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21/03/2014

Quitter le monde

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Dans le roman de Douglas Kennedy intitulé Quitter le monde, que j'ai lu récemment, la narratrice (américaine), qui tente d'échapper à un deuil et à une profonde dépression, quitte son pays pour aller vivre à Calgary, en Alberta.

Elle assiste à un concert donné par la pianiste Angela Hewitt (photo ci-dessus) au centre des arts de l'endroit (vraisemblablement le Jack Singer Concert Hall, dont le nom n'est cependant pas mentionné).

La pianiste est décrite ainsi: "la cinquantaine, pas vraiment belle mais avec un charme à la Simone de Beauvoir malgré sa robe en lamé bleu tapageuse".

Angela Hewitt interprète les Variations Goldberg, de Bach. Pour la narratrice, c'est le bonheur:

"Soixante-quinze minutes d'exploration d'un édifice musical fondamental, dans lequel se reflétait toute la palette des émotions humaines, de l'introspection la plus rigoureuse à l'optimisme exalté, de la méditation apaisée au désespoir le plus profond, de l'allégresse facétieuse à l'acceptation résignée de ce que la vie a d'éphémère...

(...) Chez moi, je me suis assise dans le fauteuil sans enlever mon manteau. J'étais encore remplie de gratitude pour ce moment musical si lumineux, si puissant que oui, je m'en rendais soudain compte, il m'avait permis d'échapper pendant une heure et quart à une affliction omniprésente".

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J'ai bien aimé ce passage, pour deux raisons. Premièrement, il exprime bien comment l'art, la musique dans ce cas, peut nous aider à "quitter le monde", c'est-à-dire nous transporter dans une sorte d'univers parallèle, où l'on oublie tout sauf ce qu'on est en train de recevoir à chaque seconde de l'instant présent.

Ce sont des moments de grâce, qui peuvent effectivement consoler, réconforter, offrir une sensation de plénitude, de pur bonheur au milieu d'une vie tumultueuse.douglas kennedy,quitter le monde,angela hewitt,variations goldberg,glenn gould,david jalbert

L'autre raison pour laquelle j'ai réagi fortement, c'est que j'ai moi-même eu le bonheur d'assister à un concert d'Angela Hewitt. C'était en 2001, à l'auditorium Dufour de Chicoutimi. Elle n'avait pas joué les Variations Goldberg, mais d'autres pièces de Bach, ainsi que de Beethoven et de Schumann. S'adressant au public, elle a raconté que, 36 ans plus tôt, elle était venue pour la première fois à Chicoutimi, comme candidate aux Concours de musique du Québec et du Canada. Elle avait remporté le premier prix dans sa catégorie: sept ans et moins.

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Elle et sa mère avaient logé dans ce même hôtel Chicoutimi où elle habitait le soir du concert. Et c'était un magnifique concert. Vous pouvez lire mon compte rendu en cliquant sur l'image du billet ci-dessus.

Quant aux Variations Goldberg, j'ai aussi vécu cette expérience de quitter le monde quand je les ai entendues en 2012 jouées par le pianiste David Jalbert à Métabetchouan: la description des réactions de la salle que j'en ai faite sur ce blogue (ici)  ressemble beaucoup à celle qu'il y a dans le roman de Douglas Kennedy.

Si vous voulez les écouter, par Glenn Gould, cliquez sur cette image:

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