Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10/03/2008

Bravo Claude!

claude dubois,russie,artistes,toronto,sortie,saint-pétersbourg,nevaJ’étais très contente de la sortie de Claude Dubois contre ce pseudo gala du Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens qui se déroulait à Toronto. Leur attitude démontre un mépris et une méconnaissance de la vie culturelle québécoise.
Après avoir flushé de l’émission télévisée tous les artistes québécois qui ont effectué une prestation au gala, ils ont prétendu que c’est parce que leur public ne les connaît pas. Excellent argument: on comprend qu’ils ont fait semblant d’honorer des artistes québécois juste pour respecter des conditions d’obtention des subventions gouvernementales!
J’ai souvenir d’un spectacle de Claude Dubois à l’auditorium Dufour, que j’avais couvert : disons qu’il n’était pas au mieux de sa forme.


Mais ce dont je me souviens surtout, c’est que nous sommes tous deux allés en Russie, en 1993. Pas juste nous deux: il y avait sa conjointe d'alors, Louise Marleau, plus sept ou huit journalistes du Québec, dont moi.
Ce fut un voyage épique: nous devions passer quelques jours à Moscou, mais nous avons appris que c’était très dangereux, que les touristes se faisaient attaquer dans leur chambre d’hôtel. Louise et Claude y sont tout de même allés, car ils avaient des amis qui jouaient une pièce de Tchékov dans un théâtre moscovite.
Ils jous ont rejoints le lendemain à Saint-Pétersbourg, où nous avons passé une dizaine de jours: nous nous promenions dans un vieil autobus jaune déglingué, avec la guide Nadia qui parlait un excellent français, et le chauffeur qui baragouinait un peu d’anglais.

claude dubois,russie,artistes,toronto,sortie,saint-pétersbourg,neva


Nous avons sillonné la perspective Nevski, visité toutes les églises et tous les palais de la ville et des environs, y compris la forteresse Pierre et Paul, et bien entendu, l’Ermitage (photo), un musée fabuleux. L’hôtel où nous logions était un ancien centre des jeunesses communistes, absolument épouvantable, vieux, puant, mal chauffé, avec quelques coquerelles en prime.
Malgré cela, j’ai fait un superbe voyage. C’était au mois de juin, le soleil ne se couchait pas (ce qu'on appelle les nuits blanches de Saint-Pétersbourg), la ville était à la fois délabrée et merveilleusement belle. Un soir nous avons veillé dehors, assis sur des marches de pierre qui descendaient tout droit dans la Neva.
Louise et Claude se sont prêtés au jeu, ils ont participé à presque toutes les sorties, visites, réceptions officielles prévues au programme. Ils se sont chicanés parfois, mais rien de sérieux. Avec tout le reste du groupe, j'ai passé la dernière soirée dans leur chambre. Claude a sorti sa guitare et nous a chanté quelques-unes de ses tounes.
Pour moi, Claude Dubois, c’est aussi l’une des plus belles voix pop du Québec: justesse, diction impeccable, harmoniques, vibrato à l’occasion. Les jeunes chanteurs d’aujourd’hui ne savent plus, comme lui et les autres de sa génération, tenir une note plus de deux temps.
Dans le Blues du businessman, il demeure inégalé. J’ai entendu plusieurs versions de Starmania, y compris la classique, produite par l’OSM en version concert à Montréal en 2004, mais même une voix classique cultivée comme celle du ténor Marc Hervieux ne produit pas autant d’effet que celle de Claude Dubois dans le blues de Zéro Janvier.

Chapo, Mossieu Dubois !

06/03/2008

Petite fille

2070423980.jpg

Moi vers 3 ans. À l’arrière-plan, le Manoir du Saguenay, un bâtiment qui fait partie de ma vie. Déjà toute petite, mon père  m’emmenait faire des excursions, à pied ou en ski, dans les sentiers du Manoir.

Un peu plus vieille, j’y allais toute seule, en vélo, en ski. J’avais une cachette, une grotte de pierre dans laquelle j’aimais me réfugier. Adolescente, je rêvais, je pensais à mes amours.

Souvenirs

Et puis c'est là qu'a eu lieu la cérémonie de notre mariage, à Jack et à moi, le 30 mars 1970. Et notre nuit de noces...

Quand j'avais 11-12 ans, j'emmenais régulièrement mon petit frère, François, qui avait alors 3-4 ans, dans les sentiers du Manoir. Une fois, je me suis perdue. Je connaissais bien le coin, pourtant, mais tout à coup, j’ai paniqué, je ne reconnaissais plus rien je ne savais plus comment sortir de là.

J’ai cherché comme une malade pendant peut-être 15 minutes, c’était l’après-midi, l’heure du souper approchait, je pensais à l’inquiétude de mes parents, à ma responsabilité envers mon petit frère, bien sage mais qui osait me demander de temps en temps quand-est-ce qu’on s’en va à la maison. J'imaginais ce qu'il faudrait faire s'il fallait passer la nuit là.

Puis finalement, un sentier, un chemin, des arbres familiers, la certitude que j’étais sur le bon chemin. Quel soulagement!

Rendue à la maison, je me sentais tellement poche que je n’en ai pas parlé à mes parents. J’ai trouvé une vague explication, genre je n’avais pa vu l’heure...

03/03/2008

Spectacles stimulants

1694445360.jpgManon Lescaut

Samedi après-midi, l’opéra: au cinéma Jonquière, cette fois la projection de Manon Lescaut  a bel et bien eu lieu, nous étions une trentaine de personnes, c’était convivial et amical entre les spectateurs qui partagent tous la même passion pour la musique et l’opéra. Pas de grands airs dans cet opéra de Puccini, un Des Grieux assez ordinaire (le ténor Marcello Giordani, au physique ingrat et qui force une voix probablement en déclin). La Manon de Karita Mattila finit par convaincre et même par émouvoir, même s’il s’agit pratiquement d’un contre-emploi pour elle.  Quelques spectateurs ont pleuré dans le cinéma pendant son célèbre Sola, perduta, abbandonata, en effet assez émouvant.
Bonne prestation du baryton Dwayne Croft (Lescaut, le frère de Manon), et remarquable  performance d’acteur (un peu moins de chanteur) de Dale Travis qui sait se montrer bouffon à souhait dans le rôle du vieux barbon  Géronte.
Mise en scène sage mais décors bien réussis, dont on nous a montré des détails aux entractes. Reportages, entrevues avec les protagonistes, en fait, au-delà des détails moins réussis de la production, ce furent pour moi trois heures de pur bonheur.
Trois heures pendant lesquelles, assise dans une salle obscure, j’oublie tout le reste, je plonge complètement dans le monde que l’on m’offre, bref, un pur délice. Chaque fois que je suis allée à ces projections d’opéra, j’en suis sortie heureuse, stimulée, pleine d’énergie, c’est un phénomène bizarre que je ne saurais expliquer.

1005554276.jpg

 Elizabeth

Samedi soir, à l’auditorium Dufour, j’ai été voir Élizabeth, roi d’Angleterre, une production du TNM mettant en vedette Marie-Thérèse Fortin dans le rôle d’Élizabeth 1ère. Beaucoup de monde dans la salle, mais il restait quand même plusieurs sièges libres. Le texte de l’auteur canadien Timothy Findley est riche, dense, complexe à certains moments. il est éclairé par une mise en scène subtile et nette, signée René-Richard Cyr, qui joue aussi dans la pièce, un décor à la fois chargé, pertinent et visuellement séduisant (notamment grâce aux éclairages). Et une performance éblouissante de Marie-Thérèse Fortin, en reine qui vient discuter avec Shakespeare et sa troupe d’acteurs après une représentation, la veille de l’exécution du comte d’Essex, l’homme qu’elle aime et qu'elle laisse néanmoins exécuter. Les autres acteurs sont également très bons.
Amour, humour, dérision, émotion, les grands thèmes dramatiques se mélangent aux préoccupations prosaïques des personnages: le théâtre à son meilleur.

02/03/2008

Nourritures

Pendant deux jours, vendredi et samedi, j’ai reçu des nourritures de tous ordres: alimentaires, affectives, intellectuelles. Des liens d’amitié renforcés, des242691785.jpg rencontres, des connaissances, le plaisir du théâtre et du cinéma, et moi-même en vedette à la radio: bref, en deux jours, j’ai reçu beaucoup de choses qui m’ont enrichie et rendue heureuse.
En voici une brève liste: vendredi soir, un dîner chez Christiane Laforge, amie et journaliste avec qui j’ai travaillé pendant de nombreuses années, et qui continue vaillamment, contre vents et marées, à tenir le fort des pages culturelles du Quotidien et du Progrès Dimanche.
Cependant, nous n’avons pas tellement parlé du journal, puisque c’était une rencontre amicale entre nos deux couples, dans sa belle grande maison dont l'intérieur chaleureux tient à la fois de la grande maison familiale et de la galerie d’art.
Ils avaient préparé des cailles, du riz, du foie gras et autres délices, nous ont également servi d'excellents vins, je me suis régalée, Nos conjoints ne se connaissaient pas, mais le contact fut excellent et nous avons discuté dans une atmosphère chaleureuse.

Samedi matin, j’étais invitée à CBJ Radio-Canada (Radio) à l'émission
Beau temps mauvais temps pour parler de ma bibliothèque idéale, avec l’animatrice Paule Therrien(photo). Plus que mes propres propos, j’en ai retenu l’accueil chaleureux de Paule, que je connais depuis des années: elle a toujours cette écoute exceptionnelle et active, cette capacité à enchaîner sur un mot ou une phrase, qui étonne et peut même déstabiliser un peu. Bravo, Paule, et à plus.
http://www.radio-canada.ca/regions/saguenay-lac/Radio/beautemps.shtml

Il y a eu aussi l’opéra du Metropolitan Manon Lescaut au cinéma Jonquière, et Élisabeth, roi d’Angleterre à l’auditorium Dufour. Je vous en reparle dans une prochaine note.