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29/04/2017

Eugène Onéguine au Met: menus détails

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Ce qui m'a le plus intéressée dans la projection d'Eugène Onéguine, ce sont des détails non reliés à l'opéra lui-même.
Par exemple à l'entracte, trois des chanteuses, russes, expliquaient, avec un fort accent et un peu de difficulté àeugène onéguine,peter mattei,anna netrebko,metropolitan opera trouver leurs mots en anglais, combien le roman en vers de PouchkineEugène Onéguine (sur lequel est basé l'opéra), était important pour elles: il fait partie de la culture de tous les Russes: ils l'étudient à l'école, connaissent l'oeuvre sous tous ses aspects et en apprennent plusieurs passages par coeur. Ils s'identifient souvent à l'un ou l'autre des personnages.
Anna Netrebko (Tatiana) ajoutait d'ailleurs trouver dommage que l'opéra ne puisse rendre compte de toute la richesse, de toute la subtilité, de toutes les nuances de l'oeuvre de Pouchkine.

C'est aussi mon avis: je préfère nettement le roman.
Elena Zaremba, qui joue la mère de Tatiana et d'Olga a chanté autrefois le rôle de Tatiana sur diverses scènes.
Petit reportage aussi sur les lustres du Metropolitan Opera, la genèse de leur conception. Une tache de peinture blanche échappée par mégarde sur un croquis a inspiré à l'architecte Tadeusz Leski l'idée d'une explosion de lignes partant du centre. D'où ce motif de boule de cristal garnie de fines tiges, que l'on surnomme affectueusement spoutnik.

On peut en acheter des répliques à la boutique du Metropolitan Opera, si on est prêt à débourser plusieurs milliers de dollars!

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Pour le reste, j'ai retenu la performance de Peter Mattei, le magnifique baryton qui incarne Onéguine. Grand, élégant, en plein contrôle de sa belle voix, il joue et chante à merveille ce rôle qui semble fait pour lui.
Anna Netrebko: beaucoup d'expérience et de savoir-faire, vocalement impeccable, mais elle n'est pas très crédible dans le rôle de la jeune et naïve Tatiana. Meilleure dans la même Tatiana devenue grande dame, au dernier acte.
Alexey Dolgov, dans le rôle du poète Lenski: bon acteur mais une voix sans charme qui manque singulièrement de volume.
Décors somptueux, mise en scène brillante, avec force valses et cotillons... mais les immenses colonnes du dernier acte cachaient la moitié des danseurs!

Eugène Onéguine, de Piotr Ilitch Tchaïkovski
En direct du Metropolitan Opera
Vu le samedi 22 avril 2017
Au Cinéma Apéro de Jonquière

22/04/2017

La Baie, un dimanche

La Baie des Ha!Ha!, le dimanche 2 avril 2017.

La Baie des Ha!Ha!, Auberge des 21, La Baie, Saguenay

 

La Baie des Ha!Ha!, Auberge des 21, La Baie, Saguenay

 

La Baie des Ha!Ha!, Auberge des 21, La Baie, Saguenay

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Ce jour-là, à l'Auberge des 21, en compagnie d'amis très chers, nous avons dégusté un "brunch" délicieux et raffiné, préparé par le chef Marcel Bouchard et sa brigade.

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19/04/2017

Marie-Ève Munger: retour aux sources

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Complètement sous le charme. Je suis rentrée comblée, émerveillée, après le superbe récital donné ce jeudi 13 avril par la soprano colorature Marie-Ève Munger à Jonquière.
Éblouissante, magnifique, une voix souple, agile, un timbre exquis, des prouesses vocales incroyables. Intensité dramatique par moments, légèreté à d'autres. Une première partie consacrée à des pièces qui l'ont incitée à entreprendre et poursuivre des études en chant classique, ainsi qu'elle les a présentées. Sérénades de R. Strauss et Schubert, Ave Maria de Schubert, Rejoice du Messie, une mélodie de Rachmaninov (très rare, un bijou!), et une valse: Il bacio (Le baiser), de Luigi Arditi.
Sa venue dans sa ville natale soulignait les 30 ans de Jeunesse en choeur la chorale fondée par sa mère Gisèle Munger, avec laquelle elle a fait ses débuts.marie-Ève munger,jeunesse en choeur,louise-andrée baril,récital,jonquière,gisèle munger
Gisèle a donc dirigé l'ensemble, formé d'enfants et d'adultes, pour l'interprétation de quelques airs, entre autres Vois sur ton chemin et Un ami dans la vie: c'était agréable et touchant.
La pianiste Louise-Andrée Baril, que tous les chanteurs s'arrachent, a fait merveille, soutenant, prenant la relève, dialoguant avec Marie-Ève: complicité extraordinaire entre ces deux interprètes unissant talent et expérience. Madame Baril a par ailleurs accompagné les choristes avec grâce et empathie.
En deuxième partie, les extraits des opéras Lakmé et Roméo et Juliette ont permis, si ce n'était déjà fait, de savourer l'immense savoir-faire et les incroyables ressources vocales et dramatiques de Marie-Ève Munger. Après une interprétation fabuleuse de l'aria Je veux vivre, elle a offert, en rappel, son grand succès: la chanson d'Olympia (extrait des Contes d'Hoffmann), extraordinaire performance que je ne me lasse jamais d'entendre chaque fois que j'assiste à un de ses concerts.
Tout s'est déroulé simplement et naturellement, et les nombreuses personnes qui étaient à la salle Pierrette-Gaudreault ont toutes, je crois, compris et apprécié cette chance que nous avions d'entendre une enfant de la région qui est applaudie sur les grandes scènes du monde.

12/04/2017

Vent et mouvement

Louise Bouchard, Valérie Milot, Jean-Michel Malouf, orchestre symphonique du saguenay-lac-saint-jean, Nicolas Gilbert, Mozart, Beethoven

Valérie Milot (photo: Krystine Buisson, Le Nouvelliste)

Nous y allions pour la Septième, bien sûr. Présentée en deuxième partie, elle m'a entièrement comblée. L'extraordinaire 2e mouvement, allegretto qui s'ouvre andante, s'amplifie, danse, marche et s'achève sur une note très douce, comme suspendue dans le temps et l'espace.
Non seulement entendre, mais voir jouer cette oeuvre géniale, observer le travail des sections et deslouise bouchard,valérie milot,jean-michel malouf,orchestre symphonique du saguenay-lac-saint-jean,nicolas gilbert,mozart,beethoveninstrumentistes, comment le relais passe des uns aux autres: un régal!
La fougue du chef qui insiste sur les passages emportés et passionnés: une fin de concert éblouissante. Le public, très nombreux, a applaudi longtemps, mais après une telle oeuvre et une telle prestation, il n'y avait pas de rappel possible, histoire de nous laisser goûter encore longtemps ce que nous venions d'entendre.
Le duo flûte et harpe, en accord avec l'orchestre, a été aussi très bien, avec cette agilité des deux musiciennes à se répondre, à reprendre chacune les mélodies et les variations du merveilleux Mozart: on entendait très bien chacun des deux instruments qui par essence ne sonnent pas très fort.
Pour la première oeuvre, c'était bien que le chef donne quelques explications  avant de la jouer, cela nous a permis de bien suivre le développement de ces notes et accords un peu étranges. Son amis Nicolas Gilbert, le compositeur de cette pièce, a aussi écrit un roman intitulé Le joueur de triangle, racontant la vie d'un musicien d'orchestre. Le personnage du chef de l'orchestre a été inspiré à l'auteur par Jean-Michel Malouf, nous soulignait ce dernier.

Concert : Vent et mouvement
Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean
Chef: Jean-Michel Malouf
Solistes: Valérie Milot, harpe, Louise Bouchard, flûte
Programme: Nicolas Gilbert: À l'Aube
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour flûte et harpe en do majeur KV 299
Ludwig Van Beethoven: Symphonie en la majeur no 7

Le dimanche 26 mars 2017 au Théâtre Banque nationale, Saguenay

06/04/2017

La Traviata: prouesses et profondeur

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Performance éblouissante de Sonya Yoncheva, qui offre une Violetta idéale: technique impeccable, nuances, prouesses vocales. Et un jeu inspiré: on peut suivre chaque frémissement de son âme dans ses gestes et sa physionomie, tout en s'abandonnant à sa voix magnifique.

J'étais étonnée d'entendre, à l'entracte, l'anglais impeccable du ténor Michael Fabiano, qui traviata,sonya yoncheva,michael fabiano,cinéma jonquière,metropolitan operaincarne son amant Alfredo: je le croyais italien vu son nom... mais il est étasunien! L'air d'abord un peu niais dans son costume étriqué, il s'affirme comme homme et amant au fur et à mesure que l'action progresse: superbe!
Dommage que le baryton Thomas Hampson ne soit pas à la hauteur, avec sa voix fatiguée et son jeu sans nuances, incapable de rendre justice à l'extraordinaire partition écrite par Verdi pour le personnage de Georgio Germont, l'homme ordinaire et néanmoins source de tout ce drame.
Partie orchestrale formidable, et sur scène, des arias connues qui se succèdent, Sempre libera, Addio del passato, Di Provenza il mar:  tellement de belle musique qu'on frôle la saturation, et pourtant on en redemande.
Scénographie remarquable de Wolfgang Gussmann (que j'avais vue en 2012): la grande horloge et le médecin évoquent la fatalité du destin, la robe rouge de Violetta est un personnage à elle seule, les jeux de vêtements et de tissus marquent les pulsations du drame.
Encore une fois, un bel après-midi à l'opéra.

La Traviata, de Giuseppe Verdi
En direct du Metropolitan Opera
Vu le 11 mars 2017 au Cinéma Jonquière

En complément:
Article de Christophe Huss dans le Devoir