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05/03/2011

Guy Nantel: une réforme en dents de scie

Moi qui ne gagne jamais rien, j'ai gagné (dans un tirage organisé par CBJ) des billets pour le spectacle de Guy Nantel présenté au théâtre Palace Arvida jeudi soir. Un spectacle qui m'a pour tout dire déçue. Ça me fait un peu de peine d'écrire ça puisque j'ai quand même ri beaucoup et que j'ai tendance à tout pardonner à ceux qui me font rire. Mais je croyais, avant de m'y rendre, que La réforme Nantel serait un spectacle plus fin, plus subtil, mieux structuré.

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Sur un ton indigné qui rappelle celui d'Yvon Deschamps, l'humoriste s'en prend à tout ce qui bouge (!) au Québec: les politiciens, les policiers, les juges, les prisonniers, les infirmières (ce qui a fait bien rire une tablée d'icelles jeudi), les professeurs, les curés, les femmes, les hommes, sans oublier son public. Il pointe le ridicule ou l'ineptie de certaines façons de faire, décrit des situations cocasses, retourne les faits et nous met le nez dans nos idées reçues à propos des hôpitaux, des écoles, de la religion... alouette!
Parfois c'est très drôle et bien observé, à d'autres moments ça ne lève pas. Ainsi le passage sur la SAQ qui n'offre plus de sacs à ses clients est totalement raté: il se résume à une série d'onomatopées et de grimaces, alors qu'il y aurait certainement de bons gags à faire sur le sujet. Guy Nantel termine son spectacle par une sorte de sermon qui voudrait nous réveiller, nous inciter à agir, à changer ce qui ne va pas dans notre société: ces propos, en eux-mêmes sensés et pertinents, tombent à plat et semblent même déplacés. Le texte décousu, inégal, oscille entre le faible et le très fort. Tout ça manque de nerf, de structure, de force.

La présentation? Pour le moins minimaliste, dans la tradition du stand-up comic. Un micro, un fond de scène (affiche et éclairage) statique, un homme, un texte, des gestes, des mimiques, des intonations. Aucun décor, aucun accessoire, aucun déplacement (sauf quelques pas de danse), presque pas de musique. Le texte compense parfois cet extrême dépouillement, parfois il n'y arrive pas.
Enfin, Nantel n'est pas une bête de scène et son interaction avec le public oscille entre le trop et le pas assez.

Mon conjoint, qui voyait là son premier spectacle d'humour à vie (à son âge, il était temps!) a été  déçu, même s'il a bien ri lui aussi. Mais voilà, il voudrait en voir d'autres... pour pouvoir comparer! Pour ma part, j'en ai vu de bien meilleurs quand je couvrais les arts au Quotidien.

Commentaires

J'espère que le billet de loterie que tu achèteras pour confirmer ta chance sera moins décevant.

Écrit par : Jack | 05/03/2011

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