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28/09/2012

Blogue au repos

 

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Congé de blogue pendant quelques jours, pour cause de pas d'ordi. À bientôt.

23/09/2012

D'autres nous-mêmes

Festival international de la marionnette, Saguenay, Jordi Bertran, marionnette

Dernier jour du Festival international des arts de la marionnette à Saguenay. Un très bel événement, que je fréquente régulièrement depuis ses débuts il y a une vingtaine d'années. J'ai vu cinq des quelque vingt spectacles du programme régulier de cette édition 2012.

Comme tant d'autres, je suis attirée et fascinée par les marionnettes, ces humains miniatures créés et manipulés par des humains.

J'admire ces artistes qui font accomplir à leurs créatures (sosies ou projections d'eux-mêmes) des gestes qui ressemblent à ceux que posent les "vrais" humains. Quand, grâce à leur habileté et à leur ingéniosité, ils  leur donnent des attitudes qui évoquent les nôtres. Quand ils les font courir, danser, rire, fuir, montrer de la peur ou de la colère. Lever le petit doigt, hausser les épaules, baisser la tête: quelle merveille que des êtres en principe inanimés puissent agir ainsi, comme nous. Nous nous projetons en eux, c'est inévitable.

L'attrait vient aussi sans doute de ce parfum d'enfance qui se dégage de toutes ces prestations. On se revoit, avec nos poupées, nos peluches, nos Barbie, nos super-héros en plastique, que nous avons manipulés en leur prêtant des sentiments et des intentions, en imaginant qu'ils nous donnaient la réplique, qu'ils nous obéissaient ou nous désobéissaient: nous leur donnions une âme, comme le font depuis des siècles les marionnettistes.

Festival international de la marionnette, Saguenay, Jordi Bertran, marionnette

À cet égard, les plus belles manipulations que j'ai vues cette fois étaient de trois types. Les marionnettes à gaine du Chinois Yeung Faï, (photo ci-dessus)avec son spectacle Hand Stories. Ses personnages sont de véritables oeuvres d'art, finement détaillées, qu'il fait bouger avec subtilité et réalisme.

Les marionnettes à fils du très habile Catalan Jordi Bertran (Le sens des fils) étaient aussi très intéressantes. Édith Piaf, Charlot, Ophélie, un rocker et quelques autres dansent, courent, chantent, se déplacent et vivent grâce à un imposant réseau de fils dont certains ne font bouger qu'un seul doigt. (Cliquez sur l'image du haut pour voir le numéro avec Charlot).

Et enfin le théâtre d'objets (inspiré des marionnettes à tige) du Français Christian Carrignon, qui nous offre son délicieux Théâtre de cuisine. Accroupi sous une petite table, il fait évoluer ses minuscules personnages (bouchons de liège coiffés de capsules, papillottes, pièces de monnaie), au bout de tiges qu'il fait glisser dans des fentes.

Dans les trois cas, on y croit et on s'émerveille de tant de précision et de créativité.

Mais je continue à me demander pourquoi des adultes, en principe des gens sérieux, consacrent toute leur vie à la création et à l'animation de marionnettes, à la seule fin de divertir petits et grands (c'est aussi pour gagner leur vie, mais il y a d'autres façons de le faire, moins compliquées et moins risquées).

Cela pose en fait toute la question de la nature du divertissement, du spectacle. Question à laquelle diverses réponses ont été données par nombre de philosophes et d'artistes...

18/09/2012

Rivière en deux temps

rivière aux sables,jonquière,cepal,nikitoutagan

Je n'ai pas beaucoup d'inspiration pour écrire, ces jours-ci. En revanche, les photos s'accumulent dans mon ordi.

Une image vaut mille mots, dit-on. Et combien valent deux, trois images? Le double, le triple?

Voici donc quelques-unes de ces images, soit deux vues très différentes de la rivière aux Sables. Ci-dessus, toute calme, près de la rue du Vieux Pont .

Et là, tumultueuse et bouillonnante, en rapides dans le secteur de Cepal. On y tient d'ailleurs régulièrement des compétitions de kayak en eau vive.

rivière aux sables,jonquière,cepal,nikitoutagan

Pour terminer, je reviens à la partie calme, avec ce chardon que j'ai pris en gros plan, suivi d'un très court, très beau et très mélancolique poème de Verlaine:

 

rivière aux sables,jonquière,cepal,chardon, nikitoutagan

L'ombre des arbres dans la rivière embrumée
Meurt comme de la fumée,
Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles,
Se plaignent les tourterelles.

Combien, ô voyageur, ce paysage blême
Te mira blême toi-même,
Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées
Tes espérances noyées !

 

12/09/2012

Tom Wesselmann: l'art qui fait pop!

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À Montréal en juin dernier, je suis allée au Musée des Beaux Arts voir la rétrospective de Tom Wesselmann (présentée jusqu'au 7 octobre) intitulée Au-delà du pop art.

Deux grandes lignes de force animent son oeuvre, m'a-t-il semblé: l'érotisme et les références.

Un érotisme joyeux et délicieusement coquin, inspiré par une obsession totalement assumée pour le corps féminin... et pour ce qui le soutient, dans l'imaginaire ou dans le réel: vêtements, sous-vêtements, talons hauts, verres fumés, maquillage, en particulier le rouge à lèvres. En fond de scène: banquette, voiture, plage, fauteuil, sur lesquels il se pose et se détache, souvent dénudé.

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Références: d'abord à la vie quotidienne que l'on était censé mener aux États-Unis dans les années 50. Une vie à la fois matérielle, idéalisée et rêvée... Symbolisée, incarnée dans les icônes du bonheur bourgeois et familial: pain tranché, grille-pain, boissons gazeuses, réfrigérateur, automobile, bungalow. Du pop art à l'état pur! Références également à l'art, français en particulier:  Wesselman emprunte à Matisse, Picasso, Cézanne, Mondrian... leurs motifs les plus emblématiques et les incorpore à ses toiles comme autant de clins d'oeil.

De plus, il a recours aux techniques les plus diverses: collage, dessin, peinture, incrustation d'objets, qu'il maîtrise et utilise avec jubilation, dirait-on.

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On sort le sourire aux lèvres et la tête pleine d'idées de cette exposition joyeuse, ironique et drôle. Pas plus que nous, Tom Wesselmann ne prend ses obsessions au sérieux: il nous les offre, vivantes, colorées, triviales, grotesques ou fantaisistes. C'est à prendre ou à laisser. Pour ma part, j'ai pris avec beaucoup de plaisir ces oeuvres d'un esprit libre et libertin, d'un créateur qui ne s'enfarge ni dans les conventions, ni dans les règles de l'art.

07/09/2012

Séculaire et magnifique

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D'abord je ne l'ai pas vu. J'ai plutôt aperçu un panneau d'interprétation et je me suis arrêtée pour le lire. Où est-il, ce vieux pin, me suis-je demandé? Et puis il a frappé mon regard. Imposant et serein, il était bien là, de l'autre côté de la magnifique piste cyclable aménagée le long de la rivière aux Sables, entre place Nikitoutagan et Cépal.

Donc, ce vieux pin blanc solitaire, ai-je appris, est un survivant qui a résisté à tout: coupe forestière, maladies, sécheresse, incendies. Né il y a quelques siècles, ce majestueux témoin du passé semble en bonne santé. Pour les Iroquois, le pin banc d'Amérique est l'Arbre de la Paix.

Un de ces trésors qu'on ne remarque guère quand on circule à vélo, car il est dangereux de lever les yeux trop longtemps...

Voici le texte qui accompagne ce veilleur solitaire (cliquez pour l'agrandir et pouvoir le lire):

vieux pin, Cépal, Jonquière

Un petit poème, avec ça? Ils sont innombrables, et de tous genres. Les romantiques en particulier, aimaient bien se réfugier dans la forêt pour y abriter leurs tourments.

 

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!

a écrit Victor Hugo.

 

Mais je préfère celui-ci, puisqu'il cite nommément le grand pin, du poète allemand Heinrich Heine:

Un grand pin est debout, solitaire,
Dans le Nord, sur un sommet nu.
Il dort ; d’un manteau blanc
De neige et de glace, il est couvert.

Il rêve d’une palme,
Là-bas, dans le lointain Orient,
Silencieuse et solitaire,
Triste sur son rocher brûlant.


Il y a les images aussi, puisque les peintres et les arbres s'entendent bien. J'ai cherché chez Marc-Aurèle Fortin, qui a bien peint des pins, mais surtout des pins parasols, tout comme celui-ci, absolument magnifique, de Paul Cézanne, avec lequel je termine ce billet:

vieux pin,cépal,jonquière, Cézanne, pin parasol

 

 

03/09/2012

La lune en rose

Lune, ciel rose, nuages, soir, arvidaInsaisissable lune, disais-je ici. Malgré tout, parfois, elle se donne en spectacle, et on n'a qu'à la saisir. La voici encore, cette fois sur fond de nuages roses, captée par un beau soir d'octobre à Arvida.

Lune, ciel rose, nuages, soir, arvida

Ci-dessus, en version verticale, avec un poème trouvé sur la toile et que je trouve assez réussi, même si je ne connais pas du tout son auteur, René Lachaîne:

 

Ciel bleu, ciel rose, ciel noir

Quand le ciel fut bleu
Enfant je courais
J’entrais je sortais
Sans savoir combien heureux
J’étais

Quand le ciel fut rose
J’ai vécu quelques instants
Le temps de goûter le temps
Et de sentir la douceur des choses
De près

Quand le ciel fut noir
Et qu’il fit nuit entre les étoiles
J’ai su la fragilité de la toile
Où je venais d’échoir
Muet

C'est une lune de ville, qui brille entre feuilles, fils et corde à linge:

Lune, ciel rose, nuages, soir, arvida

Lune... et Ciel par-dessus le toit, comme dit Paul Verlaine (le sien est bleu):

Lune, ciel rose, nuages, soir, arvida

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.

La cloche, dans le ciel qu'on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l'arbre qu'on voit
Chante sa plainte.

Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.

Qu'as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

01/09/2012

Ah! la lune...

Les étoiles et la lune me fascinent. J'ai maintes fois tenté de photographier cette dernière... avec des résultats décevants la plupart du temps. Quand elle brille et se détache sur le ciel noir, c'est particulièrement difficile, sinon impossible d'en obtenir une image claire et fidèle.

Mes meilleures photos de la lune, les voici. Je les ai prises récemment à la brunante, sur le mont Jacob, avec mon petit Canon.

lune,mont jacob,jonquière,cne

L'astre est un peu pâle, mais enfin, il est là.

Cette autre photo montre aussi les lumières de la ville de Jonquière au loin:

lune,mont jacob,jonquière,cne

Et enfin avec la croix du mont Jacob, sur laquelle je n'ai malheureusement trouvé aucune information:

lune,mont jacob,jonquière,cne

Je ne suis pas la seule à être fascinée par la lune. Les poètes lui ont dédié nombre d'écrits. Il y a le célèbre Clair de lune, de Victor Hugo (cliquez sur le titre pour le lire en entier) qui commence ainsi: "La lune était sereine et jouait sur les flots", ainsi que la très longue et très belle Ballade à la lune d'Alfred de Musset.

Je préfère vous citer un court et excellent texte de Goethe (même si c'est en traduction):

A la pleine lune qui se levait

Veux-tu sitôt m’abandonner ?
Tu étais si près tout à l'heure !
Des masses de nuages t'obscurcissent, ,
Et maintenant te voilà disparue.

Tu sens toutefois quelle est ma tristesse,
Ton bord surgit comme une étoile !
Tu m'attestes que je suis aimé,
Si loin de moi que soient mes amours.

Poursuis donc ta course ! Epands ta clarté
Au ciel pur, dans tout son éclat!
Bien que mon cœur souffrant batte plus vite,
Bienheureuse est cette nuit !

 

Sans oublier La Lune d'automne, une belle chanson de Michel Rivard, que vous pouvez écouter en cliquant sur cette image:

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