Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/05/2016

Le Saguenay, encore et toujours

Saguenay, La Tourelle, Saint-Fulgence

Comme promis dans mon précédent billet, je continue à présenter des photos du Saguenay, prises de la terrasse de l'auberge La Tourelle du Fjord à Saint-Fulgence.

Camaïeux de bleu, de vert, de blanc.

Au-dessus d'une longue écharpe de nuages, un tout petit nuage, comme une escale, une ponctuation dans cette immensité. Dans le ciel et dans l'eau.

Voici le même paysage, cette fois dans une vue horizontale:

Saguenay, La Tourelle, Saint-Fulgence

Et en me tournant vers l'est, vers le fjord encore enveloppé de brume, je voyais ceci:

saguenay,la tourelle,saint-fulgence

Et cela (on aperçoit la silhouette d'un navire, près de la rive sud):

saguenay,la tourelle,saint-fulgence

Enfin, répondant à l'appel de ces chaises disposées sur la terrasse, je regardai à l'ouest: la flèche littorale au premier plan, et plus loin, dans la lumière bleue, le Saguenay, encore et toujours:

saguenay,la tourelle,saint-fulgence

 

 

21/05/2016

La flèche, immuable et changeante

saint-fulgence, flèche du littoral, La Tourelle du Fjord, Saguenay

Je l'ai découverte, photographiée et commentée il y a sept ans. J'en ai reparlé ici l'an dernier. Je la revois de temps en temps, chaque fois que je prends la route 172 en direction de  Tadoussac.

C'est la flèche du littoral, à Saint-Fulgence. Une formation géologique unique et rare:

"Cette longue bande de sable et de roche s'est formée il y a environ 10,000 ans, là où se rencontrent l'eau salée et l'eau douce. Avec ses 650 mètres, la flèche littorale de St-Fulgence est la plus longue flèche perpendiculaire au rivage en Amérique du Nord."

Et il y a quelques jours, j'ai à nouveau eu l'occasion de l'admirer longuement et de la photographier, mais d'un autre point de vue. Soit de la terrasse de l'auberge La Tourelle du Fjord, où je suis allée déjeuner avec des amies.

saint-fulgence,flèche du littoral,la tourelle du fjord,saguenay

Il faisait un temps magnifique, tout comme l'était le paysage qui s'offrait à nos yeux, avec les nuages, les montagnes et le Saguenay, parfaitement étale, véritable miroir. Je n'ai eu qu'à viser et cliquer, la nature a fait le reste.

saint-fulgence,flèche du littoral,la tourelle du fjord,saguenay

Je ne présente ici que des photos de la flèche littorale, là où commence le Fjord du Saguenay. Dans un prochain billet, je présenterai d'autres vues de la rivière que j'ai captées ce jour-là.

J'ai l'impression que la flèche a changé, peut-être aminci, je ne sais pas, depuis ma première photo, prise en 2009, à partir du CIBRO:

saint-fulgence,flèche du littoral,la tourelle du fjord,saguenay

Après avoir pris des photos en plongée, il me reste à aller la voir "en personne", d'égale à égale. À la parcourir à pied, comme l'a fait cette blogueuse.

Ce n'est pas évident, il faut s'arrêter au bord de la route, dans une courbe dangereuse.

J'ai cependant appris qu'un projet d'aménagement sera bientôt réalisé pour faciliter l'accès à la flèche du littoral. Il est grand temps!

09/05/2016

Splendeurs et misères*

notre-dame-de-fatima,église,démolition,projet,jonquière

En passant sur la rue de Montfort  à Jonquière (intersection Notre-Dame), j'ai eu l'idée de prendre quelques photos de l'église Notre-Dame-de-Fatima. Celle-ci est au coeur d'un débat qui dure depuis plusieurs années à Saguenay. Annoncée à plusieurs reprises, sa démolition n'a toujours pas eu lieu.

Inauguré en 1962, ce temple catholique d'une indéniable valeur patrimoniale témoigne d'un courant architectural important des années 60. Ses concepteurs, les architectes saguenéens Léonce Desgagné et Paul-Marie Côté,  "sont reconnus pour leur apport innovateur à l'architecture québécoise".

Pendant que l'on discute de leur sort, l'église et son presbytère pourrissent sur pied, pour ainsi dire. Les ravages du temps sont bien visibles sur les parois de ce bel édifice, dont la silhouette évoque la forme d'un tipi. (Tout comme celle de l'église Saint-Raphaël, érigée aussi à Jonquière, en 1956).

Des élus et des groupes de citoyens luttent pour la préservation de Notre-Dame-de Fatima. Mais comment financer le maintien d'un bâtiment aussi imposant, qui, ayant perdu sa vocation première faute de clients, n'a plus d'utilité évidente.

notre-dame-de-fatima,église,démolition,projet,jonquière

notre-dame-de-fatima,église,démolition,projet,jonquière

C'est le cas de bien des églises du Québec, construites avec faste au temps où les foules les fréquentaient. Menacés par les potentats religieux de brûler en enfer pour l'éternité s'ils n'allaient pas à la messe du dimanche, contraints de donner à la quête hebdomadaire, de verser la dîme, de payer pour leurs mariages, baptêmes, funérailles, les paroissiens faisaient vivre leur église et tout le personnel, ecclésiastique et séculier, nécessaire à son fonctionnement.

Que faire, donc, de ces temples abandonnés? Des transformations et changements de vocation sont possibles. On peut les convertir en condos, en salles de spectacle, en immeubles à vocation commerciale ou communautaire. À condition qu'un réel besoin existe pour ces nouveaux lieux.

notre-dame-de-fatima,église,démolition,projet,jonquièrenotre-dame-de-fatima,église,démolition,projet,jonquière

Il faut surtout de l'argent, beaucoup d'argent. Où le trouver?

Il faut aussi des leaders influents, capables de mener une action cohérente, et des communautés à l'esprit ouvert, en mesure de bien mesurer tous les enjeux. Cela a été fait dans certains cas, mais bien souvent, on laisse se délabrer ces joyaux du patrimoine, jusqu'à ce qu'ils deviennent dangereux pour tous ceux qui passent à proximité, de sorte qu'on doit les abattre.

Quel sera le sort de Notre-Dame-de-Fatima?

La question fut récemment posée avec véhémence par le citoyen de Saint-Ambroise Rosaire Gagnon,  qui  signait, dans Le Devoir, un texte d'opinion intitulé Le "viol artistique" de Notre-Dame-de-Fatima, à Jonquière.

notre-dame-de-fatima,église,démolition,projet,jonquière

 Voici comment l'édifice est décrit sur le site des lieux patrimoniaux du Canada: (cliquer sur ce lien pour en apprendre davantage):

"L'église de Notre-Dame-de-Fatima figure parmi les premières églises à plan centré dans la région. Ainsi, elle est à l'opposé des formes conventionnelles de l'architecture religieuse. Son caractère sculptural évoquant un tipi, son absence de fenêtres et d'ornements, l'aménagement du choeur et de la nef en un seul volume lui confèrent un aspect distinctif par rapport aux églises traditionnelles."

(...)

"Les éléments clés de l'église de Notre-Dame-de-Fatima liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan centré composé de deux demi-cônes décalés l'un par rapport à l'autre, un de ceux-ci se prolongeant en une flèche surmontée d'une croix, ainsi que les larges marquises au-dessus des deux entrées;
- ses matériaux, dont la structure en béton recouvert de crépi blanc;
- ses ouvertures, dont les deux larges bandeaux de verre verticaux occupant le vide créé par le décalage des deux demi-cônes, le portail d'entrée composé de trois portes vitrées encastrées dans une large fenêtre, ainsi que la porte vitrée arrière également encastrée dans une fenêtre."

 

__________

*Le titre de ce billet est emprunté à celui d'un roman de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes! Je l'ai choisi de préférence à l'expression "grandeur et misère", utilisée beaucoup plus souvent et inspirée de cette pensée de Pascal: "La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable".