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06/04/2011

Expo-nature, expo vroum-vroum

camoufCoccin.jpgSuperbe photo, n'est-ce pas? Un merveilleux exemple de camouflage animal (il y en a d'autres ici). Est-ce que j'associe l'idée de nature à cette image (et à celle de l'éléphant un peu plus bas)? Sans aucun doute. Je pourrais même l'utiliser comme symbole, icône représentant la nature.

En me rendant hier au Pavillon sportif de l'UQAC pour participer à ma séance bi-hebdomadaire de tonus-stretching, j'ai constaté qu'on était en train d'y monter le salon Expo-Nature (il n'y a à peu près rien sur le site auquel renvoie le lien, mais enfin...), qui en est à sa 30e édition (dernière journée de cet événement aujourd'hui, dimanche 10 avril). Les deux salles étaient déjà presque remplies de bateaux, de VTT et autres véhicules récréatifs. Sans compter les camions qui circulaient un peu partout à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment pour transporter toutes ces bébelles.

Bien sûr, quelques kiosques offriront sans doute des vélos, des chaussures et vêtements pour la course ou la randonnée, des associations de marcheurs, pêcheurs, à la ligne, cyclistes seront sur place. Mais ils n'occuperont pas la plus grande portion du plancher.

 

camoufElephant.jpgLa plus grande partie de cette exposition mettra en valeur des activités du genre:

- faire des kilomètres en voiture, en hydravion ou en hélicoptère pour se rendre à la pourvoirie
- enfourcher un trois-roues ou un quatre-roues pour atteindre le petit lac de pêche
- parcourir un chemin cahoteux au volant d'un VUS pour se rendre au chalet
- tirer une remorque pour transporter le quatre-roues
- conduire un campeur motorisé qui fait un kilomètre au litre pour découvrir de nouveaux paysages
- parcourir 300 kilomètres ou plus en voiture, ou encore se déplacer en avion pour aller faire des excursions à vélo ou à pied
- se promener pendant deux heures sur un lac dans une embarcation munie d'un énorme moteur à essence

Voilà quelques-unes des façons que nous avons trouvées pour profiter (au sens littéral) de la nature. Impossible, semblons-nous croire, de ne pas consommer, consumer et répandre du pétrole (et quelques autres déchets sans doute), marquant ainsi notre trajet entre la ville et un site convoité pour son air pur, son eau propre ou sa forêt vierge.

nature,pétrole,expo-nature(photo Christophe Sobolewski)

Je ne m'exclus pas de ces pratiques: au moins une fois par été, je me rends -en voiture- près du lac Saint-Jean pour parcourir à bicyclette une partie de la magnifique piste cyclable qui le longe. Et je rêve d'aller faire du vélo aux pays-Bas, du trekking en Corse... Mais j'en déplore les excès (les maniaques de moteurs bruyants et puants me tombent sur les nerfs).

Je ne fais que relever le paradoxe selon lequel, pour nous occidentaux,  nature et pétrole sont devenus indissociables.

Certains fins esprits m'objecteront peut-être que les gisements de pétrole sont eux aussi des formations naturelles, comme le sont les volcans ou les fjords: c'est exact.

On pourrait donc songer, plutôt que de les exploiter pour en extraire l'or noir,  à en faire des sites touristiques que l'on irait visiter à bord de camions ou d'autobus alimentés... à l'esprit de bottine.

04/04/2011

Maurane ô Nougaro

maurane, nougaro, spectacle, palace, arvidaL'ai-je vue en spectacle il y a 30 ans? Au Côté-Cour? Avec Pierre Barouh? Peut-être, mais je ne m'en souviens pas.

Elle racontait au public venu l'entendre au théâtre Palace Arvida samedi soir ce dernier passage à Jonquière (et au Québec), il y a 30 ans. Elle avait 20 ans. Elle en a cinquante aujourd'hui. (Belles photos extérieures (et nouvelles) de ce théâtre présentées ici par Jack).

Maurane (en passant, voilà un site Internet très bien fait, attirant, joyeux, complet sans être surchargé, si vous cherchez des idées pour un site d'artiste, allez y jeter un coup d'oeil), voix chaude toujours agréable à écouter, a construit ce nouveau spectacle autour du disque qu'elle a consacré aux chansons de Claude Nougaro.

Elle et lui s'aimaient beaucoup, il l'a guidée et conseillée, mais leur dernier rendez-vous fut raté. Déjà malade (il est mort en 2004), il a cru qu'elle n'aimait pas la chanson qu'il lui offrait, alors qu'elle était demeurée muette, étranglée par l'émotion, explique-t-elle à son public déjà conquis et fort nombreux. Le disque, sur lequel elle a entre autres mis cette chanson, intitulée L'Espérance en l'homme (le texte est ici), est à la fois hommage et réparation pour ce malentenmaurane,nougaro,tournée,chanson,palace,arvidadu.

Le Jazz et la java, Sur l'écran noir de mes nuits blanches, Cécile, Toulouse: plaisir et nostalgie d'entendre ces belles chansons. De me rappeler le superbe spectacle de Nougaro auquel j'ai assisté, à la Place des Arts à l'été 2000.

Et Allée des brouillards, texte cruel et merveilleux (ici). Cette allée, c'est une petite rue de Montmartre donnant sur la place Dalida (texte intéressant d'un blogueur au bout de ce lien), où le buste aux seins nus de cette dernière, installé depuis peu, attire touristes et curieux. Maurane nous révèle que Nougaro a écrit la chanson pour une autre artiste, Québécoise celle-là, qui a vécu quelque temps sur cette petite rue: Diane Dufresne. À 30 ans, Diane s'estimait trop jeune pour ce texte, qui convient mieux en effet soit à un homme, soit à une femme d'âge mûr

Maurane rend hommage, bien sûr, mais elle a aussi ses propres choses à dire, son style, ses envolées, elle est pleine de vie. Je m'attendais au style diseuse avec piano, qui mord dans les textes profonds ou doucement ironiques, mais c'était plutôt musique, rythme et swing, jam, couleurs andalouses et flamencas. Musiciens totalement intégrés dans le show, notamment ce remarquable chanteur espagnol, Pepito, de son vrai nom José Montealegre, avec qui elle fait des duos en espagnol (comme dans la vidéo ci-dessus) et en français. Elle fait aussi quelques-unes de ses propres chansons, La Pagaille, Toutes les mamas, qui furent des hits en leur temps. 

Je ne regrette pas du tout ma soirée, même si je n'y ai pas trouvé tout à fait ce que je cherchais. Petite déceptions pour la qualité du son, pour la diction dans les passages rapides, pour certains effets de voix un peu trop appuyés. Mais Maurane est une vraie artiste, que je respecte profondément. Disons que son spectacle m'a procuré un mélange de plaisir et de regret....