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24/11/2013

Fossiles vagabonds

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Par un beau jour d'été, en passant dans le parc de la Rivière-aux-Sables, j'ai été intriguée par ce petit aménagement situé non loin de la passerelle d'aluminium. Il s'agit de "dolomies stromatolitiques", autrement dit des algues fossiles âgées de deux milliards d'années.

Le plus extraordinaire c'est qu'il y a 8000 ans, à la faveur de la dernière glaciation, ces très vieilles roches ont fait un grand voyage, du lac Albanel jusqu'à la forêt de Laterrière, où elles ont été recueillies par le prospecteur minier Jean-Guy Belley. Leur histoire est brièvement racontée sur le texte qui les accompagne (cliquer sur l'image pour pouvoir le lire):

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Bien sûr personne n'a été témoin de leur périple préhistorique. Il a été déduit et décrit par des scientifiques et spécialistes, d'après les marques et traces de leur passage.

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Il est fascinant de penser que, des millions d'années avant ce grand voyage, ces vénérables dolomies ont pu jouer un rôle dans l'apparition de la vie sur terre, en commençant à produire de l'oxygène. Comment, je ne le sais pas, peut-être à cause de certains micro-organismes qui y auraient été piégés.

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18/11/2013

Vues de Chicoutimi

Lors de ma séance de photos au bord du Saguenay, j'ai tourné mon objectif vers Chicoutimi, pour prendre ces quelques clichés:

Saguenay, Chicoutimi, vues

Saguenay, Chicoutimi, vues

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Cette dernière vue, plus rapprochée, montre bien les deux clochers de la cathédrale St-François-Xavier (au premier plan, on peut voir l'hôtel Chicoutimi).

Le bâtiment surmonté d'un petit clocher situé derrière la cathédrale, c'est l'ancien Collège du Bon Pasteur, où j'ai fait mon cours classique dans les années 60. Conçu (tout comme la cathédrale) par l'architecte Alfred Lamontagne pour les soeurs du Bon Pasteur, le pensionnat pour jeunes filles a ouvert ses portes en 1927.

En 1947, les religieuses en firent le premier collège classique pour filles du Saguenay-Lac-Saint-Jean. En 1967, elles firent construire un tout nouveau collège, rue Lafontaine, où j'ai déménagé avec elles pour les dernières années de mon cours. Ce bâtiment, très moderne pour l'époque, est devenu aujourd'hui l'école secondaire Lafontaine.

D'importants travaux sont en cours dans  mon ancien couvent de la rue du Séminaire (qui a abrité pendant plusieurs années le Lycée du Saguenay): il deviendra un immeuble de condominiums appelé Le Chick.

D'après ce que je puis voir sur le site, l'architecture originale (extérieure du moins) est non seulement respectée mais mise en valeur. Vue imprenable sur le Saguenay en plus: tout ça est très chic.

Le couvent austère est devenu une résidence haut de gamme pour gens fortunés: quel destin, tout de même!

Que de souvenirs des cinq années où j'ai été pensionnaire dans cette belle vieille bâtisse, bois, pierre, salles, fenêtres, pièces mystérieuses, notamment la section réservée aux religieuses où nous, les élèves, n'avions pas le droit d'aller.

Je n'y ai pas été malheureuse, bien au contraire. J'y ai rencontré de merveilleuses amies, que je fréquente encore aujourd'hui. Et j'y ai connu quelques excellentes enseignantes (religieuses et laïques) et un très bon professeur de mathématiques qui m'ont guidée et donné accès au monde de l'esprit, à celui de l'art et de la littérature, qui fait encore mon bonheur aujourd'hui.

17/11/2013

Paysages du Saguenay

Je me suis arrêtée le long du boulevard Saguenay, entre Chicoutimi et St-Jean-Eudes, pour prendre quelques photos. Le soleil de fin d'après-midi était à la fois fort et légèrement voilé, en ce samedi 16 novembre 2013.

Je vous les présente en deux billets. D'abord le Saguenay et ses rives.

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La flamme que l'on voit au haut de la falaise, c'est le reflet du soleil dans une fenêtre...

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Ce pan de rocher teinté de rose m'a toujours intriguée et fascinée. Je me suis permis un petit zoom.

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Mon zoom sur la croix de Sainte-Anne me fait découvrir que quelqu'un était assis sur le banc!

Et voici deux autres vues:

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10/11/2013

Ah! Tosca!

Tosca, Roberto Alagna, Patricia Racette, Metropolitan Opera, Frizza, Bondy, cinéma Jonquière

Ah! Tosca! Puccini! Vissi d'Arte! E lucevan le stelle!
E(t) tout le reste! Histoire tragique: amour, désir, haine, cruauté, jalousie, vengeance: passions mortelles! Politique, guerre, complots, trahison. Musique tendue et fluctuante: elle court, danse, rit et rugit et nous emporte dans son irrépressible courant.
Une des belles productions du Metropolitan Opera auxquelles j'ai assisté. Peut-être pas la mieux chantée, cependant. De ce point de vue, le ténor français Roberto Alagna (qui incarne le peintre Mario Caravadossi, amant de Floria Tosca) sauve la mise, avec son timbre incomparable, son chant naturel, sa diction impeccable, son jeu dramatique qui témoigne d'un engagement total: il se lance sans filet (autre que son immense expérience) dans les écueils de la partition et s'en tire (malgré quelques failles ici et là) avec les honneurs. Sa grande aria E lucevan le stelle (sur la vidéo ci-dessous, en répétition au Met): ce fut beau, émouvant... et fort applaudi à New York.

Le reste de la distribution excelle au jeu dramatique, mais autrement... Patricia Racette en Tosca est plus émouvante que vocalement séduisante (on peut écouter son Vissi d'arte sur la vidéo ci-dessus).

Quant au baryton géorgien George Gagnidze, aussi terrifiant que possible dans le rôle du méchant Scarpia, il a certes le physique de l'emploi, l'attitude imposante et menaçante qui convient, mais il chante de façon très ordinaire, manquant singulièrement de musicalité. Pour les rôles secondaires, c'est en général assez correct, sans plus.

Tosca, Roberto Alagna, Patricia Racette, Metropolitan Opera, Frizza, Bondy, cinéma Jonquière


Ceci dit, c'est toute la production (signée Luc Bondy), autant les décors, que l'orchestre (dirigé par Ricardo Frizza), le jeu, les déplacements, la synchronisation, la mise en scène (Richard Peduzzi), les costumes, bref, si on excepte quelques incohérences de détail, l'ensemble fonctionne et fonctionne vraiment bien.
Contrairement à d'autres livrets d'opéra, celui-ci (d'après la pièce La Tosca, de l'auteur français Victorien Sardou) offre une progression dramatique vraisemblable: le récit est fluide, les événements s'enchaînent logiquement, les motivations des personnages sont claires: on les comprend, à défaut d'y adhérer (!).
La tension de certaines scènes est à la limite du supportable: par exemple l'exécution de Cavaradossi, ou encore l'affrontement (ci-dessous) entre Tosca et Scarpia (celui-ci voulant obtenir des faveurs sexuelles en échange de la vie de son amant), qui se termine par un meurtre sanglant.

Tosca, Roberto Alagna, Patricia Racette, Metropolitan Opera, Frizza, Bondy, cinéma Jonquière

Les deux entractes furent très longs, car il fallait beaucoup de temps pour mettre en place les décors gigantesques. Mais vraiment pas ennuyants: on pouvait, comme c'est souvent le cas aux diffusions du Met, observer le travail des machinistes et autres employés qui font et défont les planchers, soulèvent et remplacent les murs, nettoient le sang (!) et la poussière.

Nous avons même eu droit, en plus des interviews avec les interprètes réalisées par l'hôtesse Renee Fleming, à une fascinante rencontre avec le charpentier en chef.
Première fois que je voyais une représentation complète de Tosca: j'ai adoré, tout comme la petite foule d'amateur(e)s d'opéra et de musique qui m'a tenu compagnie, samedi après-midi au Cinéma Jonquière.

07/11/2013

Camus et les hommes

ALbert Camus, l'Étranger, Nice, théâtre de la ville, 100 ans

Albert Camus est né le 7 novembre 1913: il aurait donc aujourd'hui 100 ans.

Bien sûr j'ai lu La Peste et L'Étranger pendant mes études universitaires. Des romans extraordinaires. Puis j'ai lu autre chose et je n'y ai plus pensé souvent, sauf à la faveur d'un article dans un magazine, d'un reportage à la télé, d'un exemplaire aperçu en librairie.

Ou d'un anniversaire, comme aujourd'hui, qui me ramène à mon séjour à Nice en 2003. Un soir je suis allée au Théâtre de la Cité pour voir L'Étranger, adapté par le fondateur et alors directeur de ce théâtre niçois Meyer Cohen, né au Maroc.

albert camus,théâtre de la cité,l'Étranger,meyer cohen, billets de concert,2003

Une production modeste, comme l'étaient les moyens de cette troupe et de ce théâtre, et néanmoins intéressante et prenante. La salle n'était pas grande, ni pleine. Il y a eu discussion avec le metteur en scène et les comédiens après la représentation. Des artisans du théâtre qui prenaient leur métier au sérieux et le faisaient bien, loin des feux médiatiques. La pièce était bien jouée, dans le respect du texte et de l'esprit de ce roman qui commence par ces mots:


Aujourd'hui maman est morte.



albert camus,théâtre de la cité,l'Étranger,meyer cohen, billets de concert,2003

 

 

(L'Étranger est à mon avis le meilleur roman d'Albert  Camus. Il a été classé au premier rang des 100 meilleurs livres du XXe siècle, selon Le Monde et la FNAC).

 

 

 

 

 

 En ce soir d'avril 2003 à Nice, quelle émotion d'entendre ces mots, dits par le narrateur Meursault, qui raconte comment il a tué un homme sans véritable raison:

 Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les  balles s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je frappais sur la porte du malheur.


    ...tandis que la bande sonore faisait entendre le motif initial de la cinquième symphonie de Beethoven: quatre notes que le compositeur désignait lui-même comme le thème du destin.

Ce fut l'un des beaux moments de ma vie culturelle et personnelle.

Note: J'ai eu tort de délaisser Camus. Je devrais le relire sans cesse. Entre autres (mais pas seulement) pour ses constats lucides et désespérés, tout à fait d'actualité, comme ceux-ci:

      Celui qui désespère des événements est un lâche, mais celui qui espère en la condition humaine est un fou. (Carnets)

      Gouverner, c'est voler, tout le monde sait ça. (Caligula)

      La société politique contemporaine: une machine à désespérer les hommes. (Actuelles)

04/11/2013

Fenêtres

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 ("Poème-fenêtre", sérigraphie II/IV, Lauréat Marois, 1982)



      Presqu'île

 

Loin de vos villes
spectaculaires, tentaculaires
et délétères

Je cherche une île
mythologique, écologique
et pacifique

Une république
Sans politique, sans statistique
et sans logique

Où coexistent
la tolérance, l'indépendance
et le silence

Une île où vivre
effrontément, spontanément
et librement

Une île... en ville
Car le bien-être
pourrait bien n'être
qu'une fenêtre

Où se profilent
La complexité
Et l'immensité
D'une cité

 

©Denise Pelletier

01/11/2013

Le Rijksmuseum au bout des doigts

natureDijck.jpg

C'est une nature morte du peintre néerlandais Floris Claesz van Dijck (à ne pas confondre avec son contemporain Antoine Van Dyck, beaucoup plus célèbre), tiré de la riche collection du Rijksmuseum d'Amsterdam.

Bien sûr, j'aimerais beaucoup faire un voyage aux Pays-Bas et m'arrêter à Amsterdam pour admirer cette oeuvre, ainsi que toutes celles que possède le célèbre musée. Mais en attendant, ou à défaut, j'ai accès à toutes ces richesses visuelles. Et virtuelles en quelque sorte...  sur l'écran de mon ordinateur. Je peux les voir en haute résolution, les imprimer, les encadrer, faire ce que je veux. Et c'est gratuit.

Lors de sa réouverture en 2013 après dix ans de fermeture pour rénovations, le musée hollandais a en effet pris un grand virage virtuel, rendant tout son contenu accessible et gratuit sur la toile.

C'est vraiment formidable: on peut se promener pendant des heures parmi les chefs-d'oeuvre de l'art des Pays-Bas, comme dans une forêt de vivants piliers. Non seulement voir les oeuvres, mais les trier et les réunir en collections (à la manière des albums) et même intervenir sur les images pour les modifier et produire ainsi nos propres créations.

On peut aussi bien sûr faire des recherches, par thème, genre, époque ou artiste. De Vermeer, que j'aime tant, j'ai retrouvé La laitière:

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Je dis retrouvé parce que je l'ai vue "en personne" en 2009, au Metropolitan Museum of Art de New York, où elle faisait partie d'une exposition temporaire. (J'en ai parlé ici). Toujours aussi émouvante, en vrai ou sur écran.

Je n'ai qu'un seul regret, c'est que tout soit en anglais (ou en néerlandais si vous le parlez!) sur ce merveilleux site du Rijksmuseum. J'aurais tellement aimé pouvoir y naviguer en français...