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30/09/1999

Décès de Jean-Louis Millette

Article paru dans Le Quotidien, le jeudi 30 septembre 1999

Millette à Chicoutimi jeudi dernier
L'UQAC aura été sa dernière scène

par Denise Pelletier

C'est à Chicoutimi que le comédien Jean-Louis Millette aura donné sa dernière performance sur photoMillette.jpgune scène de théâtre. Et quelle performance! Jeudi et vendredi derniers, il a en effet joué "The Dragonfly of Chicoutimi", pièce à un seul personnage de l'auteur chicoutimien Larry Tremblay, qui avait auparavant été acclamée dans plusieurs villes du Québec, et également au Canada, en France et en Italie. "Une rencontre exceptionnelle entre un texte remarquable et un acteur formidable à qui il semblait destiné de tout temps", avions-nous alors écrit dans ces pages après avoir assisté à cette performance bouleversante.

"Nous sommes sous le choc", nous disait Hélène Bergeron, coordonnatrice des activités de la semaine d'ouverture du Pavillon des arts de l'UQAC et qui a côtoyé le comédien pendant les cinq jours qu'il a passés à Chicoutimi. "Mais en même temps nous sommes contents qu'il ait pu jouer le Dragonfly à Chicoutimi, comme il le souhaitait depuis longtemps, et qu'il ait inauguré la nouvelle salle du Petit Théâtre".

La tradition veut que chaque salle de théâtre ait son fantôme. "Alors, avec le responsable du certificat en théâtre Rodrigue Villeneuve, nous avons décidé que ce sera lui, Jean-Louis Millette, le fantôme du Petit Théâtre. Nous regrettons bien entendu sa mort, mais d'un autre côté, c'est sans doute la meilleure façon pour un comédien de terminer sa carrière. Il fera un bien beau fantôme, qui aidera sans doute tous les gens appelés à travailler dans ce théâtre", souligne-t-elle.

Quand elle est allée le reconduire à l'avion, samedi dernier, le comédien lui a dit qu'il se sentait fatigué, qu'il trouvait d plus en plus exigeant de jouer "The Dragonfly of Chicoutimi". Mais il n'avait aucune intention de cesser, au contraire, il devait donner une série de représentations à Vancouver très bientôt et s'inquiétait seulement de trouver quelqu'un pour l'accompagner. De plus, il devait jouer Falstaff, dans la comédie de Shakespeare "Les joyeuses commères de Windsor", l'an prochain au TNM, et il disait qu'il lui faudrait cesser de fumer et de boire s'il voulait être assez en forme pour porter le lourd costume destiné à rendre le personnage énorme.

Un homme généreux

"Il était charmant, courtois, généreux. Il n'y avait chez lui aucune condescendance, il était plein d'attention pour les autres", dit-elle. Ainsi le jeudi, soir de la première, s'apercevant que les comédiens du certificat en théâtre qui devaient donner une prestation avant la sienne étaient réunis dans une autre loge, il a demandé la permission d'aller les saluer, et "il leur a dit merde comme à des égaux", souligne Hélène Bergeron. Elle ajoute qu'il aimait rire et faire rire, en imitant la Poune notamment. "Et comme il devait passer à l'émission "Les détecteurs de mensonges", il inventait des mensonges et s'amusait à les tester sur les gens qui l'entouraient".

Line Boily, animatrice à CBJ Radio-Canada, a quant à elle reçu Jean-Louis Millette à son émission "Beau temps, mauvais temps" samedi dernier, où il était notamment en compagnie de l'auteur Larry Tremblay, où il a donc donné sa dernière entrevue. "Nous avons parlé de la pièce, je crois qu'il a parlé de sa fatigue, du fait qu'il se sentait vieillir, mais je ne me souviens pas si nous étions en ondes à ce moment-là", dit-elle, ajoutant que ce fut pour elle une belle rencontre.

Il y a environ un mois, soit le 26 août dernier nous avions nous aussi rencontré Jean-Louis Millette pour une entrevue, alors qu'il était à Chicoutimi avec une équipe de comédiens de Radio-Canada pour le lancement de la programmation. Il est venu ici même à la Maison de la Presse, il a parlé du téléroman "Bouscotte" et du personnage qu'il y joue, Manu le paraplégique. De ses débuts à la télévision, qui disait-il, lui avait fait de véritables cadeaux. De ses projets au théâtre. Il nous a laissé le souvenir d'un homme souriant, aimable, et heureux de faire ce qu'il faisait.

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