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31/10/2014

Ma thérapie

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Après sept semaines, la saison 2 de la série En thérapie (sur TV5) prend fin. Je viens tout juste d'écouter le dernier épisode.
Pour moi, c'est la série idéale, à la fois dans sa formule et dans sa durée. C'est en apparence tout simple: un psychologue et ses patients.

Bien qu'il s'y ajoute quelques éléments extérieurs, le matériau principal de la série, ce sont les sept séances menées en autant de semaines par le psychologue Philippe Jacob avec quelques patients, toujours les mêmes d'une semaine à l'autre, du lundi au jeudi. Le vendredi, c'est lui qui va voir sa psychologue.

Une femme sans enfant qui sent le poids de l'horloge biologique à l'approche de la quarantaine, un couple en instance de divorce et son ado perturbé, un homme d'affaires qui voit ses certitudes s'écrouler, une toute jeune femme atteinte d'un grave cancer. (Pour un bon résumé de la série et de son concept, cliquer ici).

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C'est formidable d'entrer ainsi dans l'intimité de ces gens ordinaires aux prises avec des problèmes très répandus.
Pas de suspense, pas de poursuites, pas de grandes déclarations romantiques. Seulement cela, le coeur et l'âme des humains.

Ils réfléchissent, doutent, se fâchent, racontent leur histoire. Ils remontent vers leur enfance et transfèrent sur leur thérapeute le poids des manques, des absences, des abandons, de l'incompréhension dont ils ont souffert. À la source, toujours: le père, la mère, la fratrie, la cellule familiale.

Et je peux, avec mes quelques notions de psychanalyse, observer des détails, des regards, comprendre l'enjeu d'un dialogue.
La montée dramatique, s'il y en a une, suit la courbe du dévoilement progressif, par la seule parole, des blessures intimes. Elle nous laisse, en cette dernière semaine, sur une ouverture, une possibilité, un regard en avant, pour tous ces personnages, toutes ces personnes qui ont manqué d'amour.
Mes deux préférés:

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André (Roger Léger, photo ci-dessus), le patron à qui tout réussit, évoque un épisode de son adolescence: le décès de son frère aîné. Et la solitude qui a suivi pour lui: ses parents complètement démolis et devenus absents, son sentiment de culpabilité, et sa tristesse quand il regardait, dans sa chambre, le lit vide où dormait auparavant son frère.
Et  Iris, la jeune étudiante qui est dans le rejet et le déni total du cancer dont elle est atteinte. Elle est en colère, se préoccupe de choses sans importance, repousse tous ceux qui l'entourent, cherchant à leur épargner à eux la douleur de la voir souffrir: tout pour éviter d'affronter la gravité de son état.
Deux acteurs formidables, Roger Léger et Sophie Desmarais, incarnent André et Iris.
Les autres acteurs aussi sont excellents, entre autres Isabelle Blais, Macha Limonchik, Sébastien Ricard, Étienne Galloy.

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C'est  François Papineau  (le Normand Despins d'Unité 9) qui incarne le psychologue Philippe Jacob, et Élise Guilbault joue sa psychologue à lui.
L'an dernier et au début de cette saison, j'écoutais En thérapie tous les soirs à 22h, et quand je manquais un épisode, je l'écoutais le lendemain sur le site de l'émission. (Il est possible, je crois, d'écouter toute la série sur ce site). Mais j'ai découvert ensuite que je pouvais écouter l'épisode du jour à n'importe quelle heure (soit après la première diffusion présentée à 6h du matin). Encore mieux.

Cela me peine un peu que ce soit terminé, mais en même temps, c'est tout à fait correct. Après sept semaines, je me sépare de ces êtres que j'ai appris à connaître, je les laisse vivre leur vie, quitte à les retrouver peut-être plus tard, dans une prochaine saison...