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31/07/2011

Le Moulin à Lepage

Moulin à images, Robert Lepage, Québec, histoireLunettes de carton, un oeil bleu, un oeil rouge, look extraterrestre pour cause de 3D, entre falaise  et fleuve, je me fonds dans la foule de mes semblables qui converge vers le port de Québec pour assister au miracle quotidien.
La nuit venue, les élévateurs à grains troquent leur livrée grise et terne contre un habit de lumière. Un meunier génial a transmué leur face en un écran gigantesque, sur lequel il projette des gens, des lieux, des couleurs, des faits, des légendes, des idées, des visages qui frémissent et se meuvent, se succèdent et se télescopent.

Couleur, mouvement, technique, sensibilité, harmonie.
Tout vibre, tout bouge, tout revit et me touche.
Semée à tout vent, l'histoire, notre histoire, mon histoire creuse son sillon dans le ciel étoilé.
Magie du rêve. Je m'abandonne.
Les fantômes vacillants du passé se lèvent, scintillent un temps sur les ailes du moulin, puis s'évanouissent.

Ma mémoire burinée de leurs oeuvres.

 

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Moulin à Lepage



Commentaires

Je suis très touchée par cette écriture poétique d' une grande beauté qui m' évoque ce joli poème un peu triste:

Le moulin
Émile Verhaeren
Le moulin tourne au fond du soir, très lentement,
Sur un ciel de tristesse et de mélancolie;
Il tourne et tourne, et sa voile couleur de lie
Est triste et faible et lourde et lasse, infiniment.

Depuis l’aube, ses bras, comme des bras de plainte,
Se sont tendus et sont tombés; et les voici
Qui retombent encor, là-bas, dans l’air noirci
Et le silence entier de la nature éteinte.

Un jour souffrant d’hiver sur les hameaux s’endort,
Les nuages sont las de leurs voyages sombres,
Et le long des taillis qui ramassent leurs ombres,
Les ornières s’en vont vers un horizon mort.

Autour d’un vieil étang, quelques huttes de hêtre
Très misérablement sont assises en rond;
Une lampe de cuivre éclaire leur plafond
Et glisse une lueur aux coins de leur fenêtre.

Et dans la plaine immense, au bord du flot dormeur,
Ces torpides maisons, sous le ciel bas, regardent,
Avec les yeux fendus de leurs vitres hagardes,
Le vieux moulin qui tourne et, las, qui tourne et meurt.

Écrit par : orfeenix | 02/08/2011

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