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30/06/2014

ITHQ: vivre, manger, dormir

Petit séjour à Montréal, donc, en avril dernier. À l'Hôtel de l'Institut, car notre fils ne pouvait nous loger pour cause de travaux majeurs. Une belle occasion de retourner à l'un de ces hôtels que nous avions fréquentés autrefois et qui a été l'objet, depuis notre dernier séjour, d'importantes rénovations.

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Par exemple la salle à manger, auparavant située au 5e étage, occupe maintenant un bel espace lumineux au rez-de chaussée, d'où l'on peut regarder vivre les Montréalais qui passent sur les rues St-Denis et de Malines, et ceux qui fréquentent le carré Saint-Louis, juste en face. Ils circulent en auto, à pied, à vélo, s'arrêtent pour discuter, cherchent une place de stationnement.

Nous avons même observé un employé (de l'hôtel?) qui décrochait les lumières de Noël de quelques arbres situés devant les fenêtres!

Et ce Restaurant de l'Institut, nous l'avons beaucoup fréquenté pendant notre court séjour.
Les petits déjeuners (inclus dans le prix de la chambre), étaient délicieux et copieux. On pouvait choisir l'omelette ou les oeufs brouillés du jour, par exemple bénédictine ou à la mexicaine, et garnir le tout de croissants, muffins et autres produits boulangers, en plus des fruits, céréales et yaourts offerts au buffet.

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Un midi, nous allons sortir pour manger à l'Express. Il est un peu tard, on consulte en passant le menu du restaurant de l'ITHQ, qui nous semble alléchant. La salle à manger ferme bientôt, mais nous avons encore le temps... J'ai dégusté un filet de morue absolument divin, Jack un suprême de poulet farci. Avec potage, dessert, verre de vin: miam!
Un soir, nous rentrons à l'hôtel vers 20h30. On a faim, mais pas envie d'aller très loin, ni de manger beaucoup. Retour donc, à la salle à manger de l'ITHQ. Pour chacun de nous, un plat et un verre de vin: pour moi, raviolis au fromage et aux herbes: exquis! Mon compagnon, amateur de ris de veau, a dégusté les siens avec un grand plaisir. C'était parfait.

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Ce sont les étudiants de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie qui assurent le service et le travail en cuisine: cela donne lieu parfois à quelques erreurs ou ralentissements, mais ce n'est pas grave. Il est toujours agréable de voir évoluer ces jeunes gens en formation, et, à l'occasion, de discuter avec eux de leurs études et de leurs projets d'avenir, comme nous l'avons fait cette fois-là avec la jeune fille qui nous servait le midi.

Alors voilà, dommage pour l'Express, nous irons la prochaine fois, mais je crois que nous n'avons pas perdu au change en mangeant à l'ITHQ.

La prochaine fois, je vous parle de l'hôtel lui-même...

21/06/2014

Quand rien ne se passe...

J'écrivais dans mon précédent billet qu'en art visuel (et sans doute en art en général), tout est une question de communication, de circulation d'idées et de sensations entre le créateur et son "visiteur".

C'est assez rare dans mon cas, mais parfois, il ne se passe rien, le contact ne s'établit pas. Par exemple avec l'exposition de Peter Doig, présentée au Musée des Beaux-Arts de Montréal le printemps dernier et intitulée Nulle terre étrangère.

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Le titre était beau, l'artiste, un Montréalais d'adoption sur lequel les médias avaient présenté plusieurs reportages élogieux (mais peu de véritables critiques de son oeuvre, je l'avoue) m'est apparu sympathique, ses tableaux se vendent paraît-il à des prix incroyables.

Certains donc que l'événement était à ne rater sous aucun prétexte, mon conjpeter doig,exposition,mbam,montréaloint et moi avons fait un effort spécial pour aller à Montréal avant la fin de l'exposition, même si la date ne nous convenait pas vraiment, pour diverses raisons.

Et puis? Et puis rien, absolument rien. Les sujets, la technique, les couleurs, je ne trouvais rien qui me parle, qui allume mon regard et mon esprit. Je n'ai pas compris ce que Peter Doig voulait me dire en peignant ses toiles. Pire, je ne percevais pas son engagement, sa tension, le désir à la source de chacune de ses créations.

Nous étions avec un autre couple, venu également du Saguenay, et nous nous regardions, un peu catastrophés, l'air de dire: quoi, c'est pour ça que nous sommes venus?

Quelques toiles peut-être m'ont vaguement intéressée mais, comme on dit, cela ne valait pas le voyage.

Son univers m'est resté fermé, étranger, rien ne m'a parlé.

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L'artiste (photo ci-dessus) avait beau être sur place et faire des selfies (avec des membres de sa famille, je crois) rien n'y fit. Était-ce ma faute? Peut-être...

Le contact entre nous, les quatre visiteurs, était en revanche excellent: nous avons pu, avec nos amis, rire et nous distraire, déguster un bon repas au Café des beaux-arts...

Et être à Montréal, séjourner à l'Hôtel de l'Institut, voir nos enfants et notre petit-fils. Bref, le voyage fut beau. Mais pas à cause de Peter Doig. Et sans lui, nous aurions sûrement choisi une autre date, une autre formule...

Bref, comme une débutante, je me suis laissé prendre aux propos louangeurs publiés dans les médias au sujet de l'artiste et de son exposition: on ne m'y reprendra plus...

 

 

13/06/2014

Y a-t-il une question dans la salle?

Chaque fois que je vais à Montréal, je passe par le Musée d'art contemporain. Même si je ne sais pas à l'avance quelles expositions y sont présentées, je suis sûre d'y trouver des choses intéressantes. Par exemple l'exposition permanente La Question de l'abstraction qui dure jusqu'en avril 2016, période émaillée d'expositions temporaires sur le même thème. J'ai photographié (en hiver) l'affiche, sur un mur extérieur du MACM:

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L'exposition comprend 104 oeuvres de 56 artistes québécois, illustrant diverses époques et tendances de l'art abstrait d'ici.

La visite de cette exposition fut un parcours fabuleux, à cause de la qualité et de la beauté des oeuvres. Cependant je me suis posé la question: pourquoi parler d'art abstrait?

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(Rita Letendre, Malapeque II, 1973 Acrylique sur toile. Musée d'art contemporain)

Pour moi, la peinture ne peut pas être abstraite. Ce sont des formes, des masses de diverses tailles, de la lumière, des couleurs obtenues par des gestes concrets: le mélange des matières, le pinceau, la spatule ou un autre outil qui les prélève, le bras ou la main qui les applique sur un support.

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(Marcel Barbeau, Rétine Virevoltante, 1966, collection MCAM)

Tous ces éléments attirent mon attention vers quelqu'un, un créateur qui se livre tout entier dans cette oeuvre, corps et esprit. J'essaie de saisir sa main tendue, son esprit, ce qu'il veut me dire. Que la toile représente une vierge à l'enfant ou une série de cubes de diverses couleurs, c'est la même démarche, de part et d'autre.

Parfois je comprends bien, parfois pas du tout, parfois j'aime, parfois pas du tout (et au fond mon opinion n'a d'importance que pour moi-même). Et cela n'a rien à voir avec le fait que je puisse, ou non, identifier un sujet représenté sur la toile.

En réalité, dans ces formes géométriques, ou ces lacis de lignes droites ou courbes, ou ces amas de couleur qui semblent à prime abord ne rien représenter, je finis -presque- toujours par trouver quelques éléments de figuration: cela ressemble à un paysage, à un visage, à un nuage, à une montagne, à un animal, à une maison, une chaise, une bouteille...

Faudrait-il parler d'art non figuratif plutôt que d'art abstrait? Encore là, la frontière entre figuratif et non figuratif est floue:

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Dans la toile (ci-dessus) de Marcelle Ferron intitulée Champ russe, par exemple, je distingue d'abord des formes organiques, des végétaux qui suggèrent la vie, le mouvement. En même temps, les teintes neutres, brunâtres, évoquent non pas la fertilité et la floraison, mais l'humidité, l'enfermement. On sent des secrets, des choses mystérieuses palpiter sous cet enchevêtrement.

La forme des bandes bleu-vert évoque la faux (la faucille) qui tranche. À la limite, tout ces éléments pourraient être inorganiques, armes et outils de métal et de rouille (idée appuyée par le titre du tableau). Diverses possibilités d'interprétation, certes, qui ne rendent pas pour autant la chose abstraite.

Dirait-on que cette oeuvre d'Alfred Pellan (qui ne fait pas partie de l'exposition au MACM), où l'on distingue nettement une forme humaine et une forme animale, est abstraite?

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En fait, la question s'est surtout posée autrefois, quand des créateurs et groupes d'artistes (par exemple ceux du Refus global au Québec) se sont insurgés contre la représentation. Ils ont choisi de laisser leurs mouvements internes et intimes, leurs impulsions, leurs idées les plus folles guider leur choix de formes et de couleurs.

Cette rupture radicale avec la tradition de la figuration fut un moment fort de l'histoire de l'art, on ne peut le nier. À mon point de vue, elle a permis de mettre en lumière le processus et la nature de la création artistique.

Vie, vibration, échanges.

N'empêche qu'aujourd'hui encore, bien des gens (et j'en connais plusieurs) ne sont pas à l'aise avec des oeuvres non figuratives, car ils se demandent toujours qu'est-ce qu'elles sont censées représenter...

Pour ma part en somme, je crois que la peinture ne peut être abstraite: elle est toujours concrète.

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(Paterson Ewen, The Star, 1962. Collection MACM)

07/06/2014

Troublant regard

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En voyant sur Facebook cette photo d'une oeuvre d'art urbain réalisée par l'artiste JR, je l'ai trouvée à la fois magnifique et troublante.

En me demandant où elle était située, et j'ai tout de suite pensé à Paris, sous les quais qui longent la Seine. Option que j'ai pu confirmer en poussant un peu mes recherches. Surtout quand j'ai trouvé une photo couleur de la même installation:

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Une belle découverte que l'oeuvre de cet artiste de rue français, qui a une façon particulière de travailler: en réalité, il installe des photos sur des monuments, des paysages, un peu partout dans le monde. On peut avoir une bonne idée de son travail en consultant son site ici.

Ceux qui sont passés devant l'oeuvre à bord d'un bateau-mouche parisien (je parle au passé, car l'oeuvre, installée en 2011, n'y est certainement plus) ont peut-être songé à ces mots de l'opéra Carmen:

Un oeil noir te regarde

 

C'est dans l'air du Toréador, que vous pouvez écouter, chanté par le baryton Ludovic Tézier en cliquant sur cette image:

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