuls, parfois associés à des visages, à des paysages, à des formes concrètes ou abstraites.

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L'artiste était présent et nous a reçus avec une grande gentillesse, nous invitant dans son atelier pour nous parler de son art, avec naturel, simplicité et ferveur. Des propos appuyés par ses oeuvres lumineuses et colorées, où il joue avec la transparence, les nuances et les contrastes.

Une visite que j'ai vraiment appréciée.

28/05/2013

Un métro, des dessins et des murs

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Après avoir écouté un épisode de la série Montréal bouche à bouche portant sur la station de métro De Castelnau, je me promettais bien d'y passer pour prendre quelques photos de ce lieu tout à fait particulier, légèrement atypique par rapport aux autres stations de la STM.
Ce fut fait il y a quelques mois, et ce n'était vraiment pas difficile: j'ai pris l'autobus 55 sur Saint-Laurent et suis descendue à l'arrêt De Castelnau, tout près du marché Jean-Talon où je souhaitais me rendre.
J'ai monté et descendu les escaliers vers l'ouest et vers l'est, parcouru les vastes couloirs peu fréquentés, tout en observant l'architecture et en prenant quelques photos des gravures sur pierre de Jean-Charles Charuest qui ornent les murs.

L'artisan et sculpteur voulait représenter "les Italiens du marché Jean-Talon": les commerçants, les artisans, les clients, les flâneurs. Des familles, des musiciens, des marchands et marchandes de fleurs, de poisson, de sirop d'érable: en tout 30 bas-reliefs, dessins dont les lignes précises et gracieuses animent la pierre.
Je ne les ai pas tous vus, mais j'ai remarqué ce petit chien qui accompagne la signature de Charuest sur plusieurs des oeuvres, sinon toutes:

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C'est fascinant de lire la description que donne l'artiste de son travail:

«Alors, durant quelques mois, j’ai observé les Italiens du Marché Jean-Talon et je les ai dessinés : le boulanger, le boucher, la fleuriste, etc. Ces dessins ont ensuite été gravés sur des panneaux de travertin dur que je suis allé choisir moi-même à Tivoli, en Italie. C’est un artisan du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, Maurice Lord, qui a gravé mes dessins. Il s’est servi de la même technique que celle utilisée pour inscrire le nom des défunts sur les pierres tombales. D’abord, on transfère le motif sur un voile de caoutchouc, puis on place ce voile sur la pierre et on repasse par-dessus avec un jet d’air comprimé. Ainsi, tout ce qui a été découpé dans le caoutchouc est gravé dans la pierre. Il a fallu six mois environ à l’artisan pour compléter le travail. Je lui apportais les dessins et les panneaux de travertin à son atelier et il se chargeait du reste.» (Plus de détails ici)

Voici une autre photo que j'ai prise, l'acheteuse aux oiseaux:

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Et quelques autres parmi toutes les oeuvres de Jean-Charles Charuest visibles à cet endroit, dont on peut voir les photos en suivant ce lien.

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Décidément, Montréal est une mine pleine de trésors à découvrir.

 

Une autre découverte:

Il n'est pas évident de déambuler dans une station de métro si on ne souhaite pas monter à bord. Les gens me regardaient avec étonnement, méfiance dans certains cas, surtout en apercevant ma caméra, pourtant très petite. J'étais mal à l'aise de revenir sur mes pas pour sortir par où j'étais entrée parce que je me sentais surveillée (et je l'étais sans doute), comme si on me soupçonnait d'avoir un projet diabolique, genre vol ou attentat.

20/04/2013

Denis Rousseau: organique et minéral

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Quand je suis allée pour la première fois au centre d'art le Belgo à Montréal, c'était, comme je vous le disais ici, afin de voir l'exposition Gorganciel, de Denis Rousseau, qui était présentée (jusqu'au 30 mars) à la galerie Joyce Yahouda ( dont, soit dit en passant, le site Internet est superbe: simple, beau, bien fait).denis rousseau,artiste,belgo,joyce yahouda,galerie

Mon conjoint avait attiré mon attention sur lui en me montrant cet article dans Le Devoir.

Effectivement, le travail de cet artiste est fort intéressant. Les deux oeuvres sur la photo ci-dessus, Le cuirassé de Spire et Les Gorgones, ressemblent respectivement à un ver marin et à des plantes sous-marines. On s'attend à voir l'un se mettre à ramper, les autres agiter doucement leur ramure.

D'autre part, par ses inquiétantes aspérités, la Nébuleuse des Tripodes (ci-dessous) évoque des objets fabriqués par l'homme dans une matière métallique, par exemple des outils trouvés dans l'épave d'un cuirassé ou des armes abandonnées sur un champ de bataille.

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Quant à l'oeuvre suivante, intitulée La Coupe de fumerolles, elle combine les deux types d'éléments: minéral pour les bases (qui font penser à des boulets de canon!), et végétal pour les branches.

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Toutes ces oeuvres sont le fruit d'un procédé long et minutieux qui fait appel aubois, au métal, au silicone, au polyuréthane. Et le lien entre ces matériaux et l'apparence finale de la création est bien présent, mais comme en filigrane, davantage lié à notre perception qu'à la réalité du travail en atelier. C'est là un des aspects les plus intéressants de son travail.

Ces sculptures sont riches en qualités visuelles et intellectuelles. Je n'en dirais pas autant des quelques photos qui complètent cette exposition: images abstraites qui font penser à des des poussières de roche ou à des micro-organismes grossis mille fois, mais dont le secret m'a semblé impénétrable.

Ceci dit, j'ai bien aimé plonger dans l'univers de Denis Rousseau, après un parcours du combattant qui m'a conduite jusqu'à la galerie, dans un couloir au cinquième étage du Belgo, rue Ste-Catherine.

08/04/2013

Le Belgo: un secret bien gardé

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J'avais déjà entendu le nom de ce lieu, le Belgo, que je savais relié à l'art, mais sans plus. La lecture d'un article du Devoir quelque temps avant de un voyage à Montréal m'a incitée à m'y rendre, sans le savoir en quelque sorte. En effet, j'avais bien vu le nom et l'adresse de la galerie Joyce Yahouda, mais je ne savais pas qu'elle était installée dans cet immense complexe, un édifice massif de six étages érigé (en 1912) en plein centre-ville, sur Sainte-Catherine tout près de la Place des Arts.

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La porte d'entrée est très discrète, perdue au milieu des enseignes criardes portant les noms des commerces environnants (Fabricville, boutique de souvenirs... voyez le genre).

Mais une fois à l'intérieur, après être passée devant le charmant café situé au rez-de-chaussé et  avoir gravi des escaliers jusqu'au cinquième étage, je fus prise de vertige. Vertige de découvrir que les deux derniers étages sont occupés par une enfilade de petites galeries d'art. D'art contemporain, plus précisément. J'étais comme une petite fille au milieu d'une talle de bleuets: éblouie à la perspective de ce que j'allais cueillir. Il y a une trentaine de ces bijoux culturels, derrière des portes réparties chaque côtés d'un très, très long corridor.

 montréal,belgo,denis rousseau,arts,exposition,joyce yahoudaConstruit en 1912 pour abriter le grand magasin Scroggies (magasin à rayons et de vente par catalogue, qui ne l'occupa que deux ans), l'édifice a connu diverses vocations.

Depuis quelques années, il a été converti en centre d'art et abrite la plus grande concentration de galeries d'art contemporain au Québec (et peut-être en Amérique du Nord).

Aux autres étages, il y a des services et bureaux en tous genres: studios de danse, de yoga, d'arts martiaux, ateliers de création, salles de gym, bureaux d'optométristes et de notaires.

S'il a été rénové et bien entretenu, le Belgo conserve néanmoins ses allures de début de siècle. En fait, j'avais l'impression de me promener dans une ancienne école: au sol et dans les escaliers, selon les secteurs,  lattes de bois, terrazzo et carrelage. Murs blancs et portes brunes. Très hauts plafonds. Chaque étage se résume ou presque à ce très long corridor: quand on le parcourt, on peut jeter un coup d'oeil sur les galeries éclairées par la lumière du jour qui entre à pleines fenêtres. 

Je n'avais pas beaucoup de temps, malheureusement. Je me suis rendue directement à la galerie Joyce Yahouda pour voir l'exposition de Denis Rousseau (dont je vous parle bientôt). Mais je me promets bien de retourner au Belgo lors de mes prochains séjours à Montréal et de passer plusieurs heures dans ce lieu fabuleux, plein de promesses pour l'amatrice d'art contemporain que je suis.

26/02/2013

Stimulante vitrine

En allant faire mes courses à Chicoutimi, je décide d'arrêter rue Racine, à la Galerie Séquence, que je fréquentais beaucoup du temps que je travaillais aux Arts du Quotidien.

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Dans la vitrine, une jeune femme assise sur une chaise. Près d'elle, un téléphone rouge. Dehors, un autre téléphone, rouge également, sur un petit guéridon. Tout mouillé à cause des gouttières qui coulent.

Des yeux bleus, éveillés et magnifiques. Elle me regarde, me sourit et décroche. Je décroche aussi: petit brin de conversation sur son projet. Elle s'appelle Julie Bernier, elle est en train de réaliser, comme travail de fin de baccalauréat en arts à l'UQAC, cette performance intitulée "Se mettre en vitrine". Elle passe 72 heures dans la vitrine de la galerie, parlant aux  passants qui décrochent le combiné.

Elle semble s'offrir, comme le font les prostituées, mais elle détourne le geste, s'en sert pour poser des questions sur la communication entre les êtres. (Pour des explications supplémentaires: lire ce texte dans Le Quotidien).

Toute une expérience! Elle avait prévu dormir quelques heures pendant la nuit, mais ne l'a pas pu: il y a non seulement le téléphone, mais des gens qui passent, frappent dans la vitre, parlent fort, font des commentaires pas toujours gentils...

Donc elle en a pris son parti (elle est jeune!) et a décidé de rester vigilante. Elle reçoit des confidences, elle prend des notes, écrira quelque chose sur sa performance. 

Julie Bernier: audace, créativité, détermination, dynamisme.

L'art jeune et vivant d'aujourd'hui.

Je décide d'entrer pour voir l'exposition présentée par Richard Martel.  Et j'en parle ici!

 

La hache de Richard Martel

Après ma conversation avec Julie Bernier, j'entre à la galerie Séquence pour voir l'exposition présentée par Richard Martel (non ce n'est pas l'ex-entraîneur des Saguenéens!). Je suis accueillie par Bruno Marceau, le jeune directeur de la galerie. (Dans mon temps, c'était Gilles Sénéchal).

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(Richard Martel et une invitée au vernissage)


Dans une des trois salles, des photos de performances qu'il a réalisées en divers endroits du monde (Québec, La Havane...), où il a demandé à des gens d'endosser un costume blanc pour poser des actions précises (défile dans la rue, s'asseoir à une table de restaurant...). J'aurais aimé voir ça.

Dans la salle du fond, un fascinant montage vidéo montre les manipulations faites sur un plat de cuisson en aluminium. L'artiste l'enroule et le moule autour de sa main, puis de son pied, et enfin de sa tête. Filmés, ses gestes sont projetés sur un écran encastré dans une table renversée. Au mur, d'autres projections offrent, en images floues, des gros plans tirés de ces opérations, accompagnés de sons, sans doute les bruits produits par le pliage et la manipulation. Formidable.

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La troisième installation s'intitule "L'art à la hache": des bûches posée par terre. Dans chacune, une hache enfoncée. Entre la hache et la bûche:  une feuille de papier où sont imprimés le nom et le logo d'une ville, d'un événement ou d'un organisme du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il est comme ça, Richard Martel: il plante des haches dans des images, des objets, des concepts, pour montrer (et dénoncer) ce qu'on en fait, comment on les perçoit (il a déjà fait cela dans des dictionnaires...).  Ça se passe de commentaire... et ça fait réfléchir.

 Je sors de là pleine d'idées, d'enthousiasme, d'admiration pour tous ces créateurs qui font l'art vivant d'aujourd'hui. Je me promets d'y retourner.

__________

Incidemment, ce jeudi 28 février, il y aura à la Galerie Séquence une journée de réflexion sur l'art performance, à compter de 13 heures, avec conférence et performances de Sara Létourneau et Richard Martel. Je crois que c'est ouvert à tous. Informations au bout de ce lien.

21/11/2012

Lieux d'aisance

Il y a quelques jours, le 19 novembre, c'était la Journée mondiale des toilettes. L'idée de consacrer une journée à cet endroit peu attirant peut sembler incongrue, bizarre ou ridicule.

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(À gauche, l'enseigne du restaurant Le Grand bleu, situé directement sur le canal de l'Arsenal)


Pourtant, elle nous rappelle que  2.5 milliards d'invidivus sur terre n'ont pas accès à des toilettes décentes. Et que cela cause de très sérieux problèmes de salubrité et de santé publiques. Les excréments dont on ne peut disposer convenablement propagent virus, bactéries et parasites vecteurs de troubles et maladies très graves.

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Bon, je préfère ne pas trop m'étendre sur le sujet. Je vous présente sur cette page les photos d'une exposition intitulée Chiotissimeque j'ai vue à Paris en 2010. Elle comprenait 46 photos grand format présentant des toilettes, disposées en plein air, boulevard de la Bastille, le long du Port de l'Arsenal (non loin des appartements Citadines Bastille-Marais où nous logions).

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Cette exposition fut préparée par le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne)chiotissime,toilettes,latrines,paris,exposition,photos,2010 dans le but de mieux se faire connaître et de sensibiliser le grand public à cette situation qui affecte les plus pauvres et les plus démunis de la terre.

Je croyais qu'elle allait continuer à circuler un peu partout dans le monde. Et pourtant non: il n'y a eu que cette seule présentation, à Paris, en octobre 2010. À défaut d'avoir vu Monet au Grand Palais (trop de monde), j'ai vu Chiotissime à la Bastille!

 

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