15/11/2011
Les Têtes heureuses chez Feydeau: réjouissant!
L'Hôtel du libre-échange, de Georges Feydeau
Mise en scène: Rodrigue Villeneuve
Comédiens: Martin Giguère, Sophie Larouche, Christian Ouellet, Lucille Perron, Mélanie Potvin, Éric Renald, Patrick Simard
Au Petit théâtre (UQAC), du 27 octobre au 13 novembre 2011
Représentation du dimanche 6 novembre
Une réjouissante incursion des Têtes heureuses dans un genre où on ne les attendait pas: le vaudeville. Non pas parce que c'est comique, car la compagnie sait y faire dans le genre (avec Ubu-Roi, par exemple), mais parce qu'il s'agit d'un vaudeville pur sucre, rigolo et grinçant.
Des personnages sans envergure, mesquins et égoïstes, un texte à la mécanique implacable dont il faut respecter le rythme et les subtilités, une histoire bien serrée (mensonge, tricherie, adultère -jamais consommé!) mais pas vraiment vraisemblable, supposée contenir en elle-même des effets comiques dévastateurs pour le genre humain.
Le metteur en scène Rodrigue Villeneuve aborde ce genre comme il le fait pour le drame et la tragédie: avec le même respect, par un travail approfondi sur le texte et sur le jeu des comédiens (paroles, gestes, interaction).
Il les dirige fort bien, ces comédiens, afin qu'ils nous servent avec élégance ce texte logorrhéique et ces répliques ciselées, tout en naviguant avec précision dans les rouages et les engrenages de cette histoire à rebondissements. Même si ce n'est pas vraiment leur univers, ils s'en tirent fort bien.
Le deuxième acte, où l'on voit ce qui se passe dans ce miteux hôtel du libre-échange (que l'on pourrait rebaptiser "hôtel du quiproquo"), est très comique, bien rythmé et rondement mené. Le premier acte souffre de quelques longueurs (c'est la faute à Feydeau) et le dernier attache à la va-vite les ficelles qui pendent un peu partout (c'est aussi la faute à Feydeau).
La scénographie dépouillée oblige -et aide- le spectateur à imaginer des portes et des murs qui n'y sont pas du tout, seulement découpés par des éclairages et quelques accessoires. C'est limite, mais ça fonctionne.
J'en ai gardé le souvenir d'un dimanche après-midi où j'ai beaucoup ri.
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