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16/02/2011

Le sommeil agité de Contrecoeur

Faux Coffre, Éric Laprise, contre-cabaret, Contrecoeur(photo Jeannot Lévesque, Le Quotidien)

Cinquième et dernier des Clowns noirs à présenter un spectacle solo, Contrecoeur entraîne le public dans son Contre-cabaret, un rêve éveillé et déjanté.

Ça commence par un très beau passage du Jules César de Shakespeare, l'ode à son manteau troué témoin de dures batailles, que récite Éric Laprise avant de se rendre compte qu'il n'est vêtu que d'un slip, comme un comédien qui arriverait en retard -à peine ou pas du tout réveillé- à la représentation.

Il y aura quelques autres extraits de textes connus au cours de la soirée, pour ma part j'aurais bien vu une histoire entièrement conçue et racontée par des textes de théâtre, mais ce n'est pas le propos de Contrecoeur. Il évoque, peut-être en dormant comme le suggère le corps étendu à l'arrière-scène, un monde onirique et les événements disparates d'une nuit... ou d'une vie: dangers, nature, animaux, haine, amour.

On dirait un exercice de style où le comédien s'efforcerait,  par le geste et la voix (celle-ci produit davantage de sons que de mots) de mimer un nombre considérable d'actions variées: manger, dormir, s'interroger, se battre, faire l'amour, marcher, courir, s'enfuir, pêcher, franchir des obstacles. Certains passages sont très réussis, notamment ceux de la dévoration et du coït (genre kamasutra!), d'autres un peu brouillons ou longuets, comme la partie de pêche du début, qui a en revanche la vertu de mettre en place des éléments récurrents du spectacle.faux coffre,Écric laprise,contre-cabaret,contrecoeur

Il y a certes des effets comiques, mais ce n'est pas un spectacle essentiellement drôle, et je n'ai pas compris pourquoi certains spectateurs riaient autant mardi soir.

Il faut s'abandonner, suivre Contrecoeur dans les méandres tortueux de son esprit rêvant, sans trop s'interroger sur la logique de tout ça.

Le suivre jusqu'à la finale où il parle de la création et de ses difficultés (comme l'ont fait les autres Clowns Noirs), où il se demande si les artistes en seront réduits à produire des spectacles dans leur tête. Il est en cela totalement contredit par son environnement, puisqu'il se trouve sur une scène devant une salle remplie de spectateurs qui ont accepté au début de boire une potion magique (!)  censée les faire dormir avec lui!

Si c'est cela, rêver un spectacle, je n'ai rien contre!

Peut-être un peu moins réussi que les solos de Diogène, de Piédestal et de Trac, Le Contre cabaret de Contrecoeur est tout de même une vraie production théâtrale,  sympathique et intéressante par plusieurs aspects.

Et bravo au Théâtre du Faux-Coffre pour avoir, avec les moyens limités que l'on sait, produit une série de cinq spectacles solos de cette qualité.

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Jack sur son blogue

Orage sur océan

Le Quotidien (article incomplet)

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