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15/02/2012

Artiste en noir et blanc

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J’ai beaucoup aimé L'Artiste. Entre pastiche et hommage, un film muet (ou presque) en noir et blanc (ou presque). Certains ont dit que le scénario était convenu et prévisible: c’est bien vrai, mais il me semble que c’est à prendre au second degré. Un film muet qui n’en est pas vraiment un, tourné avec les moyens techniques et le regard d’aujourd’hui, et qui donc prend ses distances avec son modèle. Le pastiche teinté de nostalgie reprend les poncifs d’autrefois... sans tenter de cacher qu'il s'agit de clichés.
L'imitation est délicieuse et rehaussée d'humour. Exemple: une dame qui semble très fâchée parle à son partenaire pendant trois minutes et tourne les talons. Ensuite on voit l'écriteau qui "traduit" son long discours par ces quelques mots: "Je m’en vais!"
Jean Dujardin est formidable dans le rôle principal, celui de George Valentin, immense vedette du cinéma muet qui ne peut pas s’adapter au cinéma parlant, de même que sa partenaire Bérénice Bejo. Et Uggie, le chien, est fort sympathique. Certains affirment qu'il est la vraie star du film.
Mélodramatique à souhait, et même s'il manque de rythme à certains moments, c'est un film fort agréable à écouter.

Selon moi toutefois, il lui manque ce petit quelque chose, je ne sais pas quoi, qui en ferait un chef-d'oeuvre. J'ai parfois eu l'impression d'un travail bien fait, mais qui s'est arrêté au seuil de ce brin de folie, de cette originalité, de cette émotion que j'attendais peut-être...

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Le film est en nomination pour plusieurs Oscars, je ne sais pas s’il les mérite (les statuettes ne sont pas toutes décernées à des chefs-d'oeuvre!) mais il est bon que l'Académie retienne autre chose que les films d’action débiles -et américains- qui affligent la plupart de nos écrans. C'est d'ailleurs un film français, éligible puisqu'il est muet... et tourné aux États-Unis!

 

Films débiles
Pendant que j'écoutais L'Artiste, lundi après-midi avec quatre autres personnes, j’entendais un grondement sourd provenant d’une autre salle du cinéma Odyssée. L'écho d’un de ces films où bons et méchants, bandits, mafieux, espions, policiers, créatures fantastiques, monstres et belles jeunes femmes se poursuivent et se tirent dessus, et que l’on dirait faits pour les sourds. Je ne sais pas lequel. Cela pouvait être Peur Grise, Chronique, Le refuge, ou même l'inepte Alvin et les Chipmunks.

De quoi anesthésier le cerveau des jeunes qui constituent la majorité des clients des salles de cinéma. En y ajoutant les pop-corn, chips, chocolat et boissons gazeuses offerts en portions gargantuesques, on détruit à coup sûr leur corps en même temps que leur cerveau.

Commentaires

Superbe dernier paragraphe. Non que les autres ne soient pas bons mais celui-là me semble une mise en abyme négative des autres: un bon film c'est celui que n'apprécient pas ces obèses sourds (actuels ou futurs) des autres salles.

Écrit par : Jack | 15/02/2012

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