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30/10/2011

Eugène Onéguine à Québec: une réussite

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(Tatiana Larina et Jean-François Lapointe. Photo Louise Leblanc,  Opéra de Québec)

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Plusieurs raisons m'ont incitée à aller voir Eugène Onéguine à l'Opéra de Québec.

1- Revoir enfin sur scène le baryton Jean-François Lapointe (né à Hébertville), que je trouve extraordinaire (j'ai suivi sa carrière depuis ses débuts à l'opérette de Chicoutimi: il y a oeuvré comme chanteur et directeur musical, et aussi comme directeur de la Société d'art lyrique du Royaume), mais qui se fait rare au Québec puisqu'il chante constamment en Europe.

2- Voir comment Tchaïkovsky traite, dans le livret et la musique, l'ironie, la subtilité et la profondeur du roman en vers de Pouchkine (dont l'opéra est tiré), que j'ai lu dernièrement et que j'ai beaucoup aimé.

3- Découvrir une musique qui ne m'est pas familière, un style d'opéra différent, une oeuvre chantée en russe, voir comment tout cela a été combiné sur la scène à Québec.

4- Revoir et mieux observer en détail la murale de Jordi Bonet qui occupe les grands murs du Grand Théâtre.

Donc, Jean-François Lapointe: sa voix -déjà très belle- a mûri, elle est à la fois plus souple et

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Un duel fatal. (Photo Louise Leblanc, Opéra de Québec)

plus ample depuis les dernières fois où je l'ai entendu chanter, et j'ai adoré le voir évoluer dans la peau de ce personnage, Eugène Onéguine, un dandy désoeuvré qui repousse l'amour éperdu de la jeune provinciale Tatiana. Quand il la revoit à nouveau, bien des années plus tard à Saint-Pétersbourg, elle est devenue une belle dame du monde: il tombe fou amoureux d'elle, qui le repousse à son tour, car elle est mariée et tient à demeurer une femme respectable.

Non seulement il chante magnifiquement, mais c'est un comédien accompli: expressif, nuancé, il sait rendre la froideur aussi bien que l'ardeur, de même que l'espèce de langueur qui pousse Onéguine à accepter un duel dont il ne veut pas, à se laisser prendre dans un engrenage qui le conduit à tuer son meilleur ami. (Et son russe est excellent, m'a dit quelqu'un qui connaît cette langue). La scène finale, où il supplie Tatiana de lui revenir (car elle l'aime toujours), nous arracherait des larmes.

Merveilleux! Le baryton sera de retour à Québec en mai prochain (après être passé par Genève, Monte-Carlo et Marseille) pour jouer Ford dans Falstaff, et il donnera aussi un récital en juin au Palais Montcalm.

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Un autre Saguenéen joue dans cet opéra: le ténor Hugues St-Gelais (photo ci-dessus), que j'ai aussi connu quand il chantait dans les opérettes: il est excellent, amusant et distrayant dans les couplets (en français) de Monsieur Triquet.

Pour le reste, l'équipe est majoritairement d'origine russe et slave, et c'est assez formidable de les voir et de les entendre. J'ai beaucoup aimé le ténor Dmitry Trunov, qui joue Lenski, l'ami d'Onéguine: belle voix claire et pure, son chant d'adieu à la vie et à sa fiancée Olga (soeur de Tatiana), avant le duel où il perdra la vie, est touchant et émouvant.

La soprano Tatiana Larina porte les mêmes nom et prénom (pour vrai) que son personnage: Tatiana, la jeune fille qui tombe amoureuse d'Onéguine au premier regard, et qui lui écrit une lettre enflammée pour lui déclarer sa passion. Ce qui donne lieu à la belle scène de la lettre. Elle chante très bien, même si elle manque un peu de volume par moments et demeure peut-être un peu trop effacée.

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(Margarita Gristova et Dmitry Trunov dans les rôles d'Olga et de Lenski. Photo Louise Leblanc,  Opéra de Québec)

Les autres chanteurs excellent aussi (à des degrés divers), techniquement et dramatiquement. La mise en scène, signée François Racine, découpe bien tous les instants de cette tragédie bourgeoise et met l'accent sur l'interaction entre les protagonistes et les nuances du sentiment. Décor: derrière un voile, des arbres qui se transforment par les éclairages, un dispositif esthétiquement séduisant, mais peut-être un peu encombrant pour les choristes qui ont bien peu d'espace pour se mouvoir. En revanche, les choeurs sont efficaces et sonnent bien, de même que l'Orchestre symphonique de Québec sous la direction de Daniel Lipton.

2- L'opéra perd en richesse de signification par rapport au roman. Faiblesse compensée par l'apport des aspects visuel et sonore, qui viennent lui donner vie et forme, et par l'intensité concentrée sur les temps forts de cet amour asynchrone.

3- Style musical (de Tchaïkovsky): j'aime bien la partie instrumentale, certains airs sont superbes, d'autres un peu monotones, mais quand les interprètes sont bons, comme c'était le cas jeudi à Québec, on les goûte pleinement.

4- La grande murale: magnifique, riche, géante.  Mais j'en parlerai une autre fois.

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Quelques critiques d'Eugène Onéguine:

Jacques Hétu, Res Musica

Daniel Turp, blogue lyrique

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27/10/2011

Tous mes iPod

(Plusieurs médias ont signalé récemment le dixième anniversaire de l'iPod).

Quand j'ai pris ma retraite en 2006, mes collègues de travail m'ont offert un iPod. C'était le modèle nano, je l'ai encore, il fonctionne, et je l'ai photographié: le voici:

iPodBlanc.jpg

Ses 4 giga-octets de mémoire suffisaient largement à héberger toute la musique que je voulais y placer. Et je l'ai beaucoup écouté.

Depuis, j'ai eu deux autres iPod: un nano 5e génération de 16 gigs, et maintenant un iPod touch de 32 gigs.

Même si j'aime bien mon iPod touch (véritable iPhone sans la fonction d'appel), qui me permet de naviguer sur Internet et d'utiliser des applications intéressantes telles que jeux, météo, nouvelles, j'ai un petit faible pour mon deuxième nano, que je conserve précieusement.

Et cela pour une raison surtout: son syntonisateur FM intégré. Il est aussi doté d'une caméra vidéo. Tout petit et très puissant, il ressemble à ceci:

iPodGris.jpg

L'iPod touch, à mon grand regret, n'a pas de syntonisateur. On ne peut capter la radio que par Internet, via les applications mobiles offertes par les stations. Tant qu'on reste à la maison où il y a un réseau Wi-Fi, très bien. Le sans-fil est aussi accessible -gratuitement- dans plusieurs hôtels, restaurants et autres lieux publics. Fort bien.

Mais impossible d'écouter la radio dans les circonstances où je l'apprécierais vraiment: en autobus (il y a le sans-fil gratuit sur Intercar, mais c'est trop lent et on perd le contact à tout moment, d'ailleurs il y a plusieurs endroits où la Wi-Fi n'est pas très fiable), dans une salle d'attente (médecin, dentiste, hôpital), pendant une balade en ville ou en forêt, au gym...

Là on se heurte à l'entêtement de Steve Jobs, le fondateur d'Apple, décédé récemment. Il a fait beaucoup de bonnes choses, mais il était têtu comme une mule et ne changeait pas d'idée facilement. Ainsi, la radio dans les appareils d'Apple, il était contre. Peut-être parce qu'on n'a pas besoin de passer par iTunes pour s'en servir.

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(J'admire et je respecte son oeuvre, mais je ne suis pas aveugle sur certains côtés plus discutables d'Apple, par exemple les usines en Chine où les conditions de travail ont conduit des ouvriers à se suicider, et la quantité incroyable de déchets (pollution) produite par l'arrivée incessante de nouveaux modèles qui poussent les consommateurs à jeter les précédents.)

J'ai donc conservé mon deuxième nano, le seul qui  me permet d'écouter la radio à ma guise.

Et enfin, je n'ai payé aucun de mes iPod. Le premier me fut offert en cadeau, et j'ai acquis les deux autres en échangeant des points accumulés avec une carte de crédit!!! (On me dira que c'est une autre façon de payer: certes, mais ça c'est une autre histoire...)

25/10/2011

Le retour du grand pic

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J'avais signalé ici les visites que nous rendent des pics bois de taille normale: les pics chevelus.

Dimanche, c'est un grand pic qui est venu me voir. Gigantesque et majestueux, il a chassé ses petits cousins vers le sommet des arbres et s'est attaqué aux meilleurs gisements. Pendant une heure, il a méthodiquement picoré les troncs: du bas vers le haut, de l'arrière à l'avant, pour chacun des arbres (morts) déjà passablements écorcés par ses prédécesseurs.

Quelles merveilles (vers, insectes) n'y a-t-il pas trouvées? Tout ça juste devant  ma fenêtre. J'en ai profité donc pour prendre quelques clichés. Et j'ai bien fait, car il n'est pas revenu.

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Voyez, ci-dessus, le grand morceau d'écorce qu'il fait tomber derrière lui.

Je parle de retour car j'en ai vu un il y a trois ans et j'en avais parlé ici.

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23/10/2011

Jouer au golf sur Ste-Catherine

À Montréal le 22 septembre dernier, c'était la journée En ville sans ma voiture. La rue Ste-Catherine était fermée à la circulation entre McGill College et De Bleury. On y circulait à pied, on pouvait pique-niquer aux tables installées dans la rue et  jouer au mini-golf.

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Une chorale chantait devant la cathédrale Christ Church:

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C'était comme un jour de fête... sympathique et bucolique.

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21/10/2011

Il Matto et Mistral Gagnant: méchant contraste

Lors d'un séjour dans le vieux Québec l'été dernier, visite de deux nouveaux restaurants, en plus de notre bistrot-confort, le Café du Monde, merveilleusement situé au bord du fleuve, que nous avons retrouvé avec plaisir (et avec un ami): j'y ai notamment dégusté une rosette de truite absolument sublime.

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(un arc-en-ciel vu par les baies vitrées du Café du Monde)


Premier essai: Il Matto 71 (Le Fou!), rue St-Pierre (deuxième adresse d'un bistrot branché ouvert rue Myrand depuis quelques années), où on sert de la cuisine dite italienne. Nous acceptons une place au bar: nous aimons bien, ça permet d'observer l'équipe en plein travail. Seul inconvénient, la plaque de cuisson est derrière nous, alors on se fait chauffer le dos quand les flammes jaillissent sous une grillade. Mais ce n'est pas grave.
Je réalise alors le nombre incroyable de gestes que chaque employé doit accomplir. Ce n'est pas le cas dans tous les établissements, mais ici au Il Matto, un serveur doit notamment savoir préparer un cocktail, conseiller un vin, couper un morceau de gâteau, mouliner le poivre sur l'assiette; il doit connaître l'emplacement des glaçons, des verres, des jus, des épices, des ustensiles, des bacs à vaisselle. Le contact entre les nombreux employés semble excellent, ils jasent et font des blagues tout en exécutant leur étourdissant ballet.
La seule chose qu'ils ne font pas, c'est la cuisine: le chef s'en charge.

il matto,mistral gagnant,restaurants,québec(décoration moderne et de bon goût au Il Matto)

En entrée, une salade mixte fortement conseillée par le garçon. Elle est énorme. Un vrai repas. Pourquoi ne nous a-t-il pas avertis qu'il vaudrait mieux en partager une? Ce que font nos voisins, un couple plutôt jeune qui entre immédiatement en grande conversation avec le personnel. Nous, les vieux, on nous sert gentiment, mais sans plus.
Nous prenons des pâtes. Moi, des linguini aux fruits de mer. Une assiette géante. Plutôt bonne, avec pinces de homard, moules en coquilles, grosses crevettes cuites à la perfection. Mais je ne me sens pas à l'aise, quelque chose m'empêche d'apprécier vraiment. Je ne suis pas un travailleur de la construction qui a trimé dur toute la journée: juste une madame qui n'a presque plus faim après sa grosse salade. Le quart de ce plat m'aurait suffi. Je trouve que c'est un manque de délicatesse que de garrocher pareille montagne au client avec incitation à s'empiffrer.

Mon compagnon a choisi des penne aux saucisses, je goûte, et je n'aime pas du tout le goût de la viande. Il se trouve confronté au même problème montagnesque que moi: il doit en laisser, et pourtant c'est un homme.
Pas de dessert, nous sommes bourrés. Et ça coûte cher.
Pourquoi ne pas offrir des demi-portions, ou des plats à partager? On l'a fait pour nos jeunes voisins, qui ont partagé l'assiette d'antipasti (après leur salade). Comme plat principal, la dame a choisi des pappardelles aux champignons, servis en moins grande quantité que nos plats, et qu'elle juge délicieux...
Bref, c'est un beau restaurant, où les erreurs de service sont nombreuses. Bien décoré, bien branché, tellement branché qu'il est fait, comme dirait quelqu'un que je connais, pour les snobs de Québec.

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(au Mistral gagnant, nous avons mangé à cette table près du pilier)


Complètement différent: Mistral Gagnant, rue St-Paul. Tout petit endroit à la décoration typée, fleurant bon la Provence. Accueil chaleureux, mais sans excès. Une petite entreprise de type familial. La carte est invitante. En entrée, je choisis... une salade! Je ne me dompte pas! Celle-ci est d'une taille correcte pour une entrée, excellente. Mon compagnon a opté pour une soupe de poisson, qui goûte bon.

Mon plat: des ravioli farcis au canard, sauce ciboulette crémeuse: goût subtil, mélange de saveurs parfaitement dosé: un délice. L'assiette est généreuse, mais pas gigantesque: je dévore le tout. Et les ris de veau commandés par Jack sont tout aussi savoureux.
Il nous reste un peu de place pour une crème caramel, délicieuse. C'est assez cher, là aussi (c'est Québec et c'est l'été), mais j'en sors heureuse et satisfaite.

19/10/2011

L'opéra du samedi

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(Anna Netrebko et Ekaterina Gubanova)

J'ai été très heureuse de retrouver mon opéra du samedi, il y a quelques jours. Autrefois, mon père écoutait les retransmissions du Met à la radio, le samedi après-midi. Il écoute d'ailleurs encore l'Opéra du samedi sur Espace musique.

Mais moi, je préfère aller au cinéma Jonquière pour assister à la diffusion d'une oeuvre du répertoire en direct du Metropolitan Opera.  Pour le plaisir de m'asseoir dans un fauteuil et de me laisser emporter par le spectacle, même s'il est plus ou mois bon.

Ainsi de Anna Bolena, qui fut présenté samedi dernier. Du bel canto, certes, du Donizetti certes, mais certes pas sa meilleure oeuvre. Un livret lourd, interminable, assez peu clair sur les motifs et les intentions de ces personnages historiques. Des interprètes qui ne sont pas spécialistes du genre, et même des problèmes de son (réception, transmission?).

La diva Anna Netrebko incarnait Anne Boleyn. Elle fut interviewée par le directeur du Met Peter Gelb, avant la représentation (plutôt qu'à l'entracte), à sa demande car le rôle est exigeant, épuisant, terrible. La soprano russe l'assume parfaitement côté technique. Elle peut tout faire: aigus, graves, trilles, ornements, déplacements, gestes.  Une vraie machine à chanter... à laquelle il manque une âme, une intensité dans les passages dramatiques. (Je sais, la remarque est dure compte tenu des écueils du rôle qu'elle réussit d'ores et déjà à surmonter... Mais c'est ce que j'ai ressenti).

J'ai bien aimé le ténor Stephen Costello (avec Anna Netrebko sur la photo ci-dessous) dans le rôle de Percy, l'ancien prétendant d'Anne Boleyn, épouse d'Henri VIII d'Angleterre que celui-ci veut écarter pour pouvoir épouser sa nouvelle (et troisième sur six) flamme, Jane Seymoumetropolitan opera,anna bolena,donizetti,anna netrebko,jonquièrer. Donc le roi complote pour faire revenir Percy au royaume d'Angleterre et accuser ensuite Anne Boleyn d'adultère.

Ekaterina Gubanova (russe, tout comme Mme Netrebko), était la meileure de tous, tant au point de vue de la technique que de l'expression. Seul problème: le timbre de sa voix un peu vieillissante n'était pas particulièrement agréable à entendre.

Le baryton Ildar Abdrazakov, troisième Russe de cette distribution, était crédible dans la peau d'Henri VIII, mais m'a semblé assez faible vocalement.

Si on ajoute des décors et costumes pas vraiment inspirés, une mise en scène très conventionnelle, on obtient un spectacle couci-couça. Certainement pas le meilleur opéra produit au Met.

Mais j'ai aimé ça quand même. C'est la magie de l'Opéra du samedi au cinéma.

Depuis que je fréquente assidûment ces projections au Cinéma Jonquière, ma culture opératique s'est grandement enrichie. Avant cela, il y a quatre ans, j'avais vu assez peu d'opéras sur scène (mais plusieurs opérettes), et donc je connaissais assez peu ou pas du tout la plupart des oeuvres présentées au Metropolitan, et je ne savais rien de la plupart des interprètes. Maintenant je les connais, je sais quels sont les favoris des metteurs en scène, je les aime ou pas. Et je réalise (par les interviews et les gros plans) à quel point ce métier de chanteur d'opéra est difficile, exigeant, presque surhumain.

Bref, même quand c'est moins bon, il y a toujours des choses à apprendre, à découvrir. Et ça, c'est très bon pour mon cerveau vieillissant...

Ce plaisir que je m'offfre régulièrement embellit mes samedis après-midis. 

17/10/2011

Il fut un temps...

porcelaine,aynsley,birks,argenterieporcelaine, ainsley, Birks, argenterieNotre vie est une suite d'étapes, de périodes pendant lesquelles un sujet, une activité, un objet (de collection ou autre)  nous passionne: on s'y donne complètement, on se renseigne par tous les moyens sur le sujet, on dépense beaucoup d'argent pour satisfaire notre passion.

Puis on la délaisse, on passe à autre chose, sans toujours pour autant complètement renier notre ancienne flamme. (Souvent il en va de même pour les groupes ou les personnes que nous fréquentons...)porcelaine,aynsley,birks,argenterie

Cette réflexion m'est venue quand j'ai retrouvé, en rangeant de vieux papiers, quelques brochures et documents témoignant de l'une de nos lubies passées.

Il fut un temps en effet où mon conjoint et moi "trippions" sur la porcelaine anglaise et l'argenterie.

Après moult réflexion et consultation de catalogues et de publicités, nous avions jeté notre dévolu sur la porcelaine Aynsley, choisie, disait-on, par la reine d'Angleterre.

porcelaine,aynsley,birks,argenterieNous avons acquis plusieurs belles pièces  dans le motif Henley (illustré ci-dessus) que nous avions choisi.

C'était à la fois une passion pour l'élégance et la qualité de ces objets, et la réponse à un besoin que nous avions: comme nous recevions beaucoup à cette époque, nous voulions servir nos invités dans de  beaux couverts et, avouons-le, les impressionner par l'élégance de notre table. (Il y avait donc aussi des verres à vin, des flûtes à champagne et d'innombrables plats et ustensiles de service).

Toujours aussi magnifiques (surtout qu'elles n'ont jamais été au lave-vaisselle, à cause de la dorure), ces pièces servent aujourd'hui  moins souvent qu'autrefois.

Le modèle Henley n'est plus fabriqué, mais se vend encore en second marché, par exemple sur ce site et aussi beaucoup sur eBay: les pièces coûtent environ le double de ce que nous avions payé.

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Pour les couverts en argent, notre fournisseur était nul autre que la maison Birks: nous nous sommes d'abord procuré les ustensiles chez un bijoutier de la rue Racine (ou plutôt une bijoutière -ou joaillière- dont j'ai malheureusement oublié le nom), puis ensuite chez Birks qui avait ouvert une boutique (fermée depuis longtemps) à Place du Royaume .

porcelaine,aynsley,birks,argenterieJ'ai retrouvé cette publicité découpée en 1978 dans Le Quotidien, avec des prix inscrits à la main.

Et le prix de ces couverts en (plaqué) argent a beaucoup augmenté depuis. Ils sont toujours disponibles, par exemple  , mais bizarrement, dans notre modèle, le York (le plus pur, le plus dépouillé), il n'y a plus ni couteaux, ni fourchettes!!!!

13/10/2011

Ils sont fous ces Gaulois (hic!)

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(vers l'Est, avec le pont Jacques-Cartier au loin)


Un autre beau moment de mon plus récent séjour à Montréal: le Vieux-Montréal avec mon amie Andrée. Nous avons passé plusieurs heures au musée Pointe-à-Callière pour voir l'exposition À ta santé, César! Le vin chez les Gaulois qui se termine samedi prochain, 16 octobre.

le vin chez les gaulois,pointe-à-callière,montréal,l'arrivage,histoire,vieux montréalComme toutes les présentations de ce Musée que j'affectionne particulièrement, l'exposition offre bien plus que ce qu'annonce son titre: une histoire complète du vin, depuis le Néolithique jusqu'à la Gaule, en passant par les Arméniens, les Égyptiens et les Grecs. Selon les cultures, les différentes façons de fabriquer le vin, de le consommer, de le considérer, de le célébrer, sont bien expliquées grâce à des montages, des textes, des graphiques, et surtout à de fabuleux artéfacts qui ouvrent l'horizon vers une histoire plus générale de l'humanité.

 

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(directement devant nous, vue sur le Port de Montréal)


J'y ai appris notamment que le vin d'autrefois était coupé de beaucoup, beaucoup d'eau, parfois des deux tiers, et qu'il était aussi aromatisé, avec du miel ou des épices.

J'en conclus qu'il était peut-être un peu râpeux...

Pour les banquets chez les Grecs, les philosophes conseillaient de boire juste assez de vin pour aiguiser son esprit de façon à briller dans les joutes verbales, mais pas davantage, car alors on n'était plus en état de discuter...

 

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(un ancien tuyau collecteur, dans les profondeurs du musée Pointe-à-Callière)


Respectant ce précepte, Andrée et moi avons entrecoupé notre visite d'un délicieux repas au restaurant L'Arrivage, où la cuisine est toujours exquise. C'était le 21 septembre, il faisait tellement beau que nous avons mangé dehors, sur la terrasse, alors que le soleil nole vin chez les gaulois,pointe-à-callière,montréal,l'arrivage,histoire,vieux montréalus chauffait délicieusement. Nous avions une magnifique vue sur la Ville, que j'illustre ici par quelques photos.

Ensuite nous sommes montées sur la galerie du dernier étage pour observer encore la Ville, puis, après avoir fini de visiter l'exposition, nous sommes descendues dans les profondeurs du musée, sous la ville actuelle, où nous avons déambulé dans les vestiges de Montréal: cette descente aux ancêtres m'apparaît chaque fois aussi émouvante.

Et j'apprenais dans Le Devoir récemment que tout cela sera développé, agrandi, enrichi par d'autres aménagements qui mettront en valeur ces trésors archéologiques: extraordinaire!

le vin chez les gaulois,pointe-à-callière,montréal,l'arrivage,histoire,vieux montréalLe tout fut suivi d'une promenade aux alentours, rue de la Commune, place Jacques-Cartier, hôtel de ville, en nous arrêtant à tout moment pour prendre des photos: l'amiral Nelson perché sur sa colonne, le monument à Jean Vauquelin, sur la place qui porte son nom, les fouilles du Champ-de-Mars et même le CHUM en construction.

À travers tout ça, échanges amicaux, anecdotes, fous rires: quelle belle journée!

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(vers l'Ouest, l'élévateur à grains no 5)

10/10/2011

Mortelle cupidité

(NB. j'ai écrit le texte qui suit avant que RIM connaisse des difficultés et des pannes qui affectent ses appareils BlackBerry. Situaiton qui aurait tendance à confirmer mes propos, et qui se produit, ironie du sort, au moment même où Apple lance son iphone 4S...).

Cela me fait toujours sourire quand je vois des entreprises qui tentent d'imiter Apple. Elles manquent leur coup la plupart du temps car, guidées par le seul appât du gain, elles proposent de pâles copies, auxquelles il manque la créativité et l'inventivité qui ont été à l'origine des créations originales. (Notez bien qu'Apple est régulièrement soupçonnée ou accusée, avec poursuites à la clé, de plagiat, vol de droits et autres choses pas très jolies).

 

rim,blackberry,playbook,erreur(le BlackBerry PlayBook de RIM)


Un exemple qui m'a frappée récemment: celui de RIM (Research in Motion, site exclusivement en anglais), entreprise canadienne qui a fait sa réputation avec le BlackBerry, un téléphone intelligent tellement populaire qu'il a été à son tour imité par d'autres.rim,blackberry,playbook,erreur

Au lieu de capitaliser sur ce produit-vedette, de l'améliorer et de mousser sa publicité, RIM a voulu mettre en marché une tablette semblable au iPad, le PlayBook, que l'on a pris soin de baptiser BlackBerry PlayBook, histoire de récolter les retombées à la fois du BlackBerry et du iPad. La tablette numérique de RIM est moins bien faite, moins performante, n'offre pas tous les atouts du iPad et coûte -coûtait en tout cas- presque aussi cher.

Aurait-on misé sur la stupidité des consommateurs? Si c'est le cas, le pari fut perdu. La nouvelle tablette a été boudée par le public et la santé financière de RIM a dangereusement vacillé.

L'entreprise a annoncé qu'elle allait recentrer ses efforts sur son produit-phare, le téléphone BlackBerry: c'était sans doute la meilleure chose à faire. Et le PlayBook est maintenant offert à rabais.

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Un autre exemple: Microsoft, qui a tenté de rivaliser avec le iPod en créant le Zune, a dû s'avouer vaincu et abandonner la production de ce lecteur de musique. Il s'agissait dans ce cas d'un bon produit (selon les critiques), mais il n'a jamais pu remonter la popularité du tandem iPod-iTunes.

Il s'agit là de quelques exemples d'un travers extrêment fréquent dans le monde des affaires : les produits novateurs au succès instantané, comme le furent les premiers iPod, suscitent la convoitise des concurrents, qui se mettent à produire des copies, des imitations, des sous-produits ou parfois, mais rarement (et certainement pas dans le cas des produits Apple), des modèles améliorés du produit original.

D'ailleurs, ne dit-on pas que chez l'humain en général, ce qui provoque le besoin, l'appétit, le désir pour une chose ou même pour une personne, c'est le spectacle de quelqu'un d'autre qui possède cet objet.

06/10/2011

Steve Jobs: des souris et des pommes

Steve Jobs, Macintosh, Apple, adieuJe n'ajouterai pas grand-chose au concert d'hommages qui s'élève en ce moment autour de Steve Jobs.

Sinon qu'à mes yeux, c'était un homme exceptionnel, qui a changé sans contredit le cours de l'histoire dans plusieurs domaines. Sa qualité principale, me semble-t-il, fut de pensteve jobs,macintosh,apple,adieuser à ceux qui utiliseraient ses produits, afin de leur rendre la tâche non seulement facile, mais agréable et dans bien des cas passionnante.

Tellement que ces appareils, iMac, MacBook, iPhone, iPad, iPod (et leurs logiciels), à la fois beaux et fonctionnels, sont devenus des objets de désir pour des millions de gens, et donc une source de richesse pour Apple.

Les produits Apple ont changé en particulier l'univers de la création: peintres, graphistes, auteurs, musiciens et autres artistes ont pu repousser les limites de leur travail, ou l'orienter dans des directions imprévues, grâce aux machines et logiciels imaginés par Steve Jobs: c'est fabuleux.

Steve Jobs, Macintosh, Apple, adieu(En 1984, Steve Jobs présentait le tout nouveau Macintosh)


Alors, hommage à Steve Jobs, un génie dans son domaine, un créateur passionné qui a changé le cours de ma propre vie... pour le meilleur ou pour le pire. Je regrette qu'il soit mort si jeune, victime d'un mal qui peut frapper n'importe qui et n'importe quand.

 

"Mon Mac est l’objet dont je me sers le plus souvent dans ma vie. Il me sert à tout: écrire, programmer, jouer, communiquer, faire des recherches, écouter une interview ou une émission que j’ai manquée, lire des nouvelles, gérer mes comptes, payer mes factures, acheter des disques ou des livres.


J'avais écrit cela dans une note précédente, à l'occasion des 25 ans du Macintosh.

C'était en janvier 2009. Depuis ce temps, nous avons acquis deux nouveaux Mac et quelques iPod.steve jobs,macintosh,apple,adieu

Pas encore de iPad, mais peut-être un jour... Et je me suis retenue d'acheter un MacBook Air, au design si craquant, mais qui ne me serait pas vraiment utile.

Enfin nous avons donné à une entreprise qui recycle ce genre de matériel tous les écrans, périphériques et autres bidules dont nous ne nous servions plus.