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29/03/2012

Bobards et contrevérités

"Quand vous cédez à la tentation de consommer un plat riche en glucides (pâtes, riz, etc.), accompagnez-le d'une salade arrosée de vinaigrette. D'après une étude parue en 2010, une cuillerée et demie de vinaigre permet d'abaisser la tension artérielle de 42%."

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Difficile à croire? Vous sursautez? C'est pourtant bel et bien ce que j'ai lu dans Sélection du Reader's Digest, le numéro de mars (avec la photo de Ricardo en page couverture!).

C'est le premier des cinq conseils donnés pour prévenir le diabète de type 2. (Le texte en ligne se trouve ici).

Ceci est physiquement, mathématiquement, logiquement, biologiquement et chimiquement tout à fait impossible. D'ailleurs, je ne suis pas sûre qu'il soit souhaitable dans tous les cas d'abaisser la TA à ce point. Si elle est normale, par exemple. Et s'il y a des liens avérés entre hypertension et diabète, les deux ne sont pas nécessairement présents dans tous les cas.

Et surtout, aucune précision n'est donnée sur l'étude en question.

S'il suffisait d'avaler un peu de vinaigre pour prévenir le diabète, ceci même en consommant des aliments riches et de l'huile, il n'y aurait pas autant de personnes atteintes de cette maladie. Jusqu'à présent, malgré les prétentions de producteurs de vinaigre (de cidre notamment) et d'adeptes de produits naturels, aucune étude ou expérience en laboratoire n'a démontré une quelconque efficacité du vinaigre dans la prévention du diabète.

Sélection du Reader's Digest est ma lecture favorite... quand je suis au petit coin. diabète,vinaigre,hypertension,tension artérielle,sélection,croyances,faussetésJ'aime bien les récits d'aventures où des gens ordinaires se tirent des plus mauvais pas, genre attaque par un ours, un lion ou un serpent, chute dans un ravin, accident de travail, de voiture, de chasse... ou de jardinage! Je ne sais pas si tout ces récits sont véridiques, mais au fond peu importe, ils comblent mes attentes dans cet endroit et dans cette situation où je les lis. Il y a aussi des portraits, des interviews avec des artistes et des gens connus, qui se lisent bien. J'apprécie enfin les histoires drôles et les quiz qui mettent mes connaissances à l'épreuve.

Mais les articles à prétention scientifique, surtout ceux qui portent sur la santé en général et sur l'alimentation en particulier, m'apparaissent bien fantaisistes, et je leur accorde une crédibilité de plus ou moins zéro.

 

 

22/03/2012

Les poules de Léo-Paul

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(Tous droits réservés)

 

Jusqu'au 1er avril, la Pulperie de Chicoutimi présente une exposition consacrée au peintre saguenéen Léo-Paul Tremblé (1924-1995). Le 1er octobre dernier, j'ai assisté au vernissage de cette très belle exposition rétrospective qui retrace les principales étapes dans la vie et l'oeuvre de cet artiste exceptionnel.

J'y ai revu sa femme, Suzette Savard (qui parle de lui sur une vidéo présentée dans la salle d'exposition) et sa fille Hélène. Je connnaissais l'artiste, mais aussi l'homme, car il y avait des liens d'amitié entre sa famille et la mienne.

J'ai en quelque sorte assisté à ses débuts, lorsqu'il a offert à mes parents deux pièces de bois sculptées et teintes en bleu: sur l'une il avait peint un chemin menant à une maison de ferme, sur l'autre des bouleaux.

Quand il est décédé, en 1995, j'avais écrit un texte-hommage dans Le Quotidien. Voici comment j'y racontais l'histoire du tableau ci-dessus.


"Un jour mon père, nostalgique de son enfance à la ferme, a exprimé au peintre le souhait d'avoir une toile «avec un poulailler». Quelques mois plus tard, Léo-Paul lui apportait le tableau réclamé: quelques poules picorant devant un poulailler aux planches vieillies par le temps. L'oeuvre fut accrochée sur un mur de la bibliothèque, et s'y trouve toujours. Le talent du peintre y est déjà tout entier: on y remarque cette polyvalence du coup de pinceau (ou de spatule) qui deviendra, à mon avis, la marque, la signature véritable de Tremblé".

J'y parlais de "sa capacité à manier le pinceau pour étaler sur la toile des taches de couleur" qui seront, selon le sujet poules, ciel, nuages, fleurs, arbres, bateaux, mer ou rivière.

 

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(Tous droits réservés)

 

Ma tante Yvette, grande amie de Léo-Paul, possédait plusieurs de ses toiles et savait m'en expliquer les qualités.

"Les oeuvres de Tremblé m'ont offert mes premiers contacts avec l'art visuel et sont peut-être à l'origine de mon goût pour la création artistique".

Après avoir assisté au vernissage, j'ai écrit pour Wikipédia l'article sur Léo-Paul Tremblé (ici). Ce fut difficile car il existe bien peu de documentation... Si vous souhaitez y ajouter des éléments, ne vous gênez pas!

16/03/2012

Illogismes aviatiques

Aviatique n'est pas un mot de la langue française, du moins pas à  ma connaissance. Mais il m'est venu en tête, déjà formé et tout prêt à servir. Alors je l'utilise ici pour le plaisir, et parce que les deux idées qui suivent concernent de près ou de loin les avions.

En l'inventant, j'ai pensé au restaurant Aviatic, situé dans le magnifique bâtiment de la Gare du Palais à Québec, un resto-bar à vin où l'on mange fort bien. L'automne dernier j'ai filmé quelques éléments du décor, notamment ces pales-éventails au plafond, qui oscillent doucement grâce à un mécanisme ingénieux, et qui s'intègrent au décor évoquant les grands explorateurs et les contrées exotiques.

Voici:

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Et voici un illogisme (emprunté à Sélection):

Pendant que l'avion roule doucement au sol à 15 kilomètres à l'heure, le personnel de bord et les passagers doivent demeurer assis et sanglés sur leur siège: pas question de se lever, surtout pas d'aller aux toilettes. Mais dès que l'appareil file à 650 km à l'heure, à 13000 mètres du sol et qu'il risque d'entrer à tout moment dans une zone de turbulence, tout le monde peut se détacher, se lever, se promener à sa guise et transporter du café brûlant!!!

Et une idée (de Patrick Masbourian):

Les écoliers sont contraints de faire du porte-à-porte pour vendre des objets, chocolat, calendriers et autres bébelles pour financer leurs activités sportives, leurs sorties, ou même l'achat d'ordinateurs.

Pourquoi ne pas donner aux écoles l'argent nécessaire pour toutes les activités d'une part, et d'autre part demander aux militaires de quêter par les maisons pour payer leurs F-35?

13/03/2012

Une sieste aux Tuileries

IMG_0700.JPG(Pour aider les uns à saluer le soleil et consoler les autres de la grisaille, je reprends ici un billet déjà publié).

La pluie avait cessé et le soleil pointait timidement, par un beau jour d'octobre au Jardin des Tuileries, à Paris. J'ai capté ce moment magique, le total abandon de cet homme endormi dans le paysage.

10/03/2012

De vins et de goûts...

vin, syrah, shiraz, Wolkloof, sauce tomates, François Chartier, Ayant trouvé dans La Presse une recette de lasagne à la sauce tomate à la syrah, présentée par le sommelier François Chartier et qui me semblait intéressante, je me procure d'abord l'élément essentiel de la sauce, à savoir un vin ayant comme cépage principal la syrah.

J'ai d'abord cherché au supermarché IGA: je m'en doutais un peu... et j'en ai eu la confirmation: imposssible de connaître la provenance des vins vendus en épicerie, encore moins les cépages qui les composent.

Le sujet a précisément été abordé à l'émission L'Épicerie récemment. Tout ça c'est à cause du monopole de la SAQ, qui ne veut pas de concurrence (cependant, même les étiquettes en succursale n'indiquent pas toujours les cépages). Alors, au supermarché, sur les étiquette des bouteilles de vin, on peut lire de longues et flatteuses descriptions, agrémentées d'épithètes comme transparence, légèreté, suavité, fraîcheur, de citations d'auteurs connus, et parfois d'envolées d'un lyrisme délirant... mais aucune donnée précise sur le vin, hormis son degré d'alcool.

Je suis donc allée à la SAQ pour acheter l'un des vins conseillés par François Chartiervin,syrah,shiraz,wolkloof,sauce tomates,françois chartier pour accompagner la recette, soit le Costière de Nîmes Château Mas Neuf, cuvée Compostelle 2007. J'en ai mis une tasse dans ma recette. Cette sauce, que j'ai servie sur des spaghetti, était excellente, mais très épaisse (style bolognaise): il fallait l'allonger avec beaucoup d'eau de cuisson des pâtes. Quant au vin... honnête mais sans grand caractère, insignifiant, avons-nous constaté Jack et moi.

J'ai ensuite ouvert (pas le même soir, tout de même!) un autre vin contenant de la syrah, que j'avais acheté en même temps que le premier, un peu à l'aveugle, histoire de varier l'offrevin,syrah,shiraz,wolkloof,sauce tomates,françois chartier. Le Shiraz Wolkloof 2008, de Robertson Winery (Afrique du Sud), à peu près au même prix, soit autour de 20$ (sur cette page, des photos de la bouteille et des étiquettes prises par moi).

Cette fois-là, il s'est passé quelque chose. Des saveurs bien nettes: vanille, poivre rose, noix de coco même (selon Jack). Bien rond malgré ses 14% d'alcool. Peut-être pas le meilleur que j'aie bu, mais un vin complexe, intéressant, bien caractérisé, bref, un vin qui a quelque chose à dire.

06/03/2012

Plaisirs de proximité

lauraAndriani.jpgÀ deux reprises récemment, je me suis assise très près des musiciens pour des concerts, une chose que j'évite en général, du moins que j'évitais jusqu'ici.

Quand j'ai acheté des billets à l'entrée de la salle Pierrette-Gaudreault pour le concert intitulé Trio Baroque, je n'ai pas trop vu où étaient les sièges jusqu'à ce que j'y sois assise: première rangée, au bord de la section centrale. À deux ou trois mètres des musiciens, et à la même hauteur qu'eux. Cela ne me plaisait pas trop au départ, mais dès qu'ils ont commencé à jouer, j'ai changé d'idée et finalement j'ai beaucoup apprécié cette proximité.

Le violon, le hautbois, le petit orgue mobile et surtout le clavecin sonnaient extrêmement clair. C'était comme si les musiciens, Laura Andriani (photo ci-dessus) au violon, Philippe Magnan au hautbois et Régis Rousseau au clavecin (et à l'orgue), jouaient dans mon salon. Grâce à cette proximité, et bien entendu au talent de ces interprètes aguerris, j'ai eu l'impression de pénétrer dans l'intimité de Bach, Pachelbel, Haendel, Leclair, Couperin, Vivaldi: c'était vraiment formidable. À la sortie, j'ai entendu d'autres spectateurs, placés plus loin de la scène, déplorer que "le clavecin, ça joue assez pas fort". Or moi je l'avais parfaitement entendu.

justine Pelletier, Laura Andriani, Régis Rousseau, Philippe Magnan, jeunesses musicalesEncouragée par cette expérience, j'ai pris place dans la quatrième rangée pour écouter la pianiste Justine Pelletier, dont le concert était présenté dimanche dans la même salle par les Jeunesses musicales. Là encore j'étais à peu près à la hauteur de la musicienne, que je voyais de dos, et je voyais très bien ses mains danser sur le clavier. Magnifique, elle a proposé un programme romantique, Schumann, Schubert, Albéniz, Chopin, joués avec compétence, concentration, passion.

S'exprimant dans un français impeccable, Justine Pelletier a présenté brièvement chacune des pièces: l'histoire de leur composition et sa perception de l'oeuvre. Aussi agréable à entendre parler que jouer. Un visage qui rappelle étrangement celui de Julia Roberts.

Tout cela était fort beau, fort agréable. Mais c'est la dernière pièce, la rhapsodie hongroise no 12 de Liszt, qui m'a fait la plus forte impression. Une oeuvre impétueuse, variée, heurtée, puissante, exécutée avec toute l'ardeur et toute la virtuosité requises, par une artiste totalement engagée dans chaque instant: toute la salle fut transportée par ce jeu, par ce maelström de fougue, de force, d'énergie: c'est ce qui s'appelle finir en beauté.

Cette fin a peut-être projeté un peu d'ombre sur l'excellence de ce qui avait précédé... Reste que c'était formidable. De ces moments qui emportent, qui arrachent tout.